Une étude récente parlait de "désunion nationale". C'est le sentiment qu'ont, en très grande majorité, les Français. Il estiment que le débat est devenu impossible. L'air est irrespirable.
L'étude que je mène avec les interpreneurs donne, pour l'entreprise, exactement le même résultat. La faiblesse, grave, de notre économie vient de ce que nos entreprises "ne chassent pas en meute". A l'envers, c'est la force de l'Allemagne, qui n'est, quasiment, que collectif. La surperformance de ses entreprises en résulte naturellement. Le talent de ses patrons n'est qu'un facteur très secondaire.
Nous n'avons pas trouvé d'autre nation dans notre cas.
Et cela peut prendre des aspects subtils, et extraordinairement inquiétants. Notre déficit extérieur devenu endémique provient très probablement du fait que les grandes entreprises n'achètent pas français. En outre, contrairement à ce qui s'est passé ailleurs, elles n'ont pas emmené avec elles leur sous-traitance lorsqu'elles ont "délocalisé". Idem pour l'innovation qui, pour décoller, a besoin de préférence nationale.
Le phénomène n'est probablement pas nouveau. Michel Winock lui a consacré un livre. Il étudie les guerres civiles récentes qui ont ébranlé notre pays (qui semble, depuis toujours, être en guerre avec lui-même). Son explication ? Le catholicisme. Le Français est un fou d'absolu.
Reste à trouver comment faire coopérer ces gens pour éviter à la nation de terminer sa dégringolade dans le sous-développement. Il se trouve que "réconcilier la France" était le sous-titre du livre de notre Président...
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