Je suis victime d'Hannah Arendt. Elle a passé sa vie à se demander ce que signifiait "juger". Et je me pose aussi cette question.
En fait, je crois qu'elle ne veut rien dire dans l'absolu. Au moins lorsqu'il s'agit de "juger quelqu'un". En effet, pouvoir juger signifie que la personne "est" définitivement. Alors qu'elle peut "devenir". Surtout, j'en suis arrivé à penser que sa transformation n'est pas continue, graduelle. La métaphore du fleuve ne s'applique pas. En réalité nous avons le potentiel de transformations radicales. Certes, il ne s'agit pas de changer une citrouille en carrosse, mais peut-être un égoïste en altruiste, par exemple. Hannah Arendt parle d'ailleurs de (re) naissance.
En outre, juger quelqu'un signifie que nous ne pouvons pas contribuer à son changement. Or, c'est faux. Notre capacité à nous transformer dépend des conditions dans lesquelles nous évoluons. De l'aide de la société.C'est d'ailleurs un des résultats centraux des travaux de Boris Cyrulnik concernant la résilience.
En outre, juger quelqu'un signifie que nous ne pouvons pas contribuer à son changement. Or, c'est faux. Notre capacité à nous transformer dépend des conditions dans lesquelles nous évoluons. De l'aide de la société.C'est d'ailleurs un des résultats centraux des travaux de Boris Cyrulnik concernant la résilience.
Il en est pareil des morts. Il n'est pas juste de les critiquer sans appel, car ils avaient peut-être le potentiel de se changer.
Pour autant, le jugement, tel que la justice le pratique, a une utilité. En particulier, il signale à l'individu que l'erreur est humaine, mais que persévérer est diabolique.Mais il porte sur le comportement, pas sur l'homme.
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