mercredi 17 novembre 2010

Aristote et la démocratie

Au fond, Aristote est très moderne. Un problème le préoccupe (Les politiques) : pour s’occuper des affaires de la cité, il faut être oisif, or seul le riche peut l’être. Ce n’est pas bien, il faudrait rendre oisif le capable.

J’imagine que beaucoup d’Américains diraient à Aristote que le riche a mérité son oisiveté, et que sa richesse montre sa compétence. Mais Aristote était un intellectuel et voyait midi à sa porte.

L’affrontement éternel entre intellectuels (généralement des philosophes, d’ailleurs) et néoconservateurs se répéterait-il depuis les origines de l’histoire ? L'intellectuel est-il nécessairement de gauche, parce qu'il veut gouverner et qu'il n'a pas d'argent ?

Aussi, pour que tout ce monde débatte, il lui fallait des esclaves. Ce qu’Aristote trouvait naturel. Aujourd’hui, on ne parle plus d’esclaves mais de « masses laborieuses ». Et elles ne sont toujours pas supposées posséder des fonctions cognitives évoluées.  

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