Les grèves actuelles ont la bonne idée de ne pas couper le métro, ce qui me permet de continuer de travailler.
Je me demandais quel pouvait être leur succès. Thomas Schelling (Strategy of conflict) explique qu’en situation de conflit, celui qui gagne est celui, qui a brûlé ses vaisseaux, à qui il ne reste qu'une issue, massivement défavorable à son adversaire. Celui-ci doit abandonner ou déclencher la fin du monde (ou son équivalent).
Ici le consensus semble être qu’entre la grève et N.Sarkozy, un des deux succombera. On ne se trouve pas dans la situation ordinaire ou seul un ministre est en jeu. On est plutôt dans la disposition Thatcher contre Scargill ?
Compléments :
- La stratégie de la rigueur étant attaquée par des économistes éminents, les syndicats étrangers semblent regarder du côté de la France, pour savoir si le mouvement social ne pourrait pas, après tout, avoir le vent en poupe.
- La stratégie dont parle T.Schelling ne fonctionne que si l'adversaire a compris la situation. J'ai entendu un syndicaliste du France dire qu'il s'était engagé dans une grève extrêmement dure parce qu'il ne savait pas que la Compagnie générale transatlantique allait si mal. C'est aussi peut-être pour cela que les syndicalistes des usines d'armement ont fait de longues grèves avant la guerre de 40 (cf. ce que dit Marc Bloch dans L'étrange défaite).
- En fait, ce qui se joue actuellement est peut-être le champ du cygne d'une idéologie qui voulait que la grève enrichisse, miraculeusement, le peuple. Nous serions alors dans un cas de surdité totale.
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