Une partie de ma vie est une sorte d'enquête sur le changement et ses techniques. Au cours des ans, j'ai beaucoup lu à son sujet et contacté pas mal de monde. Une personne m'a
particulièrement marqué. Dennis Meadows. Il est un des rédacteurs du rapport du
Club de Rome, « les limites à la croissance ». Il a bataillé toute sa
vie pour convaincre le monde qu’il courrait à la catastrophe. Aujourd’hui, il
est persuadé qu’il n’est plus possible de prévenir l’éclatement de notre bulle
spéculative. Il travaille maintenant à la question de la résilience. Comment
développer les capacités de l’espèce humaine à encaisser un choc destructeur,
sans totalement perdre son âme ?
Il est tellement inquiétant que je ne l’ai pas pris au
sérieux. Il m’a fallu trois ans pour me convaincre qu’il avait certainement
raison. Car j’ai fini par comprendre que ce qui nous animait était ce que
Nietzsche a appelé « la volonté de puissance ». C'est-à-dire le désir
de plier l’autre et la nature à ses désirs. C’est aussi bien l’interdit
d’interdire de gauche, que la déréglementation de droite. C’est l’antithèse des
principes du changement.
C’est pourquoi mon prochain livre part de la perspective
de l’individu. Il se demande comment se tirer d’affaires. Et, pour commencer,
comment échapper à la manipulation de notre cerveau qui provoque l’échec du
changement. Puis, comment construire sa résilience, pour affronter l’inconnu.
Et, pour cela, il cherche dans le patrimoine de nos connaissances des
techniques efficaces.
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