Comme chaque année, mes élèves ont fait un exercice d'anthropologie dans l'entreprise qui les employait. Il s'agit de repérer les aspects de sa culture qui jouent sur sa capacité à changer. Je tire de leurs travaux une conclusion : la culture d'entreprise est en train de disparaître.
Ce qu'ils observent, ce sont des entreprises de plus en plus hétéroclites. Elles sont constituées de tellement de sous unités, ayant chacune leur culture, que l'on ne peut pas parler de culture globale. Et elles sont coiffées par une holding financière. Encore une autre culture. Ces rapports montrent aussi deux forces de transformation. Ce sont les fonds d'investissement, qui poussent à un développement en marche forcée. Pour eux les entreprises sont des comptes de résultat. Et les réductions permanentes de coûts, qui rendent le travail de plus en plus compliqué à faire. Ce n'est pas l'enfer que l'on décrit parfois. Ces entreprises grandissent, s'étendent rapidement. Ce qui apporte une forme de fierté. Mais, le travail y est de plus en plus difficile. On jongle avec de plus en plus d'assiettes... Ce n'est pas tenable, et le personnel se renouvelle vite. Plus inattendu, on découvre que, quelle que soit la culture de l'entreprise, l'Anglo-saxon occupe les strates les plus élevées de la hiérarchie. Sorte d'aristocratie de naissance ?
Vers l'entreprise d'individus ?
Le stade ultime de la transformation paraît l'entreprise d'individus. Le modèle type : celui du cabinet de conseil, avec ses consultants à tout faire. L'entreprise américaine, vaste holding, est proche de ce modèle. On y change vite et bien. Sans beaucoup d'arrières pensées. Les personnels se sont fait une raison. Les plus habiles y trouvent leur compte, d'ailleurs. Ils font leur carrière en sautant de restructuration en restructuration. Étrangement, c'est exactement la vision d'Hayek. Il disait que la société n'existait plus. Qu'elle se recomposait sans arrêt. Eh bien, c'est ce qui se passe. Les entreprises se recréent en permanence. La question qui se pose alors est : comment constituer un savoir-faire, un "avantage concurrentiel", au milieu d'un chaos ?
Le stade ultime de la transformation paraît l'entreprise d'individus. Le modèle type : celui du cabinet de conseil, avec ses consultants à tout faire. L'entreprise américaine, vaste holding, est proche de ce modèle. On y change vite et bien. Sans beaucoup d'arrières pensées. Les personnels se sont fait une raison. Les plus habiles y trouvent leur compte, d'ailleurs. Ils font leur carrière en sautant de restructuration en restructuration. Étrangement, c'est exactement la vision d'Hayek. Il disait que la société n'existait plus. Qu'elle se recomposait sans arrêt. Eh bien, c'est ce qui se passe. Les entreprises se recréent en permanence. La question qui se pose alors est : comment constituer un savoir-faire, un "avantage concurrentiel", au milieu d'un chaos ?
Si, dans cette analyse, il reste des sociétés à culture, elles semblent en voie d'extinction. Ce sont de vieilles entreprises. Elles pensent être protégées par une compétence qui a fait ses preuves. Elles opposent leur inertie au changement. Cela ne peut par durer. Certaines, d'ailleurs, sont passées aux mains de groupes étrangers. Elles se doutent que des moments difficiles se préparent. Alors, elles en veulent à leur chef, qui, pensent-elles, les a trahies.
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