lundi 23 mars 2009

Hadopi bis

Entre deux réunions, je tombe par hasard sur un ancien numéro de l’Usine nouvelle (24 – 30 mai 2007) qui traite des gagnants et des perdants du « gratuit sur Internet ».

  • Ce qui semble un peu oublié par le débat actuel sur Hadopi est que la gratuité des contenus a fait la fortune de beaucoup. Et qu’elle a coûté probablement cher au citoyen. En effet, c’est à cause d’elle qu’il s’est massivement équipé en ADSL - ce qui a fort enrichi les fournisseurs d’accès (ADSL : de 3m en 2003 à 12m 4 ans plus tard ; en 2007, 50% des internautes pratiquaient le téléchargement, 85% illégalement.) ; qu’il a acheté des baladeurs ; que les prix des terminaux mobiles se sont maintenus ; que des éditeurs de logiciel ont fait fortune (traitement d’image…) ; que l’on s'est équipé des disques durs ; que les ventes de PC, tirées par Internet, ont poursuivi sans interruption leur forte progression.
  • Les distributeurs et les vendeurs de contenu ont été victimes. Mais, pour ces derniers, il n’est pas impossible qu’ils aient mal joué, maintenant un peu trop longtemps des prix trop élevés (DVD, CD…) et ne sachant pas utiliser l’innovation (plates-formes de contenu). En bref stratégie de monopole qui essore son marché.

Une industrie a absorbé la sève d’une autre. C’était clair en 2007, et on pensait déjà que, quand le jeu aurait assez duré et que la nouvelle industrie serait solidement installée, les gouvernements feraient à nouveau respecter le droit d’auteur.

Comme jadis les grands généraux, les entreprises, pour faire fortune, manipulent les foules. Quand ces dernières menacent de les déborder, elles font donner les gouvernements.

Hadopi.

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