dimanche 31 janvier 2021

Vaccin social

"L'engagement communautaire de voisinage est bon pour susciter la confiance ; les applications de surveillance et le big data, moins. L'externalisation vers le secteur privé crée de nouvelles couches de bureaucratie et des coûts de passation de marchés inutiles." (Article.)

"Alors que la pandémie touche le monde entier, différents types de gouvernement ont adopté différentes approches pour contrôler la propagation du virus et aider les citoyens - avec des résultats différents. Pouvons-nous commencer à tirer des conclusions quant à la meilleure façon de gérer les futurs risques catastrophiques ?" La réponse semble être que ni le "laisser faire" ni la technologie ne nous sauveront. Il faut redécouvrir "l'engagement communautaire de voisinage", et, plus généralement, que la résilience est une question d'entraide et de solidarité. 

Voix du peuple, voix de Dieu ?

M.Macron publie son programme, et le met en oeuvre. Les Gilets jaunes manifestent. Il abandonne tout, et déverse les milliards. Les vaccins arrivent mieux qu'on ne le croyait il y a quelques mois. Mais le peuple est mécontent. Le gouvernement cherche des boucs émissaires. 

Un gouvernant ne peut-il être qu'une girouette ?

A moins que son comportement reflète l'opinion qu'il a de nous : bêtes et méchants ? On peut abuser le peuple par la "pédagogie", par l'autorité des "experts", mais lorsqu'on en perd le contrôle, sauve qui peut ? Sire, ce n'est pas une révolte, mais une révolution. 

Imaginez maintenant, que l'on juge que le peuple est, comme vous et moi, intelligent. Qu'est-ce que cela changerait à la façon de lui parler ? 

samedi 30 janvier 2021

Honnête information ?

Notre information s'améliorerait-elle ? Il semble que le doute soit désormais permis et que l'on ait moins peur qu'il ne suscite la théorie du complot. 

Ainsi, peut-on lire que l'on n'est pas certain qu'être vacciné permette de ne pas être un "porteur sain" (ce qui aurait un effet pervers : les vaccinés ne prenant plus de précautions...), on parle des effets secondaires du vaccin, et l'on dit qu'il y a peu de chances que la vaccination arrête (totalement) l'épidémie. (Les questions du Monde.) Les journalistes font enfin un travail de journaliste : pour répondre à nos questions, ils enquêtent...

"Intelligence collective" : le meilleur des vaccins contre une épidémie ? 

Y a-t-il un changement occidental ?

"Les anciens Grecs auraient qualifié « d’hybris » nos dernières décennies. L’hybris produit la « némésis », contrecoup violent. Le tout se termine en « catharsis », calme après la tempête. Leur « némésis » a été la guerre du Péloponnèse. Elle les a, effectivement, calmés mais, aussi, rayés de l’histoire !" (La suite.)

Les cultures auraient-elles des types de changement qui leur sont propres ? 

Pour Denis Meadows, un des rédacteurs des Limites à la croissance, notre évolution ressemble à une succession de bulles spéculatives. Et si cela venait de notre amour, occidental, de la "raison" ? Amour qui a commencé chez les Grecs anciens. 

La raison a pour curieuse propriété de nous faire prendre des vessies pour des lanternes, des "idées" pour la réalité. Ce qui se termine mal. 

La raison a sécrété, probablement, son contre poison, la philosophie et la science. Seulement, ce sont les premières à être parasitées, en phase spéculative. On "rationalise" l'irrationnel. 

vendredi 29 janvier 2021

La question fait grandir l'égo ?

Récemment, j'ai été interviewé. Curieuse expérience. (Interview.)

Je m’interroge sur moi-même régulièrement, mais je découvre qu’il y a des questions que je ne me pose pas ! Et qu'elles révèlent beaucoup de choses que je ne soupçonnais pas. Par exemple ? Qu'est-ce qui m'a poussé, ma vie durant, à être un incorrigible bénévole ? Alors que cela est extrêmement inconfortable ? 

C’est peut-être pour cela qu’Edgar Schein dit que l'art du questionnement « fait grandir son ego » ? (A comprendre non comme "égoïsme", "contentement de soi", mais "réalisation de son potentiel".)

Les changements ratés du président Hollande

J'ai trouvé une source d'exemples pour mes travaux sur le changement. Depuis une quinzaine d'années, j'étudie ce que l'on écrit sur les changements que mènent nos gouvernements (ils parlent de "réformes"). Ils illustrent la bonne manière de rater un changement. D'obtenir le contraire de ce que l'on désirait (énantiodromie). 

Je me suis arrêté à François Hollande. Le "changement c'est maintenant" n'a fait apparemment aucune réforme. Il s'est contenté d'attendre un changement du cycle économique. Il ne pouvait rien rater. 

Certes, il y a eu l'aventure du Mali. M.Hollande pensait peut être que, parce qu'il était de gauche, on ne pouvait pas lui reprocher son impérialisme. Une erreur. Mais ce n'est pas une réforme. 

J'ai toujours tort. Il y a eu aussi la "régionalisation". Il s'agissait, probablement, d'améliorer l'efficacité de l'Etat : moins de régions, suppression des départements (?). Il en a résulté le chaos. 

« les structures de l’Etat sont préoccupantes par leur difficulté à se réformer sans laisser perdurer des structures anciennes et devenues inadaptées au côté des dispositifs nouveaux. (…) La réforme des Régions n’a le plus souvent supprimé aucune structure, mais, au contraire, en a créé d’autres. Et les exécutifs dans les métropoles régionales peuvent être perçus comme auto-alimentés et aussi loin des villes secondaires que Paris ! » (Article.)

Après Les rois maudits, faudra-t-il écrire Les présidents maudits

jeudi 28 janvier 2021

Dépecer l'Europe ?

L'Angleterre veut être Singapour. Singapour est une semi dictature. Cela ne colle pas avec la culture anglaise. 

Ce qui serait plus conforme à sa nature, serait d'être le porte avion des parasites de l'Europe. Aventuriers de toutes les nations, venez chez nous. Nous vous offrons une proie riche et bête. En échange, ayez la générosité de nous nourrir, en fonction de nos qualités. 

L'Angleterre aura-t-elle plus de succès à l'extérieur de l'UE qu'à l'intérieur ? à suivre. 

France Culture, le renouveau du journalisme ?


France Culture aurait 12% de part d'audience à Paris. Ce qui en ferait la 3ème radio la plus écoutée. Surprenant ? Cela peut s'expliquer par la sociologie de la capitale, ville de Bobos. Mais il me semble aussi que France Culture a réussi là où la presse, Le Monde en particulier, a échoué :

  • Je soupçonne qu'il s'y est passé un phénomène qui ressemble à la révolte des médecins contre l'ARS. J'entends souvent que, devant les incohérences de l'ARS, les médecins ont été rappelés à l'ordre par le fait qu'ils avaient prêté le serment d'Hippocrate. Eh bien, les journalistes de France Culture me semblent s'être souvenus qu'un intellectuel cela pensait. 
  • Ils ont interrogé les théories toutes cuites qu'il était bon de croire dans leur milieu. Ils enquêtent, ce que ne font pas les journaux, dont le "fact checking" ne consiste qu'à contester les opinions qui ne sont pas les leurs. Or, enquêter, pas une opinion, c'est ce que l'on demande à un média. 
  • France Culture est "dans le coup". C'est gratuit, il n'y a pas de pub (sauf sur le site web), et numérique (le podcast, mais aussi des vidéos), comme le GAFA. 
France Culture : la presse de demain ?

mercredi 27 janvier 2021

Droits de l'homme pour un monde durable

La première revendication des séparatistes anglais fut de s'extraire de la cour de justice européenne des droits de l'homme. Voilà qui est étrange pour une nation occidentale, et, probablement, même, pour celle qui est à l'origine du concept. Nouvelle perfidie d'Albion ? 

Années 90. Ce qui frappait les entrepreneurs qui allaient en Chine, c'était les conditions de travail des indigènes. On m'a dit à cette époque que ce qui faisait l'intérêt économique de ce peuple n'était pas le bas coût du travail, mais le fait que la vie ne comptant pas, il ne fallait pas la protéger. Ce qui, pour une fonderie, changeait beaucoup de choses. 

Et si le véritable moteur de la globalisation avait été de fuir la contrainte des droits de l'homme ? Paradoxal : on n'a jamais parlé autant de droits de l'homme que ces 30 dernières années !

Et si notre virus venait de là ? Il ne faut pas demander à des humains rejetés par la société de respecter la nature ? Et si un monde durable commençait par les droits de l'homme ? Indignez-vous ?

Vaccination permanente

On s'était habitué au vaccin définitif. Mais il se pourrait qu'en ce qui concerne le coronavirus, on retrouve le scénario de la grippe : une vaccination annuelle pour contrer les mutations du virus. Les laboratoires pharmaceutiques seront riches. Le nouveau GAFA ?

Or, il n'est pas interdit de penser que les techniques que nous utilisons actuellement puissent modifier notre génome. Cela n'est pas forcément un mal. L'homme subit, depuis quelques millénaires, des mutations génétiques accélérées. C'est une conséquence de contraintes sociales (adaptation à l'altitude, au lait...). Mais il faut, tout de même, faire attention. Le danger, dans ces conditions, c'est l'aveuglement. Par exemple : interdit de critiquer la science. 

Ne serait-il pas temps de se demander pourquoi les conséquences sur l'homme du développement de la société doivent être aussi violentes ? Et s'il n'y aurait pas quelque manière de faire un peu plus pacifique. 

Réaction anti 68

"les boomers incarnent à ses yeux une "génération de sociopathes""... C'est extrêmement violent. Aux USA, une série d'ouvrages écrits par des intellectuels de la génération des "millenials" instruit un procès à charge contre les boomers, la génération qui a fait 68. Les boomers, des pervers, qui, porteurs de beaux idéaux, n'ont fait que suivre leur intérêt, à qui ils ont sacrifié la société ? (Revue de livres.) 

En écoutant cela, on ne peut que se demander si les affaires de moeurs dont il est tant question actuellement, ne seraient pas le reflet d'un problème de société bien plus profond. 

mardi 26 janvier 2021

Le langage du scientifique

"L'évolution a amené les papillons mâles à produire un composé chimique ayant une forte odeur qu'ils utilisent pour dissuader les autres mâles de poursuivre leurs compagnes. Le professeur Chris Jiggins du département de zoologie explique: "Les mâles veulent transmettre leurs gènes à la génération suivante et ils ne veulent pas que les femelles aient des bébés avec d'autres pères, alors ils utilisent cette odeur pour les rendre peu sexy."" Selon la lettre d'information de l'Université de Cambridge. 

Désir de rendre la science accessible au petit peuple ? Malheureusement cela sous-entend l'idée que le scientifique connaît les secrets de la nature. Or, ses théories ne sont que des hypothèses, provisoires. En particulier, le "gène" n'existe pas. Au mieux, il semble que ce soit un morceau d'ADN susceptible d'être modifié pour de multiples raisons. Même dire "tout se passe comme si" est dangereux. Car ce qui fait la science, ce sont les exceptions. 

Et si l'on s'habituait à comprendre la science comme "amour de la complexité" ?

Jeux interdits

Entre 15 ans et 25 ans, l'individu est fragile. Werther en puissance. Or, pour ces jeunes plus rien ne va. L'éducation nationale ne fonctionne plus, par exemple. Plus de bac, en particulier. Que vont faire ceux, et ils sont nombreux, qui ne peuvent pas avoir d'aide de leur famille ? Et qui n'auront pas d'avenir ? Délinquance massive ? 

Ce qui est surprenant est l'impréparation de notre société. Elle semble incapable de prendre la dimension des problèmes à très long terme que pose l'épidémie. Peut-être, comme le disait un homme politique, nous avons vécu dans l'illusion que tout ce qu'avaient connu nos ancêtres était du passé, et nous avons démantelé ce qui permettait d'y faire face ? Notamment notre capacité collective à la réflexion ? 

La marque du bon journalisme

J'ai longtemps lu The Economist, pour savoir ce qui se passait en France. 

Pourquoi ? Parce que ce journal cherchait des explications systémiques, à long terme, à nos évolutions. Il voulait prévoir ce qu'allait devenir son ennemi héréditaire. Moi comme tout le monde, nous nous fichons de ce qui est en train d'arriver. Nous cherchons à savoir où cela nous mène. 

Le Monde a pris la pente inverse. Ses titres sont la traduction des annonces de la veille de la presse anglo-saxonne, ou le simple écho de ce que répètent les chaînes d'information. Epidémie de coronavirus, jour 1092. 

Le journaliste : Albert Londres, Zola, ou rien ? 

lundi 25 janvier 2021

Il va falloir vivre avec

Le virus ?  "Il va falloir vivre avec" me disait un médecin, il y a quelques temps. J'entendais le professeur Sansonetti répéter cela, ce matin, chez France Culture. (Interview.)

C'est le scénario qui me semble le plus vraisemblable, depuis le confinement de mars. Pourquoi ? Parce qu'il y a des signes annonciateurs anciens. En particulier les grippes, mais aussi SARS. Le virus est un "fait social". Les épidémies sont des conséquences du développement humain depuis quelques milliers d'années. 

Faut-il se désoler ? Notre problème est que "nous attendons que ça passe". Or, si nous étions convaincus que "ça ne passera pas", nous trouverions le moyen de "vivre avec". Et peut être même très bien.

(Bonne nouvelle : comme on l'a déjà constaté en Australie, les "gestes barrières" ont stoppé la grippe...)

Juge van Ruymbeke

Un homme qui m'a réconcilié avec la justice ! France culture interrogeait le juge van Ruymbeke. Une vie de film. Un incorruptible extraordinairement méthodique, qui s'est mis tous les partis politiques à dos. 

Et une bonne nouvelle : lorsqu'il a commencé sa carrière, les intérêts financiers et politiques étaient au dessus de la loi ! Ce n'est plus le cas. C'est un immense progrès. Dommage qu'on ne le sache pas. 

Ses propos m'ont fait penser à ce qu'on lit sur le "pervers narcissique", ou sur les sirènes d'Ulysse. Il semble qu'il y ait quelque part au dessus de nous un monde de prédateurs effrayants, des séducteurs virtuoses de la manipulation, que l'on prend bien souvent pour des bienfaiteurs de l'humanité, et qui nous dominent tellement par leur talent, qu'il est illusoire de vouloir lutter. La seule issue est d'être attaché à son mât, comme Ulysse, ou accroché aux faits, comme celui qui est confronté à un pervers narcissique, ou comme un juge d'instruction. 

(Du pervers narcissique.)

Nouvelle science

Le physicien-philosophe Etienne Klein est à peine plus âgé que moi, mais j'ai l'impression que nous appartenons à deux époques différentes. Il me semble avoir l'amour innocent de la science de ma jeunesse. 

Je crois que la science s'est épuisée. C'était fatal. Son objectif était de trouver l'explication ultime de tout. Un moment on a cru qu'elle allait y parvenir. Mais, alors, elle a été victime de la loi des rendements décroissants, de l'économie. Au lieu de découvrir l'unité, elle a trouvé la complexité. 

Pour une science de la complexité ? Pas celle d'Edgar Morin, qui est, comme la science qu'il dénonce, formules abstraites. La complexité ne se ramène pas à des formules, qui nous font croire que nous dominons la nature, qu'elle se ramène au vide d'une feuille de papier. La science de la complexité est peut être bien celle de ces peuples "primitifs" qui vivaient dans la nature et parvenaient à la comprendre. 

dimanche 24 janvier 2021

Incohérences gouvernementales

Je lis qu'au sommet de l'Europe, on s'écharpe. On n'a pas de vaccins, qui est le coupable ? On aimerait que ce soit les laboratoires. (Voir ici.)

On envisage sérieusement d'accélérer l'approbation de tout ce qui ressemble à un vaccin. Tous ces tests d'innocuité quelle perte de temps !

Or, si l'on relit ce qu'on disait il y a quelques mois, on nous expliquait qu'il n'y aurait pas de vaccin avant le milieu de 2021. Il n'y avait que cet imbécile de D.Trump pour prétendre qu'il puisse arriver fin 2020 ! Quant aux laboratoires, leur histoire ressemble à celle de la ruée vers l'or ! Ils ont mis les bouchées doubles, en utilisant des techniques révolutionnaires, qui nous transforment en cobayes, et en lançant en avance de phase la fabrication de leurs vaccins. 

C'est étonnant à quel point nos gouvernants sont sensibles aux courants d'air !

La réalité comme création ?

L'histoire de la FNSEA que je cite dans un billet précédent nous rappelle que jadis, dans mon enfance, on croyait à la science. L'artificiel (créé par l'homme) devait remplacer le naturel. On prévoyait un avenir où l'on mangerait des pilules. Les gens seraient des OGM. On conquérait l'espace. On vivrait dans des bulles. Pour Paul Newman, le poète bombarde les marguerites avec des rayons gamma. C'était le progrès. 

Les mêmes images, par exemple de ville, ne sont pas interprétées de la même façon aujourd'hui. Comment se fait-il que la société ne voit plus la réalité comme dans le passé ? 

Peut être avons-nous besoin de rêver, mais que notre rêve a besoin d'être renouvelé pour durer ? Il s'est épuisé ?

Le plus surprenant peut-être est que l'épidémie ait révélé que nos dirigeants ne nous ressemblent pas. Eux semblent croire à l'autorité de la science, au pouvoir des experts. Ce sont des extraterrestres ?

samedi 23 janvier 2021

Il est temps de cesser de traiter ses adversaires en ennemis

"Il est temps de cesser de traiter les adversaires en ennemis", dit JC.Mairal.

"pour sortir par le haut des problèmes de notre société, il n'y (a qu'une solution) : s'écouter, se comprendre, dialoguer, débattre par la controverse citoyenne entre idées différentes, coopérer et co-construire ensemble les solutions aux défis auxquels nous sommes confrontés. C'est la voie de la démocratie et du respect."

Un point de vue que je partage. 

Le jour où l'ingénieur a changé

Lorsque je suis arrivé à la stratégie de Dassault Systèmes, après avoir été programmeur, j'ai remarqué que notre clientèle était à 95% étrangère, et que j'aurais besoin de faire une étude de marché. On m'a répondu qu'il n'y avait pas de budget pour cela. Alors, je me suis débrouillé. Et j'ai appris dans les livres. Ce dont j'ai tiré un cours qui aurait pu être mon premier livre, si j'avais accepté l'offre de publication que l'on me fit quelques temps plus tard. Et c'est comme cela que j'ai appris le métier de consultant et les études de marché. A tel point que j'ai toujours surpris les professionnels de ces secteurs. 

J'étais un ingénieur de l'ancien temps. Ceux là faisaient tout de leurs mains. Dix ans plus tard, lors d'une mission chez France Télécom, j'ai eu la surprise de découvrir que ses ingénieurs ne faisaient plus que passer des commandes. Ils ne réalisaient plus rien eux-mêmes. L'ingénieur était devenu chef. C'est probablement alors que le conseil a pris son envol. Il fallait tout de même quelqu'un pour faire le boulot. D'ailleurs, j'en ai profité. J'avais vendu le fameux cours de marketing à un service de diplômés de grandes écoles de commerce ! Et ça a, effectivement, marché !

vendredi 22 janvier 2021

Résilience : mentale avant tout ?

On nous annonce des temps difficiles. Les entreprises sont tenues à bouts de bras par l'Etat. Quand cela cessera, il pourrait y avoir beaucoup de faillites. Deux cent mille ? 

Comment se préparer ? Cela risque d'être un grand moment d'improvisation. Le succès tiendra à la capacité à décider, plutôt qu'à se mettre la tête dans le sable, et à décider bien. Cela demande ?

  • Un mental fort. Le mental est ce qui fait le pilote d'essai, et toutes les professions à risque. 
  • Une capacité à ne pas se faire piéger par la complexité. Ce qui exige une forme d'humilité. Il faut être capable de "suspendre" ses certitudes et savoir enquêter, en quelques questions, pour dissiper les illusions dont le monde est fait.  
A suivre.

Barbara

En bon critique je vais parler de ce que je ne connais pas. Une émission de France Culture sur Barbara. Son journal inachevé. Je ne l'ai pas écoutée. Je soupçonne le misérabilisme. Faire de Barbara une victime. 

Je ne l'ai jamais aimée, à cause de cette image. Elle a changé le jour où j'ai trouvé des films d'émissions de télé de sa jeunesse, dans les années 60. J'y ai découvert une croqueuse d'hommes, sûre d'elle-même, ayant un talent qui a quelque-chose de miraculeux. 

jeudi 21 janvier 2021

Juste globalisation

Il y a globalisation et globalisation. Bébé et eau du bain. 

Les épidémies viennent de la globalisation, dit-on. Plutôt, elles sont causées par "une" globalisation. Celle que l'on dénonce depuis bien longtemps, et qui veut que l'on élève des poulets à un endroit, qu'on les congèle à un autre, qu'on les découpe dans un troisième, et qu'on les consomme dans un quatrième, avec des voyages en avion entre étapes. Et cela parce que le monde est guidé par la "valeur" que le "marché" attribue à ce qui fait notre vie. Ce qu'il appelle "arbitrage". Dans cette logique, tout ce qui nous est essentiel, l'eau, l'air, l'équilibre des écosystèmes, l'amitié, le droit du poulet... n'a aucune valeur. 

Cela produit des "externalités négatives", reconnaît l'économie. La bonne gestion financière a pour conséquence des dettes colossales ! Et en termes de vie humaine ? 

Mais la globalisation, la vraie, c'est aussi l'entraide, la paix. Que la Chine permette à ses scientifiques de coopérer avec leurs collègues, et qu'elle ne cherche pas à envahir Taiwan. Et cela, on n'en a jamais eu plus besoin.

Dangereux vaccin ?

On aurait pu craindre que les autorités craignent d'affoler les populations. Apparemment, ce n'est pas le cas. On nous parle des morts de la vaccination anti coronavirus. Qu'en sait-on (article) ?

  • Qu'il y a des effets indésirables, pour tout le monde. Mais qui seraient similaires à ceux qui se manifesteraient pour d'autres vaccins. 
  • Qu'il y a des morts après administration, mais sans que l'on sache s'il y a un lien entre les deux. On a injecté le vaccin à des personnes fragiles, par conséquent elles avaient des risques forts de décès ; et un effet désagréable pour une personne solide peut être mortel pour quelqu'un qui ne l'est pas. On apprend aussi que les personnes qui ont été vaccinées pendant les tests avaient une cinquantaine d'années. 
  • Qu'en ce qui concerne les effets secondaires, on soupçonne les "adjuvants". Notamment des nanoparticules qui protègent "l'ARN messager". 
Conclusion ? Comme on le dit depuis quelques mois, la dernière phase de test se fait "en grandeur réelle". 

Le grand public découvre, à cette occasion, ce qu'est un vaccin moderne. 

Cela met "l'assisté" d'après guerre devant un problème pour lequel on ne l'avait pas préparé. Est-ce que je risque ma vie en me faisant vacciner ? Le taux de décès est très faible. Cependant, c'est aussi le cas pour la maladie. On peut se demander si ces taux sont dépendants ou non (c'est-à-dire, si les morts après vaccin seraient morts sans vaccin, ou non). En tout cas, il y a risque, mais pas un gros risque ? C'est la vie ?

Une raison supplémentaire pour se faire vacciner serait que le vaccin arrête la propagation de l'épidémie. Mais pour le savoir, il faudra que beaucoup soient vaccinés...

mercredi 20 janvier 2021

Des sources du qui pro quo

Dans une de ses oeuvres, JP. Sartre écrit avoir choisi la philosophie, parce que c'était un sujet qui ne lui demandait pas beaucoup d'efforts (en substance). En quelque sorte par paresse. 

J'ai lu cela dans mon adolescence. En bon scientifique de mon temps, je l'avais cru sur paroles. Effectivement, les littéraires étaient de pauvres types, qui n'avaient aucune rigueur intellectuelle. La philosophie était un art de bateleurs. Un opium du peuple. 

Mais il y a peu de chances que Sartre ait été honnête. Un polytechnicien me disait que Polytechnique lui avait demandé d'être modeste, de ne pas sa vanter d'être l'élite de la nation, ce qui était douloureux. N'en aurait-il pas été de même de JP. Sartre ? Fausse modestie ? 

Ce qui rend ambigu nos propos est que nous tendons à parler en fonction de ce que nous pensons que notre interlocuteur croit ? D'où qui pro quo ?

Comme le dit Edgar Schein, pour éviter de s'égarer, il faut s'exercer à l'art de la suspension (de son jugement immédiat) et de la question innocente ?


Inceste social

Dissymétrie, confiance trahie, abus de la hiérarchie sociale, consentement qui ne peut être évoqué... Hier matin France Culture parlait de ce que signifie l'inceste. 

Ces termes rappelaient ce que l'on disait des banques américaines, lors de la crise des "subprimes". Y aurait-il une forme de violence sociale ? Une utilisation des règles de notre société, à l'envers de leur esprit ? Le véritable "crime en col blanc" ?

mardi 19 janvier 2021

Allemagne ou la force tranquille de la ternitude ?

En France, Angela Merkel n’aurait aucune chance. Car c’est un médiocre orateur. Elle n’a aucun charisme (et a priori, cela ne la perturbe pas). Mais elle sait que « pour que ça fonctionne » il faut un plan à moyen et long terme. Il faut être besogneux. Il faut soigner les détails. La vision ne suffit pas. Elle peut même aveugler plus qu’éclairer. 

En France, il faut être brillant et avoir le sens de la formule ! C’est vrai en politique, et cela demeure largement valide dans le monde de l’entreprise. Si le bagage intellectuel des dirigeants français avait la portée qu’ils imaginent, la France dominerait l’Europe autrement qu’elle le fait. Les grandes écoles ne forment que rarement des « entrepreneurs » dans l’acception anglo-saxonne du terme (c’est un HEC qui vous parle). 

Or les volontés faibles se traduisent par des paroles, les volontés fortes par des actes. Le flamboiement intellectuel et l’audace ne sont pas tout, surtout lorsqu’ils ne sont pas le préalable de l’action.  (Philippe Holtzweiler.)

La cigale et la fourmi ? (Suite d'un billet précédent.)

Qu'est-ce que l'art ?

Très tard, la radio raconte une histoire familière. Petit à petit, je saisis que c'est celle de Céleste Albaret, la gouvernante de Proust. Ce sont les dernières heures de Proust. Or, c'est une comédienne qui parle, et pas Céleste, que j'ai entendue dans une autre émission. Toute l'émotion est perdue ! 

Voilà pourquoi j'ai toujours aimé interroger les gens, et écrire leurs paroles. Et c'est pour cela que j'aime La fin de l'homme rouge. Il y a dans la vie, surtout la vie la plus modeste, des drames qui laissent l'artiste sans voix. 

Relisons Molière ou écoutons Racine, comme le jouait probablement Sarah Bernardt, d'un souffle. L'art de l'artiste, c'est de susciter l'émotion par l'artifice. Cela demande du génie. 

lundi 18 janvier 2021

Inversion thermique

Il y a quelques jours une chaîne météo annonçait une brutale baisse de températures, alors que l'on était sur le point de connaître un réchauffement et que, d'ordinaire, un changement de temps dure au moins deux semaines. Et que les prévisions d'autres chaînes étaient conformes aux miennes ! 

Renseignements pris, il y aurait une inversion thermique au dessus du Pole nord, ce qui est susceptible de nous expédier l'air de ces régions. Mais, en me renseignant un peu plus, je lis qu'en fait on n'en sait rien. 

Cette histoire me fait penser que ceux qui ont inventé le terme "anthropocène" ont eu un coup d'hybris. Certes il est possible que l'activité de l'humanité influe sur le climat, mais il faut être bien présomptueux pour penser que c'est le seul facteur à prendre en compte. Depuis la nuit des temps les variations du climat sont extrêmement complexes et redoutables, et totalement incompréhensibles. Nous ferions bien de ne pas l'oublier. 

Pourquoi écrire un blog ?

Ils n'ont pas compris ce que tu as écrit, me disait-on d'un de mes rapports, il y a longtemps. Curieusement, personne ne me demandait ce que j'avais voulu dire dans ce rapport. 

Comme on ne me demande pas pourquoi j'écris un blog, je vais dire ce qu'il m'apporte. 

D'une part, transformer ses idées du moment en une histoire, est un exercice amusant. 

D'autre part, écrire force à penser. Ma vie est mécanique. Je la passe en face d'un écran, avec des écouteurs aux oreilles, façon élevage en batterie. J'abats du boulot, beaucoup de boulot, mécaniquement. Et le soir, l'encéphalogramme est plat, dirait M.Macron. 

Or, lorsque l'on écrit, un billet en suscite un autre, et l'on découvre des idées, et des vérités, insoupçonnables. 

dimanche 17 janvier 2021

Drame de la richesse

Une fois de plus, le milieu intellectuel et l’héritage de Mai 68 sont mis au banc des accusés par un livre qui se situe à mi-chemin entre le roman autofictionnel et le document. (...) La presse people s’est aussitôt emparée de l’affaire pour taper sur toutes les figures publiques reconnaissables dans le livre et dénoncer "l’omerta" dont bénéficieraient les anciens soixante-huitards pour se livrer à leurs turpitudes. France Culture

Depuis quelques temps, on parle d'une nouvelle affaire de moeurs dans les cercles du pouvoir, de gauche. La France ressemble étrangement aux USA ? Nous avons nos Weinstein ? Quand on regarde la fiche de celui qui est au centre de l'affaire, on découvre que, dans ces hautes sphères, on se marie entre soi, entre anciens révolutionnaires et grandes fortunes. Qu'ils sont abyssaux les écarts entre le discours et les actes ! 

Mais aussi, il semble que, dans ces milieux, il y ait beaucoup de prédateurs. Et qu'il y règne, effectivement, une forme "d'omerta". Pas étonnant que ces gens voient si facilement la théorie du complot partout ?

Ce qui amène a se demander ce que fut réellement 68. Si le révolutionnaire parlait autant de "domination" est-ce parce qu'il était, lui-même, ivre de domination ? Il ne pouvait supporter aucune contrainte ? Il voulait imposer son bon plaisir ?

(Fait social à la Durkheim ? La société hyper protectrice d'après guerre a créé les conditions d'une sorte de perversion narcissique à grande échelle ?) 

68 et le calife

Il y a quelque chose de paradoxal avec la génération 68. Elle a combattu l'autorité et la morale, et, une fois au pouvoir, elle a voulu nous imposer des figures d'autorité et une morale. Au fond, elle a voulu être calife à la place du calife : elle trouvait que ce que faisaient ses parents était tellement bien qu'elle a voulu le faire à leur place ? 

Au moins, elle nous aura apporté la méfiance des autorités, et de la morale, ce qui est le début de l'autonomie de la pensée ?

samedi 16 janvier 2021

Omerta chinoise

"Ce manque de transparence de la partie chinoise a fini par nourrir la thèse d’un accident de laboratoire. Au départ, cette supposition était vue comme relevant de la théorie du complot. Mais à mesure que la Chine dresse des obstacles à toute investigation indépendante, même les virologues les plus sérieux se penchent sur cette hypothèse." dit une étude parue sur le site de France Culture

 Article fort intéressant (France Culture prendrait elle la place de la presse défaillante ?) :

  • La question de l'origine du virus est extrêmement complexe : il pourrait, en particulier, être passé directement à l'homme de la chauve-souris... Même ce que l'on croyait sûr, concernant les épidémies de virus voisins ne l'est peut-être pas. Comme quoi, il faut se méfier de tout. La science sait peu de choses. 
  • Justement pour faire progresser leurs connaissances, quelques scientifiques font des expériences extrêmement risquées. Elles consistent à modifier un virus jusqu'à ce qu'il puisse être transmis à l'homme ! Un rien apprenti sorcier ? Justement, il y a des Américains dans cette affaire. Or, une thèse chinoise et que l'origine du coronavirus est américaine. Pas de fumée sans feu ? 
  • Finalement, la plus forte raison de penser que le virus vient d'un laboratoire, n'est-elle pas que la Chine semble mettre des bâtons dans les roues de ceux qui veulent enquêter ? (Cf. la citation.)
Mais il y a quelque chose de très positif dans cette histoire : c'est l'existence même de cet article. On n'élimine pas d'un revers de main l'hypothèse du laboratoire, au nom de la "théorie du complot". Si la Chine pouvait renoncer à l'omerta, et laisser ses scientifiques collaborer avec la communauté de leurs pairs, ce serait certainement une avancée pour l'humanité. Et qui dépasserait de beaucoup la question du coronavirus. 

Intelligente Allemagne ?

Par certains côtés, l'Allemagne ressemble beaucoup à la France. Depuis toujours, la particularité de la France a été d'être technocratique. Or, la force de l'Allemagne, dit Max Weber, est sa bureaucratie, synonyme de progrès et de rationalité. C'est cette bureaucratie qui fait l'admiration de nos hauts fonctionnaires avant guerre, ce qui les amène à collaborer avec l'Allemagne, pendant la guerre. 

Or, l'Allemagne s'est remarquablement adaptée aux changements mondiaux, mais pas la France. Pourquoi ? Deux observations :

  • L'Allemagne semble "penser en groupe", le gouvernement réfléchit avec les personnes concernées par la question qu'il veut traiter. Une fois que tout ce monde est d'accord, l'Allemagne bouge comme un seul homme. La France demeure une aristocratie. L'élite décide, la masse exécute. D'où très peu de QI à la fois en conception et en réalisation. 
  • La formation française fait croire au concept, à l'idée qui préexisterait à la pensée. De ce fait notre aristocratie suit des modes. Elle ne pense pas. Par contraste, l'Allemand est pragmatique. Il commence par observer, avant de se demander comment diable résoudre la question. Alors, il cherche des solutions pratiques, il réfléchit en termes de mise en oeuvre. 
Quand l'Allemand se trompe, c'est à la française. Il s'enflamme pour une idée. C'est M.Khol, qui, au nom de l'égalité entre Allemands, égale le mark de l'est au mark de l'ouest, c'est M.Schröder, qui, n'ayant rien compris à l'erreur de M. Khol, fait une réforme ultra libérale, c'est Mme Merkel, qui, pour résoudre ses problèmes démographiques, en appelle à l'immigration, alors que son pays, et l'Europe, n'y sont pas préparés. 

Hypothèses à creuser. 

vendredi 15 janvier 2021

Progrès

Qu'est-ce que le progrès ? Pour les Lumières, c'était celui de la "raison". L'humanité allait devenir "sage" grâce au bon usage, ou au développement de quelque-chose qui se nomme la "raison". Qu'est-ce que cela signifie ? Peut-être que nous éviterions ce que nous considérons, avec le recul, comme des drames humanitaires, dûs à notre aveuglement. 

Curieusement, le travail sur la "raison" que cela signifiait a été abandonné, et "progrès" a changé de sens.

Ces mécanismes de changement de sens mériteraient d'être étudiés. En fait, on ne cherche jamais la signification d'un terme, on la déduit de son contexte. Comme le contexte change, le mot change. Il y a peut-être aussi des mécanismes plus volontaires : pour faire de la publicité on s'approprie un mot que la population aime bien, et on l'associe à ce que l'on fait. 

Ce qui a peut être perdu les philosophes de Lumières, c'est qu'ils n'en sont pas restés au problème. S'ils nous avaient laissé une question, façon tables de la loi, peut-être que nous nous chercherions encore à la résoudre. Alors qu'ils ont cherché à nous laisser des solutions. Et le sort des solutions est de dériver et de se transformer, radicalement. 

Histoire du changement en France

Billet de synthèse périodique. Y a-t-il une ligne directrice qui explique ce que dit ce blog ? Au moins en ce qui concerne les changements de la France ? 

Hypothèse : le haut fonctionnaire. Du dirigisme, il passe au laisser-faire. 

Application :

  • Durant la crise des années 30, nos hauts fonctionnaires (à l'époque polytechniciens) déclarent qu'il faut appliquer les résultats de la science moderne à l'économie. Du fait de leur formation, ils doivent diriger le pays et ses entreprises. 
  • C'est contraire aux idéaux de liberté de la IIIème République, prolongement de la Révolution. 
  • La prise de pouvoir technocratique se fait sous Vichy, à l'imitation de l'Allemagne.
  • Il en résulte ce que décrit Michel Crozier dans Le phénomène bureaucratique. Des "champions nationaux", bureaucratiques, dont la rigidité est compensée par un tissu de PME, sous traitantes. 
  • Ce pouvoir technocratique reconstruit le pays et adopte les innovations qui résultent de l'effort de guerre. 
  • Mais il n'est pas entrepreneur. Il n'a pas la capacité à maintenir concurrentiel ce qu'il dirige, faute d'en comprendre le métier. 
  • Peut-on reconnaître ses torts, lorsqu'on est l'élite de la nation ?
  • Il abandonne ce qui est trop complexe pour lui (industrie...), comme obsolète. 
  • A l'époque de la globalisation, il troque ses fournisseurs français pour des étrangers. Après avoir été ultra dirigiste, il se convertit au "laisser faire", bien plus dans ses cordes.
  • L'organisation de l'Etat est elle même démantelée. Paradoxe : il est très lourd, il nous coûte très cher, et il est inefficace. 
  • Le "contrat moral" avec la PME est rompu. Elle conserve le "modèle économique" du sous-traitant. Ce qu'on lui reproche aujourd'hui.
Le changement 

Il en résulte une France en mille morceaux. Le plus surprenant est qu'on est peut être en face d'un changement réussi. On voulait le libéralisme. Le libéralisme, c'est chacun pour soi. C'est ce qui est arrivé. Là où le phénomène est curieux c'est en ce qui concerne l'Etat.

Que pourrait expliquer ce modèle ?

  • Le déficit du commerce extérieur : nos multinationales achètent à l'extérieur ce qu'elles achetaient chez nous. 
  • Le décalage avec l'Allemagne : l'Allemagne a aidé son tissu économique à s'adapter, nous avons "laissé faire". 
  • Le parallèle avec les USA. Les USA ont aussi un déficit abyssal. Leurs grandes entreprises sont dirigées par l'équivalent de notre ENA, les meilleurs MBA sont propulsés aux postes de top management, sans connaissance du métier de l'entreprise. Ils ne dirigent pas par l'innovation organique, mais en cherchant à profiter du "marché" mondialisé. 
  • Le changement à réussir : aider nos PME à sortir du modèle économique "sous traitant", pour devenir des entreprises au sens propre du terme.

Déficit du commerce extérieur français (INSEE)


jeudi 14 janvier 2021

Roche tarpéïenne et Capitole

M.Trump a peut être découvert que la Roche tarpéïenne est proche du Capitole.  

Histoire de changement ? C'est lorsque l'on croit atteindre au but que l'on est le plus en danger ? 

Histoire d'écologie et de bio, ou même d'Internet ? Tous leurs promoteurs ont fait des prouesses pour convaincre l'opinion. Mais, une fois qu'ils ont commencé à connaître le succès, d'autres, bien plus puissants, leur ont volé leur création, pour lui faire dire le contraire de leurs intentions ? 

Qui sème le vent récolte la tempête ? Le changement, ça se contrôle ? 

L'ETI à la française

Le DG de France Clusters, que j'interviewais il y a quelques jours, a eu une remarquable idée : 

Nos PME ne veulent pas grandir ; pourquoi vouloir, à toute force, en faire des ETI ?

L'ETI à la française c'est une alliance de PME, chevillées à leur territoire. C'est bien plus flexible qu'une ETI allemande !

(Reste à bâtir ces réseaux de PME !)

mercredi 13 janvier 2021

Honnête Podalydès ?

Denis Podalydès causait avec France Culture. D'ordinaire j'ai l'impression que les célébrités s'expriment en fonction d'un code social. Elles disent ce qu'elles ont envie que nous pensons d'elles, ou encore ce qu'il est bien de dire. Dans ce cas, il m'a semblé qu'il était simplement lui-même. Il exposait les problèmes (au sens mathématique du terme) qui le préoccupent, autrement dit sa quête existentielle. 

Quel est l'avenir de l'homme ?

Je relisais un de mes billets qui disait qu'Yves Saint-Laurent avait amené l'idéal masculin du mâle (John Wayne) à l'adolescent.

Ce blog parle des curieux effet de balancier du changement humain. L'idéal masculin pourrait il redevenir ce qu'il était ? 

La femme réussit mieux au bac que l'homme. On pourrait se diriger vers un monde de bourgeoises bohèmes. Or, si l'on en croit Loulou de Pialat, ce type de personnes trouve que les performances sexuelles de ses semblables ne sont pas satisfaisants. Et si notre avenir était celui des noirs Américains ? Des femmes éduquées (et riches, dans notre cas), des hommes fruste et violents, donc bons reproducteurs ? 

Intelligence collective

Qu'est-ce que l'intelligence collective ? Ce qui nous manque, c'est pourquoi on en parle tant ! 

Quand tout le monde pense de son côté, nous sommes, collectivement, idiots. D'autant que nous avons peu de temps pour penser. C'est une conséquence, imprévue, du libéralisme, qui veut une société d'individus. Plus de géants sur les épaules de qui s'assoir. Sans compter que nous nous sommes donnés, pour penseurs, des "diplômés", pour qui penser signifie saisir l'idée qui est dans l'air. (La bonne façon d'avoir de bonnes notes à l'école.) 

Et la sagesse des foules ? Mystérieux. Peut-être cela ressemble-t-il à ces ordinateurs en réseau, qui travaillent, quand leur tâche ordinaire le permet, à la résolution d'un problème global, en équipe ? Il faudrait que chacun d'entre-nous ait un minimum d'entraînement à la rigueur intellectuelle, et que nous entrions, quand nous en avons le temps, dans des réflexions planétaires ? Autre idée ?

mardi 12 janvier 2021

Qu'avez-vous fait du temps perdu ?

Il nous est arrivé quelque-chose d'extra ordinaire : nous avons eu énormément de temps. Or, nous nous plaignons toujours que nous en manquons ! Eh bien, qu'avons nous fait de tout ce temps ? Voilà ce que me disait un collègue. 

Il en concluait que tout cela nous posait une question : et si l'on réfléchissait au bon usage du temps ?

Those who can

Une connaissance, qui a mené une joyeuse vie de dilettante, publie un livre sur le leadership. 

Il est la règle plutôt que l'exception. Les Américains disent : "those who can do, those who can't teach". 

Les grands entraîneurs ont rarement été de grands champions. L'enseignement est-il une revanche sur le sort ? Pour bien enseigner, faut-il être un observateur ?...

Remplaçons Huawei ?

"Airspan cherche à combler le vide laissé par la suppression progressive de Huawei au Royaume-Uni 

L'entreprise américaine va entreprendre une expansion «agressive» pour gagner des affaires auprès des groupes de télécommunication." disait le FT hier. 

Et si l'on essayait de faire pareil ? Après tout c'est ce qu'a réussi la Chine, en protégeant son marché (et en acquérant le savoir-faire étranger).

lundi 11 janvier 2021

Phénoménologie de M. Trump

La phénoménologie, au sens de Husserl, consiste à rechercher ce qui fait que notre conception de la réalité diffère de ce que nous pouvons observer, sans a priori. La science, par exemple, est construite sur des postulats implicites. Autrement dit, elle n'est pas scientifique. (cf. la "pensée simplifiante" d'Edgar Morin.) 

Le phénomène Trump comme application ? Pour certains, c'est le diable. Mais, si l'on lit ce que la presse américaine et Paris Match disent de lui, depuis 40 ans, on découvre un stéréotype d'entrepreneur américain bien connu, et même d'Américain tout court. Et il s'est comporté à la Maison blanche comme il l'a fait lorsqu'il possédait une compagnie aérienne, ou lorsqu'il organisait des tournois de catch. 

Il n'y a pas grande différence entre M.Trump et ses adversaires. D'ailleurs, le plus gros reproche qu'ils lui ont fait était d'utiliser leurs armes. Ils en ont été offusqués. C'est ainsi que la gauche post moderniste a immédiatement qualifié son discours de "post vérité", autrement dit de post moderniste ! (A une échelle plus modeste, c'est ce qui est arrivé en France. Nicolas Sarkozy a utilisé un théoricien d'extrême droite, qui avait étudié les techniques de gauche.)

Comme je l'écrivais dans un précédent billet, Stanley Kubrick a expliqué dans Docteur Folamour que ce qui fait le succès américain, l'aveuglement et la croyance absolue en soi, est, aussi, la recette "d'Amargeddon". Autrement dit l'erreur est productive, mais elle ne peut pas durer, sans quoi notre histoire pourrait connaître une fin prématurée. 

Tous phénoménologues ? 

Nature humaine

Au moment de l'assaut du Capitole, un journaliste écrivait qu'il révélait que "M.Trump n'était pas la cause, mais le symptôme". Il y a un réservoir de sauvagerie aux USA. Mais est-ce une exception mondiale ? 

Se comporte-t-on avec moins de sauvagerie lorsque, quelque part en Afrique, on enlève des écoles entières  ? Ou, en France, lorsque nos paysans mettent à sac une usine ou une préfecture, et nos Gilets jaunes les Champs Elysées ? Il y a tellement de sauvagerie dans le monde, d'ailleurs, que l'on n'en parle plus. Toute notre histoire n'a été qu'une suite de mises à sac. Et la sauvagerie se limite-t-elle au sac ? Je raconte dans un de mes billets l'interview d'un trader allemand, qui explique que sa profession a découvert qu'elle pouvait mettre en faillite pays après pays, comme des dominos, et le monde entier, finalement ; et qu'il se sentait, de ce fait, "maître du monde". Voilà un gendre idéal, aisé et bien éduqué, pionnier des "options", un application sophistiquée des mathématiques à la finance, qui a valu quelques prix Nobel. Combien de vies de telles admirables personnes ruinent-elles ? Et quelles en sont les conséquences ? Des sacs de Capitole ?...

Enseignement ? L'humanité a un potentiel suicidaire. Il se révèle dans certaines circonstances. Il serait bien d'en prendre conscience, de les étudier, et d'éviter de les produire.

(Ce qui était probablement le projet qu'Emile Durkheim avait pour la sociologie...)

Le vaccin et le consultant

Le flop de la vaccination a révélé le rôle des cabinets de conseil dans la gestion de l'Etat. (Article.)

Ce blog explique, depuis son origine, que cela correspond à l'air du temps. Après guerre l'administration était considérée comme une élite désintéressée. Elle faisait la leçon à un secteur privé enténébré. Dans les années 80, et peut-être avant, cette idée s'est progressivement renversée. On s'est mis à dire le public paresseux et le privé admirable et entreprenant. On a donc fait appel au privé pour gérer le public. Ce ne devait être que provisoire, puisque ce dernier était appelé à une destruction instantanée. (Il serait remplacé par la libre concurrence du marché, qui ferait le bonheur du peuple.) C'est ainsi que, sur une décennie, le gouvernement britannique a versé 70md£ (de l'époque) aux consultants. (cf. Thatcher and sons.)

Résultat ? On n'a pas pu remplacer le secteur public, mais il est devenu de plus en plus inefficace. Si bien que l'on a dû lui octroyer de plus en plus de moyens, pour qu'il fasse, mal, ce qu'il faisait bien avant. 

dimanche 10 janvier 2021

Henri Guaino

Dans la série "j'ai toujours tort", il y a Henri Guaino. Je pensais qu'en tant que conseiller de Nicolas Sarkozy, il avait vigoureusement participé à sa politique libérale. Le hasard m'a fait entendre une interview de lui par France Culture (samedi dernier). Surprise. On a l'impression qu'il a lu ce blog. 

L'état déplorable de l'Etat vient de 40 ans de démantèlement par nos gouvernements successifs, partageant tous une idéologie néo libérale qui, pour réaliser l'idéal de liberté individuelle, multiplie les règles, qui finissent par tout bloquer. 

Lui aussi a reconnu, en partie, ses torts, mais, aussi, en laissant entendre qu'il a été dépassé par les événements : la RGPP partait d'un bon sentiment. 

(Il s'inquiète de la déroute de l'Occident. Les Etats asiatiques forts se tirent de la crise bien mieux que nos démocraties, toutes, à des degrés divers, affectées par cette politique libérale. Ce virus (venu, de manière appropriée, de Chine) précipitera-t-il leur effacement de l'histoire ?)

Politique et entrepreneuriat

Un temps, les hommes politiques se disaient des entrepreneurs. Pour moi un politique entrepreneur était un mafieux, pour eux l'entrepreneur avait une vision, que ne comprend pas le commun, et une capacité unique à la prise de risque. 

La politique vaccinale est une forme d'entrepreneuriat. Jamais un vaccin n'aura été mis au point si vite, alors qu'il y a très peu d'exemples de vaccins pour virus. (La dernière phase de tests est faite sur les premières vagues de vaccination.) La plupart des vaccins correspondent à une innovation (l'ARN messager), sur laquelle on sait peu de choses. Et, surtout, cela va-t-il marcher ? 

Ce qui ne tue pas renforce, disait Nietzsche. La période que nous vivons risque d'être riche d'enseignements. 

samedi 9 janvier 2021

Cluster : arme anti-crise ?

Il y a 80.000 entreprises regroupées en 400 "clusters", en France. Un million d'emplois. 

Une enquête de France Clusters montre qu'elles résistent remarquablement bien à la crise. 

La résilience, profiter d'une crise, est le propre du groupe ? Le cluster serait-il "l'arme de guerre contre le coronavirus", comme l'affirme son président ? Qu'on se le dise ?

Smart simplicity


Le livre que devrait lire notre gouvernement ! 

J'ai cru à une "mode de management". Mais lorsque l'on m'a dit que la synthèse que je faisais des observations d'un client, c'était "smart simplicity", je me suis penché sur la question. Et j'ai découvert que son auteur est un disciple de Michel Crozier. Il a infiltré le BCG ! 

Le mal de l'entreprise ? La "complication", à ne pas confondre avec "complexité". Les études du BCG montrent que la plupart d'entre nous travaillent essentiellement pour ne rien faire. Les entreprises sont ligotées par des obligations contradictoires ! Et ces contraintes croissent exponentiellement. (Dans ces conditions on comprend la raison des délocalisations : quitte à payer des gens pour rien, autant que ce ne soit pas cher !)

Coupables ? Les méthodes de management. Méthodes "hard" et "soft". Hard : on dirige par les règles et la structure, comme si l'homme était un robot. Ce sont, par exemple, les foules "d'indicateurs" ou "l'alignement stratégique", qui produit une ligne hiérarchique, à chaque fois que l'entreprise découvre un nouveau sujet "stratégique" (la qualité, le numérique, l'IA, etc.). Soft ? Changer la nature des gens, leur "savoir être". 

Tout le problème est là. Il n'y a ni robots, ni "sales cons", pourrait-on dire. L'homme s'adapte à son environnement, en fonction de ses enjeux personnels, de ses contraintes, et de ses ressources. Ressources, d'ailleurs, qui sont souvent les fameuses règles contradictoires, qu'il utilise contre le système, pour gagner un peu de liberté. 

Comment sauver l'entreprise de ses couches de management, de son inefficacité chronique et de ses contradictions ? Coopération !

Partez de ce qui ne va pas. Le mal vient d'un étranglement par manque de coopération. Il faut la rétablir. Ce qui signifie comprendre les stratégies d'acteurs. Et, utiliser leur logique pour les libérer, en faisant apparaître des "intégrateurs", et en donnant du pouvoir "en plus", mais aussi en mettant en place des boucles de feedback pour que l'intérêt individuel soit celui, à long terme, de l'organisation. 

Le livre donne 6 règles pratiques. 

Application 

Est-ce pour cela que notre si gros Etat est devenu aussi inefficace ? Est-ce pour cela que l'on parle de "mille feuille" ? 

« Notre pays donne l’image d’une « armée mexicaine ». Avec ses strates administratives, sa dizaine d’associations de collectivités, chacune défendant son bifteck, ses élus qui le plus souvent ne parviennent pas à s’entendre. Tout est cloisonné. Personne ne se parle réellement et agit concrètement pour co-construire les politiques publiques. Nous avons le second réseau international après celui des Américains, nous avons de très nombreuses coopérations avec différents acteurs (Quai d’Orsay, autres ministères, collectivités, ONG, secteur éducatif, entreprises, etc.) mais chacun agit en ordre dispersé, quand ce n’est pas de la concurrence entre eux. Et nos gouvernements lancent de nouvelles politiques, qui ne sont jamais évaluées, et qui sont annulées par le gouvernement suivant. C’est une perte d’énergie ! C’est intolérable ! Ah si tout le monde travaillait ensemble ! » (J.C.Mairal)

Déglingué par des réformes hard, ARS et agences de l'Etat, et soft : faire des sales Gaulois de vertueux Danois ? Plus il y a de dysfonctionnements et plus il faut rajouter de ressources à l'Etat, et plus il grossit ? A tel point que l'on doit appeler McKinsey pour organiser une campagne de vaccination ?

vendredi 8 janvier 2021

Obama l'innocent ?

B.Obama écrit ses mémoires. Je retiens d'un compte-rendu que son passé "d'humanitaire" lui colle à la peau. Mu par des utopies, il a cru qu'il suffisait d'ordonner pour changer le monde.  

découverte de l’homme Obama, un idéaliste, un social-démocrate, un politique talentueux (...) le livre est parsemé de développements justifiant son action pour l’élimination de l’arme nucléaire, son rejet du capitalisme financiarisé et sa conviction que les Etats-Unis peuvent être la nouvelle terre promise, celle de l’abolition des différences sociales et raciales, (...) un homme obsédé par la nécessaire sanction des « fat cats » de Wall Street et la redistribution au profit des pauvres et des chômeurs, convaincu des bienfaits d’une protection sociale universelle, appliqué à une relance keynésienne par l’investissement et pas seulement à la réparation des dégâts de la crise, obsédé par le New Deal et vouant un véritable culte à Teddy Kennedy le réformateur social. (Article.)

Les gens qu'il n'aimait pas ont résisté à ses réformes. Surprenant ?

Il incrimine la montée du populisme. Ce qui fait penser à ce que l'intellectuel dit du nazisme : un mal absolu. Sans s'interroger sur la crise et la misère qui l'ont précédé, et sur l'indifférence, l'aveuglement, ou le cynisme, des partis politiques fréquentables. 

Et si le populiste était une mauvaise solution à un bon problème ? Serait-ce ce qu'ont pensé les gouvernants d'après guerre, et peut-être M.Biden ? M.Obama de "cool" est devenu "cold", a dit la presse américaine. Méfions nous de la raison pure, M.Obama ? Un enseignement pour votre prochain livre ?

Vaccinés par McKinsey

Hier, je lisais que le gouvernement avait pris McKinsey pour le conseiller quant à la logistique de la vaccination. Mauvaise publicité pour McKinsey, disait l'article. 

Ce qui pose surtout beaucoup de questions. En effet, notre Etat a traditionnellement était un champion de la logistique, en particulier en ce qui concerne la vaccination. Dans un autre domaine, la transition à l'euro a été impeccable. Et, à moins qu'elle ait été démantelée pour cause de réforme financière, l'agence de la Biomédecine est extrêmement efficace. C'est elle qui gère les greffes, elle est informée de la disponibilité d'organes à greffer quasiment en temps réel, et organise ensuite la convocation de la personne qui doit subir la greffe, son opération, et le transport de l'organe parfois d'un bout de la France à l'autre, au plus vite, et en employant des techniques de planification étonnantes (qui font parfois appel à la Garde républicaine pour dégager la route !). 

Que nous arrive-t-il ? L'Etat est devenu incompétent ? Le gouvernement copie la multinationale : il monte une organisation de consultants en parallèle d'une structure qu'il ne sait pas diriger ?... 

jeudi 7 janvier 2021

Coup d'Etat aux USA ?

"Coup d'Etat" disaient des tweets de la presse américaine, hier. Les supporters de M.Trump ont pris le Capitole d'assaut. 

Tout cela semble très américain, paradoxalement. 

  • C'est le scénario de Dr Folamour : l'Américain n'abandonne jamais. C'est probablement une variante du protestantisme : si vous réussissez, c'est que Dieu vous a élu. 
  • Le plus curieux est peut-être que M.Trump pense effectivement qu'on lui a volé son élection. La psychologie de l'escroquerie dit que l'on ne peut pas être un bon escroc si l'on ne croit pas ce que l'on dit. Même phénomène ? 
  • D'ailleurs n'est-ce pas le cas des enfants lorsqu'ils jouent ? Ils veulent gagner à tout prix. M.Trump, et les Américains en général, seraient-ils, par certains côtés, de grands enfants ?  

La France : victime d'une erreur de raisonnement ?

Notre manque de compétitivité serait-il dû à une erreur de raisonnement ?

Traditionnellement, la stratégie française était d'abandonner les productions à faible valeur ajoutée et intensifs en main d'œuvre peu qualifiée (typiquement le textile-habillement) pour se spécialiser dans les industries du savoir à forte valeur ajoutée. 
L'un des postulats sous-jacent à cette stratégie était que les pays émergents, auxquels étaient laissées les activités à faible valeur ajoutée, resteraient cantonnés à ce rôle dans un contexte d'entrée dans un monde post-industriel dans lequel la France pourrait faire preuve de son "génie" (au sens propre du terme) national, et ainsi créer de la valeur. 
Or, et à supposer que cette situation se soit réalisée, force est de constater que l'environnement administratif, légal et fiscal n'a pas réussi à rendre possible cette montée en puissance de la compétitivité française sur laquelle pèse trop de contraintes. (Article.) 

mercredi 6 janvier 2021

Plus vite que la musique

J'ai l'impression que les producteurs de France Musique cherchent à nous faire aimer la musique contemporaine. Il semblent penser que le public a besoin de se familiariser avec elle. Du coup, ils la mélangent avec de la musique classique plus ancienne. Ils se disent probablement que le public, venu pour la musique traditionnelle, écoutera la musique nouvelle, et son oreille s'y fera. 

Est-ce une bonne façon de conduire le changement ? La manipulation paie-t-elle ? 

Un changement, qui a réussi, est le baroque. Jadis, il était limité aux quatre saisons de Vivaldi, et à l'inusable Bach, qui a toujours été apprécié par les musiciens. Maintenant, on entend une quantité de compositeurs inconnus il y a encore peu. 

La musique est-elle une question d'oreille, ou de culture, au sens anthropologique ? Et si nous étions plus proches de l'amour de la vie de l'époque baroque, que de l'art pour l'art des musiciens modernes ? Et si c'était au musicien de s'adapter à son temps ? 

La France, incurablement monarchique ?

Philippe d’Iribarne (La logique de l'honneur) « une société d’ordres doit se frayer un chemin entre le Charybde d’un pouvoir trop faible et le Scylla d’un pouvoir écrasant. Elle ne peut le faire que si, guidé par son propre honneur, le prince remplit le rôle que pareille forme de société lui demande de tenir ; s’il respecte les droits et honneurs de chaque corps et le met sans faiblesse face à ses devoirs quand il tendrait à les oublier; s’il est arbitre entre les groupes, d’autant plus révéré et respecté qu’il n’intervient que lorsque ceux-ci ont été incapables de s’entendre et le fait ainsi de pleine autorité ».

Il reprend la "logique de l'honneur", qui, selon Montesquieu, est le propre de la monarchie. Cela a plusieurs conséquences (les 3 premières reprennent la citation précédente) :

  • Pouvoir trop fort. Quel que soit le pouvoir de qui que ce soit, il ne peut l'exercer contre le sens de l'honneur de quelqu'un, sans produire une révolte.  
  • Pouvoir trop faible. La France "tourne mal" lorsque le gouvernant laisse ses administrés déroger à leur honneur. (Ce qui est probablement d'autant plus tentant, que cet honneur est exigeant, donc difficile à respecter, et que le Français manque de sens pratique.)
  • Bon pouvoir. "L'honneur" du gouvernant (ou du dirigeant) digne de ce nom est de comprendre le sens de l'honneur de ses administrés, et de le leur rappeler quand ils s'en écartent. 
  • J'ajoute, le pouvoir innovant*. C'est le pouvoir auquel nous sommes habitués. Il agit "par en dessous", pour éviter la résistance à ses idées. D'où révolte, lorsque le Français découvre les résultats de la manipulation (sans généralement en comprendre la cause), et reculade (déversement de fonds publics, principe de précaution...).
Rappelons que de Gaulle, constatant l'instabilité de la 3ème République, a rebâti la nation sur le principe monarchique. Sommes-nous une incurable monarchie ?

*Innovation au sens du sociologie Robert Merton, c'est chercher à atteindre les objectifs que nous fixe la société, sans utiliser les moyens légaux. 

mardi 5 janvier 2021

Interpreneurs


L'entrepreneur Français est hyper créatif, mais il ne tire pas profit de cette créativité. Pourquoi ? Comment faire pour changer les choses ? 

Pour répondre à cette question, je me suis lancé dans ce qui est devenu l'aventure des INTERpreneurs. Interviews (62) et expérimentation, avec l'aide d'un groupe de gens compétents et sympathiques donne ceci :

  • Ma question a une réponse simple. Contrairement à ce que l'on croit, l'entrepreneur français ne veut pas créer une entreprise. Il poursuit une idée. 
  • Ce qui explique sa créativité, mais aussi qu'elle ne soit pas exploitée : ce qui n'est pas idée ne l'intéresse pas. 
  • Après guerre, la PME était une sorte de service déporté de la grande entreprise bureaucratique, donc rigide. La PME rendait flexible la grande entreprise. 
  • La grande entreprise a rompu ce contrat, en délocalisant. La PME n'a pas changé. 
  • Avec 50 ans de retard, il faut réussir un changement collectif, d'en bas. 
  • Il ressemble à ce que l'on observe dans les expériences "d'entreprises libérées" : la PME doit passer du modèle du sous-traitant à celui d'entreprise à part entière. 
  • Pour cela, elle doit s'appuyer sur ses forces culturelles : le modèle, qui nous est propre, de "l'homme de l'art". 
  • Ne rien plaquer qui vienne de l'extérieur, ce serait rejeté.
  • Les temps sont favorables au changement. 
  • Mais pas les esprits ? Comme le montrent les expériences d'entreprises libérées, peu de gens ont réellement envie d'être libres ?
Plus de détails, ici... Et à suivre. 

L'après guerre, le temps des héros ?

Abbé Pierre, Cousteau, Aroun Tazieff, Tabarly, Paul-Emile Victor, Mimoun, Killy... Peut-être aussi de Gaulle ou Maurice Herzog, dont la mémoire a mal tourné. 

La France de mon enfance était faite de surhommes. Tous, sur le même modèle : ils n'avaient aucun moyen, mais ils faisaient des miracles. C'était de véritables héros. Curieusement, l'idéal des films d'Hollywood : par leur seule détermination, ils faisaient basculer le destin de l'humanité. 

Résultat de la guerre ? Quelques personnes exceptionnelles se sont révélées, et ont eu ensuite le besoin de l'aventure ? Ce qui a, un temps, donné à la France l'illusion de la grandeur ? Avant que l'histoire ne lui rappelle qu'elle est un jeu d'équipe ?

Ne gâchons pas une crise

Vaccination. La France ridicule. Logistique et administration ne feraient-elles pas bon ménage ? 

Paradoxe : cela va-t-il réconcilier le Français avec le vaccin ? Quand il s'agit de se moquer de notre si hautain Etat, grand donneur de leçons, toutes les raisons sont bonnes ? 

En tout cas, c'est l'occasion pour le dit Etat de faire preuve d'intelligence. Il a là un superbe exemple de son dysfonctionnement. Il y a gros à parier que, s'il cherchait à le comprendre, il en apprendrait beaucoup sur la façon d'améliorer, radicalement, son efficacité. 

lundi 4 janvier 2021

Souverainisme ou du bon usage des mots ?

Souverainisme ? Hier, cela sentait le soufre et le FN. Maintenant, on en arrive à se demander si tous ces gens qui semblaient être passés de l'extrême gauche à l'extrême droite (Chevènement et autres Debray) n'étaient pas en avance sur leur temps. Et si l'altermondialisme, si proche de la "relocalisation" et des circuits courts post coronavirus, n'est pas un souverainisme. 

Souverainisme = humanisme ? La mesure de toutes choses n'est pas le PIB, mais l'homme ? Les experts et leur parole d'autorité, aux vestiaires ? L'homme est souverain de son destin ?

Pensons-nous correctement ? Un nouveau concept (souverainisme dans ce cas) apparaît, on l'approuve ou le désapprouve, par un raisonnement superficiel. Nous jugeons à l'apparence ? Mais aussi, du danger des mots ? Ce ne sont pas des solutions, mais des problèmes ? Croire qu'avec un mot l'on tient une solution, c'est le début des problèmes ? Tout le combat d'une forme de souverainisme ?

Abbé Pierre, une vie d'homme

L'abbé Pierre ne ressemblait pas à l'image que l'on en a. Il se tapait la tête contre les murs. Il était emporté par une idée, s'épuisait contre les obstacles, se retrouvait à l'hôpital, reprenait des forces, et repartait à l'attaque. Il avait du mal avec le célibat, ce qui le rendait embarrassant pour l'Eglise, qui a essayé de le dissimuler. Mais il était devenu une célébrité. Si bien que l'association Droit Au Logement, qui en avait besoin d'une, l'a retiré de sa réserve. Voilà ce que je retiens d'une émission de France Culture. 

La vie d'un homme, c'est bien plus intéressant que celle d'un saint ? 

dimanche 3 janvier 2021

GAFAM : M, comme Mafia ?

"La Mafia  se réinvente influenceur de médias sociaux. Les chefs de l'organisation criminelle d'Italie du sud adoptent les plates-formes numériques pour diffuser leur message." Lit-on dans le FT.

Il y a quelques décennies, on écrivait partout qu'Internet, fondé par des libertaires, allait déchaîner sur la terre les forces irrésistibles de la démocratie. 

Cela s'appelle l'énantiodromie : nos rêves donnent leur contraire. 

La forteresse agricole, une histoire de la FNSEA


Voilà un livre, comme on n'en trouve pas beaucoup. 800 pages de l'histoire de la FNSEA, le syndicat qui se veut l'unique représentant des paysans, et surtout des transformations de l'agriculture française, depuis la guerre. 800 pages écrites par un journaliste qui a vécu ce dont il parle, et qui a côtoyé les acteurs du changement. C'est passionnant, même si ce n'est pas toujours aisé à comprendre, lorsque l'on n'est pas familier de la question. Et dommage que ça s'arrête en 2004.

Ce que j'en retiens, en quelques thèmes :

Les origines de la FNSEA

Le syndicalisme agricole n'est pas neuf. Etrangement, c'est l'émanation du féodalisme, qui a survécu dans le monde rural jusqu'au début du 20ème siècle. La noblesse terrienne instrumente les dispositifs solidaristes de la IIIème République, pour pérenniser le statu quo. Déjà s'amorce l'affrontement entre un gouvernement théoricien, loin des réalités, et la paysannerie qui, elle, y est accrochée. 

Le syndicalime agricole ce n'est pas n'importe quel syndicalisme. C'est un syndicat unique, qui dirige la communauté paysanne. Il la représente. L'agriculture est un monde à part, qui doit être géré entre soi. A l'exception des fonds publics, qui sont un droit. C'est un mythe, mais un mythe puissant. 

Après le féodalisme, c'est la collaboration, et la "corporation". Cette France d'ancien régime plait à Pétain. Puis, c'est la libération et la création de la FNSEA. Il faut des agriculteurs compétents, et, ceux qui le sont n'ont pas résisté bien fermement. En conséquence, le changement consiste à sauver les apparences, et à éjecter les quelques résistants qui prétendaient représenter la profession. 

Une grande histoire d'amour du progrès

La façon dont les paysans abordent le changement correspond, probablement, à tout ce dont ont rêvé les idéalistes au coeur pur. 

C'est la JAC, la Jeunesse Agricole Chrétienne, qui mène le changement (les paysans ayant longtemps été massivement chrétiens, c'est un courant majoritaire). Ces paysans, qui sont pauvres et ont peu fait d'études, se forment, et réfléchissent longuement. Et qu'est-ce que cela donne ? Un mouvement ultra productiviste, qui va éliminer le paysan, pour cause de retard incurable, ainsi que la ruralité (quand il n'y a plus de paysans, il n'y a plus de village). Il va conduire à une surproduction, qui fait s'effondrer les cours, est un désastre pour l'Afrique. Il nous nourrit de chimie. Le veau est élevé au lait en poudre auquel on doit ajouter des additifs, de façon à ce qu'il ait à peu près les mêmes vertus que celui de la vache, afin que l'on puisse prélever le lait de sa mère, pour faire de la poudre. 

Puis ce sera le moment du libre échangisme mondial, dans lequel les paysans s'engagent sans rien comprendre. 

Tout ce monde obéit à une logique technique et économique impénétrable. Veaux aux hormones, farines animales, OGM... c'est le progrès pour le progrès, et la productivité, pour la productivité. Et les outils de la solidarité, le rêve de Proudhon, sont retournés contre leurs intentions. Les coopératives font de l'Uber avant Uber. Elles imposent aux agriculteurs, aux services desquels elles devraient être, des prix au dessous de leur seuil de rentabilité. Elles inventent l'employé propriétaire de son outil de travail, sans protection sociale ! La FNSEA, organisation "léniniste" de droite, impose sa pensée unique, et purge les opposants. Elle rejoue même le procès stalinien, avec autocritique en sus !

Un des effets pervers du syndicalisme, et de la politique, est que c'est un extraordinaire ascenseur social. Le paysan qui tirait le diable par la queue, non seulement y mène grand train, mais aussi peut se retrouver promu sénateur, député européen, ou ministre, et président du Crédit Agricole, par dessus le marché. 

En fait, l'unité n'est qu'apparente. Outre les opposants, isolés mais majoritaires, il y a aussi, au sein de la FNSEA, les agriculteurs riches, ceux qui produisent du blé ou de la betterave. Sans faire de bruit, ils tirent les marrons du feu. Ils ont les moyens d'influencer l'UE. Ce sont d'ailleurs eux qui absorbent le gros des subventions publiques. 

La soupape, c'est la violence. Quand les affaires de certains groupes de paysans vont mal, ils cassent tout et abîment quelques CRS. L'Etat, et ses subventions, intervient. Les casseurs sont au dessus des lois. 

Et notre gouvernement ? Une bande d'amateurs ? Quasiment aucun politique n'a la moindre idée sur l'agriculture. Il suffit d'avoir fait un discours sur le sujet pour être désigné ministre ! Quant à Edith Cresson, F.Mitterrand a estimé qu'il serait amusant de "provoquer" le machisme agricole. Ceux que le citoyen prend pour de bons ministres de l'agriculture se sont simplement fait quelques amis parmi les dirigeants de la FNSEA. 

L'altermondialisme

Apparemment, l'auteur est altermondialiste. Ses explications ne me semblent pas très claires, mais, au moins, elles rendent compréhensibles ses raisons d'être. L'altermondialisme n'est pas un mouvement pour Bobos ou hippies, comme on pourrait le croire. C'est, au moins à son origine, une réaction contre une technique devenue si folle qu'elle veut éliminer l'homme, pour cause d'irrationalité. L'altermondalisme cherche à re fonder la société sur des bases saines. 

Le discours sur la relocalisation et les circuits courts qu'a fait émerger le coronavirus, c'est l'altermondialisme ! 

Conclusions ?

Ce livre est une formidable leçon d'humilité. L'amour du progrès n'est pas que paysan. Il a été propre à toute la société. C'est étonnant à quelle vitesse la créature échappe au créateur, et l'asservit. Même les mouvements d'opposition, altermondialiste et bio, par exemple, sont détournés, dès qu'ils ont eu un peu de succès. La raison n'est-elle pas condamnée à dérailler ? 

Peut-être que l'humanité a besoin, de temps à autres, de chocs violents pour remettre ses pendules à l'heure ? 

samedi 2 janvier 2021

Comment courir derrière l'Allemagne ?

Quand on est aussi mal apparié que la France et l'Allemagne, comment rester en couple ? 

L'Allemagne était bien plus forte que la France avant la crise, et elle l'a mieux gérée que la France. (On me dit, par exemple, que ses entreprises, moins confinées, auraient fait des dommages aux nôtres.) Son modèle est l'export, cela se passait mal avec M.Trump, et tout n'allait pas bien avec la Chine. Or, voici qu'arrive M.Biden, et que l'Europe, dirigée par l'Allemagne, signe un accord commercial avec la Chine (avec laquelle la France a un déficit colossal). Comme si cela ne suffisait pas, le champion des vaccins anti coronavirus est allemand ! 

La Porsche et la voiture à pédales ?

Jacques le fataliste

Image illustrative de l’article Jacques le Fataliste et son maître

Par Denis Diderot — Denis Diderot, Jacques le fataliste et son maître. A Paris, Chez Gueffier jeune, imprimeur-libraire, rue Gît-le-Cœur, n°. 16. Knappen fils, à la maison de commission en tous genres, rue Saint-André-des-Arts, n°. 46. An cinquième (1797 v. st), Domaine public, Lien

Imaginez-vous ? Un temps où l'on comprenait ce que disaient les philosophes ! 

Peut-être était-ce ce qu'ils voulaient, d'ailleurs. Méfiez-vous des idées ; ne perdez jamais de vue la réalité ? 

Jacques le fataliste fait penser à Candide. Mais il est aussi influencé, c'est dit, par Tristram Shandy. Une oeuvre est toujours de son temps. Comme lui, "il va du coq à l'âne". Les digressions sont incessantes. Les histoires sont interrompues, sans cesse. L'auteur intervient. Il parle au lecteur, et aux personnages. Et, pour finir, l'éditeur prend la parole. 

Une leçon ? Le monde est à l'image du livre ? Sans rime ni raison ? Mais pas "de bruit et de fureur". Car tout est joyeux ici, et même gentiment coquin. Gaulois ? En tout cas, la morale y passe un mauvais moment. Plus exactement, chacun y a sa morale.

Comme dans Candide, on critique des théories philosophiques. Le maître de Jacques croit au libre arbitre : il ne fait que ce qu'il veut. Et pourtant, Jacques le manipule, et il a des gestes mécaniques. D'ailleurs, qui est le maître, qui est le serviteur ? Quant à Jacques, il est "fataliste". Il croit que tout est écrit. C'est, indirectement, un disciple de Spinoza. Voilà une théorie bien difficile à démontrer, car elle est "infalsifiable", dirait-on en anglais. A moins que ce ne soit pas la philosophie qui fasse le philosophe ? Serait-il un philosophe à la Socrate, un philosophe sorti du rang ? N'est-il pas mu par sa conscience ? Son fatalisme n'est-il pas, simplement, la force tranquille de celui qui fait son devoir ?... 

La philosophie des Lumières serait-elle à l'opposé de la philosophie allemande : la simplicité qui masque la complexité ?

vendredi 1 janvier 2021

Déficit du commerce extérieur : une question d'exportations ?

Le déficit de la France se creuse. Sommes-nous de mauvais exportateurs ?

  1. Nous avons des super champions de l'export (Airbus, l'auto, le luxe, l'agro, l'armement, le tourisme - un export à l'envers, etc.). 
  2. Mais ce sont des multinationales, les PME exportent peu.  
  3. Notre déficit est nettement moins élevé que celui d'un pays qui n'a de leçons à recevoir de personne en termes de dynamisme entrepreneurial : les USA. 
  4. Et le coronavirus, comme d'habitude, rajoute une couche de complexité : il a attaqué ce que l'on exportait, et nous a forcés à importer ce que nous ne fabriquions pas. 

Voilà pourquoi on parle tant de souverainisme, et de circuits courts ? Si nos grandes entreprises achetaient à nos PME, nous n'aurions plus de déficit ? Qui sait ? 

  • C'est peut-être ce qui se passait jadis. 
  • Ce qui expliquerait que nos PME n'aient pas pris le réflexe export, plus généralement autonomie. Elles fournissaient nos multinationales.  

Conclusion ? Le déficit du commerce extérieur n'est peut être pas un problème d'exportation !

2021 : année intelligence naturelle ?

On n'entend plus parler d'intelligence artificielle. Curieux. C'est une technique d'analyse de données, et, dans cette crise on aurait bien eu besoin de savoir ce qui se passait. C'est au pied du mur que l'on juge le maçon ? 

L'IA est partout dans notre vie. L'antispam de quelqu'un avec qui j'ai fondé une association, m'a vite repéré comme indésirable. Pour échanger avec lui, j'ai dû changer d'adresse. Au moins un autre des partenaires de l'association doit passer par moi pour communiquer avec mon cofondateur. L'antispam a-t-il une règle qui lui dit "fréquence d'échange = spam" ? Ou "gmail = spam" ? 

L'IA a des intérêts. J'utilise la traduction automatique pour ce blog : cela va vite, et je ne laisse plus d'anglais dans le texte. Mais les traductions ne sont que rarement vraiment justes. Pour certaines langues, elles ne marchent pas (à moins qu'il ne faille utiliser l'anglais comme langue intermédiaire ?). Et quand elles sont fausses, elle le sont pour des bizarreries ou des confusions de sens.

L'IA semble fonctionner par corrélation. Or, tout ce qui compte vraiment dans notre vie, à commencer par les virus ou le grand amour, sont des exceptions !

L'exception, le propre de notre intelligence ? Après avoir pensé que la machine allait effacer l'homme, va-t-on redécouvrir qu'il possède des capacités, exceptionnelles et mystérieuses ? Sujet de recherche, plein de promesses : pourquoi l'IA ne marche pas ?

2021 : rien ne va plus ?

Un ami me demandait ce que l'on pouvait me souhaiter. Je lui ai exposé mes préoccupations :

On me décrit le Français comme "anesthésié". Personne ne semble vouloir regarder la réalité en face. Pour des raisons évidentes, des entreprises déjà fragiles, percluses de dettes, et qui ne retrouveront pas leur chiffre d'affaires, 21 pourrait être une année de faillites et de chômage de masse. Or, la crise de 29 a produit des horreurs. 

Nous sommes en danger, et la France, nation faible et divisée, au milieu d’une Europe faible et divisée, menée par une Allemagne tentée de suivre son intérêt à courte vue - qui n'est pas européen, au milieu d’un monde de fanatiques armés jusque aux dents - par les Occidentaux, n’est pas dans la meilleure des situations. 

Après les avoir vilipendées, nous découvrons que nous sommes porteurs de valeurs auxquelles nous tenons, et qui pourraient bien avoir une portée universelle, contrairement à ce que l'on a prétendu, violemment, ces dernières décennies. Sans nous, le monde ne sera peut-être pas très bon à habiter.

Notre pays a tout ce qu'il faut pour réussir. Mais que ce soit son administration (ou "mille feuille"), ses entreprises, et même ses associations, tout est en morceaux. Tout le monde se méfie de tout le monde. 2021 sera-t-elle l'année du sursaut ?