mercredi 31 mars 2021

Politique chinoise

 Le problème de la France ? Elle consomme 10, mais vend 9. Pourquoi ? Parce qu'elle a délocalisé ses "facteurs de production". Comment parvient-elle à tenir ? Par la dette. C'est, en gros, ce que nous a révélé le coronavirus. 

Est-ce durable ? Peut-on combler le trou ? Le pays a certainement des forces qu'il n'exploite pas. Mais, que se passera-t-il, le temps que l'on parvienne à en profiter ? Les failles du pays sont béantes : un gros morceau de la chaîne d'approvisionnement de l'électronique (la base de tous les systèmes de contrôle), un gros morceau de l'industrie pharmaceutique, l'intégralité de la filière numérique, l'intégralité de l'industrie qui va profiter du boom écologique... Etrangement, ce qui manque à la France semble être exactement ce qui est devenu essentiel. Il faudra un jour expliquer comment on a réussi à s'égarer à ce point. 

Et si l'on adoptait la stratégie chinoise ? Faire des appels d'offres publics, ou groupés, est les accorder à ceux qui s'engagent à produire sur place et à procéder à un transfert de savoir-faire ? 

Les mystères de l'emprise

Une famille apparemment normale et plutôt riche vit une décennie sous l'emprise d'un personnage qui l'a convaincue qu'il la protégeait d'une menace occulte. (Emission.)

Le dit personnage a le profil type du pervers narcissique : il se nourrit de la personnalité de l'autre. Mais il dépérit quand il n'a plus personne à tyranniser. 

La question qui se pose est : comment une famille entière peut-elle tomber sous l'emprise d'une personne ? On peut comprendre l'emprise quand il s'agit d'un individu isolé, qui doit à son enfance quelque faille psychologique, mais, tout un groupe ? L'émission parlait d'un mystérieux phénomène de "transfert" et "d'abus de faiblesse". 

Si je comprends bien ce que je lis ici, des traumatismes (de l'enfance seulement ?) enfonceraient l'individu dans des sortes de cercles vicieux de répétitions d'une même séquence traumatique. Le transfert consisterait à rejouer la cause origine du traumatisme, correctement cette fois, avec un tiers. 

Par conséquent, un abus de faiblesse serait un transfert provoqué par un tiers malveillant. 

Mais le groupe ? D'ailleurs, cette histoire n'est-elle pas celle des sectes ? Voire du culte des leaders ? A moins qu'il y ait des faiblesses propres à toute une communauté ? 

Danone : du plomb dans le lait ?

Le départ du PDG de Danone serait moins une question d'impact que de règlement de comptes internes. Il aurait mécontenté beaucoup de monde, qui aurait pris l'excuse d'un mouvement d'humeur de quelques activistes pour le licencier. (Article.)

Toujours est-il que c'est un avertissement à tous ceux qui croyaient qu'il suffisait de promettre un impact pour être invulnérable et attirer des fonds. 

mardi 30 mars 2021

Préférence nationale

Nos facteurs de production sont en piteux état. On me dit que l'on doit impérativement adopter une politique de préférence nationale. Mais comment faire que les entreprises qui ont pris l'habitude d'acheter au moins cher achètent français ? 

Plusieurs idées :

  • Pas de nouvelles lois, il y en a trop, on en crève. Il faut une prise de conscience, déjà, que cela va mal et que tôt ou tard on paiera notre manque de solidarité. 
  • On peut se passer de petites économies sans dommages. 
  • Dans nombre de cas, en réfléchissant un peu et en prenant en compte toute la chaîne des coûts, on peut trouver des solutions françaises ou européennes, qui sont meilleures que celles qui viennent de plus loin. 
  • Pourquoi ne pas faire comme les Chinois : imposer à ceux qui installent des éoliennes en France de transférer leur savoir-faire et d'utiliser la sous-traitance locale ? (Un exemple.)

lundi 29 mars 2021

Temps bien peu sociaux

Qu'est-ce que l'économie sociale ? Les coopératives, les mutuelles et les associations. 

Mais c'est plus que cela. C'est un principe. Un "bien commun" est géré par une collectivité au profit de tous. C'est ainsi que les enseignants ont créé la MAIF, pour les assurer, ou la CAMIF, pour grouper leurs achats. Une particularité de l'économie sociale est la façon dont elle est administrée : démocratiquement. Ceux qu'elle doit servir élisent des représentants, que l'on appelle des "politiques". 

Et c'est aussi pour cela que la SNCF, France Télécom, EDF, Gaz de France, La Poste... sont d'autres exemples d'économie sociale. Pour pouvoir se déplacer, téléphoner, avoir de l'énergie ou correspondre, à bon marché, les Français ont mis en commun leurs moyens. 

Aujourd'hui, on constate que cette économie sociale au sens large est en crise. Pourquoi ? Les "politiques" qui devaient en exercer le contrôle ont-ils joué leur rôle ? Nous ont-ils fait le coup des oligarques russes ? Et si, tout simplement, l'individu avait oublié qu'il appartenait à une "société" ? 

Ecologie industrielle

Le gouvernement, apparemment, compte beaucoup sur l'écologie pour relancer l'économie nationale. 

Mais, surprise, l'énergie renouvelable, c'est des panneaux solaires, des éoliennes, des batteries électriques, des isolants. Uniquement des produits de l'industrie lourde ! Et ce sont les pays étrangers, la Chine en particulier, qui ont la capacité de les produire, mais pas nous. 

Il reste le nucléaire, qui revient, curieusement, en grâce. Mais, là aussi, on découvre que l'on a perdu les compétences nécessaires à la fabrication des centrales. 

Les adeptes de la théorie du complot vont-ils dire que nos gouvernants, et nos écologistes, sont les idiots utiles de quelque puissance maléfique ? En tout cas, il serait temps que l'on retombe sur terre.

dimanche 28 mars 2021

Le temps des militants

France Musique défend la musique contemporaine et les femmes. Il exhume des compositrices inconnues et mélange de la musique contemporaine à la musique classique. France Musique pense avoir une mission pédagogique, une mission d'éducation. 

Nous avons vécu au temps des militants. Des croyants en des absolus. Paul Watzlawick disait que l'absolu menait à "l'énantiodromie". Autrement dit, pour France Musique, à monter le peuple contre la musique contemporaine et les femmes compositrices.  

L'opposé de l'absolu ? Aime et fais ce que tu veux, de Saint Augustin ? Au monde des militants, va-t-il succéder celui des amoureux ?

Le fléau administratif

Nous réveillons-nous d'années folles ? On est au temps des bilans, et il n'y a pas grand chose qui ne soit pas préoccupant dans l'état du pays. Cette fois, c'est la recherche. Elle manque de financement, le chercheur est sous-payé, et il est assommé par le travail administratif... (article.)

Ce qu'il y a de curieux, c'est que le dirigeant de PME dit la même chose : il croule sous l'administratif. Aurions-nous connu une grand moment de développement de la bureaucratie, sous toutes ses formes ? Paradoxe d'une ère qui s'est dite libérale ? 

Vaccin et changement

Finalement, il semble bien qu'il y ait un risque de thrombose lié au vaccin Astra-Zeneca, et il serait mortel, rarement. (Le Figaro.) La presse américaine, quant à elle, dit et redit qu'Astra-Zeneca aurait trafiqué ses tests, en ne retenant que ceux qui lui étaient favorables... 

N'y aurait-il pas là de quoi alimenter la théorie du complot ? D'autant que l'on disait le Français dubitatif face au vaccin. Et que n'a-t-on pas entendu sur l'incompétence de Sanofi et son amour du gain ? Astra-Zeneca : n'est-ce pas pire ? Pourtant, rien. 

Leçon de changement ? Il a fallu quasiment une semaine à une (jeune) amie pour se remettre de son injection du dit vaccin. Elle faisait pitié à voir. Mais qu'était-ce en comparaison avec l'espoir de pouvoir enfin sortir du confinement ? Il n'y a pas d'idiots résistant au changement, tout est une question de conditions ?

samedi 27 mars 2021

Munich chinois

Les Chinois "flirteraient" avec l'idée d'envahir Taiwan, pense le gouvernement américain, dit le Financial Times. 

Quand on pense qu'un temps on parlait de la "vieille Europe" qui n'avait rien compris au sens du progrès, en lui donnant pour modèle la Chine... 

Quels sont les risques d'une guerre ? Relativement élevés ? La Chine est une puissance nationaliste, qui, au fond, depuis le début, pense que le capitalisme occidental va lui vendre la corde pour le pendre. C'est aussi une puissance qui va, tout aussi probablement, commencer bientôt à décliner. Donc, si elle veut saisir Taiwan, c'est maintenant ou jamais.

Conséquence ? Un front anti-Chine ? Le renouveau de l'OTAN ? Ce qui aurait au moins l'avantage d'éviter aux pays occidentaux, comme la France, de se faire dépecer par leurs amis ? 

Comportement viral

Au temps où je faisais des études de marché, une étude de quelques dizaines de milliers d'euros permettait de définir suffisamment précisément le comportement d'un marché, pour en tirer un plan d'action efficace. Pourquoi en savons-nous si peu sur les facteurs de propagation de l'épidémie, alors que nous disposons de gros échantillons et de gros moyens ? 

D'après une émission, il semblerait que le facteur propagateur soit le "contact", ou, du moins, la proximité. Et peut être le "cluster", le regroupement. Autrement dit, des gens dans une pièce (mal aérée, ajoute-t-on). C'est maigre. D'autant que, dans mes études je faisais des "typologies", c'est-à-dire je regroupais les comportements en segments homogènes, ce qui est une méthode remarquablement puissant pour prendre des décisions. 

En tout cas, on peut en déduire que le gouvernement doit se demander : quelle pièce dois-je fermer ? Les écoles sont ouvertes alors qu'elles seraient, d'après une autre émission, le foyer le plus efficace de diffusion. Mais l'enfant a besoin de s'instruire et ne craint rien. Et l'on peut espérer protéger ceux qu'il peut contaminer par le vaccin. (Aurait-il fallu vacciner les parents en priorité ?) Peut-être aussi y a-t-il des zones densément peuplées et à l'habitat peu salubre ? Mais cela fait longtemps que la question ne préoccupe plus personne ?...

vendredi 26 mars 2021

VW et Tesla

Ce qui semblait évident pourrait être en train de se réaliser. N'importe quel grand constructeur automobile a les moyens de produire plus et mieux que Tesla. Or, la bourse donne à ce dernier une valeur plusieurs fois plus élevée que la leur. (Exemple de "défaillance du marché" ?) Il semble que VW ait décidé de profiter de ses forces... 

Aimez-vous Proust ?

Quand je dis que je lis Proust, on me regarde avec des yeux ronds, comme si j'étais un extra terrestre. 

Si peu de gens, en dehors des experts, lisent Proust, comment se fait-il qu'il ait une telle cote ? Peut-être, comme lorsque je me suis interrogé sur la mode Sade, ne doit-on pas s'intéresser à Proust lui-même mais à ce qu'il représente pour notre société ? 

Un paradoxe est qu'il n'avait aucun succès avant guerre, mais qu'il a eu le premier Goncourt d'après guerre. Or, on ne peut imaginer plus éloigné des tranchées que lui. Ce qu'il décrit, c'est "l'arrière". L'opposé de la boue et de l'enfer qu'ont connus "ceux de 14". C'est aussi le nombrilisme égoïste par opposition aux sentiments élevés, gloire, idéaux, intérêt général, courage, sacrifice... 

Proust, réaction de l'individu contre la dictature du groupe, des valeurs collectives ? Un défi à la société ? Je veux profiter de mon petit bonheur, je suis lâche et fier de l'être ? 

jeudi 25 mars 2021

Brassens collabo

Pendant la guerre, Brassens fabriquait des avions en Allemagne. Beaucoup de Français ont dû faire comme lui. Mais ce n'est pas ce que l'on aurait attendu d'un libertaire. A moins, qu'il n'ait pensé : tous les mêmes, faisons sauter l'humanité ?

Il est plus probable que, tout simplement, il ne pensait pas. De même que pour le mathématicien André Weil, il n'y avait que les mathématiques qui comptaient, pour lui, il n'y avait que le miracle qu'est l'écriture d'une chanson. Il vivait en dehors du monde, dans sa tanière. Le hasard a voulu qu'il se fasse, en quelque-sorte, rafler. Et qu'il se retrouve en Allemagne à assembler des bombardiers. 

De l'importance de ne pas confondre la vie et l'oeuvre ?

(Réflexions venues d'une émission de France Culture.)

Que va relancer la relance ?

J’interviewe des gens étonnants. Un journaliste qui, contre vents, marées et modes numériques, « vend du papier », et dont le fonds de commerce est d’être un connecteur entre dirigeants, des directeurs de clusters d’entreprises qui font des miracles, une équipe de fonctionnaires, qui veut créer les conditions pour que les PME locales « chassent en meute »... Des gens qui n'ont aucun moyens, et énormément de handicaps. 

Mais, le pays, par bien des côtés, semble dévasté : l’Etat saupoudre les aides, sans faire de choix, ses réformes ont tué les corps intermédiaires, qui traduisaient ses idées en actions, des pans entiers de l’économie ont disparu, et la transition écologique, qui semble être son alpha et son omega, demande des éoliennes, des panneaux solaires et des matériaux d'isolation que nous ne fabriquons pas.  

Que va relancer la relance ? L'économie de pays étranger ? Y a-t-on suffisamment réfléchi ? 

Amérique éternelle

 La tuerie en masse, une exception culturelle, comme le cinéma, chez nous ? 

mercredi 24 mars 2021

Exit Scientific American

En ces temps d'incertitude, je cherche des lectures qui ne me parlent pas du présent. La science fondamentale, voilà qui répond à ce que j'attends !

Eh bien non. Que ce soit Scientific American ou le journal de l'université de Cambridge, il n'y est question que de sujets de société ! Du coup, j'ai mis un terme à mon abonnement aux nouvelles de Scientific Américan. 

La vie m'a appris quelque chose : quand quelqu'un sait mieux faire que moi mon métier, c'est que je sais mieux faire que lui le sien. Tous ces "scientifiques" le sont-ils encore ?

Du côté de chez Swann


Lire Proust devrait être recommandé aux personnes d'un âge avancé. C'est un exercice pour l'esprit. Un peu comme les mots croisés. Ce n'est pas qu'il écrive de manière compliquée. C'est qu'il se livre à un jeu des Papous de France culture : remplacer un mot par une périphrase. Et, faire de même pour la périphrase. Si bien que l'on ne peut jamais être porté par le flot. Il faut sans cesse reconstruire la phrase et retracer le fil de l'histoire dans laquelle il s'est lancé, sans crier gare. 

Du côté de chez Swann est un livre extraordinairement mal fichu. Cela commence par une crise du narrateur. Sa mère ne peut pas l'embrasser avant qu'il aille au lit. Puis c'est le moment de la madeleine. On passe ensuite à Swann, à qui Proust s'identifie. Un riche Juif, qui est considéré par la plus haute société comme l'un des siens, parce qu'il est un virtuose de sa culture. Cet être d'exception s'amourache d'une cocotte stupide, au motif qu'elle lui rappelle un détail d'un tableau de Botticelli. Occasion de découvrir le salon Verdurin, et ses membres, d'une bêtise abyssale. Puis l'on retrouve le narrateur, amoureux transi, jouant sur les Champs Elysées, avec la fille de Swann, qui le méprise. 

Il n'y a peut-être que Proust qui puisse écrire une ode à la pièce des toilettes. Ou parler de la jalousie d'un personnage, qui se demande, au milieu de ses ébats amoureux, si, si son amante se donne autant de mal, ce n'est pas pour stimuler la libido d'un voyeur. 

L'ouvrage est un collage entre des considérations philosophiques creuses, le narrateur ayant la conviction que ses états d'âme de gosse de riches oisif ont une portée universelle, et des moments de grâce, des descriptions d'un brio, d'un humour, d'une capacité d'évocation, extraordinaires, mais qui tombent comme un cheveu sur la soupe. Proust n'a pas voulu laisser perdre de tels moments de bravoure ? Il fallait bien qu'il les case quelque part ? Pour pouvoir les publier, il a dû inventer une histoire qui leur serve d'excuse ? 

Ce qui fascine Proust est-ce ce qui est malsain ? Swann, Saint-Loup, et son narrateur, sont amoureux fous de personnes qu'ils considèrent, au fond, comme des "canailles". Ils sont persuadés qu'ils ne peuvent pas leur faire confiance et sont rongés par le doute. Mais n'est-ce pas cela qu'ils aiment ? Une forme de masochisme ? Et les crises d'hystérie du narrateur ? Il adore être malheureux ? 

On prend A la recherche du temps perdu pour une étude anthropologique. Mais, peut-on faire confiance à Proust ? Que raconte-t-il ? Fantaisie ou réalité ? Non seulement, il rapproche dans une même phrase des faits historiques qui ont dix ans d'écart, mais l'enfant a des sentiments d'adulte. Même sa haute société n'est pas si haute que cela : le personnage qui lui a inspiré le duc de Guermantes, par exemple, est, contrairement à ce qu'il dit, un parvenu (pour la noblesse). Lorsqu'il parle de parents, on ne sait pas s'ils sont du côté de la mère ou du père du narrateur. Ce qui change beaucoup de choses. D'ailleurs, pourquoi donne-t-il des propos anti-sémites à "son" grand père, alors que la mère de Proust est juive, et que lui-même a tout du Juif ? Pourquoi fait-il de l'homosexualité un mal affreux, alors qu'il est homosexuel ? 

Le plus étrange est que cette oeuvre déglinguée de dilettante rend incapable de lire autre chose sans le trouver insatisfaisant, artificiel et facile, sans profondeur. 

mardi 23 mars 2021

Gros bras

Finale des championnats de France universitaires d'aviron. Le directeur de thèse d'un rameur du bateau numéro un de notre équipe lui refuse de décaler un rendez-vous, pour y participer. (En France, le sport n'est pas sérieux.) On le remplace en prenant le meilleur rameur de notre bateau. Que l'on remplace avec quelqu'un que nous n'avions jamais vu. Un spécialiste de l'escalade à mains nues. Le type de gars qui fait deux cents pompes. Tout en muscles. 

Résultat ? Outre que nos deux bateaux font des contre-performances, l'alpiniste nous déclare, à la fin de la course : l'aviron, c'est facile : je ne suis même pas fatigué. A quoi le rameur qui était derrière lui lui répond : c'est normal tu ne mettais pas ta rame dans l'eau. 

Je me demande si nous ne sommes pas un pays de gros bras. Diplômes ou autres, nous ne sommes que gens aux capacités exceptionnelles. Mais les utilisons nous ? 

Innocents Français ?

Pourquoi n'avons nous pas fait comme les Allemands ? lisais-je il y a peu. Les Allemands sont partis à l'export, en bloc. Petits et grands. La France a plus de multinationales que les Allemands (!) mais celles-ci se sont mises à tirer contre leur camp. 

Et si les "champions" voulus par de Gaulle achetaient ailleurs ce qu'ils vendent sur leur marché captif, la France ? 

Explication ? Ceux qui nous gouvernent et ceux qui dirigent nos entreprises ont une même nature. 

  • Ils se nourrissent d'idées qui ne sont pas les leurs. Et ces idées viennent de l'étranger. Sont-elles formées par des intérêts qui sont les nôtres ? 
  • Ce ne sont pas des entrepreneurs : ils vont au plus facile : notre marché intérieur, et nos subventions. 

Si c'était le cas, ce serait un bien curieux phénomène. 

Le coût du "quoi qu'il en coûte"

Voilà ce qui semble se dessiner :

Du gouvernement aux entreprises, en passant par l’administration, tout le monde a adopté un raisonnement à court terme, qui consiste à maintenir en vie le maximum d’entreprises « quoi qu’il en coûte », par la subvention et l'effacement de dette. 

Si c'est le cas, cela risque d'avoir de sérieux effets pervers : 

  • Gros « effet d’aubaine » (pas uniquement fraude, mais maintien sur une mauvaise trajectoire d’entreprises qui devraient et ont le potentiel de changer) 
  • L’argent, saupoudré, ne va pas où il faut « mettre le paquet », c'est-à-dire là où le pays a encore des forces qui lui sont propres.
  • La relance « écologique », qui semble la seule stratégie du gouvernement, est essentiellement industrielle (panneaux solaires, éoliennes, isolants, batteries…), et relancera avant tout l’économie chinoise, allemande ou autre… 

Tout le monde est anesthésié. Ligne Maginot acte II ?

Va-t-on se retrouver avec une économie en assistance respiratoire ? Avec une masse de dettes ? Qu'arrivera-t-il si l'inflation repart ? 

lundi 22 mars 2021

Balançons Gainsbourg ?

Serge Gainsbourg fait l'objet d'un culte. Mais on découvre que son oeuvre n'est pas conforme à la morale actuelle. Va-t-on balancer Gainsbourg ? Déboulonner ses statues ? Interdire son oeuvre ? 

Je lisais que certains étaient tentés de lui délivrer un sauf-conduit. Ne peut-on pas tout pardonner à un grand poète ? Certes. Mais lui pardonner ne risque-t-il pas de créer un fâcheux précédent ? 

Ce qui a caractérisé notre temps, c'est la croyance que tout était bien ou mal. Cette croyance ne serait-elle pas en train de se fissurer ? Gainsbourg n'est pas un saint, c'est un homme. Il est comme nous tous, ou plus que nous ?, extraordinairement complexe. Et c'est cela qui le rend intéressant, fascinant ?

La croisière du Hachich


Ayant perdu presque tout ce qu'il a dans une affaire où il a peut-être bien été roulé, Henry de Monfreid décide de se refaire, dans le trafic du hachisch. Il entend le mot, dans une conversation. Cela lui donne une idée : il a gros à gagner. Il n'y connaît rien, mais tant pis, il apprendra au cours du voyage ! Il sait que le hachich est cultivé en Grèce, et qu'il y a des Grecs à Port-Vendres. Il s'y rend, interpelle un Grec, qui lui donne une adresse dans son pays. Comme il ne connaît rien, comment ne pas se faire escroquer, à nouveau ? Tout est une question de présence d'esprit ! Il repart avec son chargement (600Kg). L'affaire consiste à transporter le hachich, qui n'est pas totalement proscrit, en Egypte, en passant par la Mer rouge, pour approvisionner des Grecs, les distributeurs locaux, plus ou moins parents des autres. 

Parmi les nombreuses péripéties de son Odyssée, une tentative de débarquement pour chercher de l'eau, fait croire l'Italie à une offensive de l'armée turque (l'histoire se passe durant la guerre de 14) !

Monfreid c'est le Jules Vernes du hach. Il a raté d'un rien le concours de Centrale (qu'il a dû préparer seul, s'étant fait exclure des classes préparatoires). C'est un aventurier scientifique. Un esprit qui analyse en permanence, tempêtes et coups du sort, mais aussi cultures et nature. Avec une dimension qui ne se trouve pas chez Jules Vernes : il vit dans un monde où la confiance est tout, mais où l'on ne sait jamais à qui se fier. Monfreid c'est, enfin et surtout, le débrouillard, le Français du peuple et des contes populaires, qui n'a pas peur du Diable, parce qu'il est le plus malin.

Toute bien-pensance mène à Tartuffe ?

Les causes "socialement avancées" seraient une franc-maçonnerie : un moyen d'avancer sa carrière, et sa fortune, et de bloquer celle des autres ? (Emission.) 

On retrouve ce que disait déjà un livre américain : appartenir à une ONG est une bonne façon d'obtenir un emploi juteux. 

Comment se fait-il que Tartuffe renaisse sans cesse de ses cendres ? Parce qu'à l'heure de l'individualisme triomphant, les causes qui réussissent ne peuvent qu'être récupérées par les ambitieux ?

dimanche 21 mars 2021

Cherchez la femme

Je lis, avec énormément de difficultés, L'Angleterre romantique d'André Maurois. C'est de la guimauve. L'histoire de grands hommes est racontée sous le seul aspect de leurs relations avec les femmes. Pas étonnant que cet auteur ait connu un si grand succès en son temps ? 

A moins qu'il n'ait-eu raison ? Avant l'intervention du féminisme, la femme était-elle le principe de l'histoire ? Cherchez la femme, comme disent les Anglais ? 

Théorie du complot

On entend moins parler de "théorie du complot". Pourtant, la théorie du complot est éternelle. Il y en a énormément d'exemples dans l'histoire. Et, il suffit d'écouter ce que l'on dit autour de nous pour comprendre qu'il y a des personnes qui voient des complots partout. Comment l'expliquer ? Cela doit répondre à un besoin humain. 

Cette constatation a une conséquence inattendue : ceux qui s'en prennent à la théorie du complot cherchent la bagarre. Certes, il serait certainement mieux que l'on ne croit pas à cette théorie, mais il semble évident qu'en faire l'origine du Mal est idiot. C'est un fait social, pas une cause. "Parisien, fils de chien" disait-on au temps de mon père. C'est la même chose. Une insulte gratuite. 

Reste la question : pourquoi certaines personnes ont-elles eu le besoin de "chercher la bagarre" ? Théorie du complot ?

samedi 20 mars 2021

Les rois maudits

La radio diffusait Les rois maudits, roman de Maurice-Druon-de-l'Académie-française. 

Un concept fort malin : Philippe le bel et sa descendance sont maudits par le grand maître des templiers, sur le bûcher. La théorie du complot, mère de toutes les séries ! Et l'Histoire, garante de sérieux. 

Alors se déchaîne toute la vilénie humaine. Avec tortures et exécutions effroyables, et publiques, en sus. En comparaison, les Borgia sont des enfants de choeur. Le voyeur en a pour son argent. D'autant que tout cela est très bien écrit. Style sobre et efficace. Et c'est l'oeuvre d'une bande de nègres ! Maurice-Druon-de-l'Académie-française ayant été un architecte, bien plus qu'un écrivain. Autrement dit, c'est un travail de "pro". 

Où l'on voit que nous sûmes faire des séries avant les séries. Et que nous fûmes Américains avant les Américains. 

Islamophobie et islamo gauchisme

Islamophobie, islamo gauchisme. Encore des trucs d'intellectuels ?  

Il suffit de tendre l'oreille pour entendre certaines personnes prétendre que l'Islam conspire contre l'Occident. L'islamophobie, c'est cela. Et certains courants intellectuels ont choisi de mener une croisade contre ces gens ?

N'était-ce pas déjà la même chose avec le mariage pour tous ? Les, jusque-là champions de l'union libre, défiaient les valeurs d'une partie de la population ? Cathophobie ? 

Frères ennemis ? Xénophobes : ils n'aiment pas "l'autre" ? Mais, ne sont-ils pas, aussi, bien souvent, les "suiveurs" d'un "influenceur" ? Pas à l'aise avec l'autre, signifierait-il que l'on n'est pas à l'aise avec soi-même ? 

Voilà qui se guérit peut-être ? Et qui mériterait d'être étudié ?

vendredi 19 mars 2021

Corps intermédiaires

On entend que les dysfonctionnement actuels de l'Etat français viendraient de la "disparition des corps intermédiaires". Qui sont ces mystérieux "corps" ? 

D'anciens articles disent que, pour M.Sarkozy, c'était les syndicats. Ils s'opposaient à ses réformes en substituant leur volonté à celle du peuple. Mais il ne semble pas les avoir fait disparaître, comme le montrent les grèves qui paralysaient nos transports, et la radio publique, avant l'épidémie. 

Il y a aussi les chambres de commerce, ou des métiers, les agences de développement, mais aussi les corps de l'administration... Et là, il y a eu, effectivement, des changements. Cela se voit, actuellement, dans l'allocation de l'aide de l'Etat. Cette aide, qui vient de multiples couches administratives (Europe, Etat, Région...), est fort généreuse mais extraordinairement complexe. Sans intermédiaire (et il n'y a plus que des intermédiaires privés !) seules les multinationales et les métropoles peuvent en profiter. Effet paradoxal : conçue pour aider les petits, l'aide profite aux très, très, gros ! Faut-il chercher plus loin la cause des dysfonctionnements de notre système de santé, qui paralyse le pays ? 

D'ailleurs, ce n'est pas tout. Par un effet étrange, il semble que nous soyons tous des corps intermédiaires ! Exemple ? L'industrie de la cosmétique aurait cherché un accès direct au client final, en évitant le coiffeur. Or, ces coiffeurs faisaient les modes mondiales ! Et l'arroseur pourrait bien avoir été arrosé. Il était peut-être bien moins international qu'il ne le croyait et devait bien plus à la France, qu'il ne le pensait ?

Sommes-nous bien conscients de l'état dans lequel se trouve notre pays ? 

Le bonheur au saut du lit

Qu'est-ce qui vous rend heureux en vous réveillant ? 

Voilà une question qui permet, me dit-on, de connaître ses talents. Un moyen de savoir comment orienter sa vie, et organiser son entreprise, quand on est entrepreneur. 

Quant à moi, probablement, la réponse serait : les gens heureux n'ont pas d'histoire. J'aimerais que la vie soit simple. Simplement, je sais que ce n'est pas possible. Et je me réveille avec la mauvaise conscience de me dire que, par paresse intellectuelle, il y a certainement quelque-chose que je devrais faire et que je ne fais pas, une question que je refuse de me poser... ! 

jeudi 18 mars 2021

Les sources de l'inégalité

On parle beaucoup d'inégalités ces derniers temps. Et, effectivement, je ne sais pas ce qui s'est passé, mais certaines parties du pays et de la population ont subi une sorte de "nettoyage à sec". 

Notre obsession de l'égalité est la risée des nations étrangères. Et pourtant, nous sommes ultra inégalitaires. Que se passe-t-il ? 

La Révolution et la 3ème République semblent avoir voulu remplacer les nobles par des individus sélectionnés pour leurs mérites intellectuels innés. Autrement dit, nous vivons sur le principe de l'Ancien Régime ! (Au passage, c'est aussi la thèse de Tocqueville.) D'ailleurs, ceux qui nous dirigent prétendent que nous leur devons le respect parce qu'ils sont une "élite" ! Autrement dit, c'est une aristocratie. On ne peut pas la contester, parce que l'on n'a pas la capacité intellectuelle de la comprendre !

L'inégalité serait-elle dans nos têtes ?

Compétences plutôt que diplômes ?

"Il y a une entreprise ici au Colorado - un fabricant d’objectifs de précision - qui a découvert (...) que les compétences essentielles dont elle a besoin comprennent la dextérité manuelle et l’attention aux détails. Et l'un des meilleurs endroits pour trouver ce talent est chez les manucures ou chez les personnes qui travaillent dans la restauration, comme les chefs de sushi. Les entreprises doivent élargir leur champ de vision pour recruter une main-d'œuvre plus diversifiée et offrir des opportunités aux personnes qui en ont été exclues dans le passé. " (Article.)

Triple problème, en France. Il y a beaucoup trop de "bac + 5" qui ont une formation abstraite, et qui ne veulent qu'être "chefs" ; de gens qui sont sortis de l'Education nationale sans diplôme, alors que désormais le diplôme est obligatoire pour tout ; et d'entreprises qui ne trouvent pas à recruter. 

Mais le diplôme n'a quasiment aucune lien avec les qualités qu'il faut pour occuper un emploi. 

Et si l'on partait de ces qualités ? Cela résoudrait-il, au moins en partie, la question du chômage, du recrutement, et de l'excès de chefs ?

En outre, comme le dit l'article, la formation en ligne permet (lorsqu'elle existe) d'acquérir de nouvelles compétences, seul, et au gré de ses loisirs. 

mercredi 17 mars 2021

La relance va-t-elle accroître les inégalités ?

Dans les cercles gouvernementaux et les élus on ne parle que de "relance territorialisée", de sous-préfets facilitateurs, de PME… On veut combler les inégalités entre territoires. On veut "réindustrialiser", reconstituer l'avantage concurrentiel du pays, et ce d’en bas, de la petite entreprise. Car nos multinationales qui n'ont de français que le nom, et pas les capitaux, sont des chevaux de Troie de l’étranger… En bref, on veut prendre le contre-pied de tout ce qui se fait depuis la mort de De Gaulle. 

Mais voilà. Les "petits" (petites entreprises, petites collectivités...) sont tellement détruits que, d'une part, ils ne craignent plus rien, et que, d'autre part, ils n’ont pas les moyens de se tirer de la complexité invraisemblable des mesures gouvernementales (qui sont désormais, européennes, nationales et régionales !). Ce sont les "gros" qui en profitent ! Grosses métropoles, grosses multinationales !

Apparemment, le gouvernement en est conscient. Mais comment agir ? Déverser les milliards, oui, l'action pratique, non. Alors, énantiodromie, une fois de plus ? 

L'ingénieur et le scientifique

La science a la gueule de bois. Le débat consternant des médecins y est pour quelque-chose. Mais, surtout, nous découvrons que ce que nous avons cru était faux. Non, la science n'est pas la réalité. Nous avons eu cette illusion et elle est extrêmement dangereuse. Nous nous réveillons. 

Mais comment faire sans la science ? 

Peut-être adopter le point de vue de la philosophie pragmatiste, qui est aussi celui de l'ingénieur, qui cherche à résoudre des problèmes. La science ne détient pas une vérité qui donne une autorité absolue à celui qui la détient, mais est un outil bien pratique. Que la terre tourne autour du soleil selon une ellipse, et que la lune fasse de même avec le soleil est une modélisation bien pratique pour prévoir, par exemple, les phases de la lune. Même si la science a poursuivi des chimères, ce qu'elle a trouvé est en droit de nous émerveiller. Oublions les illusions du démiurge et retrouvons l'émerveillement de l'enfant ? 

Changement : le problème, c'est la définition ?

D'où vient que l'on a tant de mal avec le changement ? Peut-être parce que le mot a plusieurs sens :

"Il y a le changement/évolution de l’espèce humaine, qui pose la question du déterminisme. Il y a le changement comme "phénomène", obéissant à des "lois scientifiques". Il y a la "conduite du changement", qui utilise ces lois. Et il y a le changement que l’on désire, et qui rate souvent parce qu’on n’a pas pris en compte les définitions précédentes !" (Article.) 

mardi 16 mars 2021

Le champion tire contre son camp ?

Il y a quelques années, j'ai fait une série de missions dans le BTP, et j'ai constaté que nos multinationales étaient curieusement dépendantes de notre marché intérieur. Est-ce vrai pour toutes nos grandes entreprises ? 

Si c'est le cas, cela aurait produit un curieux effet pervers. Car celles-ci ont délocalisé massivement. Elles achètent ailleurs, ce qu'elles achetaient en France. (Ce qui explique en grande partie le déficit de notre commerce extérieur.) Donc, me demandé-je : n'auraient-elles pas délocalisé pour augmenter leurs marges, sur notre marché ? Le plus amusant est qu'elles sont en grande partie entre les mains des capitaux étrangers. (Elles demeurent, cependant, de notre responsabilité : l'Etat vole à leur secours quand elles sont en difficultés.)

La politique des "champions" de De Gaulle, qui devaient commercialiser la production française, aurait elle abouti à ce que le "grand capital", comme aurait dit le Parti Communiste, se nourrisse de notre pays ? Ce que nous payons par des dettes de plus en plus élevées ?

A creuser. 

Médecine de marché

France Culture n'arrête pas de s'interroger sur la déroute de la recherche médicale française. Mais, est-elle surprenante ? C'est le privé qui produit le médicament et il recherche ce qui rapporte le plus, apparemment des traitements de certains cancers, dans le cadre d'une médecine individualisée. Le vaccin intéresse peu, en conséquence.

Les vaccins viennent en grande partie de start up, mais c'est une gigantesque injection de fonds publics qui leur a permis d'accélérer mise au point et production. D'ailleurs, ces start up aussi semblaient avoir pour cible initiale le cancer !

On a dit un temps que le marché était la rationalité ultime. Mais, la recherche en "économie comportementale" observe le contraire : il y a même quelque-chose d'aléatoire dans les choix du marché. 

Certes, il est manipulable, par la spéculation, comme on le voit actuellement avec GameStop, mais la spéculation n'est pas un art exact, et elle donne rarement ce que l'on en attend (GameStop est une spéculation contre des spéculateurs, qui eux-mêmes trouvent qu'il y a quelque-chose de malsain dans un cours boursier !). 

Cette envie permanente de le manipuler, et le profit que l'on peut en tirer, serait-il ce qui le rend imprévisible et extraordinairement dangereux, en particulier pour des nations de second ordre comme la nôtre, dirigées par des apprentis sorciers ?

lundi 15 mars 2021

Réindustralisation : faire et défaire, c'est toujours travailler

Hier on désindustrialisait, aujourd'hui on réindustrialise... 

Et l'on dit aujourd'hui ce que, hier, aucun journal n'aurait osé publier ? Si le pays va mal, c'est parce que son industrie a fondu. Tout semble se ramener à cela. Et cela est dû à la volonté de nos gouvernants. 

L'Allemagne a fait une politique "néo mercantiliste" : elle a dopé ses exportations en contractant sa demande intérieure (stratégie de 40, par des moyens pacifiques ?). La France et quelques autres, avec une charmante innocence ?, a fait exactement le contraire, et s'est fait tondre la laine sur le dos. En outre, nos multinationales n'ont de français que le nom. Elles produisent à l'étranger pour alimenter notre marché (contrairement à ce qui se passe en Allemagne). 

Comment se sortir de l'ornière ? Oublions les multinationales, et cultivons notre jardin ? A condition qu'il reste autre chose que du sable ? 

(voir article.)

Pensons-nous ou sommes nous pensés ?

Ce qui m'a surpris en m'installant en banlieue est de retrouver dans toutes les communes le même type de politique, de la zone industrielle à la police municipale, la SNCF en panne et de l'avion en rase-motte les laissant indifférentes. Chaque maire pense certainement être original, mais sa pensée est conditionnée par les opinions du moment. D'ailleurs a-t-il le temps de penser ?

Pensons-nous réellement, ou est-ce la société qui pense pour nous ? Même les virtuoses de la pensée que sont les philosophes sont des gens de leur temps. Ils mettent en mot ce que pense tout ou partie de la société ?

Comment réaliser le rêve des Lumières ? Celui d'une société d'individus qui pensent par eux-mêmes ? Peut-être en commençant par considérer ce que nous croyons penser par nous-même d'un oeil critique ? 

dimanche 14 mars 2021

Elinor Ostrom, nouvelle Jeanne d'Arc ?

Elinor Ostrom a fait boire un bouillon au machisme économique. Aussi étrange que cela puisse paraître, l'économiste est un scientifique en chambre. Il définit ce qu'est un homme, et en déduit les lois de son comportement. Pour cela, il se donne des prix Nobel. Elinor Ostrom a eu l'idée de vérifier ce qu'il en était dans la réalité. Elle a constaté que rien ne se passait comme dans les livres de cours. Et ce pour la bonne raison que l'homme vit en société. Ce dont l'économiste nobélisé n'avait pas pris conscience !

(Tous nos gouvernants se disent économistes. Voilà pourquoi leurs réformes font de tels désastres ?)

Elle obtient un résultat surprenant : c'est l'organisation de la société qui crée un climat favorable à la confiance. 

Cela devrait nous amener à réfléchir, nous, Français. Ce que montre une étude que je mène, c'est que le propre de notre culture, c'est la défiance. Alors que les entreprises des autres nations, par exemple, "chassent en meute", les nôtres sont dans le chacun pour soi. D'où l'éternelle médiocrité de notre pays, toujours en retard d'une guerre ? 

Elinor peut-elle sauver la France ? 

(Emission de France Culture dont j'ai tiré ces idées ; brève introduction à l'oeuvre principale d'Elinor Ostrom.)

Disraëli

Biographie écrite par André Maurois. Biographie comme on les écrivait alors ? C'est une sorte de roman plutôt qu'une enquête scientifique. Le doute n'y a pas de place. L'auteur sait ce que pense Disraëli. Et c'est un rien à l'eau de rose.

Qui est Disraëli et quelle fut son éventuelle ligne directrice ne sont pas clairs. 

En ces temps un député était élu par une centaine de notables. Faire une carrière en politique était essentiellement une question de relations. Il fallait fréquenter la plus haute société, et lui plaire par son talent de discoureur. 

Disraëli était brillant, ambitieux, d'une famille riche, et juif, immigré de troisième génération. Il était à la marge de la haute société. De ce fait, sa carrière fut lente. Il a dû apprivoiser un à un tous les puissants. Jusqu'à devenir le meilleur ami de la Reine Victoria.

Il a commencé sa vie, c'était à la mode, comme un dandy à la Byron. Il a écrit des livres, jusqu'à la fin de sa vie. Apparemment des biographies plus ou moins rêvées. Mais il a aussi spéculé, ce qui lui a valu de trainer longtemps des dettes. Il demeure un des piliers historiques du conservatisme anglais. Il croyait aux traditions et à l'empire, il a fait Victoria impératrice d'Inde, à l'alliance du peuple et de la noblesse, et pas à la bourgeoisie, l'agent du changement. Et il a subi les aléas des élections. (L'électeur manquant de reconnaissance, ou, au contraire, pensant que la politique requiert l'alternance ?)

samedi 13 mars 2021

Qu'est-ce qu'un entrepreneur ?

Discussion avec une journaliste qui interviewe des dirigeants de TPE européens. (https://3millions.blog) Qu'est-ce qui amène l'entrepreneur français à créer sa société ? Il le fait sans s'en rendre compte ! Il a une idée, il fait quelques affaires, à côté de son emploi, puis, de fil en aiguille, cela ne devient plus possible. Il est amené à créer une société. 

Voilà qui explique pourquoi nos dirigeants de PME sont des "autodidactes" ? Ils sont dirigeants sans le vouloir. Action, réaction. Ils résolvent les problèmes au fur et à mesure qu'ils surviennent, mais sans jamais prendre de recul. Se demander s'ils ne pourraient pas faire autrement . Ce qu'est une entreprise et comment cela doit être organisé pour être "normalement" efficace. 

Qu'est-ce qu'un entrepreneur ?

J'interviewe des patrons de PME. Je découvre un monde mystérieux. 

Le dirigeant de PME gagne à être connu. On ne s'imagine pas à quel point sa vie est agitée. Il fait face à des aléas dont on n'a pas idée. Crises mondiales, marché balayé par la concurrence des pays à bas coûts ou par une innovation qui, du jour au lendemain, rend son savoir-faire inutile !, clients et fournisseurs multinationaux, qui sont des bureaucraties kafkaïennes (et délocalisées !) qui ne jurent que par le coup bas, marché national qui, quasiment seul au monde, n'achète pas français, administration d'extra terrestres qui multiplie les directives incompréhensibles et les contraintes... Et pourtant, il a une étonnante "résilience", il répond à l'imprévu par l'innovation. Et il le fait seul, sans aide. Au fond, il a une grande confiance en soi. Le petit n'a pas peur du gros, ou des Chinois, ou des juristes anglo-saxons. Confiance qui s'accompagne d'une étonnante humilité. Il ne fait pas d'exploits, il fait son métier. 

Mais il a un talon d'Achille. Il est très seul. S'il ne voit pas arriver assez tôt une menace. Il peut être pris par surprise. Il entre alors dans un type de problèmes qu'il ne sait pas gérer et qui peut lui être fatal. 

vendredi 12 mars 2021

Damnés de la terre

Aux USA, les policiers feraient l'objet de la haine de certaines parties de l'opinion, qui veulent, plus ou moins, les supprimer, ai-je entendu dans une conférence donnée par Lawrence Sherman, universitaire américain éminent. 

Or, peut-on se passer des policiers ? Quand ils font grève, la criminalité grimpe en flèche. D'ailleurs, qu'est-ce que la vie d'un policier américain ? Surmenage, taux de mort violente exceptionnel (tout le monde est armé aux USA), le policier américain vit dans la peur, suicide, et, aussi, "maintien de l'ordre" qui inclut la maladie mentale, dont ils ne peuvent s'occuper correctement, faute de formation. 

Qui veut faire un tel métier ? Le policier américain est le damné de la terre ? On se décharge sur lui de tout ce que la société ne veut pas voir ? Et elle s'acharne sur lui, dès que, par ses défaillances, il lui rappelle sa lâcheté ? 

La conférence comparait la police américaine à la police anglaise. Un monde de différence. Le policier anglais est à l'image de la société anglaise. 

L'art du débat

Comment faire s'entendre des gens qui n'ont pas la même opinion ? 

Pour cela il y a une technique que l'on utilise dans les études de marché : "thème, sous-thème, verbatim". 

On interviewe des personnes qui ne se connaissent pas et sont très différentes les unes des autres. De leurs propos concernant une question émergent des "thèmes", qui sont des problèmes perçus par tous. Mais les solutions associées à ces problèmes diffèrent (d'où les "sous-thèmes"). Le "verbatim" est une citation qui illustre particulièrement bien la pensée d'un groupe de personnes représentatives d'une opinion. 

L'avantage de cette technique est de définir clairement sur quoi il y a accord, et sur quoi il y a désaccord. On peut même demander aux uns et aux autres ce qui pourrait faire changer leur opinion. 

jeudi 11 mars 2021

Ivan Levaï

Ivan Levaï à voix nue (France Culture). Orphelin immigré crevant de fin et de froid pendant la guerre et sauvé par L'Education nationale et son ascenseur social, qui devient une célébrité, et un homme heureux. 

Je me demande si les gens qui affirment que l'islamisme fondamentaliste est un mal génétique ne devraient pas se renseigner sur ce que fut "l'intégration" des immigrés et des pauvres, jusqu'à il y a quelques décennies. 

Islamo gauchisme

Islamo gauchisme. Terme curieux qui agite certains milieux depuis quelques temps. J'entendais la ministre concernée en parler. 

Si je comprends bien ses propos, ce serait ce qu'aux USA on appelle "cancel culture". Plutôt que de gauche et d'Islam, le problème soulevé serait celui de la liberté de parole à l'université et dans la recherche. On n'aurait pas le droit de s'exprimer si l'on n'a pas les "bonnes opinions". Le fondement de la science, c'est le débat d'idées. 

Pourquoi débattre puisque j'ai raison ? Et regardez ce que donne le débat entre nos médecins : de la confusion dans nos esprits. 

En fait, il y a quelque-chose de juste dans la théorie du rapport de force. Pour que la culture du débat s'impose, il faut qu'elle fasse les preuves de son efficacité ! Ce qui demande peut-être, au préalable, de trouver le moyen d'éviter quelques uns de ses effets pervers. Voilà qui mériterait un échange d'idées ? 

mercredi 10 mars 2021

La bureaucratie en jugement

Boris Johnson fait la nique à l'UE. Il vaccine à tours de bras. L'UE ne sait ni acheter des vaccins, ni vacciner. 

Le virus est un révélateur. Nos bureaucraties sont pitoyablement inefficaces. D'ailleurs, les bureaucraties ne sont pas qu'étatiques. Je croise actuellement beaucoup de multinationales, qui sont des bureaucraties. Et elles ne sont pas plus efficaces que l'UE. Avec une originalité : leurs services sont délocalisés en Inde ! 

Pour Max Weber, la bureaucratie était le summum du progrès : la rationalité faite société. Que lui est-il arrivé ? D'après ce que j'entends, la stratégie du bureaucrate, privé ou public, est de "se protéger". Il applique un règlement, il l'invente le cas échéant. 

Une bureaucratie serait donc une machine. Il ne faut pas s'attendre à une initiative heureuse. Il faut la programmer avant de l'utiliser. 

En attendant, espérons que ces dysfonctionnements sont un coup de semonce, et qu'il a été entendu. 

Qu'est-ce qu'un "influenceur" ?

J'entendais une personne raconter qu'elle lisait régulièrement ce que plusieurs autres personnes publiaient sur les réseaux sociaux. Suiveur et influenceur. 

Quel plaisir trouve-t-on à "suivre" ? Rêver. S'imaginer que l'on vit l'existence de "l'influenceur". C'est du moins ce que j'ai cru comprendre. 

Cependant, le champ d'influence de l'influenceur semble limité. J'entendais que, dans une discussion entre influenceurs et porte-parole du gouvernement, les suiveurs avaient jugé qu'ils étaient mal représentés. De même, on croyait que les vedettes avaient un gros pouvoir d'influence, on a constaté que leurs opinions n'étaient pas suivies par la population. Quand on admire Zorro, on peut avoir envie d'acheter son costume, mais, s'il ne se comporte plus comme Zorro, il n'est plus rien ? 

mardi 9 mars 2021

Solidarité faiblesse

Le principal facteur explicatif des décès causés par le coronavirus est le grand âge. Pourquoi s'imposer tant de contraintes pour une génération qui a eu une belle vie, sans chômage, connaît une longue retraite oisive et bien rémunérée, a refusé toutes les contraintes, génération Tartuffe, qui nous laisse un héritage inquiétant ? Pourquoi la protéger d'un déluge qu'elle croyait survenir après elle, et qui a fini par la rattraper ? Voilà ce que l'on entend. 

Plusieurs observations. 

  • Nos statistiques sont fausses. Que se serait-il passé s'il n'y avait pas eu de mesures de confinement ? Nous n'en savons rien. Et si les formes graves, mais non mortelles, de la maladie s'étaient multipliées ? 
  • Nous apprenons en marchant. Nous avons suivi les Chinois qui eux-mêmes ont appliqué des mesures inspirées d'autres crises sanitaires. 
  • Demain, nous serons vieux. D'ailleurs, qu'est-ce qui ne nous dit pas que le prochain virus ne va pas attaquer les jeunes ? Longtemps la mortalité infantile a été extrêmement élevée. Nous ne protégeons pas les soixante-huitard, mais ceux qui sont en difficultés. Une société est une assurance. La résilience, c'est cela. 
  • La génération 68 est le résultat de ce qui l'a précédée, et elle a des mérites : elle avait certainement de nobles valeurs, et elle nous a montré les erreurs à ne pas commettre. Au moins. 

Religion et intégration

Le fondamentalisme musulman, phénomène récent, a révélé chez certains Français une sorte de phobie de l'Islam. Les Musulmans seraient, par nature, porteurs du mal. Ce qui est curieux. (C'est une constatation personnelle, elle ne vient pas de la lecture d'articles.)

J'écoutais une émission sur le Salafisme, qui expliquait qu'il y en avait une quantité de versions, et que, par certains côtés, il ressemblait au protestantisme : certaines variantes voient la volonté de Dieu dans l'enrichissement d'une personne. (Le prophète était lui même un marchand.)

En France, il a été saisi comme un "discours d'opposition", par des gens qui "avaient beaucoup à reprocher à la France". Plus on le combat, plus il séduit. Selon une des thèse de ce blog, la réaction fondamentaliste est causée par la défaillance de la "logique d'intégration sociale". 

(Cette logique a été longtemps celle de la France (cf. l'ascenseur social et les "hussards noirs"). Quelle est la cause de sa disparition ?)

Féminicide

La journée de la femme ? Une journée durant laquelle il n'est question que malheurs de femmes. Matraquage. Procédé habituel. Depuis quelques décennies, les médias nous disent ce que nous devons penser. 

Qui a eu l'idée d'un tel procédé ? Name and shame, comme disent les Anglo-saxons ? Michel Crozier observait que l'homme résistait spontanément à tout ce qui lui était imposé. Le procédé ne risque-il pas de faire haïr la cause ? 

lundi 8 mars 2021

Hyperinflation ?

Depuis quelques temps les milieux financiers américains ont peur de l'inflation. Conséquence du plan de relance, énorme, de M.Biden. Qu'en penser ? Idées en vrac.

  • Depuis encore plus longtemps, on entend que la "dette covid" va être effacée par l'inflation. M.Biden aurait-il cherché à faire d'une pierre deux coups ? Venant des apprentis-sorciers qui nous gouvernent, cela ne serait pas étonnant. Mais cela ne résoudrait rien : les Etats empruntent à taux négatif, si ces taux augmentaient cela, probablement, rendrait leur situation difficile. Et l'inflation est un fléau redoutable, qui a dévasté notre pays pendant des décennies. (Sans parler de l'inflation en Allemagne, avant guerre.) 
  • J'observe que nous avons déjà une hyper inflation. Mais elle ne porte pas sur les biens de grande consommation. Elle touche l'immobilier (sans que ses victimes, les gilets jaunes, le comprennent), et les actions, en particulier. 
  • On parle aussi d'impôts pour payer les surcoûts de l'épidémie. Ce qui serait pire que le mal : en affaiblissant marché et entreprises cela provoquerait une contraction de l'économie... donc moins de recettes ! 
  • La seule solution, dans la logique actuelle, semble la croissance. Taux négatifs et prélèvements normaux sur une économie en développement éliminent les dettes. Comment y parvenir ? Notre gouvernement de droit divin voit l'économie comme une boîte noire, son seul moyen d'action est d'injecter de l'argent. C'est inefficace, et, donc, ça ne fait qu'empirer le problème. Une meilleure solution serait de se retrousser les manches, de descendre de l'Olympe, et de créer les conditions qui permettent aux entreprises de s'adapter aux nouveaux marchés, simplement en les aidant à utiliser correctement ce qui existe déjà. 

Du bilan à l'action

Le virus réveille la France. Elle découvre que plus grand chose ne va très bien chez elle. Le souverainisme est devenu à la mode, parce que l'on a constaté que nous dépendions pour l'essentiel de pays qui ne nous veulent peut être pas du bien. 

Mais ne faudrait-il pas changer de vitesse ? Ce qui est arrivé aux Texans devrait être une avertissement : il a fallu une vague de froid pour qu'ils découvrent que leur système électrique était fragile. 

Ne nous contentons plus de constater les dégâts, mais anticipons la prochaine crise ? Faisons des "stress test" ? Car si les précédentes années ont été occupées à faire des trous dans la coque pour alléger le bateau, il se pourrait bien que l'on soit exposés au risque d'une vague un peu plus fortes que les autres. 

dimanche 7 mars 2021

Mauvais impact

Danone, entreprise à "impact", a des ennuis avec ses actionnaires. 

Il se trouve que j'ai travaillé à la question de la RSE à l'époque où ISO 26000 n'était pas encore adopté. Je me demandais alors ce qu'allait donner ce courant. Eh bien, maintenant, tout le monde est RSE.  

Je soupçonne que la RSE est la stratégie des dirigeants qui n'ont pas de stratégie. Du coup, la RSE a un impact imprévu : très satisfaits d'eux, ils oublient de faire leur métier de dirigeant. 

Mais, au fait, la RSE, qu'est-ce que c'est ? Assumer ses responsabilités d'être humain. Je me souviens d'un dirigeant dont l'entreprise, familiale, était devenue RSE à la suite de l'entrée d'un fonds dans son capital. Il avait eu la surprise de découvrir qu'elle était RSE depuis toujours. 

Dickens, par André Maurois

Un essai d'André Maurois sur Dickens. Dickens a quelque chose du succès à l'américaine. Le "self made man" tout en énergie, et en débrouillardise. 

Il est d'une bonne famille qui a très vite des difficultés, du fait d'un père qui dépense sans compter. Il connaît la prison pour dettes. L'enfant Dickens doit travailler. Son éducation est lacunaire. Mais il est entreprenant. Très tôt, il devient journaliste. Il invente un style de roman qui va faire, immédiatement, sa fortune. Il publie par épisode. Il conçoit chaque épisode pour la prochaine livraison, sans savoir où il va. Mais en tenant compte des réactions du public. Car il veut vendre beaucoup. (Lui aussi ne sait pas compter.) Ce qui amène parfois ses personnages à des revirements inattendus. Son inspiration est nourrie par son expérience d'enfant, et de journaliste. Il finit son existence sur une scène, en donnant ses oeuvres en spectacle. C'est un acteur né, qui vit ce qu'il dit. Il a un succès énorme. Mais il s'épuise à la tâche. 

samedi 6 mars 2021

Un homme peut-il diriger un pays ?

Le paradoxe de la France est que son président a tous les pouvoirs. Mais comment tout savoir ? On le voit particulièrement bien aujourd'hui : les avis de ceux qui se présentent comme des experts de la santé ne sont pas très pertinents. D'ailleurs, le gouvernement a commencé à leur désobéir, et, pour le moment, s'en trouve plutôt bien. 

Pour compliquer les choses, un roi subissait une formation pour être roi, mais un président, un élu du peuple, comment est-il préparé à sa tâche ? Lui qui a passé sa vie dans un parti politique, ou qui, comme M.Trump, est une célébrité qui plaît au peuple, est-il plus malin que vous ou moi ? Or, nous sentons-nous armés pour gouverner ? 

Est-il étonnant que l'on découvre aujourd'hui que la France ait été victime de malencontreuses réformes ? Que peut faire un homme seul, sinon adopter l'idée qui est dans l'air du temps ? Dans ces conditions la crise a un mérite : elle le met en face d'un problème évident. 

Max Weber disait que le seul incompétent était le gouvernant. Ce qui faisait marcher un pays était une administration d'élite. Au fond, il en était de même dans l'armée romaine : on pouvait mettre à sa tête n'importe quel sénateur, elle gagnait des batailles. Elle était extraordinairement efficace. On entend souvent, aussi, qu'un orchestre n'a pas besoin de chef. 

Un homme peut diriger un pays, mais à condition que celui-ci n'ait pas besoin de lui ? L'intelligence est collective ? Ce qui fait défaut, aujourd'hui, c'est cette organisation ? On a cru un peu vite qu'elle était inutile ?


Darwin était-il un génie ?

Il y a longtemps, j'ai lu la vie de Darwin. C'était plutôt un élève peu doué. Seulement, il appartenait à une famille très riche. Il a été parmi le petit nombre qui avait de l'éducation. Et dans ce petit nombre, seuls quelques excentriques s'intéressaient à la science. J'ai repensé à cela en écoutant une histoire qui louait son génie. 

On admire aujourd'hui Pascal ou Montaigne. Mais on oublie qu'ils n'ont eu quasiment aucune concurrence. 

C'est la société qui crée les conditions de l'innovation. Darwin, Pascal et Montaigne n'étaient pas juchés sur des épaules de géants, mais sur celles de Léviathan, l'humanité. En revanche, et paradoxalement, le créateur semble être toujours un "franc tireur". Est-ce la marge qui exprime le génie collectif ?

vendredi 5 mars 2021

M.Macron : le défi de l'optimisme ?


Où est passé le peuple de gauche ? (plus exactement : comment expliquer et prévoir le vote des Français ?) se demande un article dont est tiré ce diagramme, qui rappelle les "perceptual mappings" des études de marché. 

Selon ce diagramme, le vote (de 2017) serait structuré par deux "perceptions" : la satisfaction vis-à-vis de sa vie, et la confiance en l'autre. Encore plus simplement dit, plus vous avez une vision optimiste de l'existence, plus vous tendez à voter pour M. Macron. C'est l'inverse pour Madame Le Pen. Cette analyse place M.Macron devant ce que les théories du management appellent un "stretch goal" : transformer le Gaulois en optimiste. 

Pour la psychologie, l'optimiste est celui qui est stimulé par l'aléa. (On comprend ce que stretch a de stretch quand on prend conscience de ce que signifie cet objectif !) Or, nous sommes dans une crise quasi séculaire, et c'est dans les crises que change ce type de perception. Ce qui va faire bouger l'opinion est la perception de la façon dont elle va traverser les événements à venir. 

Dans ces conditions, quelle est la meilleure stratégie ? "Etat paternaliste" ou "on s'y met tous ensemble" ?

Le marché défaille

Conséquence du virus : temps des bilans. Les grands discours sur le "marché" ont été ses victimes. Car qui souffre du virus, sinon ceux qui étaient totalement dépendants du marché, à commencer par les restaurateurs, le tourisme, les spectacles, les "indépendants"... ? Qui s'en tire bien ? Le salarié et le fonctionnaire. 

Galbraith dit que les théories économiques n'ont rien de scientifique. Elles justifient des intérêts. 

Dans l'intérêt de la société, ne serait-il pas utile qu'elles prennent en compte la nécessaire solidarité que nous nous devons les uns aux autres ? 

jeudi 4 mars 2021

Réconciliation nationale

Oubliez tout ce que l'on vous a dit sur l'entreprise, et l'économie. Le problème français est unique : c'est la défiance. Si nos entreprises se faisaient confiance, tout ce que l'on leur reproche, et qui encombre les livres et les journaux, disparaîtrait. Voilà un résultat paradoxal de l'étude que je mène depuis deux ans. 

Réconcilier le Français avec le Français : une cause nationale ?

Comment faire ? demandé-je. Il faut aller vers ses concurrents, me dit un chef d'entreprise. En les découvrant, il a compris qu'ils n'étaient pas concurrents ! Et ils se sont mis à travailler ensemble. Préliminaire ? Apprendre à se connaître ("se renifler"?). Pour cela, il faut commencer par se découvrir, donc avoir l'occasion de se rencontrer en "terrain neutre". 

Les clusters d'entreprises semblent propices à ces rencontres. Une dirigeante de CPME constate que le plus efficace pour que les chefs d'entreprise parlent à d'autres chefs d'entreprise est de les amener à participer à des événements qui n'ont rien à voir avec l'entreprise. 

L'enquête se poursuit... 

Changement d'opinion

Les affaires de moeurs qui se succèdent seraient le signe d'un changement en France, disent les journaux étrangers. Ces affaires étaient connues, mais il n'était pas permis de les ébruiter. 

Les psychologues parlent de "validation sociale". On tient une opinion parce que d'autres la tiennent. Mais les opinions s'éteignent faute de combattants. Quand une génération perd le pouvoir, elle ne peut plus contrôler le discours de la société. C'est la génération suivante qui fait la loi. 

Le "jugement de l'histoire" est éminemment évolutif, contrairement à ce que croit M.Hollande.

Les accrocs de la justice

L'affaire Sarkozy rappelle une réalité très visible aux USA : pour la justice, la forme prime souvent sur le fond.

Cette forme est là pour protéger les droits de l'homme. Malheureusement, bien souvent, elle est utilisée par le coupable pour échapper à la condamnation. Et ce d'autant plus que le crime enrichit et, donc, donne les meilleurs avocats. Nous sommes particulièrement inégaux devant la justice. 

C'est ennuyeux : la justice a une utilité fondamentale : elle améliore la société. Comme le disait un précédent billet, c'est grâce à elle que la politique s'est réformée. Nous n'avons pas intérêt à ce qu'elle perde sa crédibilité. 

Comment éviter cet effet pervers ? Peut être cela mériterait-il une sérieuse réflexion ?

mercredi 3 mars 2021

Juger la justice

M.Sarkozy se plaint de la justice. J'écoutais une émission sur le sujet, qui me faisait penser qu'il est difficile de juger la justice, simplement parce que nous ne sommes pas placés dans de bonnes conditions. En particulier, nous n'avons qu'une partie des éléments du dossier, ou, pire, nous ne connaissons pas les procédures judiciaires. Dans ces conditions, il est facile de nous faire croire telle ou telle thèse, il suffit de jouer sur notre "bon sens". 

A l'époque où le monde politique se résumait à gauche et droite, on entendait que la justice était favorable à la gauche. C'est possible, mais, en tout cas, elle suit des procédures. M.Sarkozy peut encore faire appel, puis, si ça ne lui plaît pas, aller en cassation, et, comme il l'a dit, faire appel à la cour européenne des droits de l'homme.

Si elle déjugeait la France, cela signifierait probablement qu'une preuve de corruption est nulle si elle est obtenue par certains types d'écoutes téléphoniques. Devrait-il s'en réjouir ? 

L'héritage mexicain

"Tout ce qui tombe d'en haut est à côté de la plaque". Le problème, c'est la "dynamique de développement en Région, il y a 500 têtes pensantes pour une personne sur le territoire : plus on monte plus les gens ne connaissent rien au coeur des choses." Disait un élu. 

Chaque changement de l'Etat semble requérir un nouvel arrivage de "têtes pensantes". A l'heure des bilans, c'est un des problèmes qu'il va falloir résoudre. Ce qui risque d'être difficile :

  • Du fait de leur absence de compétence, ces gens nuisent gravement au bon fonctionnement du pays, alors même qu'ils croient être indispensables et qu'ils ont notre sort entre leurs mains. 
  • C'est une caractéristique de notre système d'éducation qui produit à plein régime des"bac + 5". 

mardi 2 mars 2021

Maurice Pialat

Emission sur le cinéaste Maurice Pialat

Il n'appartenait pas à la "nouvelle vague". Cette vague "anti système" aurait, paradoxalement, profité du système. Ce qui lui aurait rendu facile l'accès aux fonds nécessaires à la réalisation de films. Lui a dû manger de la vache enragée pendant de longues années. 

La réalisation d'un film était incertitude et angoisse. Avec lui la vie des acteurs et de l'équipe de tournage était douloureuse. Les licenciements fréquents. 

Qui voudrait travailler dans ces conditions ? me suis-je demandé. Et aussi : pour l'artiste, l'art n'est-il pas un absolu qui justifie sa "domination" ?

Les jugements de Google

Dans un précédent billet je disais qu'il semblait que Google possède au moins 3 façons de calculer le nombre de vues d'une page web (du moins d'une page de ce blog), qui donnent des résultats très différents. 

Or, Google, qui est en quasi monopole chez nous, affiche, lors d'une recherche, ces pages en fonction de ses calculs... Est-ce très sérieux tout cela ? 

On avait peur que les champions du numérique dessèchent la société en la rendant incapable de percevoir ce qui ne se mesure pas. Mais ne serait-ce pas le contraire qui se passe ? L'arbitraire est au pouvoir ? 

Le confinement est-il une prison ?

M.Sarkozy est condamné au "bracelet électronique". Assigné à résidence ? 

Mais toute la population a été confinée deux mois, et l'est encore partiellement. Aurait-elle été condamnée sans jugement ? 

A moins que ce qui est une peine pour certains ne l'est pas pour d'autres ? Drôles de temps, drôle de justice ?  

lundi 1 mars 2021

Marre de la résilience

On n'en peut plus de "résilience". Idem pour "rebondir". Voilà ce que j'ai entendu à la radio. La raison de la colère tiendrait au sens qu'ont pris ces mots que l'on entend sans cesse. Après sois belle et tais-toi, il y aurait sois résilient, et rebondi. 

Agir est devenu trouver un mot. La France est en crise : elle n'a qu'a être résiliente ! Or, justement, ce mot est une excuse pour ne pas agir. 

Un mot qui ne signifie pas d'action n'est donc pas un bon mot. Que veut dire résilience en réalité ? C'est ce que Nassim Taleb a appelé "anti fragile". C'est "l'union fait la force" qui permet de profiter de "cygne noir". Autrement dit l'épidémie (plus généralement l'aléa violent) est une chance, pour en profiter il faut une société forte et solidaire.

La concurrence est-elle nécessaire ?

Regardez la SNCF : pour réguler une industrie, il faut de la concurrence, me disait-on. Ce qui ne m'a pas convaincu. La concurrence, en Angleterre, ne fait pas de miracles. Et, en France, la dégradation des services de la SNCF n'est que récente. 

Il y a d'autres moyens de régulation que la concurrence. Notamment, la politique. Elle doit défendre les intérêts des citoyens. Donc faire ce qu'il faut pour que les trains arrivent à l'heure. Si la SNCF ne fonctionne plus, il est, donc, probable que notre personnel politique n'a pas joué correctement son rôle. Et s'il avait contribué au désastre, d'ailleurs ? 

Michel Crozier a travaillé à la transformation de la SNCF. Après un début spectaculaire, l'action à laquelle il participe est arrêtée. Voici ce qu'il dit : "Profitant d’un accident, Mitterrand poussa le président Philippe Roussillon à la démission et le remplaça par un de ses féaux, Jacques Fournier. Dans un premier temps, je ne compris pas ce geste qui était le fait du prince. Il m’est ensuite apparu qu’il s’agissait en réalité de ramener la CGT au centre du dispositif parce que celle-ci avait perdu pied. C’était un moyen de faire revenir en force ce syndicat dans un de ses deux bastions fondamentaux."

(Voir les travaux d'Elinor Ostrom sur la régulation du bien commun. Ils montrent que c'est une question d'organisation sociale.)