RFI ce matin dit : 2/3 des Français soutiennent les grèves anti-réforme des retraites. Presse internationale (au moins celle que je lis) : majorité des Français favorable à l’allongement de la durée de travail, les syndicats organisent une dernière charge pour obtenir quelques concessions qui leur sauveraient la face.
Les deux informations ne sont pas contradictoires, bien sûr.
Mais est-il malin, pour la radio d’État, de s’acharner à ce point contre le gouvernement, et pour cela d’y risquer son âme de journaliste ? Que lui arrivera-t-il s’il est réélu ? Ce qui me rappelle les pouvoirs travaillistes locaux qui avaient parié sur la défaite de Mme Thatcher au terme de son premier mandat, et qui se sont trouvés à cours de munitions, voire en faillite, lorsqu’elle a emporté une seconde victoire. (Raison pour laquelle Tony Blair a pu transformer aussi radicalement le parti travailliste : il n’en restait rien ?)
Quelle est l’efficacité de cette opposition ? Les prochaines élections sont dans deux ans. Si l’économie redémarre, on en saura gré au gouvernement actuel, on trouvera qu’il a été ferme dans la tourmente – une première !, et on oubliera le mal qu’on en a pensé. Si ce n’est pas le cas, quoi qu’il ait fait, il sera probablement condamné.
Compléments :
- The Economist ou le blog de Jean Quatremer (Libération) me paraissent montrer ce que devrait être la presse : certes ils ont un très fort parti-pris (d'ailleurs ils représentent des tendances opposées), mais ça ne les empêche pas de relayer une grande partie de l'information qui ne leur convient pas.
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