Le haut fonctionnaire
Le dirigeant d’antan était un gros diplômé de type haut
fonctionnaire. Il avait une caractéristique que les psychologues ont trouvé
chez l’homme (trop) rationnel : l’incapacité à décider. Mais peut-être
n’était-ce pas son rôle ? Il était supposé appliquer les ordres de l’Etat ?
C’était un technocrate.
Émergence du dirigeant nouveau
Un nouveau dirigeant a émergé des profondeurs, poussé en
grande partie par une sorte de ressentiment.
Il a fait des études. Mais le
système ne l’a pas jugé digne de rejoindre l’élite. On s’attendait à ce qu’il
intériorise le mépris que l’on avait de lui. Il s'est jugé victime d'une injustice. Il s'est même dit qu'il détenait la vérité, qu’il devait l’imposer à une
complexité incompréhensible, et donc inutile.
Ne pouvant emprunter les voies ordinaires de l’ascension
sociale, il a pris des chemins de traverse. Sa force ? Ses
faiblesses ! D’une part l’élite sous-estime son petit CV, et pense pouvoir
le manipuler pour nuire à ses ennemis, d’autre part, n’étant pas encombré par la
rigueur intellectuelle, il produit des idées trompeusement séduisantes. Il est
aussi proche de l’idéal américain : focalisé sur un objectif très étroit,
pour lequel il donnerait sa vie, il a une énorme énergie, et une capacité de
leadership et de décision remarquable.
Nicolas Sarkozy est une forme d’idéal type de ce nouveau
dirigeant.
Un esprit non
systémique
On a dit de Nicolas Sarkozy qu’il était un Jacques Chirac en
sueur. Il est possible qu’il en soit de même de cette nouvelle race de
dirigeants. Elle a foi en son énergie : « qui veut peut ». Elle
ne comprend pas que le monde est « complexe ». Elle prend toute
résistance pour de la mauvaise volonté. Intuitivement, elle est convaincue de la justesse des
hypothèses du modèle libéral anglo-saxon.
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