Jean-Noël Cassan s’inquiète : un Think Tank prédit la catastrophe, et Le Monde relaie son opinion. La crise peut-elle très mal tourner ?
Il me semble que, ces trois dernières décennies, nos élites ont détricoté ce que leurs aînés avaient construit en réaction à 29, et ses conséquences : la montée du totalitarisme et la guerre. Elles ont à nouveau permis à la finance d’être opaque et incontrôlable, et ont en partie défait les protections sociales qui évitaient au petit peuple un sort qui le pousse à la révolte. À cela s’ajoute l’arrivée en trombe de pays émergents, qui ont adopté les recettes d’un capitalisme qui semblait triomphant (pour ceux qui n’ont pas déjà subi une crise du fait de son adoption - cf. Consensus de Washington). Et puis, il y a un possible dérèglement climatique et moult tensions régionales qui pourraient déboucher sur des crises majeures.
Citation de l’article :
Dans cette édition où il est question que la crise entre, au quatrième trimestre 2009, dans une phase de "dislocation géopolitique mondiale", les experts prévoient un "sauve-qui-peut généralisé" dans les pays frappés par la crise. Cette débandade se conclurait ensuite par des logiques d'affrontements, autrement dit, par des semi-guerres civiles. "Si votre pays ou région est une zone où circulent massivement des armes à feu (parmi les grands pays, seuls les Etats-Unis sont dans ce cas), indique le LEAP, alors le meilleur moyen de faire face à la dislocation est de quitter votre région, si cela est possible."Selon cette association, formée de contributeurs indépendants issus des milieux politiques et économiques et de professionnels européens de différents secteurs, les zones les plus dangereuses sont celles où le système de protection sociale est le plus faible.La crise serait ainsi à même de susciter de violentes révoltes populaires dont l'intensité serait aggravée par une libre circulation des armes à feu. L'Amérique latine, mais aussi les Etats-Unis sont les zones les plus à risques. "Il y a 200 millions d'armes à feu en circulation aux Etats-Unis, et la violence sociale s'est déjà manifestée via les gangs", rappelle Franck Biancheri, à la tête de l'association. Les experts du LEAP décèlent d'ailleurs déjà des fuites de populations des Etats-Unis vers l'Europe, "où la dangerosité physique directe restera marginale", selon eux.
Ce scénario serait vraisemblable s’il n’existait aucun moyen de contrôle de telles instabilités. Or, ce n’est pas le cas. Les grands pays sont riches et puissants, en dépit de la crise. Et interventionnistes. Ils ne portent pas les cicatrices d'une guerre mondiale et ne sont pas en proie au nationalisme des années 30. Leurs protections sociales demeurent beaucoup plus développées qu’alors. En particulier je ne vois pas pourquoi les USA se livreraient à une guerre civile, à aussi court terme, alors que ça n’a pas été le cas dans les années des « raisins de la colère ».
Compléments :
- Un exemple de détricotage : The financial meltdown is an academic crisis too.
- Les premiers résultats : Consensus de Washington.
2 commentaires:
Vous affichez une belle confiance.
Probablement un biais professionnel.
La conduite du changement ressemble à une transatlantique: on recherche les tempêtes pour aller vite.
Sans crise, il n'y a pas de changement.
Pour moi, la crise a fini par être le signe précurseur d'une transformation bienvenue !
De toute manière, on ne pouvait pas continuer sur le même rythme longtemps encore. Il fallait bien finir par affronter la réalité. Bien sûr, il y a un risque colossal (que je vois plus, d'ailleurs, régional ou mondial que local), mais je ne crois pas que ce soit un risque de forte probabilité.
Quand on court une transat, il faut être prêt à perdre son bateau, et éventuellement sa vie, si l'on veut gagner !
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