Tous les 3 jours une anglaise est tuée par son conjoint, disait BBC4. Comme en France.
Que trouve-t-on dans les statistiques sur les homicides ? C'est une cause de "mort violente" beaucoup moins fréquente que le suicide ou l'accident. Et c'est une affaire d'hommes. D'après des statistiques nord américaines, 88% des meurtriers et 78% des victimes sont des hommes.
Quant aux crimes conjugaux, le nombre de cas est relativement faible (wikipedia). Sur 149 morts en 2018, en France, il y avait 21 hommes et 128 femmes. (Moins que le nombre de morts du coronavirus, sur un jour, en Angleterre.) L'analyse que faisait la BBC, à savoir que le tueur serait un prédateur ne semble pas juste. En effet, ces meurtres surviennent souvent dans certaines circonstances : divorce (35%) et chômage, en particulier. En outre, dans 34% des cas, le meurtrier (homme, jamais femme) se suicide. Drame, souvent, passionnel, voire de la misère ?
Les homicides volontaires varient beaucoup selon les pays (wikipedia), de 0 au Vatican, à 0,8 pour 1000 au Salvador. Les USA sont à 5,4 pour 100.000, la France à 1,4 (875 morts, en 2016), l'Italie (pas d'effet Mafia ?) à 0,7, le Japon à 0,3. La Corse à 7.
Mais, peut-être, faut-il se méfier des statistiques, les nations ne comptent pas toutes de la même façon.
En outre, l'homicide est peut être la partie émergée de la violence. Vues les peines qu'encourent les homicides, tuer quelqu'un ne peut qu'être le fruit d'une forme de folie, quasi suicidaire. Il y a des façons de nuire à l'autre moins risquées.
Durkheim dirait probablement que l'homicide est un "fait social". Il est conditionné essentiellement par la culture d'un pays. Peut-être aussi par les circonstances du moment (crise, par exemple). Si l'on en croit Durkheim, tant que l'on ne change pas la société, le taux d'homicide a un niveau "normal". Le mieux que l'on puisse faire est de chercher à le ramener à ce taux, s'il l'a dépassé. La systémique dit que vouloir le réduire à zéro aurait un effet contraire (énantiodromie) : une explosion d'homicides. Quant à changer la société, non seulement cela est compliqué, mais ça peut avoir des effets imprévus. Un certain niveau de violence (essentiellement) masculine est peut-être la contrepartie de quelque désir collectif.