lundi 5 janvier 2009

Darwin et le changement

Scientific American de janvier (Darwin’s Living Legacy, de Gary Styx) explique que Malthus a inspiré Darwin. Malthus avait observé que les espèces tendaient à épuiser ce qui leur était nécessaire. Leurs conditions de vie changeaient alors, et l’adaptation se faisait par sélection naturelle de nouvelles espèces issues de variations aléatoires.

Il se pourrait que les prochaines générations puissent tester les idées de Darwin en direct. Il semblerait bien que l’homme ne soit pas loin d’avoir réglé son compte à sa niche écologique, et à celle de beaucoup d’autres espèces animales.

The Economist fait un état des Océans. Bien pire que ce que je pensais. J’avais lu que le réchauffement climatique pouvait bloquer les courants sous-marins et provoquer une nouvelle ère glacière. Mais je découvre que c’est toute la chaîne animale qui est attaquée. Les océans s’acidifient, parce qu’ils absorbent une partie du dioxyde de carbone qui ne contribue pas à l’effet de serre. Et cela condamne les animaux à coquille qui sont fondamentaux dans la chaîne alimentaire. Un exemple, parmi d’autres.

Ça montre l’échec de la science. Non seulement elle a été incapable de prévoir quoi que ce soit, mais surtout elle a repris le rôle des mythes dans les sociétés plus ou moins primitives : elle a servi à justifier le statu quo, à prouver que ce qui semblait bien à une personne ou à un groupe était ce qui était bon pour l’humanité. Management scientifique de Taylor ou Socialisme scientifique de Marx, et toute la « science » économique, basée sur les hypothèses culturelles de la classe commerçante anglaise du 18ème siècle. Cette dernière nous enseigne que l’eau, l’air… ne valent rien, parce qu’ils sont en abondance, et qu’ils ne demandent pas l’effort de l’homme pour être consommés. Elle nous dit aussi qu’il est bien de faire comme le commerçant, d’être égoïste, de ne penser qu’à son intérêt. Parmi d’autres résultats du même acabit.

Si la sélection naturelle faisait surgir une science qui ne soit pas de propagande, ça éviterait peut-être à notre espèce une très incertaine transformation.

Complément :

  • Un très bon livre sur le changement climatique, paru à un moment où The Economist doutait encore de sa réalité : The Little Ice Age: How Climate Made History, 1300-1850, de Brian Fagan (Basic Books, 2001).

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