J'entendais Jean Vanier expliquer comment il en était venu à aimer les handicapés mentaux. Cela m'a rappelé l'exercice que j'ai fait dans mon dernier livre.
En gros cela démarre ainsi (pour le handicapé). Répulsion, désir d'éviter le contact, l'idée même du problème. Mais aussi gêne : après tout, il y a des handicapés, et il serait bien qu'ils soient heureux. Qu'est-ce que cela signifie, au fait, vivre en bonne intelligence avec eux ? Cela n'a pas que des inconvénients. Et même cela nous fait découvrir une part de nous laissée en jachère, et que nous devions cultiver. Seulement, cela nous demande un effort, un changement de vie. Réussir est une question d'agilité intellectuelle plus que de moyens matériels, d'ailleurs. Ce n'est pas simple.
Morale : aimer n'est pas ce que l'on croît. Ce n'est pas un exercice pour Baba cool sous perfusion de morphine. Cela demande du boulot. Et surtout du travail intellectuel, le pire de tous. Ce n'est pas l'autre qu'il faut aimer, mais la nouvelle vie que nous devrons mener si nous voulons qu'il puisse être heureux. Aimer quelqu'un c'est lui être reconnaissant des changements qu'il nous a amené à faire dans notre existence ?
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