Produire pour les pauvres m’a poussé à enquêter sur les origines des idées de Bill Belt. J’ai trouvé C.K.Prahalad, gourou du management. Il a écrit que l’industrie sortirait le monde de la pauvreté si elle s'intéressait au bas de la pyramide, aux besoins des moins riches. Et, au passage, elle s’enrichirait colossalement.
Comment faire, est, au fond, simple. Il faut se demander ce que les pauvres ne peuvent pas avoir et concevoir nos processus de production et de vente pour qu’ils puissent se l’offrir.
Cette démarche semble ancrée dans la culture indienne. Sa médecine, en particulier, est remarquablement efficace. Elle est terriblement inventive, elle ne se laisse pas tenter par des matériels inutilement sophistiqués, et elle construit ses hôpitaux autour de systèmes d’information bien conçus. Qu'attendons-nous pour l'imiter ?
Compléments :
- Paradoxalement cette démarche semble aussi ancrée dans ma nature. J'ai fait une étude en 82 sur l’énergie solaire, dans laquelle j’ai constaté qu’exploiter les énergies renouvelables était avant tout une question de bon sens et de procédés rustiques, ce qui les mettaient à la portée des pays pauvres. Alors que l’on s’épuisait à concevoir des technologies compliquées.
- C.K.Prahalad a écrit sur le sujet en 2004 : Profits and poverty.
- La médecine indienne : Lessons from a frugal innovator.
- C’est une extraordinairement bonne nouvelle pour nous : l’Inde nous montre que notre système de santé est excessivement coûteux ; que le déficit de la sécurité sociale n’est pas une malédiction ; que l’on peut apporter les meilleurs soins aux plus pauvres. Curieusement, l’article ci-dessus donne l’explication suivante à l’escalade de nos coûts médicaux : la pression des laboratoires pharmaceutiques sur un tissu social qui n’a pas la force de résister.
- Le système de santé américain : Le marché contre l’homme.
2 commentaires:
N'est-ce pas aussi l'idée fondatrice du baron Bic ?
Produire pour les pauvres, j'ajouterais tant que cela n'augmente pas incroyablement l'utilisation de ressources non-renouvelables, pour sortir de la logique du "jetable"
Est-ce que le baron bic visait les pauvres, ou voulait-il simplement faire des produits aussi simples que possible pour toucher le public maximum? Au fond, ça revient au même.
Paragraphe 2 : effectivement. Mais la démarche s'applique aussi, à mon avis, à la conception de produits "développement durable" pour tous. Notamment parce qu'elle est associée à une logique de gaspillage (des ressources de la nature) minimal.
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