samedi 31 octobre 2020

Tu critiques la science ?

Le système solaire aurait commencé avec deux soleils. Cette théorie aurait fait la une de certains journaux. Des scientifiques trouvaient qu'elle n'était pas bien sérieuse, et qu'elle ne servait pas la science. Pourquoi parle-t-on autant de critique de la science, ces derniers temps ?

  • Parce que la science a été envahie, comme le reste de la société, de carriéristes qui cherchent le coup d'éclat ? Et que les journaux, qui déplorent l'arriération de ceux qui contestent la science, leur servent de caisse de résonance ?
  • Parce que les scientifiques que l'on voit sur des plateaux de télévision font des affirmations qui ne sont pas toujours justes ?
  • Parce que la science n'est pas la science ? On veut en faire une figure d'autorité, alors qu'elle ne peut affirmer. Le progrès de la science a été une succession d'essais et d'erreurs. L'homme a été le cobaye du progrès. Si Blériot et Lindbergh ont traversé les mers dans des avions de fortune, ce n'est pas qu'ils pensaient ne courir aucun risque. C'est qu'ils avaient accepté le risque. Il en est de même de la science. C'est parce que l'on croit que la population est trop stupide pour affronter la réalité, qu'elle soupçonne le pire. 
(L'idée de départ vient de La méthode scientifique consacrée au nuage de Van Oort, mardi dernier. France Culture.)

Comment "libérer" une entreprise ?

 La libération de l'entreprise, une mode de management ? Concept d'universitaire loin des réalités ? 

Des gens comme vous et moi, ou presque, ont libéré leur entreprise. Voici ce que je retiens de leur expérience :

  • Condition nécessaire de succès : l'image que l'on a de l'être humain, au fond de soi. On ne libère que des gens dont on pense qu'il y a à gagner à les libérer !
  • Le point de départ du changement : responsabilité. 
  • Recommandation capitale : c'est long, mais pas difficile. Car chacun change à sa vitesse. On ne sort pas facilement d'une culture de l'irresponsabilité. 
  • Rôle du dirigeant : celui du bon entraîneur pour une équipe sportive : il est "au dehors".
  • Intérêt pour le dirigeant : jouer les entraîneurs prend peu de temps, il a des loisirs pour se consacrer à ce qui lui plaît réellement.

vendredi 30 octobre 2020

Théorie des contraintes

J'entendais un hospitalier dire : je n'aurai bientôt plus de lits, il faut confiner. 

Cela pose un intéressant problème. Le confinement est-il lié à un nombre de lits ? Si c'était le cas, quel est le coût indirect (arrêt de l'économie) de la "bonne gestion" des hôpitaux, l'obsession de nos derniers gouvernements ? 

Une question plus compliquée serait le cas d'une crise réellement violente (sans même imaginer les conséquences de celle de 29), résultat d'un confinement un peu trop efficace. Comment jugerait-on les mesures prises actuellement ? Où l'on voit que les décisions à prendre ne sont évidentes qu'après les faits.

Idéalisme et empirisme

Langage codé, suite. En philosophie, on oppose idéalisme et empirisme. L'idéalisme croit qu'il existe des lois universelles qui gouvernent la nature. L'empiriste ne jure que par l'expérience. 

Comme souvent ce qui est intéressant est ce qui se trouve derrière le mot :

Car, tout est compliqué. Le philosophe pense que l'on a accès au monde des idées en s'isolant de la nature. Le scientifique est généralement idéaliste, même s'il fait des expériences : il s'attend à trouver les lois de la nature. Mais, surtout, il veut les utiliser pour détourner le cours de la nature ! Il veut, comme Platon, diriger la cité, ou, comme les médecins, se livrer à l'eugénisme. 

Nouveau rebondissement, les "lois de la nature", comme la mécanique de Newton ou la génétique, se révèlent alors incontrôlables. 

jeudi 29 octobre 2020

Un bon moment pour créer une entreprise ?

Aux USA, il n'y a jamais eu autant de créations d'entreprises. Pourquoi ? 

Chômage et financement facile. Beaucoup de gens avaient des idées, ils se sont dit que c'était le bon moment pour les tester. 

Et vous, avez-vous des idées ?

Enigme bureaucratique

Un dirigeant me parlait des difficultés qu'il rencontre avec la "bureaucratie" de la multinationale qui l'emploie. Il doit faire des prodiges pour qu'elle ne lui fasse pas perdre les affaires qu'il signe ! Car le souci de sa bureaucratie n'est pas l'intérêt général, mais de "se protéger". 

La bureaucratie a fait l'objet de multiples travaux universitaires après guerre, qui ont souligné de curieux effets pervers. 

Comme le disent les Américains, la bureaucratie est-elle un mal ? Pourtant, c'est elle qui leur a fait gagner la guerre. C'est aussi notre bureaucratie qui a reconstruit la France, après la fin de celle-ci, et qui a fait sa force et sa richesse plusieurs fois au cours de son histoire. Max Weber en a d'ailleurs fait l'outil par essence de la rationalité. 

Explication du paradoxe ? La bureaucratie de Weber est organisée pour atteindre un objectif, ce qui n'est plus le cas de la nôtre. Alors, elle s'en invente un, qui est l'intérêt des ses membres. Et cet intérêt consiste à se nourrir sur la bête ? 

mercredi 28 octobre 2020

Universalisme et virus

Coronavirus, les experts s'affrontent. Il y a ceux qui distancient. Et il y a un groupe de plus en plus bruyant, qui dit que c'est contre-productif. Le démarrage de la seconde vague n'aurait rien à voir avec la courbe de la première. La politique des gouvernements serait uniquement guidée par un nombre de lits disponibles en hôpitaux. Il pourrait augmenter pour peu que l'on renonce à la politique gestionnaire, qui nous a laissés sans arme face à l'épidémie. Et, en dehors des personnes à risque, qui peuvent être protégées, il serait mieux pour le système immunitaire des autres qu'elles retrouvent une vie normale. (Article.)

Qu'en penser ? Peut-être que tout le monde, partout dans le monde, se pose les mêmes questions. En ces temps où l'on oppose identitarisme et universalisme, le virus nous a rappelé que tout homme avait tout de même beaucoup de choses en commun ! L'essentiel ? 

La vie de l'Université de tous les savoirs


Voilà un livre passionnant ! La question du vaccin m'a amené à des relectures concernant la biologie moléculaire. Après un premier ouvrage de 1975, voici ce que l'on disait en l'an 2000, lorsque l'Université de tous les savoirs a organisé 366 conférences traitant des savoirs du XXème siècle. 

Ce qu'il a de fascinant, c'est la complexité de la nature. Lorsque l'on a découvert la structure de l'ADN on a cru avoir trouvé le Graal. Il suffisait de connaître les gènes et leur fonction, pour pouvoir programmer l'homme, et le garantir, quasiment, de toutes les maladies. Ce que l'on nomme "eugénisme". Mais cela ne s'est pas passé comme prévu. 

Voici ce que j'ai noté : 

  • Le contexte joue un rôle considérable sur les gènes et les cellules ! La vie humaine part d'une seule cellule, qui se divise. Pourquoi et comment les cellules se spécialisent-elles ? Apparemment tout dépend de leur position, et de leur environnement. Et, à l'envers, si l'on prend un noyau d'une cellule spécialisée, et qu'on le place dans une cellule qui ne l'est pas, il perd sa spécialisation. C'est comme cela que l'on fait des clones. Tout semble une question de "conditionnement". Les gènes sont "conditionnés" par l'ADN non codant, les cellules sont "conditionnées" par leur environnement, les mécanismes physiologiques ont des fonctions qui dépendent des circonstances, les populations qui se ressemblent physiquement, proches géographiquement, peuvent être très éloignées génétiquement... Un exemple, que j'ai déjà cité, montre ce phénomène dans notre vie : un livre a pour fonction la "lecture", mais, s'il y a du vent et que l'on veut qu'il n'emporte pas des feuilles de papier, le livre devient un presse-papier. 
  • Peut-être pour les mêmes raisons : les clones, des êtres ayant le même équipement génétique, ne se ressemblent pas parfaitement. (De même que l'on peut distinguer des jumeaux l'un de l'autre ?)
  • Il semble aussi que la science ne soit pas sans préjugés. "L'homme préhistorique a une double histoire : la sienne propre et celle de nos représentations." Ainsi, par exemple, l'évolution de l'homme ne serait pas celle que l'on dit. Il aurait pu y avoir diverses hésitations et recombinaisons entre "singes" et "hommes". Qui sait si certains "hominidés" ne sont pas, en fait, les ancêtres de singes ? En tout cas, les nouvelles "espèces" partent de mutations affectant un tout petit nombre d'individus. 
  • "Nous sommes aujourd'hui devant une nouvelle ère qui aura des répercussions sur la vie de chacun aussi importantes qu'il y a 10000 ans, lorsque l'agriculture s'est progressivement répandue sur l'ensemble de la planète." Les espoirs des scientifiques étaient encore immenses en l'an 2000. Le livre est plein de "transgénèse", de "modification à la demande de n'importe quel gène",  "d'ingénierie des animaux domestiques", de "clonage thérapeutique", d'utilisation de virus comme vecteur de changement de gènes humains, et de mécanismes robotisés à haut rendement pour identification des fonctions des molécules organiques... Ajoutez à cela ce qui est dit de l'expérimentation sur l'animal, et la complexité de la nature, qui met rapidement la science devant ses illusions, peut paraître notre meilleure amie. 

mardi 27 octobre 2020

Il en faudrait peu pour changer la France ?

 Les entreprises françaises ne savent pas ce qu'elles valent, dit le directeur du "deal flow" de la BPI, qui en voit 950 par an. Il a mis au point une méthode pour leur révéler leur potentiel. 

Rêvons un peu ? Imaginons que cette technique se diffuse, ne serait-ce qu'aux entreprises qui cherchent des fonds auprès de la BPI. Que ces entreprises découvrent que la vie est plus simple qu'elles ne le croyaient, et qu'elles ont des marchés à portée de la main. Que leur succès crée une émulation... 

Alors ? Plus de chômage, de djihadiste, de gilet jaune, de désertification des provinces, de dette de l'Etat ?

Le client est-il un harceleur ?

Harcèlement par un client, un billet de ce blog, a un succès inattendu. Mal de notre temps ? (Un autre de ses best sellers est : "injonction paradoxale" !) 

A l'envers, cela pose la question : et si tout client, vous, moi, pouvait être accusé d'harcèlement ? Une amie n'arrivait pas à faire respecter les délais promis par des artisans, elle les a "harcelés" de coups de fils, jusqu'à avoir satisfaction. L'exigence du client ne mène-t-elle pas au harcèlement ?

A l'époque où je m'occupais d'études de marché, une "cliente" bloquait l'avancement de notre mission, par une forme de guerre d'attrition. En substance, elle pensait qu'un sondage devait utiliser des "mots justes", alors que notre expérience montrait que l'interprétation des mots par le marché ne peut se faire qu'indirectement. En outre, cette mission avait un très gros enjeu pour l'entreprise cliente, auquel nous semblions plus sensibles qu'elle. 

L'équipe était dirigée par des professionnels éminents, et très expérimentés, mais notre, très jeune, "cliente" avait tous les pouvoirs, puisqu'elle était cliente ! La souffrance, dans nos rangs, était palpable. C'est la seule fois que j'ai eu une telle impression. 

J'ai fait alors ce que je n'ai jamais fait une autre fois dans ma vie. J'ai appelé la dirigeante de ma cliente. J'ai appris que la dite "cliente" lui posait aussi des difficultés. La dirigeante a pris en main la mission. Elle s'est achevée dans les temps et a été un gros succès. Nous avions vu juste. 

La morale de cette histoire est que le mot "harcèlement" est à manipuler avec précaution. Avant de l'utiliser, il faut chercher s'il n'y a pas des moyens de contourner la difficulté. 

lundi 26 octobre 2020

Nous ne cherchons pas nos licornes au bon endroit ?

Histoire d'une PME française. Au début, quelqu'un aime faire des photos de voitures. Un constructeur lui propose de photographier tous les modèles qui sont exposés dans les salons. Il a l'idée de vendre sa base de données à tous les constructeurs. Un autre constructeur le forme à démonter les voitures, et en photographier les pièces. Il vend sa base de données à tout le monde. Aujourd'hui, l'entreprise démonte 90 modèles par an. Avec les pièces numérisées, elle est capable de remonter numériquement la voiture, et de lui faire passer des tests, ce qui lui révèle son comportement et les choix techniques de conception. 

Cette entreprise, dont le siège est toujours situé dans sa ferme d'origine, a été achetée par un fonds. Quel est l'écart entre la valeur que lui donnait ses fondateurs et celle qu'elle a aujourd'hui ? Un facteur 20 ? En tout cas, il est probable que, dans peu de temps, elle entre dans la catégorie "licornes".

Et si, aveuglés par la Silicon Valley, nous ne cherchions pas les licornes au bon endroit ?

Notre avenir, c'est maintenant ?

Depuis le début de l'épidémie, McKinsey parle de "New normal". Autrement dit du nouvel ordre post pandémie. Je me demande si l'avenir n'est pas ce que nous vivons actuellement. 

On n'y faisait pas attention, mais cela fait des années que l'on nous annonce une violente épidémie de grippe. Grippe dont l'origine est un virus animal, en Chine. D'ailleurs, on découvre qu'il y a, effectivement, des épisodes de grippe en Asie du Sud, où l'on applique depuis longtemps la "distanciation sociale". Or, le coronavirus, n'est pas une grippe, mais a tout d'une grippe. 

Bref, il semble logique de penser qu'il va falloir vivre avec ce type d'épidémie, en permanence. Comme on vit au Canada avec l'hiver. Le confinement, c'est maintenant. 

(Jusqu'au moment où l'on aura trouvé le moyen d'éliminer la cause du mal. Je doute que ce soit une question de vaccin.)

Penser français ?

La presse américaine aurait réagi étrangement à l'assassinat de Conflans. Certes les Républicains auraient fait du Trump, plus rien ne peut surprendre de ce côté, mais les démocrates semblent avant tout avoir eu peur de stigmatiser une communauté d'opprimés. Du moins c'est ce que disait l'émission Affaires étrangères de Christine Okrent. 

L'intellectuel français reviendrait-il d'Amérique, et se dirait-il qu'il va devoir penser par lui-même ?

dimanche 25 octobre 2020

Enseigner l'arabe

Faut-il enseigner l'arabe, à l'école ?

Une idée intéressante, à beaucoup de titres : rappel de la richesse de la culture arabe, de l’importance économique du monde arabe, du fait que ceux que l’on appelle les « arabes » ne parlent pas l’arabe (littéraire)... 

Mais cela poserait une question de mise en oeuvre : j’ai constaté au cours de ma scolarité que l’enseignement des langues était un désastre, je doute que l’on puisse faire mieux avec l’arabe, langue complexe, et chargée de culture (apparemment, la langue est très liée au Coran). 

Alors, pourquoi ne pas en profiter pour poser une question encore plus intéressante : pourquoi enseigner des langues, et quelles langues enseigner ? (Et, aussi, comment les enseigner ?)
  1. Importance économique ? (Quid du Chinois ?)
  2. Importance culturelle ? (Quid du latin et du Grec ?)
  3. Importance touristique ? (Langues de nos voisins ?)
  4. Autre ?

Normales saisonnières

J'ai été surpris de devoir chauffer ma maison au début de l'automne. En regardant les "normales saisonnières", j'ai constaté que nous étions très au dessous. 

Température anormale ? Je me suis rappelé des rentrées d'école pluvieuses. Cela me paraissait naturel alors. Probablement, comme cette fois, nous étions victimes d'une tempête qui touchait la Bretagne. Mais, entre-temps, j'ai vécu à Paris. Et, à Paris, dans un appartement et dans un bureau, le climat ne compte pas.

La perception de la température ne correspond pas à ce que dit le thermomètre. Elle ne retient que des événements frappants. Par exemple, j'ai été surpris de voir de la neige il y a quelques années. La neige était associée à ma toute petite enfance. J'étais convaincu d'une forme de "réchauffement climatique" avant même qu'il soit à la mode. Evénement d'autant plus frappant que la neige a stoppé pendant un jour l'alimentation en électricité de mon quartier, d'où une maison quasiment à zéro, et une chaudière qui a un pépin au moment de repartir. (Coup de chance : mon chauffagiste ne partait en vacances que le lendemain.) 

En outre, la température n'est pas liée très clairement au sentiment de chaud et de froid. A 20°, il fait froid dans ma banlieue, mais pas sur les bords de mer. Et le froid dépend de l'âge. Il m'arrive maintenant d'avoir très froid, alors que la température ne me préoccupait pas quand j'étais enfant. 

samedi 24 octobre 2020

Religion et asservissement

Identitarisme. Mot laid. Mais c'est fantastique de découvrir un concept ayant un tel pouvoir d'explication. 

Depuis que je suis revenu en banlieue, je me suis découvert une identité dominée. Les trains ne fonctionnent plus, les avions passent en rase-motte. Et, en plus, les crimes qui se commettent dans les communes limitrophes font la une des journaux. Bientôt, on viendra visiter ma ville comme on le fait pour les lieux que fréquentait Jack l'éventreur. La banlieue a été méprisée par le politique. L'identité banlieusarde est la victime de l'identité bobo ! Le petit bobo naît avec, sur la conscience, un péché originel. 

Curieux comme l'identitarisme est proche de la religion chrétienne. Le péché originel aurait-il été une façon d'asservir la population ? Comment se fait-il que les pays du nord, moins royalistes que nous, aient opté pour le protestantisme ? Et que les Anglais, intermédiaires, aient choisi une forme de catholicisme sans pape ? Plus ça change... comme disent les Anglo-saxons ? 

Le modèle français

 La France aurait-elle conservé la culture d'ancien régime ? 

Notre tradition, c'est un roi qui ne suit que son "bon plaisir", des idées abstraites concernant sa grandeur ou celle de la nation, et de grands commis de l'Etat, Sully, Richelieu et autre Colbert, qui font preuve de génie pour moderniser et rationaliser le pays, afin de réaliser le dit bon plaisir. 

Qu'est-ce que cela donne ? Des aventures comme celles de Napoléon ou de Louis XIV. La France se rue contre le reste du monde, fait illusion un instant, et finit épuisée. C'est de Gaulle, mais aussi notre président, qui, de Philippe à Castex, cherche, désespérément, son Colbert. 

Mais c'est aussi comme cela que sont construites nos entreprises, et peut être nos vies. Voilà pourquoi nous devons faire tant d'efforts pour avancer si peu ? Plus de chaleur que de lumière, diraient les Anglo-saxons ?

vendredi 23 octobre 2020

Saint Simon

Quand j'ai découvert les mémoires du duc de Saint Simon, il y a bien longtemps, j'ai été enthousiasmé. Encore mieux que la marquise de Sévigné. Ce sont des gens qui semblaient trouver les mots qui expriment la pensée. Mais la "vérité" de Saint Simon avait beaucoup plus de force que celle de Mme de Sévigné. 

Les chemins de la philosophie (France Culture, mercredi) expliquaient que, longtemps, peu de gens ont partagé mon point de vue. 

Qu'est-ce qui fait que l'on aime, ou que l'on n'aime pas une oeuvre ? On dit souvent l'éducation, ou l'imitation. Peu probable dans ce cas. Se pourrait-il que, parfois, une oeuvre puisse traverser les superstructures culturelles et sociales ?

La recherche en biologie moléculaire

Les questions que m'ont posées les vaccins m'ont amené à sortir de mes armoires un vieux livre de vulgarisation traitant de biologie moléculaire. Il s'agit de dix articles du journal La Recherche, publiés entre 1966 et 1974. Le livre, lui, est sorti en 1975.

Le plus remarquable est l'introduction. Parce qu'elle est critique, et que je ne crois pas que quelqu'un ait aujourd'hui à la fois le talent et le courage d'en écrire une semblable. La biologie moléculaire est une révolution scientifique. Elle commence en 1952 avec la double hélice d'ADN. Les découvertes se succèdent extrêmement rapidement. Comme on l'a cru pour la physique, on pense avoir trouvé le secret de la vie, mais aussi la fondation d'une médecine qui va éliminer quasiment l'intégralité des maux de l'humanité. Un auteur "nous promet pour les années de 1975 à 1985 de gigantesques progrès dans un grand nombre de domaines essentiels depuis la cancérologie jusqu'à la psychanalyse, sans parler des interventions eugéniques".

Toujours plus fort ? MM. Changeux et Blangy concluent sobrement leur article par cette phrase : "il doit un jour être possible de découvrir les bases moléculaires de l'intelligence".

Mais, comme en physique, il a fallu déchanter. Ce que montre aussi ces articles, c'est que la science est, pour beaucoup, une question d'idéologies, d'idées reçues bien peu scientifiques ("les bases moléculaires de l'intelligence"), qui s'entrechoquent et se contredisent, et produisent la confusion : "si ces questions semblent souvent si difficiles et si embrouillées au profane, cela tient en grande partie aux contradictions qui subsistent, voire se développent, au sein même de la communauté des biologistes".

Voilà qui explique peut-être, en ces temps de coronavirus, pourquoi les "autorités scientifiques" que l'on nous présente font si peu autorité.

(Il n'en demeure pas moins que cette recherche, quand elle évite d'être sentencieuse, et se contente de s'émerveiller, est passionnante. Ce que dit aussi l'introduction !)

jeudi 22 octobre 2020

Universalisme, qu'est-ce que c'est ?

Suite du décodage. Pourquoi oppose-t-on maintenant universalisme à identitarisme ? 

Parce que l'identitarisme aboutit à l'absurde. Son mobile est la lutte contre la domination. Or, par des voies détournées, c'est une nouvelle forme de domination. 

En outre, cela doit aboutir à de sacrés casse-têtes. 

  • Les noirs américains ne sont pas complètement noirs, ils ont donc une identité noire "esclave", et une identité blanche "esclavagiste" !
  • Cet identitarisme de gauche débouche très vite sur l'identitarisme, de droite, son ennemi juré !

Retour de balancier logique : l'envers de l'identité, c'est l'universalité !

Or, justement, comme le rappelle l'article que j'ai déjà cité, l'identitarisme est lui même une réaction contre l'universalisme des Lumières, vu comme un moyen d'oppression. 

L'article en question trouve une solution élégante : au fond, les Lumières et les identitaristes ont en commun le fait qu'ils croient que nous sommes. Tout le problème vient de là. Or, en réalité, nous avons conscience d'être, mais c'est tout. Ce qui nous fait homme, c'est cette angoisse existentielle partagée. 


  

Le syndrome du micro

Qu'ils sont nombreux les gens qui se font photographier tenant un micro ! 

Pensent-ils que le micro ajoute à leur prestige ?

J'entends les musiciens dirent n'enregistrer que lorsqu'ils ont "quelque chose à apporter à une oeuvre". Sans cela, avec un micro, on est ridicule ?

mercredi 21 octobre 2020

Identitarisme, qu'est-ce que c'est ?

Les discours sont codés. On croit les comprendre. Mais c'est faux. Un exemple : identitarisme. Qu'entend-on par là ? Voici une citation trouvée sur le blog d'un artiste (identitarisme et mondialisation.)

Il y a quelque chose de paradoxal, par exemple dans le domaine sexuel, à faire des identités une typologie artistique. Chacun est alors renvoyé, explicitement ou implicitement, à sa prétendue identité sexuelle, identité qui rassemble elle-même des gens forts différents. La détermination sexuelle est alors considérée comme importante selon le raisonnement suivant : certains types sexuels ont été dominés, pour y résister il faut s’affirmer et être, comme on dit, fier. Bref, ne plus dissimuler discrètement l’objet de la discorde, mais le souligner afin de confronter la domination à son caractère arbitraire. Toutefois, la conséquence qu’on tire a des effets pervers. En effet, sans le vouloir, on confirme la domination parce qu’on accepte les catégories que celle-ci a érigées, même si on les fait passer d’une évaluation négative à positive. On a beau changer le contenu de la domination, celle-ci persiste parce qu’on a pas compris que son contenu réel est la catégorisation comme telle, non le contenu de cette catégorisation. Ainsi, on a beau troubler les identités, comme dans le cas du queer, on finit toujours par reconstituer une catégorie identitaire et par reconduire la domination.

L'identitarisme serait donc lié à une question de domination, et lutter contre cette domination consisterait à affirmer son "identité". Voilà qui explique beaucoup de choses, dont la fameuse "gay pride" ou le tournant relativement agressif du féminisme moderne. 

Que cache le complot ?

MM. Kadhafi ou Assad se croyaient inexpugnables. N'étaient-ils pas des remparts contre le terrorisme ? 

L'Occident ne les a pas crus. Et le terrorisme a déferlé. 

N'en serait-il pas de même avec la théorie du complot ? Comme semble le dire "l'affaire de Karachi", entre autres, il se trame des choses peu claires au sommet de l'Etat. D'ailleurs, sans en arriver là, le bon homme d'Etat se targue de machiavélisme, depuis toujours, pourquoi, brutalement, aurait-il changé ? "La politique, c'est comme l'andouillette, ça doit sentir un peu la merde, mais pas trop". (Edouard Herriot)

La "théorie du complot" aurait, alors, peut-être un autre sens. Et si, ceux qui en accusent le peuple, étaient parvenus à en faire un équivalent des terroristes de Kadhafi ? Et si ils nous disaient : c'est nous ou le chaos ?  

Intelligente hypothèse ? 

mardi 20 octobre 2020

La gauche, c'est fini ?

On entend parfois qu'il y aurait un "peuple de gauche". Or, les courants classés à gauche ne sont pas compatibles entre eux. Le plus fort, les écologistes, n'est pas de gauche ! (Article.)

Cela semble confirmer une précédente étude qui constatait qu'une partie des électeurs écologistes étaient des urbains victimes de la hausse des prix de l'immobilier, sortes de "gilets verts". 

La gauche n'est peut être plus rien, mais ses idées n'ont jamais été aussi dominantes ! Et si c'était ces idées qui l'avaient perdue ?

L'ascenseur social, ce n'est pas la discrimination positive

L'ENA constate qu'elle n'est pas représentative du pays. Elle décide donc qu'elle va faire un concours spécial boursiers. 

Contrairement à ce qu'elle dit, c'est bien de la discrimination positive, et pas un renouveau de "l'ascenseur social". 

Notre ascenseur social était très particulier. C'était, essentiellement, l'école primaire. C'est là que l'on repérait les Albert Camus. Au certificat d'études. 

Mais cela demandait des "hussards noirs". Les instituteurs étaient un corps d'élite. Et cela se poursuivait ensuite, mais était réservé au petit nombre des élus. 

EDF démantelé

L'UE demanderait qu'EDF soit démantelé. (Article.)

Cela nous rappelle un passé que l'on a tendance à oublier. L'UE a été ultra libérale. Elle voulait imposer la concurrence partout. Elle a donc forcé EDF à vendre son énergie à ses concurrents. En outre, il n'est pas interdit de penser qu'EDF, voulant devenir un champion de ce nouveau monde concurrentiel, n'a peut-être pas fait que de judicieux investissements. 

L'UE n'a visiblement pas renoncé à sa politique libérale, en dépit de son échec manifeste, et demande encore plus de concurrence. EDF est criblé de dettes. On parle maintenant de le diviser en une partie nucléaire, et en une partie verte. De faire entrer le privé dans le rentable, et de faire payer ce qui ne l'est pas, par le public. Il faut aussi investir dans les énergies renouvelables et dans l'allongement de la durée de vie de ses centrales. Mais sans savoir s'il faut construire de nouvelles centrales, ou, au contraire, ne plus faire appel au nucléaire... Et alors que l'on parle de relocalisation, de résilience, et que l'on commence à se demander si le nucléaire n'est pas une meilleure solution qu'on ne le pensait... 

Quel bazar ? Les gens qui nous gouvernent ne feraient-ils pas bien, de temps à autres, de se demander si nos difficultés ne viennent pas de leurs décisions ? Et s'ils ne devraient pas les prendre en réfléchissant un peu plus ?   

lundi 19 octobre 2020

La complexité de la démocratie participative

La Convention citoyenne était-elle représentative de la France ? Apparemment, mes doutes d'ancien sondeur ont été confirmés : le groupe n'était pas représentatif. Il était constitué de personnes motivées par la question (un biais bien connu). En revanche, ce que je n'avais pas prévu est que le groupe était solidement encadré par des "militants" de la cause environnementale. (Un article sur le sujet.) 

Ceux-ci ont été délégués par la présidence : voulait-on utiliser cette convention pour donner une légitimité populaire à des idées préconçues ? Mais cette légitimité peut-elle être acquise si le peuple ne se reconnaît pas dans ce qui sort des débats ?

Cette Convention était supposée être un premier pas vers la Démocratie participative. Démocratie participative : pas encore au point ?

(Lorsque je faisais des études de marché, je procédais comme un juge : j'instruisais un dossier. Il s'agit d'écouter toutes les opinions, à la recherche d'un dispositif qui leur convienne à tous. Il y avait des travaux de groupe. Leur rôle était de rechercher le "coup de génie", l'idée qui débloque le problème insoluble. C'est ce qui rendait mon métier passionnant. Je soupçonne que la "démocratie participative" devrait s'inspirer de cette expérience.)

Edgar Morin et la complexité

Mes amis s'étonnent que je lise les livres d'Edgar Morin. Eux n'ont pas réussi à les achever. 

Cela tient-il à ce qu'Edgar Morin parle de complexité ? Le professeur Schmitt, que je cite souvent, répondrait que la complexité n'est pas compliquée. Le problème d'Edgar Morin est qu'il donne dans le compliqué, et non dans le complexe. 

En fait, son grand âge nous fait oublier le contexte dans lequel il a vécu. La systémique, puis la complexité ont enflammé la science d'après guerre. J'ai eu l'occasion d'étudier ce mouvement lorsque j'écrivais mon premier livre. Si j'ai abandonné cette piste, comme un cul de sac, c'est qu'elle se contredit elle-même. Elle dénonce la "pensée simplifiante" de la science, alors qu'elle est mécaniste ! Elle met la complexité en équations. Et, quand on cherche à appliquer ses formules, elles ne vont pas. Elles ne servent qu'à expliquer ce qui s'est passé, le changement dans mon cas, a posteriori. 

Edgar Morin a écrit un livre compliqué sur l'enseignement de la complexité. Il me semble qu'il est passé à côté de l'essentiel. Ce qui nous convainc de la complexité est le simple spectacle de la vie. C'est l'école (et les livres compliqués) qui nous bourre la tête de simplicité. 

Universalisme et identitarisme

Depuis quelques temps j'observe l'arrivée du terme "universalisme". Je me demandais ce que cela signifiait. 

Eh bien, ce serait le signe d'un affrontement au sein de la gauche. Il y aurait deux camps : "universalisme" et "identitarisme". (Article.)

Que veulent dire ces termes ? Que recouvre cet affrontement ? En tout cas, "l'universalisme" étant en phase d'émergence, l'identitarisme doit être le nom de ce qui a dominé notre pensée depuis des décennies. 

dimanche 18 octobre 2020

Emmanuel Macron, bon Français ?

Emmanuel Macron, homme des actions d'éclat, se rue, seul, sus à l'ennemi. Il déclare que l'OTAN est "brain dead", il lance un ultimatum à la classe dirigeante libanaise...

Mais, pour changer le monde, il faut avoir les moyens de le faire. Or, en France, plus rien ne fonctionne. Du système de santé à l'éducation nationale, en passant par l'armée ou le champion national, tout a été victime des réformes de ses prédécesseurs. 

Emmanuel Macron c'est le Français dans toute sa splendeur ? Un homme d'idées pures. La tête contre les murs. Chirac, disant que la guerre d'Irak n'aura pas lieu, David contre Goliath, sans fronde.

Et, finalement, qui reproche aux Français leur "résistance au changement" ?  

Nos idées changeraient-elles ?

L'autre jour, France Culture interviewait un certain Pascal Bruckner. 

Les arguments qui occupent le devant de la scène donneraient le contraire de leurs intentions. L'anti racisme est un racisme, le féministe est anti féministe, et, probablement, l'anti-colonialisme est un nouveau colonialisme. Tout cela nous monte les uns contre les autres, ce qui n'est dans l'intérêt de personne (anti droits de l'homme ?). Ces idée sont importées des USA et ne concernent pas la France, qui a une culture et une histoire à elle. 

Ceux à qui on attribue ces idées dominantes (par exemple Edward Saïd et Franz Fanon) ne les pensaient pas. (Sous-entendu : les champions de ces idées dominantes n'ont pas lu les dits penseurs ?)

Il a été à nouveau question "d'universalisme". Signification ? Cela semble être perçu, par la doxa dominante, comme la gousse d'ail et la croix en argent par le vampire. Un nouveau groupe d'intellectuels s'en prendrait-il à l'école dominante ? En tout cas, France Culture, vendredi matin, s'interrogeait sur les possibilités de recréer les conditions d'un débat. 

samedi 17 octobre 2020

Musique contemporaine : austère et antipathique ?

Austère et antipathique. Voilà les qualificatifs que nous associons à la musique contemporaine ? C'est ce que disait Renaud Capuçon jeudi matin, chez France Musique. 

Cela m'a frappé, parce que c'est exactement comme cela que je perçois les animateurs de cette chaîne qui sont spécialistes de musique contemporaine (et, curieusement, de Bach). Les entendre déclenche chez mois le réflexe pavlovien de changer immédiatement de chaîne. Cela fait même pas mal de temps que j'envisageais d'écrire un billet sur cette question. 

Comment expliquer ce fait curieux ? La musique contemporaine serait-elle la partie émergée d'une culture (au sens anthropologique du terme) très particulière ? Une parente de quelque religion proche du protestantisme, à la fois ascèse, mais aussi sentiment d'élection et de supériorité ?...

Universalisme et nationalisme

La caractéristique des Lumières est l'universalisme, disait un professeur de philosophie à Etienne Klein, la semaine dernière. 

Cela ne m'était pas venu à l'esprit. Et pourtant c'est peut-être évident. Mais que signifie "universalisme" ? Que, parmi les hommes, il n'y en a pas qui soient inférieurs et supérieurs ? Egaux, parce que différents ?... 

Je me suis rappelé cette question en écoutant des nouvelles du Nagorny-Karabakh. Dans ces contrées on s'entretue au nom du nationalisme. Cela parait idiot. Et cela parait peut être idiot parce que nous avons fini par avoir "l'universalisme" dans le sang. Nous faisons de l'universalisme sans le savoir ! 

Mais cela signifie aussi que le "particulariste", qu'il soit nationaliste ou croyant à n'importe quoi, y compris son génie personnel, a un atout extraordinaire vis-à-vis de nous. Ses manoeuvre nous sont incompréhensibles. Nous sommes sans défense. Est-ce ce qui explique que la France ait été balayée en quelques semaines en 40 ?

Le démocrate favorable au gaz de schiste ?

Un des nombreux paradoxes, qui enchantent ce blog. 

Aux USA, l'élection des démocrates, supposés écologistes, serait une bénédiction pour l'industrie du gaz de schiste (par ailleurs très forte dans l'Etat de Joe Biden) ! 

Pourquoi ? Parce qu'ils ne vont pas arrêter l'extraction du gaz de schiste, mais contenir son développement. Or, ce qui la menace est une course en avant, qui la conduit à la ruine. 

"les sociétés d'exploration et de production doivent être sauvées d'elles-mêmes. Sinon, elles foreront des puits jusqu'à ce qu'elles soient à nouveau ruinées. Cela signifie que les réglementations et les lois démocrates favoriseront les producteurs qui ont déjà des actifs en place, idéalement pas sur des terres fédérales." (Financial Times.)

vendredi 16 octobre 2020

Toneg

En lisant l'histoire d'Aldebaran Robotics (devenu japonais), j'ai pensé que tout s'est compliqué en 30 ans. 

J'aide des start up. Elles ont un mal fou à trouver des fonds, insuffisants, et à convaincre des clients. Jadis, quand je travaillais pour une multinationale, j'ai réglé des questions beaucoup plus complexes en quelques semaines. Parfois, il a fallu dix ans, voire vingt ans, pour que le projet soit rentable. (Bien après mon départ.) Mais on savait que c'était la règle du jeu. Mieux, le PDG actuel de l'entreprise a commencé sa fulgurante ascension par un projet qui a dû être arrêté !

Lorsque j'étudiais en MBA, on m'a expliqué que les entreprises ne savaient pas gérer leur argent. Il fallait le donner à leurs actionnaires, qui en feraient un usage optimal. Ce faisant on a vidé les entreprises de leur recherche, et celle-ci doit maintenant se faire au moyen de start up. Mais aucune start up ne peut financer une recherche de vingt ans, et s'offrir toutes les équipes que l'on trouve dans une grande entreprise. Bien sûr, l'Etat est devenu généreux, il cherche à corriger les défaillances du marché. Mais en vain ?

Et si la "doctrine du marché" avait "cassé" les conditions nécessaires à l'innovation - celle du "hub" de compétences ? Et si elle avait donné beaucoup d'argent à l'actionnaire, en lui retirant le moyen de le placer ? Explication des taux négatifs ?

La chute


J'ai entendu dire que La chute était le meilleur livre de Camus. Je l'ai ressorti d'un placard. Je l'avais lu il y a probablement plus de quarante ans, sans en avoir rien retenu, sauf un souvenir agréable. 

Ce qui est une erreur. Car c'est un livre terriblement amère. Un soliloque avec coup de théâtre final. Une histoire de "juge pénitent", ou plutôt de pénitent juge. Un homme expose les bassesses de son existence pour mieux mettre la société en face des siennes. Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère. 

jeudi 15 octobre 2020

Vaccin social

Combien la grippe fait-elle de morts, chaque année ? La réponse de l'OMS (2017) :

"Les nouveaux chiffres, compris entre 290 000 et 650 000 décès, reposent sur des données plus récentes issues d’un groupe de pays plus large et plus divers, incluant des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, et excluent les décès dus à des affections autres que respiratoires."

L'OMS (qui mettait en avant le chiffre de 650.000) insistait sur la nécessité de s'attaquer à ce fléau.

Comme je le disais dans un précédent billet, des pays comme la Mongolie prennent le danger au sérieux. Ils utilisent ce que nous appelons la "distanciation sociale". C'est efficace : les mesures sanitaires adoptées par les pays de l'hémisphère sud pour endiguer le coronavirus auraient éliminé la grippe saisonnière. (Voir billet antérieur.)

Pour une "médecine comportementale", comme il y a une "économie comportementale" ? Une médecine qui préviendrait les maux en choisissant des organisations sociales qui les évitent ? 

L'innovation du Moyen-âge ?

On dépeint souvent le Moyen-âge occidental comme un âge des ténèbres. En lisant un livre sur l'histoire de la philosophie française, je me suis demandé si c'était le cas.

Le Moyen-âge semble avoir introduit une innovation dans la pensée humaine : la foi absolue. La négation totale de la raison. Du coup, la philosophie semble explorer toutes les combinaisons possibles. La foi seule, la raison seule, la foi et la raison chacune dans leur domaine de compétence, la raison qui explique la foi, la foi qui explique la raison...

Il me semble que si l'on examine les autres cultures, grandes ou petites, on y trouve certes une dimension mystique, mais, avant tout, beaucoup de pragmatisme. La raison n'est jamais totalement ignorée.

D'un autre côté, il est possible qu'aucune autre culture ne soit allée aussi loin que la nôtre dans la croyance en la "raison pure". Quant un pendule va d'un côté, il doit aller de l'autre ?

mercredi 14 octobre 2020

Les joies du journalisme de guerre

 Photographe de guerre. "C'est la vie à la puissance cinquante." 

Pour comprendre pourquoi il y a des aventuriers, comme Kessel, et peut-être aussi pourquoi il y a des guerres...

Le paradoxe du savant

Le savant fait des choses très complexes, donc on pense qu'il est très intelligent, et qu'il connaît, fatalement, tous les secrets de la vie.

Mais le savant passe la sienne dans un laboratoire sans avoir aucune idée de l'extérieur. En conséquence, il croit que la nature est ce qu'il voit dans son éprouvette, ou dans une équation.

On entend parfois qu'Alexandre Grothendieck fut le meilleur mathématicien du monde (biographie). Mais on trouve une vidéo dans laquelle il s'adresse aux chercheurs du CERN, en croyant qu'ils sont des promoteurs de l'énergie atomique... La plupart des gens qui l'ont croisé, y compris beaucoup de mathématiciens, l'ont pris pour un retardé mental. Car ce qui parait très complexe au savant est évident pour le commun des mortels.

Nous sommes les savants des savants ! Seulement, à chacun son domaine de compétence ?

Les USA et le fait religieux

Les USA ont vu la religion et l'illettrisme comme un rempart contre le communisme. Voilà ce que rappelait Marjane Satrapi, l'autre soir. Si, partout, le fondamentalisme sectaire est revenu à l'ordre du jour, c'est grâce aux USA ?

On a surtout oublié que les USA sont un pays religieux. L'associer à la science et aux Lumières est peut être une dangereuse erreur. Ils sont beaucoup plus mystérieux qu'on ne le croit ?

(Même la science américaine ne semble pas une question de raison.)

mardi 13 octobre 2020

La malédiction de la droite ?

Dimanche matin, M.Juppé parlait à France Culture. Il présentait son dernier livre. Cela m'a rappelé deux autres émissions de France Culture. L'une disait que ce qui avait été fatal à la droite était qu'elle avait absorbé les thèses de gauche. Et l'autre que M.Sarkozy l'avait compris, et qu'il avait choisi d'utiliser des techniques de communication de gauche pour faire passer des idées de droite. 

Lorsque je regarde les résultats des sénatoriales, je me demande s'ils n'ont pas tous tort. Ce qui compte pour l'électeur, ce ne sont pas les "idées", de gauche ou de droite. Ce sont les "faits". 

"Scientifique" n'est pas américain ?

Les universitaires des USA auraient décrété que les plus anciens hommes du continent américain ne peuvent pas avoir plus de 17.000 ans. Or, les techniques que l'on utilise partout ailleurs montrent qu'ils ont probablement beaucoup plus de 70.000 ans. Et d'ailleurs que cela n'a rien de surprenant. (Le peuplement de l'Australie, autrement plus complexe, a au moins 60.000 ans.) Mais, pas possible de publier ces résultats dans les journaux d'Amérique du nord ou du sud. Le monde universitaire américain est "clanique", et ses "dogmes" ne peuvent être critiqués, et il impose son impérialisme à la recherche du continent !

Voilà la question que traitait Carbone 14, l'émission d'archéologie de France Culture, samedi soir. 

Et non, elle ne parlait pas de D.Trump ou d'ultra religieux, mais de scientifiques, leurs ennemis jurés ! Y aurait-il quelque-chose dans la culture américaine qui la rend encline à la manipulation de la réalité ? Une volonté de puissance qui croirait que tout est rapport de forces ?

Extrêmement inquiétant ?

lundi 12 octobre 2020

Le système D dans la nature

"On peut considérer que les organismes vivants sont construits à partir d'un programme, que ce programme est très lié à l'architecture générale des organismes, mais il ne faut jamais oublier que ce programme a la particularité, par construction, même en restant strictement déterminisme, de créer systématiquement de l'imprévu." (L'identité génétique, Antoine Danchin, dans La Vie, Université de tous les savoirs, Odile Jacob.)

Un livre peut être lu ou servir de presse-papier. Mieux : un mécanisme ayant une fonction originelle de lutte contre une maladie pourra être utilisé, des millions d'années plus tard, par l'être dans sa structure (pour déterminer ce qui sera le dos, ce qui sera le ventre, par exemple), et cela pour faire face à des conditions extérieures nouvelles. En quelque sorte, le résultat de l'action de l'agent pathogène aura été de transformer, définitivement, l'individu et sa descendance ! (Application au coronavirus ?)

Le hasard et la nécessité forcent les mécanismes vitaux à trouver des fonctions nouvelles. Et c'est pour cela que l'eugénisme est impossible. Rien n'est fondamentalement bon ou mauvais, tout a la capacité de devenir utile, un jour, dans des circonstances imprévisibles, par "bricolage".

Faut-il croire les philosophes ?

Seul un philosophe patenté peut comprendre un philosophe, semble-t-il.

J'écoutais un professeur de philosophie parler d'un livre d'Hannah Arendt. Elle semblait dire que ce qu'Hannah Arendt nomme "banalité du mal" d'Hannah Arendt tient au fait que Eichmann, en particulier, s'est défendu en disant n'avoir été qu'un exécutant. Or, pour elle, Eichmann était responsable et un grand criminel. Il me semble au contraire qu'il est dit par Hannah Arendt qu'Eichmann revendiquait sa responsabilité, il se reprochait même d'avoir sauvé des Juifs ! On voit aussi qu'Eichmann était un pauvre type. Et qu'il fut une sorte de bouc émissaire qui permettait aux peuples d'éviter un examen de conscience désagréable. Quant à la banalité du mal elle était surtout le fait de ceux qui avaient collaboré avec le nazisme du fait de calculs raisonnables. (Ce qui semble avoir été vrai pour la France.)

Voilà qui est bien plus effrayant que tout ce qu'on dit ordinairement sur le mal. Il n'est pas réservé à quelques êtres d'exception. Mais qui n'a rien de nouveau : La Boétie me semble avoir précédé Arendt.

Dois-je me croire ? Mais dois-je croire le professeur lorsqu'il interprète l'oeuvre d'un philosophe ?

Compléments :

Prince vert et Blanche neige nucléaire

La rage du moment, c'est une nouvelle génération de petits réacteurs nucléaires (SMR). Ils vont se vendre comme des "Hot cakes" pense la Grande Bretagne, qui veut en devenir le champion. L'innovation du SMR est qu'il serait éligible aux mécanismes du marché, étant petit, donc il peut être produit par beaucoup d'entreprises. (Article du Financial Times.)

L'écologiste, prince d'une Blanche neige nucléaire ? 

Morale ? Quand vos idées triomphent, c'est qu'elles ont été récupérées par vos adversaires ? La roche Tarpéienne... 

(Par ailleurs, Elon Musk veut utiliser le moteur nucléaire pour conquérir l'espace. Pourquoi, d'ailleurs, ne "disrupterait-il" pas le marché de la centrale nucléaire ? En attendant, c'est peut-être Bill Gates qui tente de le faire avec TerraPower.)

dimanche 11 octobre 2020

Nagorny Karabakh

Situation compliquée au Nagorny Karabakh, où l'on s'étripe entre Arméniens et Azéris. Manoeuvre de M.Erdogan, pour profiter de la fibre nationaliste turque, à un moment de crise économique. Mais aussi résultat du diviser pour régner de l'empire russe, quel qu'ait été son nom, qui lui exploserait à la figure.

Mais ça se complique encore. Les combats seraient menés par des milices djihadistes. Et, étrangement, Israël serait du côté de l'Azerbaïdjan, alors que les fameuses milices veulent sa mort. Quant à la France, son coeur serait du côté arménien, ses intérêts pétroliers du côté azéri. (Affaires étrangères, de France Culture.)

Ce qui nous rappelle que nous vivons dans une paix miraculeuse. Car il n'en faut pas beaucoup pour qu'elle bascule dans l'irrationnel. Et ce en grande partie parce que des gens extrêmement intelligents pensent que la guerre est dans leur intérêt. Et qu'ils trouvent des gens, certainement encore plus intelligents, qui ne demandent qu'à s'égorger. Et que, apparemment, le nationalisme ne s'est jamais aussi bien porté. 

Voilà pourquoi les Lumières ont appelé de leurs voeux le règne de la raison ?

Blog de crise

Lors de l'éclatement de la bulle Internet j'avais lancé un "club" qui recevait des acteurs de ce que l'on appellerait aujourd'hui le "numérique". Ce qui m'intéressait était de voir comment ces gens pensaient maintenant que leurs certitudes avaient disparu. Puis ce blog a été créé avec la crise de 2008. Je pensais que ce serait un blog d'observation de la crise. Car la crise est le moment du changement. Et, effectivement, lorsque l'on relit d'anciens billets, on y trouve, souvent : "crise".

Maintenant, il y a une nouvelle crise. Elle est beaucoup plus sérieuse que les autres, et elle touche le monde. Et, en outre, elle est sanitaire.

Il y a quelque-chose de paradoxal dans ce fait. La bulle Internet était liée à l'idée de "nouvelle économie". Aux USA, notamment, on pensait que, puisqu'il n'y avait plus d'URSS, il n'y avait plus d'obstacle au capitalisme. En conséquence de quoi, les crises étaient finies. La croissance serait forte et ininterrompue. Il s'en est suivi dix crises successives, mais elles n'ont pas touché l'Occident, avant celle qui a concerné Internet.

L'URSS était-elle un contre-poids ? Y aurait-il un lien de cause à effet entre la victoire du capitalisme et trente ans de crises de plus en plus violentes et, surtout, globales ?...

(En fait, les crises ont commencé en 73. En dehors de l'enfance toute ma vie se sera déroulée en période de crise.)

samedi 10 octobre 2020

Les espoirs de la biologie moléculaire

Voici comment on voyait l'avenir de la médecine en 1966.

"(les vingt prochaines années) la majorité des maladies virales, sinon toutes, seront vaincues, grâce soit à l'immunologie, soit à la mise au point de substances antivirales spécifiques. On peut penser en outre que les virus serviront l'homme, non seulement dans l'étude théorique des cellules somatiques, mais également en thérapeutique de l'hérédité. (Cancer :) je pense que nous pouvons raisonnablement espérer mettre en évidence les causes fondamentales, sinon de toutes, du moins de nombreuses formes de cancer. ( ) Cela nous permet également de prédire une véritable thérapeutique préventive et curative, épidémiologique, immunologique et chimiothérapie, soit par modification et régulation de l'activité des gènes, soit par réparation ou remplacement de ces gènes." (Edward L. Tatum, La biologie moléculaire et l'avenir de la médecine, Atomes, décembre 1966.)

L'article se poursuit en parlant d'eugénisme : corriger ou remplacer les gènes nocifs, avant la naissance.

Tout cela résulte des espoirs qu'ont fait naître les avancées de la biochimie, qui commencent avec la découverte de la double hélice de l'ADN, en 1952.

Cela illustre beaucoup de choses. D'abord la tendance du scientifique à s'enflammer. Ensuite, sa croyance innée en la simplicité du monde, une machine dont on peut lire le programme, et en son pouvoir à corriger ce programme. Et enfin, après l'hybris, némésis : plus on croit toucher au but, plus il s'éloigne. La simplicité se noie dans la complexité.

(La biologie moléculaire a des émules modernes : les laboratoires de Biotech, qui sont l'équivalent, dans le domaine médical, des start up du numérique. Gorgées d'argent, elles cherchent à réaliser le rêve d'Edward Tatum.)

La raison, bug du développement humain ?

Depuis douze ans, j'anime un groupe de dirigeants. Notre "mission" consiste à aider des dirigeants et des cadres à résoudre des problèmes frustrants.

Deux heures. Nous cherchons s'il n'y aurait pas "une autre façon de voir les choses" que la leur. Ensuite, c'est à eux d'agir. Les résultats sont surprenants. Une dirigeante nous a dit que nous l'avions "sauvée".

Et si notre raison nous enferment dans l'échec ? Et si nous avions besoin de nous décentrer ? De nous voir de l'extérieur ?

Et si cela était, aussi, vrai de l'ensemble de l'humanité ?

vendredi 9 octobre 2020

Les bases génétiques de la prospective ?

"Il est parfaitement vrai que tout, chez les êtres vivants, vient de l'expérience (...) mais pas de l'expérience actuelle (...) de celle accumulée par l'ascendance entière de l'espèce au cours de l'évolution." (Jacques Monod, La Recherche, 1970.)

Selon cette théorie, l'expérience de l'espèce aurait façonné ce que nous pouvons percevoir du monde, et la façon dont nous le percevons. Tout cela nous serait transmis de génération en génération par l'intermédiaire de la transmission héréditaire. Ce qui expliquerait que nous puissions nous émerveiller que la nature semble mathématique : nos "instruments" ont été conçus par la sélection naturelle, par la nature même, pour être efficaces. Ce serait pour cela que nous pourrions "simuler" l'avenir.

(Je n'ai jamais été très admiratif de nos capacités à l'anticipation. En conséquence de quoi, j'ai tendance à penser que cette théorie passe à côté de quelque-chose d'important. Peut-être que le monde est en création permanente.)

Vaccin

J'ai été très surpris, il y a quelques années, lorsque j'ai entendu dire qu'il y avait des "anti vaccins". Le coronavirus m'a amené à me pencher sur cette question. Je découvre une grande complexité.

Le vaccin combat les agents pathogènes, bactéries et virus. Le principe du vaccin est d'apprendre (?) au système immunitaire humain à reconnaître un antigène, partie de l'agent pathogène, et produire un anticorps, qui va annihiler l'agent pathogène, en se liant à l'antigène. (L'antigène serait défini comme ce qui produit un anticorps.)

Beaucoup de vaccins sont faits d'un adjuvant sur lequel est fixé une protéine (l'antigène - mais les antigènes ne sont pas que des protéines). Cet adjuvant est généralement l'aluminium (plutôt les sels d'aluminium). Ils permettent de réduire le nombre de doses (une dose au lieu de quatre pour la grippe, m'a-t-on dit). Ils peuvent avoir des effets indésirables, essentiellement inflammatoires.

Une autre série d'effets indésirables serait le déclenchement de réactions auto-immunitaires. Le système immunitaire s'attaque lui-même.

Le vaccin de Moderna, dont je parle dans un précédent billet, correspond à une nouvelle technique. On utilise l'ARN messager pour programmer la réponse au virus. Ordinairement, l'ARNm est produit par l'ADN du noyau d'une cellule. Il est transmis à un ribosome, le ribosome produit une protéine. Le nouveau type de vaccin consiste donc à envoyer au ribosome un ARNm "bien calculé" de façon à produire l'antigène voulu, sans "passer" par le noyau de la cellule. Un intérêt de cette technique est qu'elle ne nécessite pas d'adjuvant.

Les travaux sur l'ADN sont relativement récents. Après avoir cru atteindre le Graal de la connaissance du corps, on découvre des phénomènes étranges. Par exemple, il pourrait y avoir transmission "d'information" d'une génération à l'autre autrement que par la voie des gènes. Il se pourrait aussi qu'il y ait des mécanismes de défense autres que les anticorps. Comme partout en science, notamment en physique, plus on croit toucher au mécanisme ultime, plus explose la complexité.

Quant au coronavirus, il semble plonger le corps médical dans la perplexité. On serait bien en plein milieu d'une seconde vague de l'épidémie. Ce qui n'a pas beaucoup de précédents. En outre, les patients infectés voient généralement leurs anticorps disparaître partiellement ou totalement, en l'espace de quelques mois. De surcroit, il y aurait confusion entre plusieurs agents pathogènes (on a tendance à attribuer toutes les maladies au coronavirus). Ce serait un virus "inclassable", parce qu'il a évolué (virus de gastro entérite dans les années 2000, puis classifié SARS, avant de devenir ce qu'il est), et qu'il attaque beaucoup de tissus. On pense que l'on y verra plus clair dans un an, lorsque l'on aura mis de l'ordre dans les recherches en cours. En tout cas, le système de santé se serait adapté.

Ce que je retiens de mes discussions est que la médecine a découvert le doute. Plus elle découvre, plus le mystère s'épaissit. Ce qui est une bonne nouvelle car, plus elle croit savoir, plus elle est dangereuse, puisqu'elle ne peut concevoir qu'il se passe autre chose que ce qu'elle a prévu. Pour le moment on est probablement au milieu du gué.
En tout cas, c'est passionnant.

Postmortem covid ?

Ce blog réclamait un postmortem de ce qui s'était passé durant l'épidémie. Aurait-il été entendu, par France Culture ? Mercredi, elle consacrait une journée à la question. La méthode scientifique, en particulier, évoquait le sujet de la recherche et de la médecine. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'était pas clair. Les journalistes semblaient faire référence à une réalité qui ne m'était pas connue. Voici ce que j'ai retenu, ou, plutôt, les questions que cela m'a posées :

  • En fait, la question est plus complexe que médecine / recherche. Il y a médecine de ville, hôpital, recherche hospitalière, recherche "pure", administration. 
  • La médecine de ville a été maintenue hors circuit. L'administration lui envoyait des directives de dizaines de pages, inutilisables, et a imposé aux patients de rester à la maison, alors qu'ils auraient eu besoin de soins médicaux. Il y a un retour à la normale : la médecine est essentiellement une question de diagnostic sans a priori. 
  • "La recherche qui a marché" est une recherche empirique. Ce que la médecine hospitalière observait ressemblait à ce que l'on voyait dans d'autres maladies. Elle a testé les traitements qui marchaient dans ces cas. Cela aurait réduit par deux le taux de mortalité. L'efficacité de cette recherche vient du lien hôpital / CHU : les "intuitions" sont validées scientifiquement. 
  • Ce que l'on appelle "recherche" est probablement celle faite en laboratoire. Il y aurait eu croyance en un "Magic bullet", qui aurait éliminé radicalement la maladie, et ce dès mai. (Ce "bullet" aurait-il été le vaccin ? En tout cas, si j'ai bien compris, si cela avait été le cas, cela aurait une première dans l'histoire de la médecine.)
  • Finalement, il y a été beaucoup question d'un sujet que j'avais oublié : la cloroquine. Apparemment, beaucoup de gens voulaient de la cloroquine, et elle était prescrite par une partie du corps médical. Cela aurait fait échouer les tests français pour déterminer l'efficacité de divers traitements. Il y avait quelque-chose d'étrange dans la rancoeur des participants, car la démarche du Pr Raoult ressemblait à l'approche empirique qu'ils avaient louée auparavant. Décidément, cette affaire est curieuse. 
  • Les enjeux géopolitiques que représente le vaccin, traités par une émission de Christine Ockrent, n'ont pas été évoqués. 
Questions à creuser :
Pour reprendre l'esprit "systémique" de blog, il semble que deux "systèmes" soient en cause ici :
  • L'administration et ses agences. Elles tendent à dicter leur comportement aux médecins, alors que la médecine est une question de doute et de diagnostic, et d'empirisme scientifique (on apprend de l'expérience) ?
  • La recherche, désormais aux mains du marché. Comme le rappelait le PDG de Moderna, les enjeux financiers que représente un vaccin sont colossaux. Cela introduit un biais dans la recherche scientifique, qui n'est pas bon pour l'intérêt collectif, et pour les finances publiques ?

jeudi 8 octobre 2020

Le mystère des anticorps

Comment se fait-il que l'on ait des anticorps, qui s'associent aux antigènes d'un agent pathogène, pour le mettre hors de course ?

Un vieil article dit que tous les anticorps seraient présents chez chacun d'entre-nous. En quelque sorte, nous aurions prévu tous les pathogènes ! Un mystère serait comment le corps fait-il pour reconnaître ce qui est, ou n'est pas, à lui. Il semblerait qu'il y ait un second mécanisme, justement, qui puisse combattre les agressions sans utiliser d'anticorps.

(L'origine cellulaire des anticorps, Alain Bussard, La Recherche, février 1973.)

Pourquoi a-t-on besoin de vaccins, alors ? Peut-être parce que la défense n'est pas assez rapide ? Ou ne trouve pas assez vite le bon anticorps ?

Je me demande si l'on ne peut pas faire un parallèle avec l'histoire des idées. Avec toutes les idées que l'humanité a eues, il y en a sûrement une qui répond aux problèmes du moment. Mais, il faut pouvoir la trouver, la comprendre, puis convaincre le reste de l'humanité de l'adopter.

Le salut est dans la complexité ?

J'ai découvert récemment qu'il se pourrait que, dans certains milieux, on estime que le peuple ne peut pas penser. De ce fait, il faut surtout ne rien lui dire qui lui laisse entendre qu'il y a la moindre faille dans ce qui doit faire autorité. La science, les laboratoires médicaux, les vaccins, le réchauffement climatique, etc. Car, alors, cela produit la "théorie du complot".

Eh bien, je viens de retrouver un témoignage d'enseignant, qui affirme exactement le contraire. La complexité du monde fascine ses élèves et les empêche d'avoir une vision manichéenne de la vie.

Cet enseignement de la complexité aurait-il fait défaut à nos cercles dirigeants ?

La conduite du changement selon Google

Il y a quelques temps, Google change l'éditeur de ce blog. 

Il annonce que l'on pourra toujours revenir à l'ancienne version. J'essaie, mais visiblement il y a des bugs. Je reviens à l'ancienne version. 

Mais, voilà que l'on m'impose la nouvelle. Et qu'il n'est plus possible de faire marche arrière. 

Façon de conduire le changement à la Google ? Rapport de force ? On l'a vu avec Google+ et quelques autres produits de Google supprimés brutalement ? 

Une hypothèse est que cette décision a été prise par un lampiste, qui ne voulait pas se fatiguer à maintenir deux interfaces. La direction de Google n'est probablement pas intéressée par ce type de détails. Dans une société où l'homme est libre, le lampiste à tous les droits. Mais, il faut bien le faire obéir de temps à autres. Alors, on utilise la loi d'une société libre : le rapport de force. Seulement, celui-ci peut prendre différentes formes. Cela peut être ce que fait notre lampiste. Mais, il y a aussi la manipulation des esprits. Est-ce un hasard si l'on parle tant de "cancel culture" ? 

mercredi 7 octobre 2020

Internet remplace-t-il notre mémoire ?

Plus besoin d'apprendre, il y a Internet, m'a-t-on dit récemment.

Cela me semble, fondamentalement, idiot. En effet, les innovations émergent de l'accumulation d'un très grand nombre d'idées, d'expériences, au sein du même homme. Et, plus on vieillit, plus on accumule. Et, d'ailleurs, l'homme a une curieuse façon d'innover : il tire de nouvelles idées d'associations entre phénomènes qui n'ont rien à voir (j'entendais, par exemple que l'idée du barillet du Colt viendrait de l'observation du la barre d'un navire).  Internet, lui, ne tire rien de son accumulation. De même que l'homme qui n'apprendrait rien.

Que signifient les sénatoriales ?

Devrait-on s'intéresser aux sénatoriales ? (Article.)

Elles donnent une curieuse image de la France. Les partis qui font l'actualité nationale, celui du président, le RN et les écologistes, y sont invisibles. La gauche y est faible, la droite ultra dominante (114 sur 172 sièges renouvelables, soit deux tiers !).

Difficile à dire ce que cela signifie. Le Sénat est-il représentatif de quelque-chose, d'ailleurs ? Cela semble le cas. Par exemple, sous de Gaulle, il était à gauche. Ce qui signifiait, sans doute, que le pays rejetait un régime de parti unique, quel qu'ait été l'opinion que l'on ait eue du général. Le Sénat pourrait refléter des aspirations fondamentales.

Une interprétation tentante est que les thèmes qui se sont imposés dans la sélection de notre président n'intéressent pas la population. Comme le disait le FN, elle n'aime ni la réforme libérale, qui désorganise le système de santé, par exemple, ni l'utopie écologiste, devenue l'unique programme de gauche. Mais elle n'est pas plus émue par le nationalisme du FN. Elle a, solidement, le coeur à gauche, et le portefeuille à droite, et c'est probablement ce que représente l'élu de province, qui fait l'élection sénatoriale ?

Censure à l'Américaine

Je lis que Facebook a supprimé une publication du président Trump, qui disait que la grippe était plus dangereuse que le coronavirus.

Ce qui fait que ce qui n'aurait été vu par personne a été relayé par l'ensemble de la presse mondiale...

Facebook a réussi à la fois à se montrer un formidable censeur, et à faire plaisir à M.Trump ?

(A noter que :
Quand à la grippe, il n'y en aurait pas eu dans l'hémisphère sud, d'après Scientific American, elle a été vaincue par les mesures anti coronavirus
J'ai été censuré par Facebook, dans une réponse que je faisais à un ami. Mais la presse mondiale n'en a pas parlé ! - l'IA de Facebook n'aime pas les liens.)

mardi 6 octobre 2020

Point vaccin

Vaccin anti coronavirus, faisons un point. Christine Okrent parlait de cette question, samedi dernier (affaires étrangères, France Culture).

Je retiens des propos d'une des responsables de l'INSERM que les meilleurs vaccins pourraient arriver les derniers. Indirectement cela devrait signifier que les premiers à sortir, issus des laboratoires de "Biotech", ne seraient pas si bons que cela. (Pourquoi ?) Certains laboratoires ne se presseraient pas. Pensent-ils qu'il ne faut pas confondre vitesse et précipitation ?

Un autre intervenant parlait de résistance à la vaccination du Français. Elle serait le fait de la population, mais aussi du corps médical. (Dans ce dernier cas, si j'en crois les personnes que j'ai interrogées, le médecin ne se méfierait pas de la vaccination en tant que telle, mais de certains procédés de fabrication de vaccins modernes.)

Pour le reste, qu'il y ait une course au vaccin entre nations, et régimes politiques, cela ne surprendra personne. En tout cas, tout ce monde me semble plus prudent qu'on aurait pu le craindre.

(Dans la série : qu'est-ce qu'un vaccin ? Que doit-on en penser ?)

Tempête sur Douarnenez

La vie des pêcheurs de Douarnenez, entre les deux guerres.

Curieusement, cela semble un essai de truculence à la Pagnol, exportée en Bretagne. Ce n'est pas réussi, selon moi. Ce qui l'est, ce sont les dialogues entre pêcheurs et usiniers, ce sont les bars, et ce sont les tempêtes.

En ces temps, on était peu éduqué, la vie était courte, pauvre, mais elle était autrement intense que maintenant. Sortir en mer était une aventure. On ne survivait qu'en équipe. Et le bar était le lieu de la fraternité.

Progrès trompeur ?

lundi 5 octobre 2020

Insociable sociabilité

L'homme est poussé par son égoïsme, alors qu'il n'est rien sans la société. L'égoïsme provoque des conflits, dont les conséquences désastreuses convainquent l'individu de l'utilité de la dite société. Idem pour les Etats. C'est ce que Kant a nommé "insociable sociabilité", selon Les chemins de la philosophie de France culture.

Que nous devions porter des masques, garder nos distances, penser "circuits courts" et autres, serait-ce une conséquence de ce phénomène ? Un rappel à l'ordre après s'être laissé aller à nos pulsions individualistes ?

(Kant pensait que la raison pouvait nous éviter l'apprentissage du conflit. Pour ma part, il me semble que c'est une raison mal digérée qui nous fait croire que nous, individus, ne dépendons de rien, et que l'on nous doit tout. La nature n'est qu'interdépendances.)

Le vaccin ou la résistance au changement ?

L'option vaccination massive est un pari, quasi pascalien.

Si ça marche, le vaccin a redoré son blason. D'autant que, ordinairement, il ne réussit pas contre le virus.

Mais cela peut ne pas marcher. Soit c'est inefficace, et l'épidémie continue. Soit, le traitement est pire que le mal. Car, le coronavirus, pour le moment, n'est qu'une maladie relativement bénigne. Donc, un effet secondaire un peu sérieux, surtout chez quelqu'un qui aurait été "asymptomatique", sera fâcheux. Dans cette seconde hypothèse, la vaccination risque d'avoir perdu la partie pour longtemps. (Il y a aussi la probabilité d'effets pervers à beaucoup plus long terme. Mais c'est une autre histoire.)

Résistance au changement, on en a ici un exemple ? Le vaccin est la promesse de ne rien changer. Car il y a une alternative : la "flexisécurité". Faire évoluer la société pour atténuer les risques du virus, en aidant ceux qui ont à changer. Cela a un coût. Mais quel est celui du vaccin ?

Notre société parle de changement, mais elle a été conçue pour lui résister.

dimanche 4 octobre 2020

Humaines bêtes

Certaines sociétés humaines disent que l'animal descend de l'hommes. Cela semble évident lorsque l'on regarde cette vidéo :
L'homme a de curieuses idées. Il se croit, par exemple, un loup pour l'homme, alors que les loups sont fraternels. La caractéristique qui lui est propre serait-elle d'inventer des théories délirantes, et de les prendre pour la réalité ? Il a reçu le don de la raison ?

De l'interprétation des pensées

Que voulaient dire Descartes, Locke, Hegel... ? Le savaient-ils eux-mêmes ?

Les traducteurs vous parlent de l'exercice suivant, lorsqu'ils veulent vous prouver la difficulté de leur métier : essayez de traduire du français au français.

Il me semble que l'on pourrait faire la même chose avec notre pensée : reprenons un texte que nous avons écrit il y a quelques années, et demandons-nous ce nous voulions dire...

Je soupçonne que la pensée est fonction d'un contexte. Quand on a perdu le contexte, faute de mémoire par exemple, on a perdu la pensée.

samedi 3 octobre 2020

Trump : vaincu par la globalisation ?

Le programme de M.Trump était de rapatrier l'industrie américaine en Amérique. Ce qui permettait de fournir de "bons emplois" traditionnels à l'Américain moyen, entre autres.

Mais, il a été frappé par un virus qui a emprunté les "supply chains", au départ de l'usine du monde, et son économie a violemment ressenti sa dépendance au reste de l'humanité. La globalisation de s'est pas laissé faire ?

Une leçon de changement ? Le changement ne se fait pas en force ? Et la coopération internationale peut avoir du bon, quand elles porte sur la sagesse ?

"la notion qui, dans la pensée chinoise (...) occupe une place comparable à notre raison, héritière du logos grec (...) est désignée par un caractère qui s'écrit avec la clef de jade et qui se prononce li. Ce caractère li nous enseigne qu'il y a lieu avant de travailler le jade, de scruter ses veines afin de ne pas risquer de le casser. Il ne s'agit donc pas tant de partager et de calculer que d'observer le cours des choses afin d'agir en fonction de lui plutôt que de s'y heurter. (…) la forme la plus élevée de l'action se fonde dès lors sur une observation à ce point fine et efficace qu'elle ne demande pratiquement aucun effort, son idéal étant de parvenir au plus près du non agir (wuwei)" (KAMENAROVIC, Ivan, La Chine classique, Les Belles Lettres, 2002.)

Gripette

Si l'on ferme une école, les parents d'élèves vont devoir rester à la maison pour garder leurs enfants. Ce qui n'est pas bon pour l'économie. Le gouvernement a donc décrété que l'enfant ne pouvait pas être malade, en tout cas l'école ne peut être un cluster. C'est ce qui est dit ici.

Quand MM.Trump et Bolsonaro prenaient ce type de décision, ils étaient tournés en ridicule.

Cela montre probablement à quel point notre société est inadaptée au danger. Elle ferait bien de se demander pourquoi, au lieu de faire comme si de rien n'était ?

vendredi 2 octobre 2020

Et si l'on vivait de troc ?

La nature vit de troc, dit un article. Pourquoi pas nous ? En ces périodes de pénuries de trésorerie, les petites entreprises s'organiseraient en réseaux d'échange.

Le troc entre entreprises ressemble à ce que voulait faire Proudhon : une économie sans argent ou on échange du travail contre du travail, sans l'intermédiaire de la monnaie. Car la monnaie a des effets pervers. C'est un jeu auquel certains semblent meilleurs que d'autres. Apple vaut probablement plus de deux fois la valeur de toutes les PME françaises. Quant au monde de la finance, il crée de la monnaie, à partir de la monnaie.

Mais l'article, à mon avis, passe à côté de l’effet subtile du don et du contre don (Mauss), qu'il cite. L’idée vient de B. Malinowski, un anthropologue qui l’avait observé chez des peuplades du pacifique. Je ne donne pas pour recevoir ! Mais, comme dit La Fontaine, dans l'article, « j'oblige ».

Ce qui se joue dans don et contre don n’est pas calcul à court terme, troc, c’est le mécanisme de l’assurance, comme chez La Fontaine (Le lion et le rat). Il est fort probable que l’on ne me rendra jamais rien. Sauf que si j’ai un pépin, on me donnera beaucoup plus que ce que j’ai apporté : la vie, parfois.

Paradoxalement, l’amour désintéressé est un bon calcul !

Prospective coronavirus

Que sait-on de la lutte contre le coronavirus, et quelles conclusions peut-on en tirer pour notre économie, et notre société ?

Dans le meilleur des cas, la vaccination aura lieu en 2021. Dans le pire, elle peut ne pas marcher. En effet, la dernière phase de test sera la première phase de vaccination. Ce qui signifie que les premiers millions de vaccinés seront des cobayes, et que l’on peut détecter, grâce à eux, des effets indésirables (qui peuvent être, bien sûr, plus graves que le coronavirus, maladie généralement bénigne !), qui conduiront à l'arrêt de l'utilisation du vaccin concerné.

En outre, les vaccins vont arriver les uns derrière les autres. Donc, même en étant vacciné mi 2021, on ne pourra pas être certain de ne pas être dans une première vague de cobayes d'un nouveau vaccin. D’ailleurs, il semblerait qu’un vaccin ne marche pas à 100%… Ce qui peut signifier que l’épidémie peut se maintenir, même si la vaccination réussit.

Plus généralement, cela pose la question de l’innocuité du vaccin, donc celle de l’usage de la vaccination pour les prochaines pandémies. En effet, on ne peut pas dire avant de les essayer, pendant des années, quels seront leurs effets secondaires. Par exemple, la possibilité que certains modifient notre génome ne peut être écartée. (Tous OGM ?) Au nom du complot, il ne sera pas éternellement possible d'interdir le débat public.

En résumé, il y a des chances pour que les turbulences actuelles se maintiennent. Et que même si elles cessent, une autre pandémie nous frappe dans quelques années, avec des effets au moins similaires.

Le virus n'est que la partie émergée de l'iceberg
Le vaccin, c'est la défense du statu quo. L'économie qui ne change pas. Il est possible que cette solution ne soit pas viable. Pour lutter contre la pandémie, il va falloir probablement un changement, et celui-ci devra être social, dans le prolongement des mesures actuelles, que l'on croit provisoires (arrêt d’une certaine forme de globalisation, non essentielle, etc.).

Surtout, ce que nous découvrons, c'est que notre société est "fragile". Ce qui jadis aurait été un événement mineur, localisé, dont personne n'entend parler, devient maintenant un mal mondial. Et cet événement mineur peut être beaucoup de choses, pas uniquement un virus. Nous devons rendre notre société résiliente. Et cela, ce n'est pas un vaccin qui nous le permettra.

N'aurais-je pas toujours tort ?

D'après un économiste, sans le coronavirus, le programme de M.Trump aurait réussi.

Les statistiques disent qu'aucun président dont le pays est en crise n'est réélu. Dans ces conditions, il aura été victime de la malchance !

Curieusement, c'est quelque-chose que j'avais prévu. La force de Trump est de faire des mauvais coups...

jeudi 1 octobre 2020

Pollueur payeur

Une étude montre que le pourcent le plus riche pollue deux fois plus que les 50% les plus pauvres. Elle incrimine les "inégalités". (Article.)

Bon raisonnement ? Qui sera surpris de ce résultat ? Il est évident que les pauvres ne peuvent pas polluer, puisqu'ils ne consomment pas grand chose. Ce n'est pas l'inégalité qui crée la pollution, au contraire. C'est le mode de vie auquel nous aspirons tous. Celui du 1% qui a réussi.

Bonne nouvelle, tout de même ? Il suffit qu'un tout petit nombre de gens trouvent une autre façon de vivre, pour que, en les imitant, nous supprimions la pollution ?

Le sens des mots : élu

Qu'est-ce qu'être un "élu" ? Il y a deux définitions, au moins :
  • Celle de nos gouvernants : guider des masses bêlantes. Führer, caudillo et autre grand timonier. 
  • Celle du peuple juif : l'élu de Dieu fait la volonté divine. Or, celle-ci est impénétrable ! Mais, quand il erre, la colère de Dieu est terrible.
Quelle est la bonne définition ?

Les sociologues d'après guerre (refroidis par le nazisme ?) penchaient pour la seconde. Une notion apparue alors était celle de "servant leader". Il fait émerger l'aspiration réelle du groupe humain. Elle conduit le groupe. Le servant leader peut en prendre la direction, mais uniquement parce qu'il faut quelqu'un, n'importe qui, pour occuper cette fonction. De même qu'il faut parfois un agent pour faire la circulation.

Pépés flingueurs

Hier, il était question du débat entre MM.Biden et Trump. Les journalistes semblaient affligés par son manque d'élévation.

Pour moi, c'était la règle du jeu. Il s'agissait de montrer sa masculinité, son américanité, en faisant preuve de génie dans la mauvaise foi. Au fond, ce doit être un jeu extraordinairement amusant. Peut-être même une libération enivrante de l'étouffante raison et de la "cancel culture" pesante. Soyons post modernes !

D'après ce que j'ai entendu, Joe Biden (bientôt 78 ans) a prouvé qu'il était loin d'être un vieux crouton, ce que prétendait M.Trump (à peine 74 ans), et qu'il pouvait rendre gnon pour gnon à ce dernier.