L’homme politique est un être curieux. Jouisseur qui vit
dans l’instant, il ne prépare pas, il ne travaille pas. Mais il est
extraordinaire dans la crise. Je l’appelle un « survivant », parce qu’il
n’est jamais aussi génial que lorsque sa vie est en danger. D’ailleurs, il est
shooté à la crise.
J’ai toujours pensé qu’il est mieux de prévenir que de
guérir. Mais pouvons-nous prévenir ? J’ai lu beaucoup de critiques de la
gestion de la crise Chypriote. Que nous ont proposé les dits critiques, avant
la crise ? Rien. Et, si, en dépit de leurs vices, nos politiques et leurs
pratiques de pompiers étaient le plus efficace ?
Et si ces mêmes critiques étaient les incendiaires de Chypre ? Car n’est-ce pas les économistes qui nous ont encouragés à élargir l’UE, pour en faire un champ de libre échange ? Qui nous ont poussés à liquider les contrôles qui nuisent à la fluidité de l’économie ? (Et qui, d’ailleurs, persévèrent dans ce conseil.) Et s’ils étaient les ennemis de notre modèle occidental ? Car, par leur attaque des hommes politiques, ils ridiculisent la démocratie. Or, qu’ont-ils à nous offrir en échange, le tout marché ne fonctionnant manifestement pas ? Une dictature ?
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