Mes associés de GM2 disaient que « l’optimum économique est un optimum humain ». Ma réflexion sur Hadopi, dont je tire la ficelle depuis quelques billets, me fait me demander si, une fois de plus, ils n’avaient pas raison.
Si Hadopi est votée aujourd’hui et pas hier, c’est que les fournisseurs doivent imaginer que leurs risques sont limités : le marché est peut-être saturé en équipement haut débit ? Oui, mais leurs futures affaires, n’ont-elles pas besoin du moteur du contenu, et d’un moteur de plus en plus fort ?
Tout ceci ressemble au dilemme du prisonnier. Pour remettre sur pied l’industrie du contenu, taper sur le marché final va se retourner contre tout le monde. L’industrie du contenu ne sortira pas pour autant de son apnée, et celle du contenant risque de boire la tasse. En pleine crise, ce n’est guère judicieux. Mais comment organiser le transfert du contenant vers le contenu, en environnement fortement favorable au parasitisme ? C’est un sujet pour The Logic of Collective Action. J’en retiens 3 scénarios :
- On arrive à rendre tout ce beau monde solidaire, à créer une communauté. Cela peut-être fait par la force, par une loi, ou par la prise de conscience soudaine d’un intérêt commun (de même qu’une communauté se constitue quand des individus constatent qu’ils épuisent un bien commun).
- Il existe d’énormes acteurs du contenant, qui sponsorisent seuls le contenu, parce qu’ils ont moins à perdre ainsi qu’à se préoccuper de parasitisme. Le parasite profite de leur effort gratuitement. Mais cette solution est moins performante que la précédente, parce que c'est une société égoïste : la presse et le cinéma seront pâlots, l’industrie du contenant peu dynamique.
- Il y a dissolution du tissu économique concerné et des compétences acquises au cours des décennies. Un oligopole se constitue sur ses ruines. Le résultat ressemblera probablement à ce qu’ont dû être les royaumes barbares par rapport à la civilisation romaine.
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