vendredi 12 novembre 2010

Obamarketing

Explication des déboires actuels de B.Obama ? Voici ce que dit le publicitaire Laurent Habib (La communication transformative, PUF) de sa campagne :
Nouveau modèle de campagne autour d’une cause : ce n’est plus « Vote for Obama », c’est « Vote for Change ».
Pour encourager l’appropriation, le narratif de la campagne bascule de la représentation du candidat vers celle des électeurs comme agents du changement.
Il est d’ailleurs fascinant de constater que les militants, lorsqu’on les interroge sur la campagne, ne parlent pas de politique, peu d’Obama, beaucoup de changement et essentiellement d’eux-mêmes…
B.Obama a conquis le Graal du publicitaire : « la marque (…) est réinterprétée, réappropriée par chacun et, pour partie, réinventée. »

Obama aurait-il retrouvé un des plus anciens trucs de publicitaire, le « Grand soir » ? Ne rien promettre à l’électeur, sinon la réalisation de ses rêves ? Brillant : les rêves peuvent être différents, l’électeur est unanime. Pas étonnant qu’il soit maintenant mécontent (Tea Party) ou abattu (Démocrates).

Compléments :
  • Jusqu’ici, dit L.Habib, les entreprises pensaient que la communication remplaçait l’action (un bon produit). Étape ultime, la communication ne promet plus rien, n’est plus rien, le marché la charge de ses fantasmes ? Nous-nous autoconvaincons ? Réalisation du « non agir » chinois ?
  • Aussi bien le Chrétien que le Marxiste nous disent que le Grand soir n’arrivera qu’après un long et difficile chemin. Ils vendent de l’espoir. Ils donnent un sens à la vie. Et ça c’est increvable. Le publicitaire serait il passé à côté d’une des bonnes pratiques du métier ?

Aucun commentaire: