L’industrie de grands projets a un poids économique considérable (cf. Thalès, Technip, Total, Faurecia, Faiveley, Airbus, Alcatel, DCNS…)
Aujourd’hui, à l’exception peut-être du BTP, et de l'automobile, elle possède rarement un contrôle de gestion digne de ce nom – contrôle de gestion qui doit porter sur les projets, puisque ce sont eux les sources de risque. (Pas sur les usines, par exemple, puisqu'elles ne font que constater les pertes.) Et particulièrement sur les appels d'offres, où se décide la rentabilité.
D’où des marges quasi nulles, donc une valorisation très inférieure à ce qu’elle devrait être. Mais surtout une activité sur laquelle l’aléa a un effet dévastateur, parce qu’il produit un cercle vicieux qui peut être mortel :
- En période difficile l’entreprise cherche à « charger » son carnet de commande ;
- Elle prend des projets à perte et/ou qui lui demandent de gros investissements (cash) ;
- Ces pertes / besoin de cash sont masqués pendant quelques temps par la rentabilité du portefeuille existant, et le fait que les nouveaux projets sont en phase d’ingénierie, phase relativement peu dépensière ;
- Quand les nouveaux projets entrent en production, on constate soudainement que l’entreprise est en difficulté ;
- Mais il est trop tard : renouveler le portefeuille demande des années.
Il y a pire. Du fait de l'inertie du système, il y a tout intérêt, partout dans la chaîne, à masquer la réalité. Si bien que les analystes et le marché peuvent se faire très longtemps des illusions.
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