Pour combattre le vieillissement, j’ai décidé de réapprendre
du vocabulaire anglais. Je note les mots que je ne connais pas. Je cherche leur
signification. J’en ai toujours eu l’envie. Mais utiliser un dictionnaire m’épuisait.
Avec Internet, c’est bien plus simple. Voilà un usage que j’avais sous-estimé
parce qu’il était gratuit. Et pour lequel j’aurais été prêt à payer.
Ce qui m’amène à une question. Et si notre crise était liée
au gratuit ? Que beaucoup de choses soient gratuites dans le monde
Internet a mis en faillite les entreprises existantes en les remplaçant par
un ersatz de peu de valeur perçue. Beaucoup de destruction qui ont accouché de
quelques souris : Google et autre Facebook.
Mais pouvait-on faire autrement ? J’en reviens aux
idées de François Bourgeois. L’innovation aurait été utile à l’humanité si elle
avait été adoptée par l’économie existante. Mais celle-ci, toute occupée de
maximiser la valeur actionnaire (qui se trouve entre les mains des dirigeants
et des fonds d’investissement), s’est opposée au changement. Pour s’imposer,
les forces de l’innovation ont dû employer les grands moyens. Ceux de la spéculation. Ce
fut la bulle Internet, pour commencer. Emmenées par le génial Goldman Sachs,
elles nous ont convaincus que tout devait être gratuit. Au fond, comme dans
toutes les batailles du Moyen-âge, la piétaille a été la victime d’un
affrontement entre frères ennemis.
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