Dans
ce billet Jean du Lac parle d’une de ses missions. Occasion pour le lecteur
d’en apprendre un peu sur l’Afrique, ses entreprises et leurs besoins ?
Une situation compliquée
L’entreprise
est un concessionnaire automobile, garage et atelier. 200 personnes,
regroupées, en fait, en 3 entreprises (une par marque distribuée). Chacune
avait son dirigeant, son directeur financier, ses comptables, ses équipes.
Elles
appartiennent à un groupe international, qui veut la vendre. Car sa présence
dans le groupe n’a pas de logique économique, sinon d’être la "danseuse" de son
fondateur.
Seulement,
l’entreprise est dans une situation difficile. Elle perd beaucoup d’argent. Un
plan de licenciement a été décidé, mais pas appliqué. "Ses personnels ne
travaillent quasiment plus ou mal". Une partie du personnel est en grève depuis
plusieurs mois. Le comportement des représentants du personnel est suicidaire.
Ils font courir les bruits les plus désagréables sur l’entreprise à la fois à
l’intérieur, et à l’extérieur de celle-ci. Ce qui n’est pas bon pour ses
affaires…
Le
dirigeant de l’entreprise démissionne. Jean doit assurer un intérim et réussir
la vente de la société. Au premier coup d’œil, il est clair qu’il faut
restaurer la réputation de l’entreprise. C’est elle qui fait sa valeur. Et elle
dépend beaucoup de la qualité du travail de ses ateliers. Mais aussi du climat
interne. Il faut éradiquer le défaitisme qui le pourrit.
Alors,
Jean est en permanence sur le terrain. Il prend une série rapide de "petites" mesures qui
frappent les esprits. Par exemple, il fait rénover l’accueil de l’entreprise.
Il remplace le réceptionniste endormi, par une jolie femme dynamique. Il
rationalise l’entreprise et ses ateliers. Il renvoie la plupart des expatriés
chez eux, met à la retraite les personnels qui peuvent en profiter, promeut des
cadres (dont deux femmes) jusque-là muselés. Il annonce un plan de départ
négocié. Les représentants du personnel s’y opposent. La direction n’aura pas
le courage de le mettre en œuvre, disent-ils. A la date annoncée, le plan est
appliqué. Mais, Jean laisse deux jours à ceux qui voudraient profiter de sa
précédente offre pour se manifester. Cette fois, les volontaires arrivent. Finalement, "ils représentent 100% des personnes concernées". Les représentants du
personnel suivent.
En
cinq mois, l’entreprise est transformée. Elle est redevenue rentable. On y
travaille bien. L’ambiance est bonne. Les employés ont retrouvé un sens à leur
vie professionnelle.
L'humain, pas la technique
Les
employés de l’entreprise ont avoué à Jean qu’ils le trouvaient curieux. Il ne
s’était pas comporté comme un Blanc. C'est-à-dire comme si son ethnie lui
donnait une quelconque supériorité sur eux.
Jean
du Lac croit que ce qui manque encore à l’Afrique, c’est la pratique du
management. Pour le reste, techniquement, "ses cadres et ses employés sont
souvent très bien formés". Ce sont de bons professionnels. L’entreprise
africaine doit prendre confiance en elle. Et c’est là que nous pouvons l’aider. "En lui apportant notre expérience et en écoutant et intégrant nos différences".