Il y a près de 14 ans que j'écris ce blog. Presqu'une vie. J'ai commencé, selon mon habitude regrettable, à la fin de la mode des blogs. Une de mes idées était de l'écrire pour comprendre pourquoi je l'écrivais. Ce qui fait que, de temps à autres, je consacre un billet à mon expérience.
Comme je le disais dans un précédent billet, écrire un blog est la découverte de l'irrationalité humaine. L'auteur obéit à des injonctions contradictoires. Il a à la fois envie et pas envie d'être lu. Il est guidé à la fois par ses convictions et par l'esprit du temps. Il est sensible aux modes... On ne sort pas grandi de l'écriture d'un blog.
Mais, surtout, écrire un blog est une "aliénation". C'est une ponction sur la vie, comme les phobies de Christophe André. Arrêter de l'écrire serait un soulagement immédiat. Et même, simplement, le remplacer par un carnet, secret, changerait totalement l'exercice.
En fait, comme dans toute activité, il y a des effets inattendus. Parfois, ils deviennent essentiels. Dans mon cas, le blog m'a amené à réfléchir sur la question de l'écriture. La forme tend à devenir plus importante que le fond. Quelques minutes pour transformer une idée en un texte aussi court que possible qui puisse intéresser un inconnu, voilà qui est difficile, mais gratifiant !
Son principal intérêt est de me forcer à penser. Surtout, j'ai un esprit d'escalier. Une idée, même stupide, en amène une autre. Car ma vie m'abrutit. Peut-être est-ce une pathologie sociale ? Notre société ne stimule pas le fonctionnement de notre intellect. Elle a quelque-chose d'un éteignoir.
Le blog devrait-il être recommandé par la sécurité sociale ?
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