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WASPs (2012) |
«
L’Amérique (est)
davantage un programme qu’une nation ». Dieu l’a choisie pour établir
son règne sur terre, pense-t-elle. Or, elle découvre, brutalement, qu’elle n’est
qu’un pays comme un autre. Pourra-t-elle survivre à l’éclatement de son rêve ?
Le propre des Américains est leur « rapport unique à
l’espace et au temps », résume le professeur Pascal Gauchon. À leur
territoire d’abord : associé dans leur imaginaire à « un véritable
paradis de l’innocence que le péché n’a pas contaminé », il porte ainsi
la marque de Dieu et justifie le concept de Manifest Destiny qui veut que
les Américains soient investis d’une mission civilisatrice. À leur
histoire ensuite, que les Américains font commencer à la déclaration
d’indépendance : « Table rase, le passé rejeté, aucun héritage à
assumer ». C’est cette perception qui rend notamment possible le
fameux Melting Pot, prélude à une société multiculturelle fondée sur
l’avènement d’un homme nouveau. De cette « exception
américaine » découle une véritable croyance du pays en sa réussite et
ses valeurs. « Ce qui n’est pas est ce qui n’a point encore été
tenté » avait déjà observé Tocqueville.
(…)
La question n’est plus tant l’adaptation des puissances
émergentes au modèle libéral proposé par Washington que « de savoir,
tout au contraire, comment l’Amérique provincialisée s’insérera dans un
monde qui se développera, se pensera et s’organisera loin de
ses obsessions ».
L’Amérique et nous
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