Comment les Anglo-saxons parviennent-ils à conserver la qualité de leur éducation supérieure ? Cela vient, je soupçonne, d'un paradoxe systémique. Ils le font par la sélection. Une sélection purement aléatoire, qui porte sur la naissance plus que sur le talent. (Il y a aussi de la discrimination positive. Mais elle ne fait de tort qu'aux classes moyennes, et pas à l'élite. Et n'apporte pas grand chose aux prolétaires, qui, de toute manière, ne possèdent pas les codes sociaux de la réussite.) De cette sélection sortent des enseignants de bon niveau et bien payés. Ce sont eux qui font la qualité du système.
En France, la massification de l'enseignement supérieur produit des élèves médiocres, donc des enseignants médiocres. Cercle vicieux. En fait, tout commence à la maternelle, les premiers apprentissages étant décisifs. Là aussi le système d'apartheid anglo-saxon est plus efficace que notre démocratie approximative. Comment renverser le cercle vicieux ? Deux idées, pour gagner en productivité, sans changer les principes de notre modèle :
- Un rôle accru de la famille, pour l'apprentissage initial. (Nb. une part importante de la population a un niveau de formation supérieur à celui des enseignants du primaire.)
- Pour l'enseignement supérieur, apprendre à l'élève à apprendre, et lui fournir les moyens (MOOC, etc.) de se cultiver.
Tout cela permettrait aux enseignants de se concentrer sur ceux qui ont le plus besoin d'aide. Au début, il y aurait probablement des inégalités criantes, mais elles se résorberaient au fur et à mesure que la connaissance se répand.
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