vendredi 11 juin 2021

Babbitt


Années 20. Milieu de notables américains. Ils sont fiers de leur succès, et du succès de leur ville qui s'étend sans cesse, et de leur pays, et de leur modèle de société, qui produit en masse une existence standardisée. Ils sont hypocrites. Ils approuvent la prohibition mais boivent comme des trous. En matière de religion et de morale, ils sont les pires des Tartuffe. D'ailleurs, la seule culture qu'ils possèdent, tous, pasteurs inclus, est celle des affaires.

Babbitt est un agent immobilier prospère, un rien malhonnête. C'est cela avoir le talent des affaires : être juste à la limite des lois pour ne pas se faire prendre. Surtout, c'est un faible. Sa vie n'a été que renoncements. Il voulait être avocat, homme politique, défenseur du pauvre. Mais, il s'est marié, par pitié. Et il a dû gagner sa vie. Et il avait du talent. Il est maintenant gros et moche. Le livre raconte, avec verve et humour, sa dernière tentative de révolte, avant que le système, formidable et amical rouleau compresseur, ne le récupère. En quelque sorte, c'est le thème de La vie est belle de Franck Capra, mais à l'envers. C'est aussi 1984, façon USA.

Anthropologie de l'Amérique éternelle par un prix Nobel de littérature ? 

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