J'animais la conférence IA et Big Data de Saretec. La formule de la série de conférences "un autre regard" est de faire se rencontrer un scientifique et un artiste.
Le scientifique était Jean-François Marcotorchino. Il a fait un point, d'une érudition bluffante, sur l'état de l'art de l'IA et de Big Data, et a expliqué ce qui se faisait actuellement dans le monde des assurances, en évoquant la question de la réalité de la menace que pourrait faire planer Google sur les sociétés du secteur. Point clé : non seulement, il n'y a rien de neuf (il a sorti de sa besace un livre de 92, où l'on retrouvait toutes les techniques modernes), mais l'Intelligence Artificielle est en train de fusionner avec l'analyse de données (Mathématique). Ce qui est nouveau : c'est la puissance. D'où l'espoir, mesuré, que l'on ne soit pas en face d'une bulle spéculative, comme à l'époque de la folie de la "5ème génération".
Jeanne Bordeau, qui a emporté l'auditoire par sa passion, a analysé l'impact de ces nouvelles technologies sur le langage d'entreprise. J'en retire une triste image. Car le rôle du langage n'a pas changé depuis Aristote. Il est de convaincre. La technologie semble l'avoir fait oublier. Du coup, les entreprises ont un discours singulièrement peu efficace. Comment redresser la barre ? Je retiens que la technologie présente des avantages. Mais que, pour les capter, il faut commencer par concevoir tout un plan (une charte) qui définisse le langage collectif, et qui garantisse son efficacité. Non seulement cela demande du talent, et peut-être beaucoup de temps, mais surtout il faut que le dirigeant comprenne que ce doit être sa première préoccupation. Désespéré ?
Avant de me lancer dans IA et Big Data, un conseil ? Bien poser le problème, et définir où l'on veut aller...
En résumé, il me semble qu'on est en face d'un progrès au sens progression. C'est un progrès qui est plus une question de puissance que d'intelligence. On ne parle plus de grande découvertes. Et, de ce fait, il avance lentement. Un progrès bourrin. En revanche ce qui ne l'est pas c'est le marketing. Il a une puissance de lavage de cerveau qui est confondante.
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