Xi Jinping ou la force tranquille ? Contrairement à ses
prédécesseurs, à peine nommé, il rend visite aux USA. Après avoir rencontré
quelques partenaires des USA mécontents, histoire de montrer qu’il pouvait
faire ce qu’ils faisaient en Asie. Qui veut la paix prépare la guerre ? D'ailleurs, les USA ont peut-être tout à gagner à encourager la Chine à faire chez eux ce qu'elle fait en Afrique. « Dans certains parties (du Mississipi) les gens ont une espérance de vie plus basse qu’en Tanzanie. » Le delta du Mississipi se dépeuple. Drame de la pauvreté.
En Europe, Mme Merkel et M. Hollande s’entendent. Et si c’était
pour faire l’envers de ce qu’il faut ? (« Une bon accord verrait l’Allemagne approuver une union bancaire qui met
en commun au moins une partie des risques de la zone euro, et la France accepter
la nécessité de libéraliser son économie, renforcer le marché unique et
abandonner les barrières au commerce international. ») Effectivement,
l’union bancaire européenne partirait sur des bases fragiles. Pour qu’elle
puisse se construire, la BCE devra faire preuve de talent, et probablement de
pas mal de chance. Si elle réussit, les moyens dont elle aurait eu besoin dès le départ lui seront donnés progressivement.
Si elle rate, la seule institution crédible de la zone euro sera discréditée. (Vue la complexité des règles à faire évoluer, c'était peut-être la seule façon de procéder, me dis-je.) En
Allemagne, une succession de scandales élimine l’un après l’autre les
successeurs possibles de Mme Merkel. Le président hongrois « recrée le
modèle de gouvernement communiste ». Des sanctions européennes pourraient être
contreproductives. Il est préférable d’attendre que la crise abatte son gouvernement.
Ailleurs, la poigne de fer de M. Erdogan serait à l’origine du
mécontentement turc. Comme souvent, il pourrait périr par ce qui a fait son
succès, et celui de son pays. « Polariser
le pays est dans sa nature. Si cela continue, une décennie de stabilité
économique et politique sous l’AKP pourrait en arriver à une fin pitoyable,
voire tragique. » Bashar el Asad, grâce à l’aide iranienne, et du
Hezbollah, a pris l’avantage sur ses opposants. En Libye, le chaos ruine les
espoirs des pétroliers.
L’économie brésilienne ne va pas très bien. La volonté de sa
présidente d’améliorer le sort de son peuple en « relançant la croissance en augmentant les dépenses publiques et le
salaire minimum » ne semble plus fonctionner. Crise et ralentissement
chinois ont atteint les exportations du pays. Et l’action de Mme Roussef est gênée
par les mauvaises relations qu’elle entretient avec le secteur privé et les
partis politiques brésiliens.
Une étude montre que les dirigeants se croient aimés, alors
que leurs subordonnés construisent des coalitions qui leur sont hostiles. Ils tendent aussi à ne plus utiliser que les compétences qui les ont fait
réussir, et à perdre leur capacité à décoder le comportement d'autrui. Mais, ils sont surtout coupés de la réalité. Ce qui les empêche de s’adapter.
Curieusement, The Economist rejoint Hannah Arendt en pensant que la qualité
première du leader doit être le « jugement ».
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