Une des observations de ce blog est qu’aucune idée n’est
innocente. Elle est le reflet d’une vision du monde. Et, si elle est acceptée,
elle a la capacité de transformer le monde selon cette vision. Cette idée vient
de la systémique. Nous sommes des morceaux de systèmes, et partout où nous nous
arrêtons, nous tentons d’installer notre système avec nous.
Quel est mon système ? Une piste m’a été donnée par Hannah
Arendt. Pourquoi diable quelqu’un qui me ressemble aussi peu semble-t-il
réagir comme moi ? Et si j’avais quelque chose en commun avec elle, et
avec les gens qu’elle estimait, notamment Clémenceau,
Camus
et Kant ?
Je soupçonne que le point commun de tout ce monde est qu'il est sorti du peuple, grâce à l’éducation, mais sans couper ses racines (contrairement
à Sartre, qu’Hannah Arendt méprisait). Peut-être que cela le place à
égale distance du « collectivisme » de l'intellectuel, qui asservit le peuple
par l’idée, et de l’individualiste, parasite social. C’est du moins ainsi que
Clémenceau semblait se définir.
Si le système est celui de Kant, c’est peut-être un système « scientifique ».
Il considère que le monde est incertain. Qu’il faut être sur le qui-vive
(doute). Et que l’union fait la force. C’est un système qui reconnaît qu’il a
besoin des autres systèmes. Et, même, que leur « conflit » est une dynamique nécessaire. (Cf. la
vision qu’a Kant du fédéralisme.)
A suivre. En tout cas étrange exercice. Lire les autres, pour décoder sa propre pensée.
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