Billet de synthèse périodique. Y a-t-il une ligne directrice qui explique ce que dit ce blog ? Au moins en ce qui concerne les changements de la France ?
Hypothèse : le haut fonctionnaire. Du dirigisme, il passe au laisser-faire.
Application :
- Durant la crise des années 30, nos hauts fonctionnaires (à l'époque polytechniciens) déclarent qu'il faut appliquer les résultats de la science moderne à l'économie. Du fait de leur formation, ils doivent diriger le pays et ses entreprises.
- C'est contraire aux idéaux de liberté de la IIIème République, prolongement de la Révolution.
- La prise de pouvoir technocratique se fait sous Vichy, à l'imitation de l'Allemagne.
- Il en résulte ce que décrit Michel Crozier dans Le phénomène bureaucratique. Des "champions nationaux", bureaucratiques, dont la rigidité est compensée par un tissu de PME, sous traitantes.
- Ce pouvoir technocratique reconstruit le pays et adopte les innovations qui résultent de l'effort de guerre.
- Mais il n'est pas entrepreneur. Il n'a pas la capacité à maintenir concurrentiel ce qu'il dirige, faute d'en comprendre le métier.
- Peut-on reconnaître ses torts, lorsqu'on est l'élite de la nation ?
- Il abandonne ce qui est trop complexe pour lui (industrie...), comme obsolète.
- A l'époque de la globalisation, il troque ses fournisseurs français pour des étrangers. Après avoir été ultra dirigiste, il se convertit au "laisser faire", bien plus dans ses cordes.
- L'organisation de l'Etat est elle même démantelée. Paradoxe : il est très lourd, il nous coûte très cher, et il est inefficace.
- Le "contrat moral" avec la PME est rompu. Elle conserve le "modèle économique" du sous-traitant. Ce qu'on lui reproche aujourd'hui.
Le changement
Il en résulte une France en mille morceaux. Le plus surprenant est qu'on est peut être en face d'un changement réussi. On voulait le libéralisme. Le libéralisme, c'est chacun pour soi. C'est ce qui est arrivé. Là où le phénomène est curieux c'est en ce qui concerne l'Etat.
- Le déficit du commerce extérieur : nos multinationales achètent à l'extérieur ce qu'elles achetaient chez nous.
- Le décalage avec l'Allemagne : l'Allemagne a aidé son tissu économique à s'adapter, nous avons "laissé faire".
- Le parallèle avec les USA. Les USA ont aussi un déficit abyssal. Leurs grandes entreprises sont dirigées par l'équivalent de notre ENA, les meilleurs MBA sont propulsés aux postes de top management, sans connaissance du métier de l'entreprise. Ils ne dirigent pas par l'innovation organique, mais en cherchant à profiter du "marché" mondialisé.
- Le changement à réussir : aider nos PME à sortir du modèle économique "sous traitant", pour devenir des entreprises au sens propre du terme.
Déficit du commerce extérieur français (INSEE) |
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