La théorie économique généralement acceptée parle d’avantage comparatif. Lorsque des pays commercent, l’échange ne fait péricliter aucune de leurs industries, aussi pitoyable soit-elle. Leurs places respectives dans l’économie nationale est simplement fonction de leur efficacité relative (au sein du pays).
Par contre, les théoriciens allemands des origines croient qu’une industrie est comme un enfant : elle doit être protégée quand elle grandit. Sinon elle est éliminée. Une fois forte, elle se défend seule. Justification du protectionnisme.
L’exemple de la turbine leur donne probablement raison : l’Allemagne a encouragé ses talents naissants, ils risquent d’avoir tué dans l’œuf toute velléité anglaise d’entrer sur ce marché.
Le cas déplorable de Détroit parle aussi de l’importance de l’avantage culturel. The Economist est contre tout sauvetage : l’industrie automobile américaine a fait la preuve de son incompétence. Qu’elle parte en faillite, d’autres s’en sont sortis ragaillardis. Certes, mais si ce n’est pas le cas, c’est tout le savoir-faire du pays qui crève. Demain, il ne saura plus fabriquer de voitures. Il devra créer, en marche forcée, une nouvelle industrie qui emploie les victimes de ce remaniement.
Il est capable de tels miracles. Mais faut-il jouer avec le feu ? Alors, pour une incitation habile à construire un nouveau type de véhicules adaptés à ce que semble exiger l’avenir de la planète (l’objet des politiques d’aide proposées) ? Mais les Américains savent-ils aussi bien que les Allemands tirer parti du protectionnisme ?
Le reste du monde a-t-il intérêt à de telles mesures ? Jusqu’à nouvel ordre, la règle du jeu mondial est l’économie. Elle ne marche que par l’échange. Donc, plus les USA peuvent produire, plus ils peuvent nous acheter. Par conséquent, nous avons grand intérêt à ce que leur industrie ne subisse pas de défaillances irréparables.
Si les Allemands sont aussi malins, pourquoi sont-ils en récession ? Parce qu’ils exportent beaucoup, et donc sont associés aux maux de la planète. Le commerce ne fonctionne que sur la confiance, et les crises sont des trahisons de cette confiance. Une saine politique nationale = se constituer des « zones de confiance » et ne pas se mettre en péril en s’en éloignant trop ? (Contre exemple : l’Islande, et probablement l’Angleterre ? - Waterloo anglais ?).
Compléments :
- LIST, Friedrich, Système national d'économie politique, Gallimard, 1998.
- De l'intérêt que tous produisent, en économie de marché : La France nouvel Eldorado des biocarburants brésiliens.
- Je me demande si la définition que la France donne au protectionnisme n’est pas inspirée par sa culture de l’assistanat (cf. l’agriculture) : ses industries sont en permanence en enfance, donc doivent être protégées.
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