L'écrivain Dominique Manotti disait que la France refusait le réel. (A voix nue de France Culture, la semaine dernière.) Elle l'a remarqué en ce qui concerne la police. Il n'est pas accepté de rapporter que la police se livre à des petites magouilles (trafic de drogue, viols, etc.). En revanche on peut en dire des horreurs, à condition qu'elles soient fausses. Par exemple que l'on extrait des présumés malfaiteurs de l'hôpital où ils sont soignés pour les flinguer. Aux USA, ou en Allemagne, les policiers écrivent ce qu'ils voient.
N'ai-je pas observé ce phénomène ? Il semble que ce que j'écris sur l'entreprise française peut être dit en tête à tête mais pas dans un livre ou en conférence.
Et s'il y avait du bon là dedans ? Et si toutes les théories du complot et autres monstruosités que l'on raconte sur nos gouvernants et sur nous mêmes étaient fausses ? Et si nos difficultés ne tenaient qu'à quelques tripotages de second ordre ? Et si tout le monde pensait plutôt bien, mais agissait plutôt, un peu, mal ? Une sorte de banalité du mal à la Hannah Arendt, version française ?
(Si ce que dit Dominique Manotti de la police est vrai de la politique, ce que nous prenons pour une exception serait la règle. Tous les hommes politiques auraient un comportement à la DSK ou à la Cahuzac. Ces derniers soit auraient été malchanceux, soit auraient poussé le bouchon un peu trop loin.)
(Si ce que dit Dominique Manotti de la police est vrai de la politique, ce que nous prenons pour une exception serait la règle. Tous les hommes politiques auraient un comportement à la DSK ou à la Cahuzac. Ces derniers soit auraient été malchanceux, soit auraient poussé le bouchon un peu trop loin.)
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