Dans l’étude faite par The Economist sur le sort de la mer. Il y a des bons et des méchants.
- L’Islande est un bon, elle a trouvé un moyen de sauver ses poissons. Une analyse scientifique définit la quantité de poissons qui peut être pêchée par le pays sans détruire l’espèce, et un quota de pêche est donné à chaque bateau islandais. Ces droits sont échangeables. Pour s’assurer que personne ne triche, les bateaux sont suivis par satellite et des inspecteurs s’embarquent à leur bord deux fois l’an.
- Le mauvais, c’est l’Europe. Les règlements n’y sont pas respectés, et les politiciens y sacrifient le long terme à leur intérêt électoral à court terme. Pas de courage politique.
Paradoxe. The Economist a été créé pour défendre le libre échange, en particulier (et les valeurs anglaises du 18ème siècle, en général). Or, ce système de quota est l’envers du libre échange : l’Islande appartient à l’Islandais, pas question d’échanger quoi que ce soit avec l’étranger. Beaucoup mieux : c’est un système redoutablement policier, avec flicage par satellite, et inspecteur. Et, il y a même une planification centrale « scientifique ». Amusant : « il (le bon système) est basé, c’est crucial, sur l’évaluation scientifique des stocks, pas sur les calculs électoraux d’un politicien ». Le dirigisme, c’est bien mieux que la démocratie ! Et il confirme : ce qui manque à l’Europe, c’est le « courage politique », mettre un frein au laisser-faire des pêcheurs.
Comment interpréter ? L’Anglo-saxon a peur, et veut sauver sa vie ; c’est là sa valeur première ? Du coup, il adopte ce qui semble le mieux à même de la sauver ? Plutôt rouge que mort ? C’est ça être pragmatique ?
Mais il sauve quand même la face : selon The Economist, ce qui rend efficace ce système est le « droit de propriété ». Parce que les pêcheurs ont un droit de propriété sur le poisson, ils en deviennent responsables.
Ce qui semble confirmer que ce droit, un des derniers qu’il cherche à préserver, est fondamental pour l’Anglo-saxon. Le jour où il le sacrifiera, l’espèce humaine sera probablement à l’ultime extrémité.
Complément :
- Le projet fondateur de The Economist :
Established in 1843 to campaign on one of the great political issues of the day, The Economist remains, in the second half of its second century, true to the principles of its founder. James Wilson, a hat maker from the small Scottish town of Hawick, believed in free trade, internationalism and minimum interference by government, especially in the affairs of the market. Though the protectionist Corn Laws which inspired Wilson to start The Economist were repealed in 1846, the newspaper has lived on, never abandoning its commitment to the classical 19th-century Liberal ideas of its founder.
- Ce billet poursuit la réflexion de : Darwin et le changement + Vers une science communiste ?
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