mardi 16 février 2021

Réformes ratées

Pour mes cours, j'ai fait, pendant des années, des analyses des changements (ratés) menés par nos gouvernements. Eh bien je ne m'attendais pas à ce qu'ils aient eu de telles conséquences. 

Quand on parle de l'Education nationale, on croit qu'elle a creusé les inégalités. Il n'y a plus que certains quartiers qui ont droit aux grandes écoles. On dit aussi qu'elle n'apporte pas la formation dont a besoin l'entreprise. En fait, c'est pire que cela. Non seulement il n'y a plus de formation à l'artisanat, ancienne richesse du pays que l'Education nationale considère désormais comme une "voie de garage", mais il y a une perte totale de connaissances de "bases". Si bien que les entreprises ne parviennent pas à recruter, à moins de monter des centres de formation. L'impact de ce changement en termes d'emploi doit être considérable. Car c'est un cercle vicieux : moins l'entreprise peut recruter, moins elle peut se développer et créer de l'emploi... 

A cela se combine les réformes des régions dont je n'avais pas compris la portée. Apparemment, le gouvernement Hollande a poursuivi les réformes Sarkozy. Il était estimé que le déficit du pays venait d'une mauvaise gestion des finances régionales. En conséquence, il semble qu'il ait été décidé de les affamer, pour les forcer à la réforme. La conséquence n'a pas été celle prévue. Il semblerait que les métropoles régionales se sont mises à se comporter comme Paris. Mais les zones rurales ont été dévitalisées. En particulier, elles ont perdu la compétence économique, alors qu'elle ne peut pas être exercée par la Région, qui est trop loin du terrain, et qui a été atteinte du mal parisien : des masses d'intellectuels qui donnent des ordres sans avoir la moindre idée de quoi ils parlent. Là aussi, conséquence emploi. Impossible de recruter, parce que personne ne veut plus vivre à la campagne : pas d'école pour les enfants, pas de travail pour le conjoint... 

J'ai l'impression qu'il y a une prise de conscience du désastre. Seulement, "on part de loin". Par certains côtés, le pays est en ruines. (Il est même surprenant qu'il n'y ait pas plus de mécontentement. Le Français grogne beaucoup, mais, au fond, c'est un bon bougre ?) Et il demeure une armée mexicaine d'apprentis sorciers, qui ont tous les pouvoirs, mais presque plus "d'opérationnels de terrain" pour remettre le pays en marche, à la manivelle.

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