Mes livres traitent du type de changement que l’on
rencontre dans l’entreprise. Ce changement a un objectif connu. Ne doit-on pas être
capable de calculer un « retour sur investissement » ? Plus
exactement, car beaucoup d’entreprises changent sans savoir pourquoi, définir
cet objectif n’est généralement pas très compliqué. Ensuite, et c’est l’objet d’étude
de mes livres, il s’agit de définir un « dispositif de contrôle » qui
permettra d’atteindre cet objectif. (Dispositif de « mise en œuvre du
changement ».) Travail d’ingénieur. Ou presque.
Il existe une seconde famille de changements. Ici,
pas question de définir un objectif. Finie la science de l’ingénieur.
Impossible de savoir où l’on va, ou ce que l’on veut. On entre dans le monde de
l’intuition. Appartiennent à cette catégorie la
théorie de Kurt Lewin, du changement comme dégel, le deuil, ou encore les
efforts que doit faire l’entrepreneur pour lancer une entreprise. (Pour l’entrepreneur,
j’ai parlé de « jeu
de go ».)
Ces deux types de changement ont quelque-chose en
commun : la recherche du bonheur. La théorie du psychologue Martin
Seligman explique ce qui se passe. Lorsque l’on est incapable d’obtenir ce que
l’on veut, on est malheureux. C’est la dépression. Le contraire est l’optimisme.
Je crois que le moteur du changement est le désir de construire un univers où l’on
est heureux. Parce que l’on sait en obtenir ce que l’on veut. C’est un univers « organisé »
par des règles que l’on connaît, plus ou moins consciemment.
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