Si l'on ne risquait pas de se faire taxer de fasciste, ne s'étonnerait-on pas qu'il y ait autant de maçons et de cuisiniers immigrés, à une époque de grand chômage ? Et si cela venait de la massification de l'enseignement supérieur ? Il est indigne pour le Français de travailler de ses mains ? (Voir : Le creuset français.)
Il y a pourtant en France une tradition d'intellos d'en bas. Proudhon, Vallès, Camus ont été de ce type. Ils ont remporté tous les prix d'excellence durant leur scolarité sans pour autant avoir prétendu à vivre dans un palais.
Quand cette tradition s'est penchée sur l'entreprise, elle a fait du travailleur un entrepreneur. (Voir Hyacinthe Dubreuil.) Mais un entrepreneur d'équipe, peut-être en s'inscrivant à la suite de l'artisanat français, pour lequel le patron est un maître. Par ailleurs, le radicalisme, longtemps dominant, voit le salariat comme un asservissement contraire à l'esprit de la Révolution.
Alors, et si des diplômés doués devenaient, en équipe, artisans ? A partir du moment où il n'y a plus de patron et d'employé, il n'y a plus de bas salaire : on se répartit ce que gagne l'entreprise. Et on est entrepreneur, pas exécutant. Et on a un métier qui a du sens.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire