Je crois maintenant comprendre pourquoi. Le journaliste est
comme tout Français : avant d’entendre quelqu’un, il a besoin de le connaître.
Il doit s’assurer qu’il est honnête. Travailler avec des journalistes est donc
un investissement au long cours, avec une longue phase initiale de calme plat.
Mais le plus curieux n’est pas là. Je lis beaucoup la presse
étrangère. J’en ai parlé avec les journalistes. J’ai constaté que ce que je
leur disais leur faisait peur : « on ne pourrait pas imprimer cela ».
En France, il existe une sorte d’omerta. Elle ne couvre pas que les agissements
de DSK. Un journal de gauche ne peut pas dire, comme le fait The Economist, que
les conditions de travail modernes conduisent au suicide, pas plus qu’un
journal de droite ne peut écrire, comme The Economist, que l’automatisation à
outrance élimine la classe moyenne.
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