Voici les comptes d'une belle société de service à la pointe du high tech. Elle est d'ailleurs reconnue pour la qualité, exceptionnelle, de ses compétences. Un tiers de son chiffre d'affaires est fait avec l'Etat. Le reste avec de grands groupes. Sans le crédit impôt recherche, son bénéfice est nul. Combien y a-t-il d'entreprises dans cette situation ? Que donnerait une compression du budget de l'Etat ? Mais il y a plus curieux.
Regardez les Champs Elysées. C'est le hall d'exposition du "marché" dans ce qu'il a de plus anglo-saxon, avec, tout en haut, le bling bling pour oligarque, Vuitton. Et si c'était l'image fidèle de ce qu'est devenu notre pays ? Les services de l'Etat ont été privatisés, des intérimaires aux intermittents du spectacle en passant par les pigistes, sa main d'oeuvre est flexible, son université est construite sur le modèle américain et parle américain (bachelor, master, business)... Que nous reste-t-il ? Une illusion. L'Etat, par son déficit, évite à toute la précarité française de réaliser qu'elle est précaire. Le jour où la rigueur aura frappé, la France ressemblera à l'Angleterre de Dickens. Sans qu'un coup de feu soit tiré, le modèle anglais du 19ème siècle s'est installé chez nous !
Que va-t-il arriver le jour où nous allons le découvrir ? Le jour, où, selon l'élégante expression des milieux d'affaires anglo-saxons "la fin de la récréation aura été sifflée" ? Sommes-nous dans une crise ou aux portes d'une révolution ?
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