Il y a peu, je me suis
trouvé face à une normalienne, agrégée de philosophie, qui avait été recrutée
par un cabinet de conseil en stratégie. Désastre et dépression.
Ne faisons-nous pas un mauvais usage de nos diplômés, me suis-je demandé ? Les précédentes générations
de normaliens sont à l’origine d’un grand nombre de nos connaissances, mais ils
ont commencé par donner des cours dans le secondaire avant de faire une œuvre qui
les a amenés au Collège de France. Ce qui a fait le prestige de leur école. Il en a
été de même des ingénieurs. Maintenant, ils deviennent chefs ou banquiers, dès
qu'ils ont reçu un diplôme. Hier, Bienvenüe (l’homme du métro) perdait un bras sur un
chantier. Tous ceux qui ont fait l’industrie actuelle sont, en quelque sorte,
« sortis du rang ». Ils ont mis une vie à se construire.
Naît-on
ingénieur, ou le devient-on ? Un ingénieur doit-il vivre en noble
d’ancien régime ou développer le savoir-faire technique collectif ? Et
est-il plus heureux en gagnant beaucoup d’argent ou en faisant un travail
complexe et utile ?...
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