Que signifie libéralisme ? D'ordinaire, je dis que son principe est qu'il n'y a que des individus, et pas de liens sociaux entre eux. Donc pas de "société" au sens des sciences humaines. (cf. "la société n'existe pas", de Madame Thatcher.) Mais cette définition semble trop abstraite pour mes interlocuteurs.
Aujourd'hui, on en découvre une autre. Le président Giscard d'Estaing a été le pionnier du "néo libéralisme" à la française. Cela signifie "laisser faire". Et cela a eu une conséquence amusante. Auparavant la France cultivait des "champions nationaux". Eh bien, le laisser faire a laissé passer ces champions sous contrôle étranger (Alcatel, Arcelor, Pechiney, Sanofi, Lafarge...). Ils sont partis avec un savoir qui était quasi centenaire. Ils n'ont pas exercé leur rôle d'entraînement de l'économie nationale, dos disparition de PME et d'ETI. Et l'investissement du contribuable a été perdu.
Le libéralisme semble avoir une seconde conséquence moins évidente. C'est un changement des principes de la politique. Au lieu qu'elle assure la régulation du "bien commun", par exemple en faisant que les trains arrivent à l'heure, elle ne suit que ses propres intérêts. La gauche soutient ses affidés, par exemple en encourageant les grèves syndicales, la droite riposte en mettant en pièces les bastions de la gauche. Malheureusement, ces bastions sont, justement, le "bien commun" (ou "république").
Toutes les phases libérales qu'a connues la France ont eu les mêmes résultats. A chaque fois elle a constaté que seuls les forts peuvent être libéraux, et qu'elle est faible. Le libéralisme, la némésis, de l'hybris français, notre mal endémique ?
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