Si la France était une entreprise, comment faudrait-il mener
le changement ?
Non à l'idéologie
Les réformes de l'Europe sont monétaristes. Le monétarisme pense que, si l’on maîtrise la création de monnaie, la main invisible du marché va faire le bien du monde. Il faut donc « déréglementer » pour libérer définitivement l’individu du poids de la société. C'est une variante moderne du laisser-faire des anciens. Elle convient au socialiste puisque, depuis 68, « il est interdit d’interdire ». Et explique peut-être l'immobilisme de notre gouvernement.
Or il n’y a aucune preuve que cela marche. Au contraire. L'entreprise, elle, ne laisse pas son sort entre les mains d'une idéologie. Elle est pragmatique :
Oui au pragmatisme
Voila comment elle opère :
On reproche à l'Etat son déficit. Il est à 4%, il faut le ramener à 3%. (« stretch goal. ») Qu’est-ce qui peut avoir un impact massif sur le déficit ? L’action de nos gouvernants. Par exemple, récemment la Tribune estimait que l’Etat gagnerait 10md€ de plus par an si M. de Villepin n’avait pas attribué, dans des conditions aussi favorables, la gestion des autoroutes au privé (0,5% de PIB). Autre exemple : l'aide au logement qui coûte deux fois plus chez nous qu’ailleurs (plus d’un % à gagner), du fait d’une bulle spéculative engendrée par une politique maladroite. Idem pour l’armée : si l’on doit s’aligner sur l’Allemagne en termes de salaires, il serait logique qu'elle (et une grosse partie de l’Europe) s’aligne sur nous en termes de dépenses militaires, ou nous aide à les financer. Et que dire du Grand Paris ? etc.
ATTENTION. La particularité de ce traitement pragmatique, c'est qu'il ne prétend pas attaquer la cause du mal. Ou même qu'il y en ait une. La théorie, ce n'est pas pour lui. Il ne se demande pas, comme M.Krugman, si cette histoire de déficit est bien sérieuse. Pour lui, la voix du marché est la voix de Dieu.
Nouveaux principes de gouvernement
Curieusement, ce n'est pas pour autant qu'il a des effets superficiels.
Dernier point de la démonstration : un changement est systémique. Autrement dit, il modifie un principe dont notre comportement collectif découle. C'est l'effet de levier. Ici ?
Ce qui est en cause dans ce changement, c'est la façon dont on gouverne la France :
Voila comment elle opère :
On reproche à l'Etat son déficit. Il est à 4%, il faut le ramener à 3%. (« stretch goal. ») Qu’est-ce qui peut avoir un impact massif sur le déficit ? L’action de nos gouvernants. Par exemple, récemment la Tribune estimait que l’Etat gagnerait 10md€ de plus par an si M. de Villepin n’avait pas attribué, dans des conditions aussi favorables, la gestion des autoroutes au privé (0,5% de PIB). Autre exemple : l'aide au logement qui coûte deux fois plus chez nous qu’ailleurs (plus d’un % à gagner), du fait d’une bulle spéculative engendrée par une politique maladroite. Idem pour l’armée : si l’on doit s’aligner sur l’Allemagne en termes de salaires, il serait logique qu'elle (et une grosse partie de l’Europe) s’aligne sur nous en termes de dépenses militaires, ou nous aide à les financer. Et que dire du Grand Paris ? etc.
ATTENTION. La particularité de ce traitement pragmatique, c'est qu'il ne prétend pas attaquer la cause du mal. Ou même qu'il y en ait une. La théorie, ce n'est pas pour lui. Il ne se demande pas, comme M.Krugman, si cette histoire de déficit est bien sérieuse. Pour lui, la voix du marché est la voix de Dieu.
Nouveaux principes de gouvernement
Curieusement, ce n'est pas pour autant qu'il a des effets superficiels.
Dernier point de la démonstration : un changement est systémique. Autrement dit, il modifie un principe dont notre comportement collectif découle. C'est l'effet de levier. Ici ?
Ce qui est en cause dans ce changement, c'est la façon dont on gouverne la France :
- La décision comme claquement de doigts. Une décision prise en quelques minutes a des conséquences qui se chiffrent en milliards. Cf. le tout TGV, les autoroutes, le Grand Paris...
- Le refus de la confrontation, qu'elle se traduise par une peur de Mme Merkel ou de tel ou tel foyer de résistance, que l'on achète à coups de subventions.
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