A ses origines, ce blog a beaucoup parlé de France Télécom. Et ce pour s'insurger contre les techniques de changement qu'avait utilisées son management. Car, elles sont tout ce contre quoi je combats, et j'écris.
Elles viennent de très loin, et sont décrites, en long en large et en travers, dans les ouvrages des experts du management, au moins depuis les années 90. Leur objectif est de faire de l'entreprise un marché, c'est à dire de casser les liens sociaux qui font qu'une société est une société.
Ce qui est regrettable dans cette affaire est que l'on en a oublié le contexte :
- Un premier dirigeant est pris d'une crise de folie, qui laisse l'entreprise avec 70md€ de dettes. Ce qui représente, tout de même, l'équivalent d'une année de collecte de l'impôt sur le revenu. (Voir, en page 10 de ce journal, un compte rendu d'une analyse d'Elie Cohen.)
- L'Etat décide de soutenir l'entreprise.
- Un second dirigeant procède à une politique de réduction de coûts sauvage. (Alors que les problèmes de France Télécom n'ont rien à voir avec cette question : elle a payé un prix excessif pour des acquisitions de sociétés et de licences.)
- Une troisième équipe étend les techniques appliquées aux prestataires à l'intérieur de l'entreprise. Etrangement, au moment où l'on ne parle que des innovations d'Apple et de la Silicon Valley, les dirigeants de France Télécom voient le salut dans la réduction de sa masse salariale !
- Enfin, rien n'aurait été possible si les personnels de France Télécom n'avaient pas joué le jeu de la direction. Etrangement, alors qu'en France la grève semble une seconde nature, le tissu social n'a pas résisté.
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