dimanche 31 octobre 2021

C'est Mme Thatcher qu'on assassine

Levelling up. Programme de Boris Johnson, depuis son élection. C'est l'enterrement de Mme Thatcher. (Mais aussi de ses successeurs.)

"Les talents sont également répartis partout, mais pas les opportunités", dit M.Johnson. Ce qui semble simple bon sens. En cause : "quarante ans d'un mauvais modèle économique". La raison du Brexit ce n'est ni l'UE, ni l'immigration, c'est le libéralisme.

On parle de "reconstruction", et les zones dévastées, qui furent jadis la gloire industrielle du pays, sont comparées à l'Allemagne de l'est, avant la réunification. Un "New deal" à la Roosevelt est nécessaire, tant les investissements à consentir sont colossaux. Et il faudra au moins une décennie pour réussir. 

En attendant M.Johnson a siphonné les voix du parti travailliste, dans les fiefs de celui-ci. 

Va-t-il réussir ? L'important est le diagnostic. La politique que l'Angleterre mène depuis 40 ans a dévasté le pays. 

(Or, cette politique a été imitée partout.)

Cyber crime

On conseille aux entreprises d'investir 10% de leur budget informatique dans des outils de cyber sécurité. 

Comment se fait il que, à chaque fois qu'il y a une innovation, elle génère une dose de criminalité ? Une dose de déviance ? 

Ne serait-il pas plus agréable de ne pas avoir de police, ou que l'alcool à 90° n'ait pas une odeur infecte, pour dissuader certains de le boire ? 

Faut-il y voir un défaut de contrôle social ? L'individu laissé à lui même perçoit l'autre comme un ennemi ? Une société individualiste produit un homme loup pour l'homme ? (A chaque fois que je dis cela, on me répond que cette expression est stupide : le loup n'est pas un loup pour le loup... C'est un être social.)

Ou, au contraire, est-ce une force du système : ce qui ne tue pas renforce ? Nous générons nos propres virus, qui forcent les systèmes humains à se tenir sans cesse sur leurs gardes, à innover sans cesse ? 

L'individualisme serait-il une contre-partie de l'innovation ? Et le crime une forme d'innovation ?

Et ce vaccin, est-il efficace ?

Une étude constate que "celui qui est vacciné est aussi contagieux que celui qui ne l'est pas". (Etude.)

C'est un rien contradictoire, car elle dit aussi que les proches d'un contagieux ont 38% de chances d'attraper la maladie, s'ils ne sont pas vaccinés, et seulement 25% s'ils le sont. Ce qui semble signifier que le vaccin rend un peu moins susceptible d'attraper le mal, donc un peu moins contagieux... 

Le vaccin, mais ce n'est pas nouveau, rendrait moins sensible aux complications, et sa durée s'atténue dans le temps. 

Alors, ce vaccin, inefficace ? Il est beaucoup moins efficace que ceux contre le tétanos ou la tuberculose, mais il agit tout de même comme un vaccin : il affaiblit l'attaque virale, pour permettre au corps de reprendre ses esprits, et de trouver la bonne solution. Mais ce n'est pas lui qui la trouve. Et ce n'est pas le miracle attendu, et qu'espèrent les actionnaires des fabricants de vaccins : il y a 160 morts par jour au Royaume Uni, soit plus que les féminicides d'une année. 

Et l'écart avec les taux d'Europe continentale s'explique probablement plus par l'absence de distanciation sociale en Angleterre que par la dissipation de l'action des vaccins ?

(Pour nous, Européens, le Brexit aura peut-être eu du bon ?)

samedi 30 octobre 2021

Combattre Zemmour

Comment combattre Eric Zemmour ? se demandent les partis politiques. 

Peut-être imiter MM.Biden et Johnson ? Ils ont cherché à comprendre pourquoi on avait voté Trump et Brexit. Et ils ont trouvé l'équivalent de nos gilets jaunes (probablement en plus mauvais état). Des gens qui avaient beaucoup de difficultés. 

Et le discours ? Pas besoin de surenchère. Simplement leur annoncer que l'on va les sortir de l'ornière. Solidarité. Comme le gouvernement l'a fait avec l'économie pendant l'épidémie. 

Et si tout le monde retrouve de "bons emplois", comme on le dit en Angleterre, cela signifie que l'économie marche, et que les dettes n'en sont plus, elles ont été des investissements. 

Inconnue Zemmour

Il y a quelques temps une émission de France culture constatait que des islamistes radicaux trouvaient Eric Zemmour sympathique. Si j'ai bien compris cela tenait à ce qu'il semblait croire à ce qu'il disait. 

Et si Eric Zemmour était, tout simplement, une réaction contre "l'ordre moral" qui domine la société depuis quelques décennies ? Et si voter Zemmour c'était exprimer sa frustration, plutôt que vouloir changer de régime politique, façon FN ? 

Cela ressemble au phénomène Trump. M.Trump, de par l'émission qu'il animait, avait découvert qu'une forme de "politiquement incorrect" avait une audience inattendue. C'est ce qui a constitué sa plate-forme d'élection. On n'en est pas là avec M.Zemmour, ce qui ne veut pas dire que sa candidature ne puisse pas susciter quelque bouleversement, du type de celui qui a été fatal à M.Jospin, en son temps. 

Est-ce le nom qui fait le produit ?

Est-ce important de s'appeler Meta ? 

La question de la marque est rebattue. La conclusion des "experts" du marketing est évidente : ce n'est pas le nom qui fait le produit, mais l'inverse. Petit à petit, les mots "Mercedes" ou "Peugeot" sont associés à un certain nombre d'expériences, qui feront que nous penserons que les produits qui portent ces noms ont des caractéristiques propres. En particulier, dans ce cas, il nous paraîtra "normal" de payer beaucoup plus pour l'un que pour l'autre. Question de prestige et de fiabilité, entre autres. 

Un danger est que la marque soit immédiatement ridiculisée, avant même d'avoir pu établir sa réalité. La communication joue donc un rôle massif. Un substitut à l'expérience. 

Le fin du fin est Apple (ou aurait pu être Apple) : aligner ce que désire le fondateur de l'entreprise et ce que perçoit le consommateur. 

vendredi 29 octobre 2021

Meta Face

Facebook change de nom. 

A en croire le Robert, Méta, en grec, signifie "la succession, le changement, la participation" (métabolisme, métastase). L'entreprise du changement ? (Un hommage à ce blog ?) Selon Robert, le Méta moderne est un "néologisme scientifique". Il signifie "ce qui dépasse, englobe". Ainsi, on parle de position "méta" en psychologie, ce qui veut dire sortir de sa peau, pour s'observer de l'extérieur, comme l'acteur d'un système. 

Dans le cas de Facebook, il s'agit de Metavers. Univers virtuel dans lequel l'individu est noyé, façon Matrix. Meta ou l'asservissement de la race humaine ? Big Brother ?

En réalité, d'après ce que disait un ancien employé à la BBC, Facebook imite Google :  ce que représente la marque menace de devenir obsolète, il ne faut pas que cela affecte l'opinion des marchés financiers. Meta ou Alphabet, donc, ont pour sens : "ce n'est pas le réseau social ou le moteur de recherche notre métier, mais gagner de l'argent". 

Meta ne serait donc pas grec, mais marxiste. 

(Meta ou la volonté de surfer sur les modes financières, comme Amazon, qui n'a pas eu à changer de nom ?)

Qu'est-ce que les "circuits courts" ?

Circuit court ? Selon vous ? 

Relocalisation ? Au lieu d'avoir des supply chains mondiales, qui nous rendent excessivement dépendants de pays lointains, qui ne nous aiment guère, l'entreprise travaille avec des proches, et le citoyen achète des produits locaux ? Arrêtons de gaspiller du temps et de l'énergie en déplacements inutiles ? 

C'est plus subtil. La première façon d'aborder la question est de dire que la faille de notre modèle économique est que nous produisons des déchets non réutilisables. Dans la nature, ce qui sort de l'un sert à l'autre. En fait, la notion de déchet n'existe pas dans la nature. Le circuit court, c'est en premier lieu, le retour à la nature. Je construis une maison avec les pièces d'une autre. 

Une seconde façon d'aborder la question est de constater que ce qu'il y a d'encore plus toxique dans l'humanité est la relation entre humains. Ce qui règle les rapports entre entreprises, par exemple, est le rapport de forces. L'acheteur qui hurle "moins cher". Et le fournisseur qui cherche à ne pas lui en donner pour son argent. On y vit dans une tension permanente. Ce n'est pas bon pour la santé. Les circuits courts consistent à renverser cette relation, en se demandant ce qui se passerait si l'on faisait autrement. Si, au lieu de chercher à écraser l'autre, on cherchait à lui faire du bien... (Article.)

Exemple pratique ? Un groupe de logisticiens se demandait pourquoi ils ne parvenaient pas à réduire le nombre des accidents du travail au sein de la profession, en dépit de l'appel aux meilleurs experts du sujet. En en discutant ensemble, ils ont découvert, qu'ils s'imposaient à tous des contraintes inutiles. En "détendant les flux", ils sont parvenus à améliorer nettement la situation, sans perdre en performance.... (Ici.)

jeudi 28 octobre 2021

Le mouton enragé

Condorcet était appelé "mouton enragé". C'était un homme pacifique et policé, peut être un même un peu ridicule, mais qui s'enflammait pour des idées. 

N'est-ce pas le mal de l'intellectuel ? On dit de Sartre et de Foucault qu'ils étaient des gens charmants. Et pourtant, eux aussi ont appelé à la révolution. 

L'assassinat d'un de leurs députés par un jeune homme qui n'était pas fiché par leurs services de sécurité a amené les Anglais à s'interroger sur le "passage à l'acte". Ils se demandent aussi si la cause du crime ne  pourrait pas être tout le mal qu'ils disent de leurs hommes politiques. 

Et si la responsabilité des producteurs d'idées était plus grande que ce que l'on pense ?

Panne électrique

Pourquoi, en termes d'énergie, tout semble aller de mal en pis ? L'opinion d'Elie Cohen. Il est tentant de dire que c'est la faute de l'Europe. Obsession de la libéralisation et fantasme des énergies renouvelables. L'Europe a vécu des décennies d'illusions. Le réveil risque d'être difficile. Surtout pour ceux qui n'ont jamais rêvé. 

"La certitude de devoir décarboner le mix, de faire supporter au consommateur final un coût grandissant et la volonté d’échapper au chantage politique des Poutine et autres détenteurs de la rente fossile devraient nous permettre d’écarter nombre de faux débats et éviter les arbitrages politiques de court terme. Mais ces évidences ont du mal à s’imposer." 

Transition nucléaire

"Au sein de la majorité, même certains pro-nucléaires s’étonnent de la facilité avec laquelle le chef de l’Etat pousse sa ligne très pro-nucléaire. Un stratège de la majorité présidentielle constatait, hier soir au téléphone avec Playbook : “Il a annoncé il y a 15 jours qu’il va mettre des petites centrales un peu partout sur le territoire, il y a personne qui proteste ! Il y a 30 ans, ça foutait des beatnik dans la rue, en Allemagne t’aurais le feu…” Même son de cloche mi-halluciné mi-satisfait chez une ministre avec qui l’auteure de votre infolettre a échangé, hier : “L’opinion publique française est très différente de la jeunesse européenne. C’est pas comme si on avait été applaudis quand on a arrêté Fessenheim, d’ailleurs…” La même reconnaissait que sur “le traitement des déchets, on est loin de la balle, on n’y est pas”. (Politico.fr mardi)

Quelle est la taille du groupe de personnes dont les opinions font l'opinion ? 

A vouloir imposer ses idées en force ne court-on pas le risque de faire triompher leur opposé ?

mercredi 27 octobre 2021

Les mystères du changement

Je travaille sur le changement depuis plus de vingt ans. Ma principale découverte est à quel point personne ne songe à considérer sérieusement, "scientifiquement", le sujet. On dit tout et son contraire sur cette question, sans aucun complexe. 

En particulier, personne ne semble comprendre que les forces "anti changement" sont vitales. Si nous ne parlions pas la même langue, nous ne pourrions pas vivre ensemble, par exemple. Or, cette obligation de cohésion de la langue l'empêche d'évoluer, et maintient en vie une orthographe stupide, qui n'a plus aucun sens. Il en est de même pour tout. Tout est normé, et la norme produit souvent des comportements ridicules. C'est ainsi que l'on s'arrête à deux heures du matin en face d'un feu rouge, dans une ville vide de voitures et de piétons. 

Comment arrive-t-on à changer, alors ? En "changeant ensemble". La nature est faite de "systèmes". Ces systèmes sont un ensemble de constituants coordonnés par des lois, explicites ou non. Exemple type : le code de la route. Or, ces lois ont un principe commun. Quand ce principe change, les lois changent et les comportements individuels aussi. 

C'est simple, et cela a une conséquence considérable sur notre vie quotidienne. En effet, il ne sert à rien d'en vouloir à X ou Y pour son comportement stupide. Il faut chercher, au contraire, le "point névralgique", qui commande les comportements individuels. Alors, tout peut changer, en bloc. Idem pour la transition écologique. 

En tout cas, je n'ai pas trouvé le "point névralgique", qui ferait basculer en bloc notre opinion du changement !

Roseau mal pensant

"L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser : une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien. Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C'est de là qu'il nous faut relever et non de l'espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser." (Pascal) 

Pascal a-t-il été entendu ? Travaillons-nous à bien penser ? Qu'est-ce que cela signifierait, au fait ? 

Algorithme incontrôlé

On lit que l'algorithme de Facebook serait "incontrôlé". La machine, dictateur fou ?

Paradoxalement, l'Intelligence artificielle a été un extraordinaire pas en arrière pour l'humanité. En effet, jusque-là, la raison humaine cherchait à comprendre la nature, à remplacer la danse de la pluie par l'équation. Cela fait bien longtemps que l'on ne craint plus que le ciel nous tombe sur la tête... 

Or, depuis quelques années, sans aucun complexe, l'esprit d'élite de la Silicon Valley a revendiqué son ignorance. Le terme "algorithme" a changé de sens. En effet, en mathématiques, on sait exactement ce que fait un algorithme. Or, aujourd'hui, on ne cherche plus à deviner comment marche l'intelligence artificielle. L'esprit d'élite est le grand prêtre d'une nouvelle idole.  

Seulement, la machine n'étant qu'une machine, il est possible qu'elle fasse "quelque chose", c'est-à-dire que l'on puisse identifier une logique derrière son comportement, comme on l'a fait avec les mouvements de la lune ou des planètes. Et que cette logique soit, en fait, un biais. Comme, par exemple, reproduire les préjugés de ceux qui l'ont nourrie en informations.

mardi 26 octobre 2021

Les leçons du virus

"Le vaccin protège à environ 50% de la contamination. Parmi les personnes positives, il y a donc des personnes vaccinées. 50%, c'est à peu près autant que le vaccin contre la grippe. C'est un peu moins qu'espéré, mais cela contribue quand même à contrôler l'épidémie. En revanche, quand on regarde les gens hospitalisés, il y aura beaucoup plus de non-vaccinés" (Faut-il craindre un nouveau rebond de l'épidémie ? France Culture.). 

N'a-t-on pas parlé de 95% de protection ? Mais, peut-être était-ce 95% d'autre chose, par exemple de production d'anti corps ? Pas plus efficace que le vaccin contre la grippe, qu'on juge inefficace, mais où est le miracle annoncé ? D'autant qu'il y a plus d'un million de cas en Angleterre, et que l'épidémie ferait rage en Europe de l'Est. 

A moins que le seul moyen de s'immuniser ne soit pas le vaccin, mais d'attraper la maladie ? Le vaccin aurait pour intérêt principal de ramener le nombre de morts quotidien à un niveau "acceptable", ainsi que la charge de travail des hôpitaux. 

Grande leçon d'humilité ?

Du danger d'être victime

Emission de la BBC, il y est question de Jamaïcains qui sont des victimes, à la fois de l'esclavage, de la discrimination vis-à-vis des noirs, et du réchauffement climatique, le "global north" péchant, et le sud payant la note. 

Des amis parlaient du Liban. Les envolées lyriques de M.Macron n'ont rien changé. Le pays s'enfonce dans la chaos. Commentaire : les Libanais s'adapteront. D'ailleurs, se plaignent-ils ? 

Même lorsque l'on est une victime, il n'est pas bon pour la santé d'en être convaincu, car qui viendra à votre secours ? 

lundi 25 octobre 2021

Le défi de la productivité

Revirement mondial ! Les modèles sociaux occidentaux ne sont plus un handicap. Au contraire, il faut les défendre. Et pour cela, il n'y a qu'un moyen : la productivité, portée par l'innovation. Il faut faire mieux que les pays à bas coût, pour pouvoir maintenir notre niveau de vie. Voilà ce que l'on entend un peu partout, maintenant. 

Cela va poser un problème, double. Nos PME ne sont pas construites pour la performance. Performance n'appartient même pas à leur vocabulaire. Mais aussi, l'Education nationale forme des sortes d'extra terrestres, qui jugent la PME indigne d'eux. 

Or, ce que découvre l'association des Interpreneurs est que, à côté de son activité traditionnelle, généralement laminée par la concurrence et l'action des achats, la PME a développé un savoir-faire, de compensation, qui lui ouvre de nouveaux marchés. Elle a une "valeur" qu'elle ne soupçonne pas. Ce savoir-faire, unique ou presque, transforme son image. Elle devient "attractive". Performance prend un sens : il s'agit de tirer le maximum de l'opportunité. Pour cela, elle peut faire appel à ce que la technologie a de meilleur. Et proposer à l'extraterrestre un univers digne de lui. 

La dialectique du dirigeant

Je mène une étude sur ce qu'est un dirigeant de PME. On en est à 120 entretiens. Elle est pleine de surprise. A chaque fois que je pense avoir trouvé quelque-chose, je découvre juste après son contraire. 

Le changement, par exemple. Le dirigeant de PME n'aime pas le changement. Pas du tout. L'épidémie le montre : il ne rêve que d'une chose : que tout revienne comme avant. D'ailleurs, alors que l'épidémie fait des ravages en Angleterre, il est tout heureux de se rassembler en troupeau, dans quelques grands événements, par ailleurs sans aucun intérêt pour ses affaires. Et pourtant... Bien des dirigeants ont dû faire face à des "disruptions" qui ridiculisent le numérique. Beaucoup se sont retrouvés avec une entreprise sans chiffre d'affaires, du jour au lendemain. Client qui part, changement technologique qui les rend inutiles, attaque des pays à "bas coût"... Et alors ? Pas de licenciement, ce n'est pas dans leur culture. Ils ont réfléchi, ils ont cherché, et ont trouvé une idée souvent étonnante, ils l'ont mise en oeuvre, ce qui leur demandait presque toujours d'apprendre un nouveau métier, et ils ont convaincu de nouveaux clients de les suivre. Et tout cela sans moyens, et en très peu de temps, puisqu'ils n'avaient pas d'argent. 

Autre exemple ? La loi PACTE compare les PME françaises et allemandes et constate un retard considérable des premières sur les secondes. Là aussi, c'est à la fois vrai et faux. Je vois, effectivement, que le patron français ne connaît rien aux sciences du management. C'est dramatique ! Il ne gère même pas sa trésorerie ! Il ne comprend rien à la communication, il ne sait pas parler à un investisseur... Il ne voit pas ce qui fait la valeur de son entreprise. Bref, il tire le diable par la queue, il va de crise en crise, il vit sur les nerfs, alors que l'Allemand est prospère. Mais, contrairement à ce que sous-entend le gouvernement, ce n'est ni sa faute, ni celle de la "réglementation". Contrairement à son équivalent allemand, il a été lâché par ses donneurs d'ordre nationaux (ce que l'on appelle "les champions nationaux"), qui ont mené une politique de délocalisation en le laissant en rade. Jusque-là il était une sorte de "service déconcentré" d'une grande entreprise. Il n'avait donc besoin que de faire ce qu'on lui demandait. Ce qui était d'ailleurs économiquement intelligent : il n'avait pas besoin de faire de la stratégie ou du marketing, ce qui coûte très cher.

Et là encore, ce n'est pas simple. Car, il n'est pas totalement certain que les grands groupes aient voulu nuire à leurs sous-traitants français. Nos grandes entreprises diffèrent des autres en ce que leurs dirigeants sont "parachutés" à leur tête. Ce sont des gens de concept et pas d'action. Ils ont, finalement, assez peu de pouvoir sur leur base, qui doit se débrouiller comme elle peut. L'idéal aurait été de faire comme les Allemands ou les Japonais : une délocalisation de l'ensemble des partenaires. Mais, c'était à la grande entreprise de préparer le terrain pour des sous-traitants qui n'ont pas les moyens de reconstituer leurs propres réseaux de sous-traitance, en Chine ou ailleurs. La grande entreprise française n'est pas capable, apparemment, d'un changement aussi subtil. Ce qui lui a probablement coûté très, très, cher, car elle a dû recréer localement des savoir-faire. (Que nous avons perdus en France.)

Enseignement ? Méfions nous des déductions à l'emporte pièce que nous enseigne l'Education nationale... 

dimanche 24 octobre 2021

Le froid tue

Il y aurait 18 à 20.000 morts de froid, chaque année, au Royaume uni. Ai-je bien entendu ? Une recherche Google donne encore pire. Et en partie ces gens possèdent leur habitation. 2,5m d'entre eux habitent des logements insalubres ! 

Pour la France, ce nombre de morts serait de l'ordre de 5 ou 600, si j'en crois mes rapides recherches. 

Ce qu'il y a de surprenant est le poids des faits divers. L'opinion s'émeut pour des crimes, alors que ce malheur ordinaire, et auquel il serait certainement relativement facile de remédier, ne le touche pas. 

(D'ailleurs, peut-être en ce faisant que l'on éviterait beaucoup de crimes...) 

Le gorille et le virus

Webinaire sur les gorilles de Dian Fossey. Aujourd'hui, il sont 300, et ils sont étudiés et protégés par 600 humains. (En un temps où on parle tant de la nature en danger, serait-ce un modèle d'organisation à imiter ? La protection de l'animal faisant vivre l'homme ?)

Parmi les observations curieuses : le gorille et le virus. Les virus humains contaminent les gorilles. (Il est aussi possible que l'envers soit vrai.) Les gorilles vivent en groupes. Quant un virus touche un membre du groupe, il contamine tout la groupe. Mais les groupes ne se contaminent pas entre eux, alors qu'ils entrent en contact les uns avec les autres. Il semblerait qu'il adoptent, pour ce faire, une forme de "distanciation sociale". 

Un enseignement ? Pour éviter les épidémies de masse, il faut éviter les rassemblements de masse ? 

samedi 23 octobre 2021

Relance : et s'il y avait plus efficace que l'argent ?

Traditionnellement, pour relancer l'économie, l'Etat y injecte des milliards, et même de plus en plus de milliards. Il semblerait qu'à chaque crise, un zéro s'ajoute au montant injecté. Où va-t-on aller ? 

Ce n'est peut-être pas la seule solution. Le projet Territoires d'industrie, qui a pour but de faire repartir notre industrie de l'existant, a constaté que son premier bénéfice était d'établir un "dialogue" entre élu et industriel. Ce faisant, ils se découvrent, et découvrent l'intérêt de s'entraider, chacun ayant une partie des solutions aux problèmes de l'autre. Il en est de même pour le programme "d'accélération" de la BPI. Ce programme n'accélère pas financièrement, mais en amenant des dirigeants à se rencontrer, et en leur posant des questions auxquelles, seuls, ils n'auraient pas cherché à répondre (quelle est votre stratégie ? par exemple). Et cela a des effets immédiats, surprenants. Les entreprises se transforment, en quelques mois !

Enseignement ? On ne demande pas à l'Etat de l'argent, mais un cadre de coopération, qui permette aux acteurs compétents de résoudre les questions qui se posent à la nation ? 

Résilience de l'économie

5% d'inflation en Angleterre, dit la Banque d'Angleterre, hier. L'inflation revient ? Inquiétant pour des pays qui sont surendettés ? 

Un débat de la BBC disait que l'on avait vu pire : les deux après guerres. Seulement, les conditions ne sont pas les mêmes qu'alors. Et qu'arriverait-il s'il y avait une nouvelle épidémie ? (L'épidémie actuelle, d'ailleurs, semble repartie, là-bas, avec 50.000 nouveaux cas par jour.)

Une question à se poser : qu'est-ce qui rend nos économies aussi peu résilientes ?

vendredi 22 octobre 2021

Eric Zemmour, anglais

La BBC consacrait un reportage à Eric Zemmour. Qu'en retenir ? 

Qu'il est un ami de l'Angleterre, ce qu'il dit en français, et qu'il attire des électeurs bien au delà des frontières du RN : on entendait un sympathisant de M.Macron. 

Quant aux thèses d'Eric Zemmour, qui émergeaient de l'émission, elles rejoignent certainement ce que beaucoup de gens pensent, mais n'ont pas le droit de dire. 

Les études sur la formation des mouvements de foule expliquent qu'ils résultent de la prise de conscience par un groupe de personnes qui se croyaient isolées qu'elles sont, en réalité, nombreuses. C'est peut-être ce qui se passe ici. Et c'est peut-être pour cela que, de plus en plus, les gouvernements occidentaux font du "Trump sans les tweets". 

Steve Jobs

Emission sur Steve Jobs. Anniversaire de son décès. (France Culture.) 

Confirmation d'une de mes idées : Steve Jobs c'est l'Yves Saint Laurent du Silicon. Un artiste d'une exigence invraisemblable. La perfection ou rien. 

Et mystère : la perfection fait vendre. Il y a une forme de rationalité de l'irrationalité. Steve Jobs ne faisait pas d'études de marché. Il y a des gens qui "sentent" ce que "veut" inconsciemment l'humanité. Ce n'est pas l'artiste qui est une anomalie, mais le scientifique, le matérialiste pur et dur.  

Surtout, Steve Jobs c'est l'entrepreneur tel qu'on en parle dans les livres anciens, mais plus du tout dans les journaux. C'est un autodidacte, et il poursuit un idéal auquel il sacrifie tout. Rien ne peut l'arrêter. Un entrepreneur ne compte pas. Et c'est pour cela qu'il va de fortune en faillite. 

jeudi 21 octobre 2021

Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis

« Je veux que nous retrouvions un cercle vertueux qui se vérifie : innover, produire, exporter et ainsi financer notre modèle social. »  déclare Monsieur Macron. Il ne fait que répéter ce que dit Boris Johnson. 

Et cela est un changement radical. Car, jusqu'à il y a peu le consensus était du côté de la regrettée Mme Merkel, qui déclarait que que l’Europe représente à peine 7% de la population mondiale, seulement un quart du produit intérieur brut mondial, mais 50% des dépenses sociales du monde. 

Après l'ère du modèle social intenable, qui encourage la paresse, et de l'obsession de la réduction des coûts, on repart vers le modèle de la société d'abondance, dont le moteur est l'innovation. 

Usine à la campagne

Traditionnellement, l’industrie est à la campagne. La division par deux du poids de l’industrie en France ces dernières années a surtout touché la province. La volonté de relancer l'industrie devrait donc profiter à la campagne. 

Mais la campagne veut-elle de l'industrie ? me demande-t-on.

Une erreur que l’on peut commettre est de croire qu’il y a incompatibilité entre elles parce que la campagne, c’est la nature, et l’industrie, c’est l'usine et c'est sale. Or, ce n’est pas le cas, surtout aujourd’hui. Les PMI modernes ressemblent souvent à des laboratoires. L’Allemagne en donne l’exemple : les PME sont à la campagne et intégrées au paysage. 

Et l’avenir est à des entreprises hyper productives, pour être compétitives, et attirer le jeune surdiplômé, donc au « nettoyage » du parc existant. Zola, c’est fini, même en Angleterre, d'ailleurs. 

Génial Amazon ?

Amazon a embauché 315.000 personnes en quelques mois (La Tribune, mardi). Essentiellement des "petites mains" est-il dit. 

Et cette entreprise vaut mille milliards. C'est cela le talent ? La magie ? "L'ubérisation" ? Transformer peau d'âne en une princesse ? 

mercredi 20 octobre 2021

Plus de maisons individuelles

Je lisais que je ne sais quelle autorité affirmait que la maison individuelle était une hérésie. Or, c'est l'aspiration d'une majorité, de plus en plus majoritaire, de Français. D'ailleurs, est-ce bien prudent, une vie de "cluster" au temps des épidémies ? 

En fait, cela illustre une théorie d'Edgar Schein. Pourquoi autant de conflits ? Parce que nous ne nous comprenons pas. Et nous ne nous comprenons pas parce que notre discours n'est que la résultante d'hypothèses implicites dont nous n'avons pas conscience. Or, chacun a ses hypothèses propres. 

Dans ce cas, on peut imaginer que l'autorité est obnubilée par le réchauffement climatique et par la réduction de la consommation d'énergie. Un Gilet jaune, lui, serait peut-être obnubilé par le désir d'avoir sa petite famille dans sa petite maison, et de ne pas payer trop cher l'essence qui lui permet d'aller au travail. Car il a de petits revenus. 

Comment se comprendre ? Suspension. Ne pas réagir brutalement à ce que dit l'autre. L'écouter, décrypter sa logique. Quand les logiques sont claires, il y a toujours moyen de s'entendre. 

Maison de verre chinoise

Fragile Chine ? La sortie d'épidémie (en supposant que ce soit une sortie) semble secouer le pays. "La révolution est comme une bicyclette : quand elle n'avance plus, elle tombe" aurait dit Mao. Faut-il être inquiet ? Craindre une réaction irrationnelle du gouvernement chinois ? Une récession mondiale ?... 

Un sujet à considérer sérieusement.

(Financial Times : "China economy grew 4.9% in third quarter as post-pandemic momentum slows. China’s economic growth weakened in the third quarter as a property slowdown and energy shortages highlighted the country’s incomplete recovery from the coronavirus pandemic, posing a formidable challenge to President Xi Jinping’s policy agenda".)

Angleterre malade

L'Angleterre est sérieusement atteinte par le coronavirus, beaucoup plus que l'Europe Occidentale. Pourquoi ? 

Apparemment, parce qu'elle aurait été vaccinée tôt. Les effets du vaccins se dissiperaient. 

Ce qui pourrait laisser penser qu'il faudrait s'attendre à une recrudescence de l'épidémie, chez nous...

mardi 19 octobre 2021

La soutenabilité : une question de réveil ?

Il y a des gens intelligents, en France, me suis-je dit en écoutant une conférence de France stratégie. (ici

On y parlait de "soutenabilité". Je retiens qu'il s'agit maintenant de sortir de l'idée fixe du zéro risque, pour comprendre que le risque est inhérent à la vie, la crise est un révélateur. Il faut concevoir la vie comme un changement permanent. Remarquable exemple de Romorantin, où l'on a construit en zone inondable, en faisant jouer, comme sait le faire la Hollande, la "régulation naturelle". (Principe qui a permis à cette dernière de ne pas connaître d'inondations meurtrières, cet été, contrairement à l'Allemagne et à la Belgique.) Ce qui a demandé à l'architecte du lieu de faire de la "maïeutique", d'établir un dialogue entre "parties prenantes" aux intérêts initialement contradictoires. 

Et il semble que ce soit la voie de l'avenir : des acteurs locaux qui parlent ensemble et conçoivent, effectivement, des projets "durables" et "résilients", en particulier parce qu'ils sont capables de s'adapter à l'imprévisible. La fameuse intelligence collective. 

Il faut aussi trouver le moyen de conserver l'expérience et le savoir-faire à long terme. Une question qui se pose actuellement. Car il semble que l'on hérite d'une situation préoccupante. Réhabiliter les cités minières du Nord, par exemple, c'est 3md€. Beaucoup d'infrastructures, construites après guerre, sont en fin de vie. Or les crises ont un effet cumulatif, façon goutte d'eau. Il faut identifier les "vulnérabilités", présentes dans tous les territoires (par exemple les zones de chômage élevé), et, à chaque fois, chercher avec les multiples acteurs locaux, régionaux et nationaux la solution au problème qu'elles posent, qui est toujours spécifique. 

Ce qu'il faut réparer avant tout, c'est le politique. Il y a besoin d'une vision et de projets à long terme, en particulier d'un plan national d'aménagement du territoire. Or la politique est un chaos, à la fois dans le temps, l'élu démontant ce qu'a fait son prédécesseur, et dans l'espace, les initiatives du gouvernement entrant en conflit avec celles des collectivités (notamment). 

Tout cela donne un peu l'impression que l'on a vécu des années folles, sur les acquis du pays, et que le navire n'avait plus de pilote. Les marins et les passagers ont l'air de commencer à s'agiter. Parviendront-ils à le sauver ?

Petite distribution

J'entendais dire que la grande distribution anglaise a fait des miracles pendant la pandémie. Elle vient, d'ailleurs, d'être récompensée collectivement. Quasi instantanément, elle s'est massivement convertie au commerce électronique. Curieusement, j'ai pu constater que la nôtre est particulièrement mauvaise dans ce domaine. Et "ma" grande surface est éternellement en rupture de stock, épidémie ou non. 

Un ami se demandait, par ailleurs, pourquoi cette grande distribution n'avait pas été le fer de lance du Made in France (comme l'est Marx and Spencer, pour l'Angleterre). 

Un lien avec son apparent déclin ? Elle a été prise d'un coup d'hybris ? Elle a oublié son métier pour devenir gestionnaire ? Degré zéro de la stratégie : "moins cher" ? 

(Aux dernières nouvelles, la grande distribution pense que son problème est sa taille insuffisante, pas son manque d'innovation (Carrefour veut racheter Auchan).)

Orphelins de Trump

Vengeance posthume de M.Trump ? 

Les audiences des médias américains s'effondrent. Auraient-elles tué la poule aux oeufs d'or ?

(FT : "US TV network ratings dive after prime years of Trump and trauma. Audiences have deserted media groups in droves as the news cycle has eased".) 

lundi 18 octobre 2021

La métamorphose du dirigeant français

Je suis un des fondateurs d'une association qui veut tirer parti de la créativité de l'entreprise française. Une de nos méthodes est "top boss", une séance de discussion avec un chef d'entreprise. 

Des deux côtés il y a des hommes d'entreprise, mais nous ne nous comprenons pas. Et pourtant la rencontre est surprenante. En quelque-sorte, le dirigeant se métamorphose. Son entreprise devient "une autre entreprise", et lui une autre personne. 

Qu'est-ce qu'un chef d'entreprise français ? Peut être un pur entrepreneur, et, pas du tout, un gestionnaire. Autrement dit c'est quelqu'un qui a des idées et qui sait les mener à bout, en faire une "entreprise". Mais il marche à l'intuition, à l'envie. Il ne sait pas mettre en valeur ce qu'il fait. Cette mise en valeur n'est probablement même pas concevable, pour lui. Il ne voit pas comment faire autrement que ce qu'il fait. Parfois, il rencontre un blocage, par exemple un financier qui ne le comprend pas. Et pourtant, il sait qu'il a raison. 

Cela est peut-être inattendu, mais je crois que la France compte beaucoup plus d'entrepreneurs que les autres nations. Ailleurs, les chefs d'entreprise sont avant tout des gestionnaires, en particulier en Allemagne, où ils héritent souvent de leur entreprise. Et c'est pour cela qu'ils savent tirer beaucoup plus que nos patrons de ce qu'il possèdent. 

Ce que nous apportons, c'est, justement, de voir ce qui constitue la valeur de l'entreprise. Elle est souvent considérable. C'est, peut-être curieusement, une activité qui s'est développée à côté de son activité principale. Pour compenser les difficultés grandissantes de son métier, il a acquis un savoir-faire, qui n'a aucune valeur pour lui, mais qui en a beaucoup pour le marché. 

En tout cas, il reste encore bien des mystères. (Un témoignage.)

Suspension

Je me lave les dents. Ma brosse est molle. Décidément, les brosses ne sont pas de bonne qualité. Mais non. Je me suis trompé de brosse. Pourtant elles ne se ressemblent pas du tout !

Et voilà comment fonctionne notre esprit. Il se trompe "énormément". Comment se fait-il qu'il ait choisi la mauvaise brosse ? Comme se fait-il, qu'ensuite, il rationalise une idée fausse ? Qu'il applique un préjugé (obsolescence programmée) à une observation étonnante ? (Le professeur Cialdini dit que notre cerveau tend à s'économiser, il adopte spontanément une solution qui lui évite de penser.)

Suis-je le seul à avoir toujours tort ? Voilà qui n'est pas rassurant, quand on pense que l'on est dirigé par une élite, qui a une confiance absolue en la supériorité de son intellect. 

Mais voilà aussi ce qui justifie l'intérêt de la "suspension" de Husserl. Spontanément notre raison plaque sur la réalité des préjugés qui la rendent sourde et aveugle. Ce qui provoque des drames. Comment se fait-il qu'il n'y ait pas plus d'accidents ? Elle ne marche bien qu'a posteriori. Nourrie d'informations, elle en fait une synthèse, qui nous permet de décider. La "suspension" correspond à ce procédé : débrancher sa raison, pour pouvoir collecter suffisamment d'informations, pour qu'elle puisse voir l'ensemble du tableau, le "système" derrière les faits disparates. 

Examen de gouvernement

Une commission parlementaire a étudié la gestion de la pandémie par le gouvernement Johnson. Il aurait pu mieux s'y prendre, ce qui aurait évité un nombre considérable de morts inutiles, mais il a été particulièrement efficace en phase de vaccination. 

Ce type de commission est-il usuel chez nous ?

Une démocratie en ordre de marche, de temps en temps, essaie de tirer des leçons de son expérience ? 

dimanche 17 octobre 2021

Combattive Europe ?

L'UE serait-elle une proie ? L'Angleterre ne veut pas appliquer les accords du Brexit, qu'elle a signés, la Pologne, entrée dans l'UE à l'initiative de l'Angleterre, ne veut pas appliquer les lois de l'Union qu'elle a acceptées, la Russie lui coupe le gaz, pour lui imposer un contrat dont elle ne veut pas, la Turquie joue au chantage au migrant... 

Rien de cela n'arriverait à un Etat fort. Serait-il temps de réagir ? 

Effet troupeau

L'épidémie, c'est fini ? En tout cas, je suis bombardé de photos triomphales de rassemblements de dirigeants, sans masques, et en configuration troupeau. On claironne le nombre de participants. 

Le patron est-il naturellement grégaire ? Et pourtant on parle de sa solitude ?

Cela conforte peut-être une théorie que cite ce blog. Le patron est malheureux, on ne reconnaît pas son mérite. Alors, il est content de se retrouver avec des gens qui lui ressemblent. Il y est au chaud. 

Mais un tel environnement ne lui est pas favorable, car il ne le stimule pas. Il le conforte dans le statu quo. Sans compter qu'il est le terrain idéal de lancement de la prochaine épidémie. 

Le naufrage de l'Education nationale

1% des élèves actuels auraient été parmi les 10% les meilleurs il y a 30 ans, 56% d'entre-eux, parmi les 10% les moins bons, dit une étude. Le système éducatif français a été dynamité. Probablement tout le monde le sait. Mais on ne s'attendait pas à un tel naufrage. Comment parler de "méritocratie", dans ces conditions ? Et, surtout, de "French Tech" ? Ou même de compétitivité internationale ? 

Chaque réforme semble enfoncer un nouveau clou dans le cercueil de l'Education nationale. Comment changer les choses ? Urgence ?

samedi 16 octobre 2021

La gloire des Gilets jaunes

"A Bercy, les meilleurs cerveaux s’agitent pour trouver des parades au retour des Gilets jaunes" (Philippe Mabille, La Tribune.)

Un temps, il était d'usage de railler les Gilets jaunes. Pauvres types incapables de formuler une revendication sérieuse. Eh bien, ils ont réussi un changement extraordinaire, plus fort que le Brexit ou Trump. Quasiment partout dans le monde, on agite le spectre des Gilets jaunes dès qu'un événement (la hausse du prix de l'énergie ou une mesure environnementale par exemple) menace de toucher le peuple. La "fin de mois" a gagné. 

Les Gilets jaunes ou le triomphe de l'intelligence collective ?

(La suite de l'article : "après le chèque énergie et le bouclier tarifaire, de nouvelles mesures sont attendues pour freiner la hausse des prix des carburants pour les plus modestes, de façon ciblée pour éviter d’être accusé de favoriser les « riches » conducteurs de SUV par une baisse générale des taxes sur l’essence. Formule qui aurait pourtant l’avantage de la simplicité et que propose sans états d’âme Eric Zemmour et plus curieusement (mais il faut dire que sa campagne peine à décoller) la socialiste Anne Hidalgo. Initiative peu appréciée d’ailleurs par ses alliés verts avec qui les relations sont tendues, au Conseil de Paris comme au niveau national face à un Yannick Jadot qui se sent pousser des ailes".)

La dernière séquence de Pirandello


Une compagnie cinématographique, en Italie, du temps du muet. Un "caméraman", qui tourne la manivelle de sa machine est le témoin muet, et quasiment invisible, de la vie qui se déroule autour de lui. 

Histoire agréable, mais qui n'accroche pas. Qu'a voulu dire Pirandello ? La vie est absurde ? On s'agite, voire on s'entre-tue, sans rime ni raison ? A moins que Sisyphe soit heureux, et que ce soit le caméraman qui passe à côté de la vie ?

France 2022 : la réélection de Jupiter

"Les collectivités sont donc dans l’attente d’un signe de l’Elysée. Comme en début de quinquennat, le retour du « en même temps » semble aller de pair avec celui de « Jupiter »." (France 2030 : un plan d’investissement qui laisse les collectivités dans l’attente)

Soit le gouvernement encourage le changement par en bas, soit il l'impose par en haut. Schizophrénie ? Ou le naturel revient au galop ? 

Un résultat que rien ne dément : un pays en crise au moment d'une élection ne reconduit pas son gouvernement. M.Macron est un trop bon connaisseur du marché, pour le laisser faire à sa guise ? Raison du plan de relance ? France 2030 ou France 2022 ? Et après nous le déluge ? 

Dans ces conditions, il est logique de ne compter que sur ses forces, plutôt que sur celles de ses ennemis, qui ont fait des régions leurs baronnies ?

vendredi 15 octobre 2021

Déodorants et phtalates

Le Monde disait, l'autre jour, que les déodorants seraient soupçonnés d'être à l'origine de cancer du sein et que les phtalates, qui se trouveraient dans des objets et des aliments, auraient causé 100.000 décès prématurés aux USA. 

Rien de nouveau. On utilise d'abord, et on constate ensuite. Rayons X, amiante, DDT, etc. 

Ne serait-il pas temps de prendre conscience de ce phénomène ? Et, d'une part, de cesser de dire d'une innovation qu'elle est évidemment sans risque, ce que personne ne croit, et, d'autre part, qu'il serait bien de l'éviter, dans la mesure du possible, en utilisant au maximum ce qui semble avoir fait la preuve de son innocuité ? (C'est probablement la logique du "circuit court".)

Société sidérée

Il y a perte de repères, une forme de « sidération » de la société. On est « désorientés ». On ne sait même plus si le pays fonctionne ou non, s’il est au bord de la faillite, ou non. Du coup, chacun se replie sur soi. Curieuse manifestation : les gens font du « présentiel en télétravail ». Ils vont au bureau mais vivent avec un casque sur les oreilles et se parlent par ordinateur interposé. 

Débat entre amis.

Que faire ? Du positif et de l’humain. Retrouver un sens à notre action, en prenant conscience des forces de notre pays et des opportunités qui s’ouvrent à nous. Et nous donner les moyens d’en tirer parti, en « se retrouvant entre être humains ». Apprendre ou réapprendre le lien social. Et tout d’abord pour sa nature même : « l’innovation ».  

L'avenir est au diesel

En Angleterre, le fret va rouler au diesel. Raison ? L'électricité est hors de prix. 

Les Gilets jaunes ont vaincu ? L'humanité découvre que le développement durable, ce n'est pas qu'une question de doctrines et de paroles. C'est beaucoup de problèmes, concrets, à résoudre. Apprenons, enfin, ce que "changement" signifie. 

jeudi 14 octobre 2021

Inévitable Brexit

L'Angleterre fait un virage à 180 degrés. L'ultralibéralisme, la loi du marché, le Thatchérisme et le Blairisme, c'est fini. Boris Johnson veut que son pays tire le meilleur de ses citoyens et de ses ressources. Productivité, haute qualifications, hauts salaires. Il siphonne les voix de la gauche. Et il prend l'entreprise à son propre jeu : sera-t-elle capable d'innover ? De justifier ses prétentions au génie entrepreneurial, qu'elle rémunère déjà si généreusement ? 

Sans Brexit, ce changement n'était probablement pas possible. Il faut savoir brûler ses vaisseaux ? Surtout quand ils sont pourris ? Car le pays semble dans un fichu état. 

Maintenant, Boris Johnson est face à son destin. Celui de Churchill ? Saura-t-il provoquer un réflexe salvateur chez un peuple qui s'enfonce depuis, peut-être, l'ère victorienne ? 

(Mais nous n'avons probablement rien à lui envier...)

Petit Hitler

Le mépris serait une caractéristique de la société française, disait France Culture. Il se trouve que je découvre par hasard un ancien billet sur le "petit Hitler". Une explication du phénomène ? Le petit Hitler serait quelqu'un qui aurait une position sociale méprisée, mais qui aurait aussi beaucoup de pouvoir. 

Or, ce que la France a de curieux, c'est qu'elle nous place tous selon notre "mérite". C'est à dire qu'il y a toujours quelqu'un qui nous est supérieur ! Or, celui qui a le véritable pouvoir est en bas. C'est le soldat qui fait la guerre, pas le général. 

La France comme poudrière ? Et que signifie liberté, égalité, fraternité, dans ces conditions ? 

mercredi 13 octobre 2021

La propriété comme hold up

La propriété c'est le vol. Car elle permet de rafler la "plus value". Théorie de Proudhon. 

Facile à comprendre : un consultant indépendant tire le diable par la queue, en revanche, s'il parvient à recruter du monde, il va récupérer la différence entre le salaire de ses employés et leur prix de vente (la "plus value"). 

Curieusement, Proudhon, qui avait été un entrepreneur, n'a pas compris la leçon de sa faillite. Car tout n'est pas rose dans la vie de l'entrepreneur. Quand la conjoncture se retourne, il doit utiliser la plus value (que l'on appelle trésorerie), pour renflouer l'entreprise. 

Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Les Américains ont innové. Aidés par les financiers, les plus habiles d'entre-eux ont fait de leurs entreprises des objets de spéculation. C'est désormais le capital qui fournit une plus value gigantesque. The hold up of the century, Mr Proudhon ? 

The lost decade


Dernières nouvelles de Scott Fitzgerald. Thèmes habituels, jeunes gens de la haute société du début du siècle dernier, Hollywood. Mais aussi quelques surprises. Notamment une amusante histoire d'amours enfantines, ou "The lost decade". Un homme demande à découvrir New York, qu'il n'a pas vu depuis dix ans, alors qu'il y a vécu, et en est une célébrité. Métaphore ? Un groupe social se réveille après des années folles ? 

Toutes les nouvelles se terminent sur une pirouette. Peut être figure obligée. 

Et, je me demande si Scott Fitzgerald n'aurait été pas meilleur en critique plein d'humour de la société de son temps qu'à répéter ces histoires de gens riches. Il est vrai que c'est ce qui a fait son succès. 

mardi 12 octobre 2021

Pacifique Anglais

En écoutant la BBC, j'ai l'impression que l'on y est entre gens de bonne compagnie. C'est reposant. On y réserve le même accueil, poli, à toutes les opinions. Pourtant, on ne se prive pas de poser des questions qui pourraient sembler impertinentes à un Français. 

Chez nous, c'est très différent. Le journaliste ne paraît jamais neutre. La tension entre lui et son invité est souvent perceptible. 

Mal français, croyance en des absolus ? Celui qui ne pense pas comme moi est un ennemi mortel ? 

Comment peut-on être Anglais ? 

The house of mirth


Haute société de l'Est américain, au début du vingtième siècle. La noblesse qui a fondé la nation, encore européenne, se mélange aux nouveaux riches, sans éducation. Division des tâches : l'homme gagne la fortune, la femme le dépense dans une suite sans fin de fêtes somptuaires. C'est la "leisure class".

Comme en Europe, les nobles pauvres servent de chaperons aux parvenus-gentilshommes. 

Lili Bart est l'un de ces pauvres. Elle est extraordinairement belle et distinguée, et a une éducation parfaite. Le maintien de son statut de décoration lui demande des frais au dessus de ses moyens. Elle n'a qu'une possibilité de rester en vie : épouser un milliardaire. Malheureusement, en dépit d'un art irrésistible, à chaque fois qu'elle est sur le point de faire une prise, elle a un haut le coeur. 

Il n'est pas possible d'être droit dans une société qui ne l'est pas. Morale de ce roman ?

Les livres écrits par les femmes sont le miroir de ceux des hommes. Le mâle est un pantin, la femme à tous les pouvoirs. Mais, la société féminine est à la fois bien plus civilisée et bien plus terrifiante que son équivalent masculin. Car, on s'y bat tout autant, voire bien plus, mais les conflits ne s'achèvent pas à coups de poings, ils cherchent l'annihilation non du corps de l'autre, mais de son âme, et ce par manipulation des forces sociales. Tout le mécanisme de la perversion narcissique. 

Là aussi, il y a un homme idéal. Mais, comme son équivalent féminin, il est sans consistance. 

lundi 11 octobre 2021

Langue du colonisateur

La BBC interrogeait le récipiendaire du prix Nobel de littérature. Il a été récompensé pour ses travaux sur la colonisation. On lui demandait s'il n'était pas ennuyeux d'écrire dans la langue du colonisateur, l'anglais. 

Il a répondu que c'était un outil. 

Certes, mais c'est aussi un outil qui change la façon de penser. Et c'est peut-être aussi reconnaître que la culture du colonisateur a des mérites. En particulier de s'être répandue au travers du monde, ce qui permet de vendre les livres qu'elle comprend, et d'obtenir le prix Nobel. 

Homicide

Tous les 3 jours une anglaise est tuée par son conjoint, disait BBC4. Comme en France. 

Que trouve-t-on dans les statistiques sur les homicides ? C'est une cause de "mort violente" beaucoup moins fréquente que le suicide ou l'accident. Et c'est une affaire d'hommes. D'après des statistiques nord américaines, 88% des meurtriers et 78% des victimes sont des hommes. 

Quant aux crimes conjugaux, le nombre de cas est relativement faible (wikipedia). Sur 149 morts en 2018, en France, il y avait 21 hommes et 128 femmes. (Moins que le nombre de morts du coronavirus, sur un jour, en Angleterre.) L'analyse que faisait la BBC, à savoir que le tueur serait un prédateur ne semble pas juste. En effet, ces meurtres surviennent souvent dans certaines circonstances : divorce (35%) et chômage, en particulier. En outre, dans 34% des cas, le meurtrier (homme, jamais femme) se suicide. Drame, souvent, passionnel, voire de la misère ?

Les homicides volontaires varient beaucoup selon les pays (wikipedia), de 0 au Vatican, à 0,8 pour 1000 au Salvador. Les USA sont à 5,4 pour 100.000, la France à 1,4 (875 morts, en 2016), l'Italie (pas d'effet Mafia ?) à 0,7, le Japon à 0,3. La Corse à 7.

Mais, peut-être, faut-il se méfier des statistiques, les nations ne comptent pas toutes de la même façon. 

En outre, l'homicide est peut être la partie émergée de la violence. Vues les peines qu'encourent les homicides, tuer quelqu'un ne peut qu'être le fruit d'une forme de folie, quasi suicidaire. Il y a des façons de nuire à l'autre moins risquées. 

Durkheim dirait probablement que l'homicide est un "fait social". Il est conditionné essentiellement par la culture d'un pays. Peut-être aussi par les circonstances du moment (crise, par exemple). Si l'on en croit Durkheim, tant que l'on ne change pas la société, le taux d'homicide a un niveau "normal". Le mieux que l'on puisse faire est de chercher à le ramener à ce taux, s'il l'a dépassé. La systémique dit que vouloir le réduire à zéro aurait un effet contraire (énantiodromie) : une explosion d'homicides. Quant à changer la société, non seulement cela est compliqué, mais ça peut avoir des effets imprévus. Un certain niveau de violence (essentiellement) masculine est peut-être la contrepartie de quelque désir collectif. 

La raison et la donnée

La gouvernante de Proust raconte ses souvenirs. Quelques temps plus tard, j'entends une comédienne lire ses paroles. Rien à voir. Tout le drame a disparu. 

C'est la question de l'interprétation. Avec le même texte, avec les mêmes notes de musique, on peut faire des choses complètement différentes. 

Pourtant, ce n'est pas ce que nous ont dit les scientifiques et les ingénieurs. Pour eux, les données, c'était tout. Il est curieux que l'humanité entière puisse gober de telles sottises. Sera-ce toujours le cas, ou les philosophes des Lumières auront-ils le dernier mot ?

dimanche 10 octobre 2021

Politique industrielle et guerre froide économique

"la guerre froide technologique sino-américaine va sans doute conduire à une verticalisation des chaines de valeur ; c’est du moins le projet explicite des Chinois dans nombre de secteurs évoqués ici. Face à ce risque, l’Europe est la réponse évidente. La responsabilité de l’Allemagne, poids lourd du bloc européen, est dès lors décisive : elle peut conforter la stratégie de l’Union ou céder à la tentation de la stratégie nationale. Les signaux qui nous parviennent dans le spatial comme dans l’aéronautique militaire, dans les composants comme dans les batteries ne sont guère engageants." (Elie Cohen

Et si, le seul moyen de faire plier l'égoïsme allemand était une France forte ? Et si elle devait commencer par se demander comment le devenir, avant de demander l'aide de l'UE ? 

Gendarme et voleur

Quand j'étais petit, je jouais au gendarme et au voleur. Ce qui m'a toujours surpris, c'est que mes camarades préféraient être les voleurs. Il est stimulant de défier l'autorité ?

J'ai l'impression que c'est dans l'air du temps. Que peut faire Boris Johnson, sinon un mauvais coup ? Mais pourquoi s'en priverait-il ? S'il est pris, il devra se conformer à ses engagements. Sinon, il aura gagné. Et voilà pourquoi nous soupçonnons notre gouvernement de nous cacher quelque chose : fors l'honneur, qui ne compte plus, il n'à rien à perdre. 

Mais, au fond, n'est-il pas plus stimulant de jouer le gendarme que le voleur ? Car le gendarme, lui, ne peut jamais gagner définitivement. Et revanche, une seule erreur peut être fatale. Le gendarme vit les mêmes sensations que l'alpiniste à mains nues ? 

Tiers lieux : la France libérée ?

J'ai commencé par entendre parler, il y a déjà des années, de Fab Lab, puis, depuis quelques-temps, de "tiers lieux". (Article.) On dit que c'est extraordinaire. Mais, j'ai parcouru un rapport sur le sujet qui m'a laissé sans voix. Chaque tiers lieux est particulier, et ses succès sont de l'ordre de l'anecdote. Encore une mode sans lendemain ? 

Ce qu'il me semble :

  • Cela répond certainement à un besoin. Peut-être de prendre son sort en main, peut-être de collectif. Une forme de réaction au néolibéralisme, à la méritocratie, à la "supply chain" mondiale qui fait de nous un rouage, toujours trop coûteux, et à tout ce qui fut notre quotidien ces dernières décennies ?
  • C'est "la France libérée", au sens de "l'entreprise libérée" ?
  • C'est une expérimentation à très grande échelle. Il s'agit maintenant de trouver le moyen de partager les succès des uns et des autres pour qu'ils inspirent tout le monde. 

samedi 9 octobre 2021

Le prix Nobel est-il sérieux ?

Le prix Nobel a été décerné à des universitaires qui ont fait des prévisions fiables concernant l'impact du changement climatique, lisait-on. 

Il y a quelques années, le Nobel était allé à deux anti Bush (dont le président Obama, pour sa politique pacifique). 

Le Nobel serait-il attribué en fonction de l'air du temps ? Avec volonté de l'influencer ? Le meilleur moyen de perdre toute crédibilité ? 

(Que dire de tous les Nobel de littérature ? La mode récompensée ?)

Bientôt, une presse populiste ?

Depuis quelques temps il est question d'un empire Bolloré des médias, avec relents de populisme. 

Faut-il s'en étonner ? Il y a un marché qui n'était pas servi. Les USA ont Fox News, l'Angleterre, la presse de M.Murdoch. Et, longtemps, la nôtre a été dominée par M.Hersant.

Est-ce une bonne chose ? Ces gens ont souvent des comptes à régler avec les classes dominantes (qui les ont rejetés ?), et une opinion peu flatteuse du citoyen. 

J'entendais dire que de Gaulle en avait voulu à la presse. Il l'avait sauvée, après guerre, mais elle était uniformément contre lui. (Ce qui expliquait qu'il ait voulu une télévision à sa botte.) Elle a peut être eu tort, effectivement, de manquer de nuances. Cela expliquerait-il qu'elle soit tombée aux mains de M.Hersant. Et si c'était elle qui avait fait le succès de M.Bolloré ? 

vendredi 8 octobre 2021

Wokisme : exercice d'application

"je sens bien qu'en tant que boomer / hétéro cisgenre / blanc j'ai du souci à me faire, je suis du côté des méchants", écrit quelqu'un que le wokisme traumatise, et qui ne voit de salut que dans la retraite. 

Il n'a rien compris à woke. En effet, il se décrit justement comme appartenant à une communauté opprimée : il a donc tous les droits, et aucun souci à se faire. 

Santé mentale au travail

Notre société a produit le "bullshit job". Il semblerait maintenant que l'on se demande si, après tout, il n'est pas économiquement efficace qu'un individu trouve du sens à son travail. (Article.)

Un cadre utile pour étudier la question du sens : "Il appert qu’un travail qui a un sens présente les six grandes caractéristiques suivantes : l’utilité sociale du travail, la rectitude morale du travail, les occasions d’apprentissage et de développement, l’autonomie, la qualité des relations et la reconnaissance."

à condition, certainement, d'éviter de répondre soi-même à ces questions, et de chercher ce qu'elles signifient pour ses contemporains. 

Corde et capitaliste

Nous allons être sauvés par Poutine ! Les bourses s'enflamment. 

(FT, hier : "Equities climb as investors bet that Russia will help Europe avoid energy crisis. European and UK gas prices fell in early trading after a chaotic Wednesday that saw UK futures contracts climb almost 40 per cent before Russian president Vladimir Putin said his country was prepared to stabilise the market.")

M.Poutine a profité de la pénurie d'énergie, pour réduire notre approvisionnement. Maintenant, il nous dit : construisez le pipe line dont vous ne voulez pas, et je vous sauve. 

Grosses ficelles, première leçon du jeu d'échec pour les nuls, mais ça marche. Car le financier est un animal. "Greed and fear", dit-on dans son langage. Et dire qu'il veut gouverner le monde... 

jeudi 7 octobre 2021

Bas salaires, basses qualifications

Boris Johnson veut mettre un terme aux "bas salaires, basses qualifications", dans son pays. Renversement de tendance. Et changement que nous devons tous réussir. 

"We are not going back to the same old broken model with low wages, low growth, low skills and low productivity, all of it enabled and assisted by uncontrolled immigration" (BBC)

Pour que l'entreprise française ou anglaise soit concurrentielle, internationalement, elle doit être hautement productive. Ce qui implique hauts salaires et hautes qualifications. Mais productivité veut dire innovation. Et cela n'a rien d'évident. Cela n'est pas une question de technologie, de "numérique" ou autre, mais demande avant tout connaissance de son métier et talent de le réinventer. 

Voilà le défi qui nous est lancé. 

La machine et le chômage

On ré industrialise. Cela veut dire de la productivité, donc de la machine. Sans quoi salaires et protection sociale ne nous rendent pas compétitifs. Oui, mais la machine crée le chômage, non ? 

Question est mal posée. Si l'on prend la société dans sa globalité, plus elle a de machines, plus elle dégage du temps à l'homme pour innover et fabriquer des choses nouvelles (ou des services), et donc plus elle produit. Ce qu'elle produit est réparti entre ses membres qui, donc, s'enrichissent. Non seulement la machine ne crée pas le chômage, mais elle conduit à une hausse du niveau de vie. (C'est une des raisons pour lesquelles Michael Porter dit que l'automatisation conduit à une montée en qualification des personnels concernés accompagnée de hausses de salaires.)

Bien sûr, avec l'homme tout peut mal tourner. Il y a, par exemple, le scénario "intelligence artificielle", aussi appelé "oligarque russe". Quelques personnes placées à des endroits stratégiques s'emparent du bien collectif, qui les rend autonomes. Les autres peuvent crever. (Idéalement, les premiers partent sur Mars, pendant que la Terre explose.)

Et ne va-t-on pas produire n'importe quoi ? Bien utilisée, l'économie est une machine à résoudre des problèmes. Plus on lui en demande, plus elle produit, et plus elle nous enrichit. Seulement, il faut poser correctement le problème. Ce qui n'est pas le cas avec la transition climatique. En effet, certes, la transition est une bonne idée, mais on impose une contrainte impossible à satisfaire : le renouvelable permettant de ne rien changer à nos habitudes. Un problème mieux posé serait : zéro émission, sans perdant. Voilà qui change tout. Mais qui demande, pour être résolu, une coopération de tous avec tous, qui n'est pas (encore ?) compatible avec notre modèle social hyper individualiste. 

mercredi 6 octobre 2021

Wokisme pour les nuls

Réunion entre amis. L'un se lance dans une tirade islamophobique. L'autre répond que le problème de l'immigration est l'intégration. Quand il était en terminale il y a 40 ans, il y avait tout autant d'immigrés, mais ils avaient droit à l'ascenseur social. A quoi le premier lui répond qu'il se vante d'avoir étudié dans une terminale plus prestigieuse que la sienne. Wokisme. 

Le wokisme consiste à se placer en situation de victime pour dominer l'autre. Dans cet exemple, on a deux personnes qui viennent du même milieu, populaire, et ont étudié dans le même lycée de banlieue rouge, en même temps... 

Le wokisme, de gauche, peut donc cohabiter avec l'islamophobie, de droite. Ils sont tous deux la conséquence d'une même cause : la volonté de domination. Le propre de notre temps. 

L'antidote ? La générosité, et la solidarité ?

Raison et complexité

On découvre que le cerveau ne marche pas comme on le pensait. On a cru trouver des zones qui avaient des fonctions spécifiques (la mémoire, la peur...). En fait ces zones interviennent bien dans les dîtes fonctions, mais aussi dans d'autres. En fait, on a peut-être projeté sur le cerveau des idées préconçues. 

""Depuis plus de 100 ans, les scientifiques ont cherché en vain les limites cérébrales entre penser, ressentir, décider, se souvenir, bouger et d'autres expériences quotidiennes", a déclaré Barrett. De nombreuses études neurologiques récentes confirment que ces catégories mentales « sont de mauvais guides pour comprendre comment les cerveaux sont structurés ou comment ils fonctionnent »."(Article.)

Exemple de "complexité" ? Ce que nous appelons la "complexité" est, en fait, la nature, ce qu'il y a de normal et d'évident. Si nous la trouvons "complexe", c'est parce que nous croyons connaître la réalité, et que ce que nous observons ne lui correspond pas. Alors nous avons inventé un terme pour dire que si nous n'y comprenions rien, c'était parce que c'était du ressort d'une science encore plus élevée. Nous disons à la nature qu'elle n'est pas naturelle. 

Or cette "réalité" est une création de notre raison, en fait une illusion, au mieux une simplification. 

mardi 5 octobre 2021

J'aurais voulu être un artiste

J'aurais voulu être un artiste, disait M.Sarkozy, interrogé par France Culture. (A voix nue.) Starmania ? Pas de sens du ridicule ? 

Mais n'est-il pas un artiste ? Et n'est-ce pas le cas de nos grands fauves de la politique ? Un discours n'est-il pas un numéro d'artiste ? Un one man show ? N'est-ce pas comme cela depuis les Grecs, leurs sophistes et leur rhétorique, et Cicéron et le forum romain ? N'est-ce pas ce qui a fait la force de M.Trump ou de M.Clinton, ou même de M.Macron, dont on dit qu'il fut un acteur amateur passionné ? 

L'automobile et l'emploi

"Pays pionnier dans l’automobile, la France a beaucoup souffert dans la compétition mondiale au cours des vingt dernières années. L’automobile est à l’origine de près de la moitié de la dégradation du solde des produits manufacturés depuis 2000, et explique une large part de la désindustrialisation qu’a connue le pays." dit une étude de France Stratégie

En fait, le fabricant français va bien, mais les conditions de production sur le territoire national ne sont pas favorables. Donc il ne produit pas en France. Une question de coût du travail et de fiscalité. Y compris, en comparaison de l'Allemagne, du Japon et des USA ! Là, explique le rapport, le désavantage coût est compensé par l'avantage volume ! 

Et si le Japon et l'Allemagne, tout simplement, avaient voulu faire travailler leurs citoyens "quoi qu'il en coûte" ? Alors ils auraient cherché à compenser leurs différents handicaps par l'innovation, permettant des gains de productivité, des programmes de qualification de leurs employés, corrélatifs, et des méthodes de type "mode projet" qui permettent une grosse créativité et réactivité, et une réduction de temps de cycle, à condition de travailler avec des partenaires proches.

lundi 4 octobre 2021

Nation building

Les Anglo-saxons ont un terme pour tout. "Nation building" est ce qu'ils n'ont pas fait en Afghanistan. Ils s'en sont mordu les doigts. 

Et si "nation building" était ce dont avaient besoin les pays en développement, pour sortir du chaos qui est leur sort ? De quoi s'agit-il ? 

Déjà le terme de "nation" n'a rien de naturel. C'est quelque-chose qui a émergé de l'histoire occidentale. Ce n'est pas une structure sociale qui va de soi. Les cultures africaines actuelles paraissent tribales, par exemple. Ce qui n'est pas compatible avec la notion de nation. D'ailleurs, même en Occident la nation ne va pas de soi : la Corse rêve de faire sécession, ainsi que l'Ecosse ou la Catalogne. Premier problème à résoudre. 

Ensuite, que l'on le veuille ou non, il y a une règle du jeu mondiale, qui, faute d'un meilleur terme, est celle du "marché globalisé". Chaque nation, pour y tenir sa place, doit "produire de la valeur ajoutée". C'est à dire transformer des ressources naturelles en des biens et services complexes. C'est le Produit Intérieur Brut. Les moins habiles à ce jeu se font exploiter par les autres, et sombrent dans le crime et la misère. 

La Chine a particulièrement bien réussi cet exercice. Elle a échangé sa main d'oeuvre, sans droits de l'homme, contre des transferts de technologie, jusqu'à devenir autonome (ou estimer l'être). Seulement, elle avait un avantage : elle était une nation. 

De l'importance de ne rien savoir

Pascal écrit que la vie de l'homme digne de ce nom le conduit de l'ignorance du bébé à celle du sage, qui a constaté l'impossibilité des certitudes. Que sais-je ? dit Montaigne.

Et entre le bébé et le sage, il y a le "vieux con", terme technique que Pascal ne connaissait pas (qui le traduit par "demi habile"). L'individu qui croit avoir décroché le Graal de la connaissance absolue. Voilà qui n'est pas de notre temps ! 

La recette de l'ascétisme ? Ou de l'action ? Parce que, si je ne sais rien, tout est à découvrir. La réalité se renouvelle sans cesse. Il faut y être plongé pour que jamais nous nous trouvions dépassés. 

(Paradoxalement, Pascal avait la certitude de l'existence de Dieu... certitude qu'il voulait démontrer par la raison, pour convaincre ceux qui n'entendent que la raison...)

dimanche 3 octobre 2021

Fin de récréation

"Siffler la fin de la récréation", voici ce que l'on lisait dans la presse anglo-saxonne, puis que l'on a dit en France. On en comprend peut-être aujourd'hui la signification. 

On a donné au peuple ce qu'il demandait, à commencer par des diplômes. Ces diplômes ne menaient souvent à rien, mais l'ont rendu exigeant. Pénurie de main d'oeuvre. On a payé le chômage. On a délocalisé le travail que l'on ne faisait plus. Et les diplômes qui avaient encore de la valeur ont été acquis par une toute petite partie de la société, qui s'est baptisée, de ce fait, "méritocratie". 

Le tour de passe passe ayant réussi, la méritocratie a décidé qu'il fallait remettre le peuple à sa place, de petit personnel à son service. Fin de la récréation. A nous la France de Dickens. 

Des coupables ? Ou simple conséquence du principe d'individualisme post 68 ? Chacun a profité de la situation que lui donnait la société. Ceux qui étaient en haut ont gagné. Les "grands commis de l'Etat" ont mis l'Etat à leur disposition. Oligarques. Pas de quoi se vanter, mais il ne pouvait que difficilement en être autrement.

Seulement cette situation n'est plus durable. Le gilets jaunes le rappellent tous les jours. Ainsi que l'émergence d'une pensée "populiste". Il faut, effectivement, remettre tout le monde au travail, mais en créant les conditions pour que chacun soit à la hauteur de ses ambitions. 

Marx avait-il raison ?

Marx aurait dit que le capitaliste vendrait la corde pour le pendre. Il y a du vrai là dedans. L'appât du lucre fait faire n'importe quoi. Y compris vendre des armes à des personnages douteux. Pour autant le capitalisme n'a pas disparu. 

Michael Porter a une théorie qui va dans ce sens mais qui paraît mieux étayée. Pour lui la culture d'un pays peut être le facteur limitant de son économie. La société américaine semble produire pauvreté, et inégalité alors que l'économie a besoin de richesse et d'égalité (d'un marché de plus en plus sophistiqué et exigeant). Tout cela, d'ailleurs, peut venir de principes simples : l'honneur de l'Américain est de "s'en sortir seul". Il n'a pas de projet pour la société. 

Cela montre aussi probablement la difficulté du changement : comment faire évoluer des idées si puissamment ancrées dans une culture ? 

Pour autant, la société américaine d'après guerre, dite "d'abondance", fut le triomphe de la technocratie. Et aujourd'hui, j'ai l'impression que la solidarité revient. Peut-être, d'ailleurs, que c'est un effet de l'individualisme ? L'individualiste qui souffre élit Trump, puis Biden, et c'est le retour de Roosevelt ? Rien n'est simple Mr Marx ?

samedi 2 octobre 2021

Angleterre : mauvaise passe

Décidément, cela va mal en Angleterre. Après les augmentations du prix du gaz, les pompes sans essence, par manque de chauffeurs, maintenant, ce sont les éleveurs de porcs qui doivent tuer leurs bêtes, par ce que les abattoirs ne fonctionnent plus. Eux aussi étaient dépendants de la main d'oeuvre à bas coût d'Europe de l'Est. 

Cela fait penser à Michael Porter : la « bonne » logique de l’économie est le gain de productivité : on compense les hausses de salaire par des gains de productivité par innovation, et on augmente les salaires en échange d’une augmentation de qualification que demande l’innovation. Grâce à l’innovation, on produit de plus en plus, avec les mêmes, ce qui conduit à une augmentation du niveau de vie. 

 Les Anglais auraient-ils fait tout le contraire ? Au lieu d’innover, ils ont laissé se dégrader les conditions de travail et de compétitivité de leurs entreprises, en faisant appel à de la main d’oeuvre à bas coût, qui, nullement exploitée, jouait sur le différentiel de niveau de vie entre l’Angleterre et leur pays (une variante des délocalisations) ? Années folles ?

Tous contre la SNCF ?

La SNCF assaillie de toutes parts ? D'un côté, des associations cherchent à relancer des voies méprisées, de l'autre des opérateurs étrangers s'installent. Et nous nous en réjouissons. Voilà qui était inconcevable il y a encore quelques années. La SNCF a converti le pays aux mérites de la concurrence. 

La SNCF appartenait, en fait, à l'économie sociale. Le pays avait mis en commun ses ressources pour s'assurer un système ferroviaire efficace. Mais comme cela a été le cas pour quasiment toute l'économie sociale (assurances, mutuelles, coopératives), des intérêts particuliers s'en sont emparés (syndicats, hommes politiques, etc.) et ont détourné le projet à leur profit. Les dommages sont tels que l'entreprise ne peut plus se réformer de l'intérieur. Dommage, parce que une SNCF - économie sociale était probablement la solution la plus favorable aux intérêts du pays, et de ses citoyens. 

Comme l'Education nationale, c'est une question de "bien commun". Relisons Elinor Ostrom ? 

vendredi 1 octobre 2021

L'emploi sous la présidence Macron

Croissance de l'emploi, sous le gouvernement Macron. (Xerfi.)

Certes cela peut s'expliquer par la croissance, mais l'auteur cherche un "loup". Il n'en trouve pas. Les CDD sont plutôt en recul, l'emploi public aussi. Bref, augmentation de l'emploi "saine", sans recours usuel à des expédients. 

Mais, tout de même, il y a généralisation de la précarité, les CDI ne sont plus ce qu'ils étaient, et du déclassement, on travaille au dessous de ses diplômes.  

Contrairement à ce qui est dit, et s'il y avait bien un tour de passe-passe : M.Macron a transformé le CDI en CDD ? 

(C'est exactement l'objectif des "lois Macron".) 

L'Education nationale accusée

L'Education forme des déclassés, d'après l'INSEE. Ce serait le cas d'un salarié sur cinq. 

Autre phénomène : les entreprises ne parviennent pas à recruter, en dépit d'un chômage particulièrement élevé. Cela tient, en grande partie, à l'inadaptation des formations fournies par notre système scolaire. Si bien que les entreprises cherchent de plus en plus, quand elles en ont les moyens, à proposer leurs propres formations. 

A cela s'ajoute que, certains métiers, comme l'artisanat, qui à la fois furent des richesses du pays, et correspondent à des aspirations de l'individu, sont jugés comme sots, et indignes de l'Education nationale. 

Et il y a aussi la question de l'ascenseur social, qui ne marche plus, on peut se demander ce qui est arrivé à l'Education nationale. Elle semble s'être donné des objectifs qui n'ont rien à voir avec les attentes de la société. 

Serait-il temps d'en reprendre le contrôle ? 

Brexit going badly ?

Hier, un sondage (cité par politico.eu) disait que plus de la moitié des Anglais estimaient que le Brexit se passait mal. 

Pour me changer les idées, j'écoute BBC4. L'Angleterre semble vivre un drame. Crise du gaz, des fournisseurs sont en faillite, ce qui force beaucoup d'Anglais (souvent pauvres) à accepter de nouveaux contrats beaucoup plus coûteux que les précédents ; manque de chauffeurs, qui fait qu'il n'y a plus d'essence dans les stations, et que les interviewés de la BBC semble au bord de la crise de nerf. Et incessantes escarmouches entre Boris Johnson et l'UE concernant le respect de ses engagements. 

La Grande Bretagne d'après Brexit donne l'impression d'un lendemain de fête : elle découvre les dégâts commis dans un moment de folie. Subit-elle le Brexit, ou les conséquences de ce qui l'a précédé ? Maintenant qu'elle n'est plus dans l'UE, elle n'a plus d'excuse pour ne pas regarder la réalité en face.