La saint Barthélémy devrait être une fête nationale, ai je pensé en écoutant Concordance des temps, de France Culture. (Samedi 21 mai.)
Cela ressemble à un génocide. L'émission parlait d'un peuple qui a massacré le peuple, le voisin, le voisin, le parent, le parent. Et si les protestants ne se sont pas mieux défendus, c'est qu'ils étaient soumis à des vexations quotidiennes. Ils n'ont pas compris à temps la menace. Est-ce, avec l'esprit méthodique allemand en moins, l'Allemagne nazie ?
Le pouvoir royal a donné par mégarde, en réglant des comptes personnels, un signal qui a été interprété comme celui du carnage. Comme dans certaines théories du changement, on voit une population divisée en quatre. D'abord une poignée de meneurs, qui s'abreuvent de sang, puis une masse de petits profiteurs, qui ne tuent pas, mais volent les biens des victimes, puis, encore, une autre masse, qui fait comme si de rien n'était, peut-être qui désapprouve, mais considère être impuissante. Et, finalement, une poignée de "justes", qui, elle, prend des risques pour sauver des protestants.
Bien plus que nos fêtes religieuses, qui encombrent le calendrier, ou nos défaites militaires transformées en victoires, la saint Barthélémy est le symbole des particularités de notre culture ? Du mal français ?
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