Il est souvent dit que la France fournit le plus extrême exemple d'attitude prescriptive, interventionniste et puriste à l'usage du langage. Même aujourd'hui des commissions ministérielles recommandent la terminologie acceptable dans des domaines aussi différents que les technologies de l'information et l'énergie nucléaire.Le plus curieux peut-être est le travail de Vaugelas en 1645, qui explique comment parler correctement français. Ou plus exactement ce qu'est le français. Et ce qu'il n'est pas.
Ce qui me fait penser à un texte d'Hannah Arendt sur l'autorité (La crise de la culture). L'autorité réelle vient d'une "fondation", un moment décisif pour une culture, que l'on reconnaît comme étant la source de son succès, par exemple la fondation de Rome. Les hommes d'autorité (l'Académie française dans notre cas, les sénateurs pour Rome) sont les dépositaires de ces valeurs fondatrices. Si cette théorie est juste, cela voudrait dire que notre langue joue ou a joué un rôle considérable dans notre histoire. Qu'elle soit attaquée aujourd'hui donne peut-être une mesure de la dimension du changement que nous vivons...
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