J’ai parlé avec les dirigeants de Stallergènes des conditions du changement. Contrairement à ce que disent beaucoup de consultants, la crise est peu propice au changement. Plus exactement, si elle facilite le changement, elle produit un mauvais changement, bâclé et mal réfléchi, peu propice à faire une entreprise durable.
Pour pouvoir changer en période « euphorique », il faut avoir acquis une « légitimité ». Alors, ceux dont dépend le changement vont accepter de suivre vos idées. Et pour acquérir cette légitimité, il faut, auparavant, avoir fait ce qui était important pour eux. (C'est parce que MM.Saporta et Champion avaient redressé Stallergènes qu'ils ont pu convaincre son actionnaire qu'il fallait s'engager dans la très ambitieuse transformation qui a fait de Stallergènes un des deux leaders mondiaux du traitement de l'allergie.)
Dans la formulation du changement, il faut faire preuve de « prudence », se donner un objectif certes ambitieux mais qui ne demande pas de prendre un risque insensé.
Pourquoi Stallergènes a-t-il deux dirigeants ? « C’est beaucoup plus facile de faire des choses courageuses quand on est deux » ; plus inattendu, bénéfice premier : « capacité d’écoute ».
Compléments :
- L’importance de la légitimité se retrouve dans l’analyse de Ronald Berger-Lefébure.
- Quant à l’importance d’être deux, je généraliserai cette idée en disant qu’avant d’affronter un changement, il faut correctement dimensionner ses moyens « d’animation ». Question : est-ce par manque de capacité de conduite du changement que les PME française ne se développent pas ?
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