lundi 30 novembre 2020

Les Papous et le changement

Faites vous attention à la première et à la dernière phrase d'un roman ? Ce sont des phrases qui comptent disaient Les Papous dans la tête, une émission de France Culture.

Le jeu des Papous consistait à inventer le début et la fin d'oeuvres célèbres. 

Cette émission illustre peut-être ce qu'est le changement dans l'audiovisuel public. Mon interprétation d'auditeur. La directrice de la chaîne, après avoir modifié, autoritairement, la programmation de l'émission, a voulu, probablement, imposer un nouveau changement. La productrice refuse. Plus de Papous. On est toujours trahi par les siens ? Emmenée par une des dernière recrutées, pas la plus talentueuse ?, un groupe de séditieux pactise avec l'ennemi. Qui peut résister à une heure de publicité gratuite, chaque semaine ? Le public.

Dans cette histoire, qui a eu le dernier mot ?

dimanche 29 novembre 2020

Vital virus ?

On en apprend tous les jours sur le virus. D'après ce que j'avais compris, c'était du "non vivant", qui avait besoin du vivant pour se reproduire. Or, il semble bien que, sans lui, ce que nous trouvons le summum du vivant, le noyau de nos cellules, n'ait pas existé. En effet, on découvre que certains virus construisent des "fabriques" pour se reproduire, et que ces "fabriques" pourraient avoir été adoptées par nos cellules comme noyau. Mieux, ces noyaux auraient conservé leur équipement viral, ce qui leur donnerait la capacité d'absorber ce qu'ils trouvent désirable dans leur environnement. 

Un nombre croissant de preuves a convaincu certains chercheurs que le noyau aurait pu naître d'un partenariat symbiotique identique à celui qui aurait produit des mitochondries. Une différence cruciale, cependant, est que le partenaire responsable du noyau n'est peut-être pas une cellule, mais un virus.

Ce n'est qu'une hypothèse (article de Quanta), mais elle montre à quel point il est dangereux de parler en termes de "bien et de mal" et à quel point les hypothèses implicites que véhiculent le langage sont redoutablement dangereuses. 

Publicité libérée

Toutes les heures, depuis des mois, la radio diffuse des messages stupides concernant les précautions à prendre vis-à-vis du coronavirus. Nous prend-elle pour des imbéciles ?

Ces messages résultent de toute une chaîne de commandement. Ce n'est peut-être pas l'idée initiale qui était ridicule, mais ce qu'en a fait la dite chaîne. Appartenir à une chaîne rend idiot. 

Est-ce fatal ? Je suggère souvent à ceux qui se trouvent dans une telle chaîne de dire : "d'accord pour appliquer les idées du dessus, mais à ma façon". Ainsi, je peux remettre ma conscience en fonctionnement, sans prendre de risque pour ma carrière. C'est comme cela que l'on se libère ?

Le mythe a la peau dur

On peut suivre le mythe à la trace, et reconstituer, grâce à lui, comme avec l'ADN, le cheminement de l'homme dans sa conquête de la Terre. (Emission.)

Que signifie un mythe ? Est-ce une traduction en mots d'une autre forme de réalité ? Un enseignement qui se transmet de génération en génération ? Le mythe a-t-il disparu ? Ou les mythes anciens ont-ils pris des formes nouvelles ? Ou, encore, vivons-nous en un temps de grande créativité mythique, de mythes à courtes durées de vie ?...

samedi 28 novembre 2020

Découvrez vos talents

M.Sarkozy. Parti de rien, devenu président de la République et époux d'un mannequin, fille de milliardaires. As du changement ? Mais, lui président, ce ne fut pas brillant. 

Ce phénomène explique-t-il pourquoi la sélection ne donne pas ce que l'on en attend ? Celui qui est "sélectionné" ne pense pas qu'on l'a choisi pour le talent qu'il a démontré ? Il croit qu'il doit exercer un rôle selon un rite qu'il a inventé ? Par exemple : "je suis le chef, donc un surhomme. Tout ce qui me passe par la tête porte la marque du génie." Et même : "mes échecs ? Tous les génies ont dû lutter contre la médiocrité. Confer les films."

Et si ce type d'idées reçues expliquait nos malheurs ? Et si nous avions un talent que nous ignorons ? Et s'il se révélait en regardant notre passé ?

Onze mille

Ce blog a franchi un nouveau millier. Quels enseignements en tiré-je ? 

Il y a un rendement décroissant de "l'enseignement" ! Petit-à-petit, le blog devient un rite. Au fond, c'est une obligation de penser. Le cerveau tend à sommeiller. La vieillesse est un naufrage.

Mais, attention, le rite est dangereux ! Ecrire un article tend à devenir de l'art pour l'art. Le plaisir de raconter une histoire. Surtout, l'art de bien "tourner" un histoire. Une fable, comme La Fontaine. Le fond ne compte plus. On ne pense plus !

Il y a eu des nouveautés, tout de même. De temps à autres, je regarde ce qu'on lit en ce moment de mon blog. Ce qui m'a fait découvrir des articles et des idées que j'avais oubliés, et dont je suis content ! J'ai aussi vu que certains billets avaient une vie propre. Ils ne sont pas tombés dans l'oubli et jouissent d'une popularité quasi constante. 

Leur succès tient du mystère. J'imagine que leurs mots clés ont trouvé une niche chez Google. Ils correspondent à une interrogation de quelques personnes. Mais pas à une question qui intéresse le marché. Ce qui aurait fait qu'on les aurait achetés. 

Violences policières

On parle de violence policière. Le policier est accusé par certains, et défendu par d'autres. 

Et si la violence policière ne tenait pas à la nature du policier ? J'entendais l'autre jour une émission de radio dire qu'elle venait, simplement, d'un changement de tactique. Avec les mêmes hommes on peut contenir aussi bien (mieux ?) les manifestations, sans violence...

Qu'attend-on pour changer ?

vendredi 27 novembre 2020

Y a-t-il de la vie extraterrestre ?

L'existence d'une vie extraterrestre était une évidence pour les scientifiques, il y a seulement quelques décennies. Les "exoplanètes" auraient ravivé cette idée. J'ai entendu dire cela à plusieurs reprises par France Culture ces derniers temps. 

Mais jamais, me semble-t-il, on ne définit ce qu'est "la vie". Au mieux, on se contente de dire : les mêmes causes produisent les mêmes effets. Il doit y avoir, ailleurs, "quelque-chose" qui ressemble à ce qui se passe sur Terre. 

Y a-t-il de l'intelligence sur Terre ? a-t-on envie de demander. Et si ce que l'on appelle "intelligence" était un talent de salon, qui épate le bourgeois ?

(D'ailleurs, si l'on ramenait chez nous "quelque-chose qui ressemble à ce qui se passe sur Terre", n'obtiendrait-on pas la "mère de toutes les épidémies" ? Comme dans La guerre des mondes, mais à l'envers ?)

Bon sens : danger ?

Apparemment on a longtemps considéré comme une évidence qu'il y avait de la vie dans l'univers. Raisonnement : l'univers est très grand, il y aura sûrement un endroit où les conditions que l'on trouve sur la terre se reproduisent. 

Or, on découvre qu'il faut attaquer la question par la théorie du chaos de Poincaré : une cause microscopique peut avoir une conséquence macroscopique. La Terre est le fruit de très grands hasards. De même, il y a des milliards d'hommes et pourtant pas deux sont identiques.  (Si j'ai bien compris, c'est ce que disait une émission d'Etienne Klein.)

J'ai toujours tort, dit ce blog. Peut-être ne suis-je pas le seul ? 

jeudi 26 novembre 2020

Fabienne Servan-Schreiber

Au hasard des émissions de France Culture, j'ai entendu parler de Fabienne Servan-Schreiber, membre de sa fameuse famille, une productrice de films. Elle s'est mariée avec un autre inconnu (de moi) : un certain Henri Weber, qui fut un des créateurs de la LCR, a été recherché par la police, et a fini sénateur. 

On commence révolté, on termine notable ? L'histoire du Guépard ? Changer pour que rien ne change ? Surtout pas l'ordre social ? 

Mont Oriol


J'ai relu ce livre, après avoir entendu dire que Maurice Genevoix s'était inspiré du style de Maupassant. Mais, je n'ai rien trouvé de frappant. Quant à l'histoire, c'est à la fois celle d'un phénomène de société, la mode du thermalisme, et celle d'un monde en changement. Le chant du cygne de l'aristocratie, qui ne se maintient que par la fascination qu'elle exerce sur le parvenu. 

On y croise un banquier, juif, un paysan, auvergnat, madré, une famille de nobles, gentiment décadente, qui vit aux crochets des nouveaux riches, un amoureux romantique et inconséquent, fils de meunier fortuné, une médecine qui fait songer à celle de Molière et des "baigneurs" ridicules. Le tout dans la plus parfaite oisiveté. Le banquier, pour s'amuser, crée une ville thermale, qui va grossir sa fortune.

Tout ces gens sont un rien caricaturaux. Mais, le plus intéressant est peut-être que chacun sait ce qu'on lui reproche, et en montre la logique, qu'il revendique. Ces gens ne sont pas en bonne santé, parfois, mais, au moins, il semblent sains psychologiquement !

mercredi 25 novembre 2020

Sommes-nous faits pour le monde d'après ?

Un dirigeant qui a "libéré" son entreprise fait un exposé en grande école. Triste mine des élèves, formés pour être l'élite d'une hiérarchie. 

Un des changements de notre temps est que nous ne sommes plus inégaux par formation. Or, notre société demeure bâtie sur l'hypothèse implicite de la masse ignorante. Comme l'entreprise, elle va devoir, probablement, se "libérer". Or, quand nous pensons "liberté", elle est pour nous, pas pour les autres. Tout le monde pourra-t-il s'adapter ? 

Obamacare

Qui se souvient de l'Obamacare ? Un système d'assurance santé universelle. Quasiment, la seule réforme de M.Obama. Son action a été paralysée, ensuite, par une mauvaise foi, qui frise le génie, des Républicains et sa propre intransigeance. 

Cette réforme a provoqué une violente indignation. Mais, lorsque M.Trump a voulu la démanteler, il ne l'a pas pu : beaucoup trop de gens y tenaient. 

Mais pourquoi M.Obama a-t-il usé sa crédibilité pour une réforme qui n'était pas demandée ?

"Obamacare", n'est peut être pas Obama + Healthcare. "Care" est la doctrine d'extrême gauche de la compassion. Elle s'oppose au "développement personnel" du "self made man", valeur constitutive de l'Amérique. Accepter le "Care" c'est renoncer au rêve. Obamacare équivalent des 35h de Mme Aubry, ou passage de "l'union libre" au "mariage pour tous" ? 

Comme on le dit parfois aux USA, M.Trump a-t-il été le fils de M.Obama ? Obama-idéologue a produit une réaction de même nature ? Obama-hybris, Trump-némésis, Biden, catharsis ?

mardi 24 novembre 2020

Etat nounou

Débat entre deux entrepreneurs : l'un se plaint du poids des charges, l'autre lui fait remarquer que l'Etat vient à son secours, alors qu'ailleurs le coronavirus cause la faillite de ses homologues. Le coût des soins de réanimation est de dix à quinze mille euros par jour et par patient. Il est pris en charge par la sécurité sociale. 

N'est-il pas regrettable que l'on ne discute pas plus souvent de ces sujets ?

Le langage des animaux

Maurice Genevoix raconte comment il s'est fait un ami d'un écureuil. Simplement en jouant avec la curiosité de l'animal, il l'a attiré à lui. Et puis l'écureuil l'a suivi chez lui. N'ayant pas eu le droit de l'héberger, il l'a mis sur son épaule, et l'a ramené en forêt. Pendant le voyage, l'animal s'est glissé dans une de ses poches et s'y est endormi. 

L'homme et l'animal peuvent-ils communiquer ? Je me le demande quand un chat, qui est entré dans ma maison, me regarde d'un oeil que je crois interrogatif. Je me le suis demandé quand un hérisson est venu se coucher, pour mourir, à côté de la porte de ma cuisine. Maurice Genevoix me fait me demander si j'ai toujours tort. 

Le sens du changement

Dans les milieux d'affaires, on ne s'intéresserait plus qu'à la start up ayant un "impact sociétal", si possible à but non lucratif. On a oublié nos deux millions de PME et leur énorme "impact" en termes d'économie et d'emploi ! 

Et si l'on vivait un changement "à la grecque" ? Jadis, les Grecs ont connu un moment de folie, qui a coïncidé avec l'invention de la raison, et d'à peu près tout ce qui fait notre société actuelle. 

Cette crise de folie semble consécutive à cette "invention" de la raison. Ils l'ont utilisée pour inventer un monde factice. C'est pourquoi on parle aujourd'hui de "sophisme". La chute fut brutale. De conquérants, ils devinrent précepteurs pour parvenus. Mais, elle leur a révélé la réalité. 

Et si, nous aussi, nous étions en train de nous réveiller ?

lundi 23 novembre 2020

L'Amérique aime-t-elle l'entreprise ?

Le chef d'entreprise français a la nostalgie de l'Amérique. Au moins, là bas, on aime le succès. 

Mais aime-t-on l'entreprise ? En France, on lui donne des PGE, du chômage partiel. Aux USA, le coronavirus lui est fatal. 

Au dirigeant de faire preuve de résilience. Et s'il ne parvient pas à s'en tirer, c'est un "looser", un raté. Contrairement à ce que l'on dit en France, l'échec n'y est toléré que quand il annonce le succès. 

Qu'est-ce qu'un privilégié ?

Le salon de musique, de Satyajit Ray, est l'histoire de la ruine d'un Maharadja. Le film montre son rôle social. Il était l'assurance de son peuple, en cas de calamité. Peut-être aussi était-il le garant de sa culture. 

Un discours a émergé aux USA, mais aussi en France, selon lequel ceux qui dirigeaient le pays et ses entreprises étaient une "élite", ils devaient leur position au "mérite" d'avoir fait des études, et que le peuple était "paresseux", qu'il fallait "siffler la fin de la récréation" et le mettre au travail. En même temps, on a évoqué un retour à l'Ancien régime, on a parlé de révolution et de "populisme". 

Le privilégié serait-il celui qui ne voit que les avantages de sa position, est certain qu'ils lui sont dûs, et pas ses devoirs ? 

CHU de Marseille

Je lisais que le CHU de Marseille était peut-être notre avenir. En effet, ce qui marche le mieux en face d'une épidémie est le mélange de la science et de la pratique. C'est comme cela que l'on met le plus rapidement au point un traitement. 

Cela explique peut être la haine, difficilement compréhensible, que suscite le Pr Raoult dans les milieux officiels. En quelque sorte, il représente la "médecine libérée". Le médecin responsable, qui n'est plus guidé par des procédures administratives qu'il applique bêtement. 

Menace de mort pour l'ancien régime : la médecine taylorienne, pour masse inculte ?  

dimanche 22 novembre 2020

Le France n'aime pas l'entrepreneur

Le chef d'entreprise, quel qu'il soit, pense qu'il est haï. C'est une très grave blessure. 

Mais, est-il un cas particulier ? Que pensons-nous, spontanément, d'un fonctionnaire ? d'un énarque ? d'un enseignant ? d'un financier ? d'un consultant ? d'un artisan ?... La formulation est différente, mais le sens est le même : incompétent et malhonnête.

La question que l'on devrait se poser est : pourquoi pensons-nous cela les uns des autres ? 

L'innovation par la complexité

 La complexité est devenue la caractéristique de notre époque :

Il y a de plus en plus de spécialisation, et il est de plus en plus difficile de travailler ensemble. La qualité, le pricing, la performance moteur, etc. ne parlent pas le même langage. En outre, il y a de plus en plus de spécialistes, par exemple vous trouvez des spécialistes de projection d’huile dans la boîte de vitesse ! 
Cela se complexifie surtout en termes de technologies. Il y a quarante ans, un mecano savait tout faire, maintenant une voiture, c’est de l’électronique, du logiciel, de l’intelligence artificielle, des moteurs électriques, demain à hydrogène, de la 5G, etc.

Cette complexité conduit à une forme d'incommunicabilité, qui, paradoxalement, empêche le succès du processus d'innovation ! Car il est, essentiellement, une succession, la plus rapide possible, d'essais et d'erreurs. Accidents de Boeing et Diesel gate : ne cherchez-pas plus loin ?

Je me demande s'il n'y a pas aussi une question de formation. Dans ma jeunesse, j'ai rencontré des concepteurs d'avion qui résolvaient des problèmes extrêmement complexes. Mais ils avaient une formation "polytechnicienne" et une rigueur mathématique. Les ingénieurs modernes sont spécialisés, et, comme les programmeurs, ont recours à la force brute.  

Ce qui me laisse penser qu'il faut utiliser, pour la gestion de la complexité, les techniques qui marchent pour les programmeurs : à savoir les techniques dites "agiles" ou la discipline de la programmation open source. 

Pain blanc

Le Financial Times rappelle que les antibiotiques ne fonctionnent plus. 

Le retour des grandes épidémies ? Se souviendrons-nous de l'après-guerre comme de l'âge de l'innocence ?
FT Health : l'avenir des antibiotiques 
Le FT examine les causes et les effets d'une résistance mondiale croissante aux antibiotiques : des pressions exercées sur les médecins pour les prescrire, même pour les infections virales, aux nouveaux traitements actuellement en cours de mise au point, ainsi que le rôle que le consommateur peut jouer dans la réduction de l'utilisation d'antibiotiques dans la chaîne alimentaire.

samedi 21 novembre 2020

Libérer l'entreprise : impératif ?

Nous croyons que les entreprises tirent les ficelles du monde. Or, l'entreprise est un être stupide ! 

Dans une entreprise, il n'y a qu'une personne qui ait le droit de penser. Mais elle n'en a pas le temps. Ne serait-ce que parce qu'elle le passe dans des dîners, des réunions, et à se déplacer. Pas étonnant que l'on parle de "modes de management" : toutes les entreprises adoptent la même "innovation" au même moment, avant de découvrir, en même temps, que c'était une erreur. (Voilà pourquoi on investit autant d'argent pour leur faire croire que les objets connectés ou l'intelligence artificielle sont l'avenir. Il en est de même de l'Etat français.)

Presque rien, me disait un dirigeant, n'a changé depuis que Taylor inventait les "sciences du management". Son objectif était de faire travailler dans la grande entreprise ultra mécanisée des personnels, paysans, immigrés... illettrés. 

En conséquence, l'entreprise libérée n'est peut-être, elle, pas une mode, mais un impératif. Il faut rendre à l'entreprise son intelligence ! Elle doit être repensée pour que ses membres utilisent leur tête. 

Mémoires de Saint Simon

Une émission de France Culture m'a fait relire les mémoires de Saint Simon. Du moins des morceaux choisis d'une oeuvre de près de 8000 pages. 

C'est bien mieux que dans mon souvenir ! C'est aussi remarquable que La guerre du Péloponnèse. C'est un témoignage d'anthropologue sur une société (la cour de Louis XIV, puis la Régence) et sur une charnière de notre histoire. 

La cour de Louis XIV ressemble à n'importe qu'elle entreprise (il serait plus correct de dire l'inverse, probablement). Louis XIV, c'est le dirigeant tout puissant, qui n'en fait qu'à sa tête. Tout n'y est qu'intrigues. Lui-même n'est qu'une marionnette entre les mains de ses conseillers et de ses maîtresses. Il est ridicule. Il pleure quand il comprend qu'il a perdu la guerre qu'il livre à l'Europe ! Et s'il décrète le massacre des protestants, effroyable drame humain et économique, c'est pour sauver à peu de frais son âme ! 

Le duc et pair de Saint Simon se lamente de la disparition de ses prérogatives, Louis XIV ayant perverti la noblesse, multiplié les titres, et donné le pouvoir à la bourgeoisie. Mais son regard sur l'élimination des Jansénistes et la révocation de l'édit de Nantes est identique au nôtre. C'est un humaniste, qui a le sens de l'intérêt général. Et il voit clair. Louis XIV par ses châteaux, ses guerres, déclenchées par ses courtisans pour le séduire !, mais aussi un train de vie sans précédent, a mis le pays à genoux. 

Saint Simon aurait pu changer l'histoire. Il a refusé le ministère de finances que lui donnait le Régent. Il l'a confié à son beau-frère et pire ennemi : le duc de Noailles (car dernier des ducs qui ait eu un peu d'intelligence). S'il l'avait exercé, il aurait décrété la banqueroute. 

Il n'est pas possible d'être écrivain et homme d'action ? Thucydide l'avait constaté avant lui ?

vendredi 20 novembre 2020

A qui le virus en veut-il ?

Quand on regarde les statistiques de décès, on voit que le coronavirus s'en prend aux EHPAD et à la mal bouffe. Les cartes de diffusions montrent qu'il emprunte la "supply chain" mondiale. Sa cause ? Le bouleversement des écosystèmes, livrés à la pauvreté. 

Et si le virus s'en prenait à une doctrine ? Celle qui a dit que la concurrence était le moteur de la prospérité ? Concurrence à l'intérieur des entreprises et des sociétés, d'abord. Et que les perdants de la concurrence deviennent des "entrepreneurs" ! Et, donc, qu'ils "exploitent" la nature !

Que l'humanité prenne conscience que la solidarité est une question de vie ou de mort est le changement que nous devons réussir ? 

Permis de parole ?

Débat sur la liberté de parole (France Culture). On publie des caricatures, quelqu'un se fait trucider. La liberté de parole a-t-elle des limites ? 

Problème bien posé ? 

Pourquoi prend-on la parole ? Le courant "identitariste", découverte récente, pense que c'est en insultant l'autre qu'on lui montre que ce à quoi il croit est faux. Si l'on regarde l'article que wikipedia consacre à Henriette Caillaux, on lit : 

Elle est connue pour avoir assassiné le 16 mars 1914 le journaliste Gaston Calmette, directeur du quotidien Le Figaro et avoir été acquittée par le tribunal. Ce scandale empêcha son mari, qui promouvait une politique pacifiste, d'être nommé président du Conseil et d'appeler Jean Jaurès au ministère en mai 1914.

Gaston Calmette menait une "campagne de dénigrement" contre le ministre des finances Caillaux. Les choses n'ont pas changé depuis 1914 ? 

Ce n'est pas parce que la voiture tue qu'on l'interdit. En revanche, on essaie au maximum d'éviter les accidents. La question est-elle : faut-il interdire ? Ou "du bon usage" ?

jeudi 19 novembre 2020

Boom économique : une question de reconnaissance ?

Depuis deux ans, je mène une enquête : la PME française a un potentiel ignoré, comment le développer ? Pourquoi me poser cette question ? Si la PME décollait, les maux de notre société disparaîtraient. 

Mais aucune idée qui ressort de mon étude ne motive le dirigeant. Grande frustration. 

Mais, voilà une surprise. "Vous êtes la première personne qui me dit que je suis important". Le dirigeant se croit un paria ! "Si j'étais aux USA, je n'aurais pas deux restaurants, mais quinze". Pas parce que la vie des affaires est plus facile là-bas, mais parce que la société encourage l'entrepreneur à se dépasser. Et si le dirigeant, au lieu d'investir dans le développement de son entreprise, s'offrait de petits luxes, pour lutter contre la déprime ? 

Le dirigeant aurait-il besoin de reconnaissance ? Et si c'était la condition d'un boom économique ?

Autre observation : le dirigeant, comme nous tous, semble rechercher un sens "non financier" à sa vie. 

Devrait-on lui dire qu'il est le médecin de l'économie ? C'est à lui de nous sauver de la crise économique, en poussant à fond son entreprise ? Tant pis s'il s'enrichit au passage ?

Pas de vie sans virus ?

Les virus ? Des morceaux d'ARN qui flottent dans l'espace, et qui ont "besoin" de l'ADN (du nôtre en particulier) pour se multiplier. Dans certains cas, ils peuvent y rester ad aeternam. Sans causer de dommages. Au contraire. Alors ils se transmettent. Sans le virus, l'homme n'existerait pas. (Article.)

Et si le virus était, tout simplement, le mécanisme d'évolution de la vie ? Des "éléments" constitutifs, qui cherchent à s'assembler, pour créer, sans cesse, du neuf ?

Pourquoi, alors, le virus peut-il mal tourner ? Il est tentant de penser à une théorie d'Emile Durkheim. Selon lui les sociétés ont, en quelque-sorte, des principes fondateurs, par exemple l'innovation. Et ces principes conduisent à du bon (innovation comme progrès), mais aussi à du mauvais (innovation comme triche). On ne peut rien y faire, le principe sera toujours mal interprété. On entre dans le domaine du "pathologique", lorsque le taux normal de néfaste est dépassé. Il faut rétablir l'équilibre. Il en est de même du virus ?

mercredi 18 novembre 2020

Michelet et l'universalisme français

Qu'est-ce que l'universalisme ? Un hasard : je lis une introduction, par Aurélien Aramini, à des travaux de Jules Michelet (Philosophie de l'histoire, Champs). 

Michelet, comme Hegel, pense que l'histoire a un sens. (C'est pourquoi il a écrit une Histoire de France.) Pour lui, c'est celle du mythe de Prométhée. La lutte de l'homme contre ce qui l'empêche d'être libre, "lutte contre la nature, la matière et la fatalité". Comme chez Hegel, cette lutte progresse par étapes. La finale est la fusion des individus en une "nation". Cet être collectif à la fois réalise la liberté individuelle, et est doté de sagesse. C'est ce qu'aurait réussi la France, pensait-il, au lendemain de la Révolution de 1830. La Révolution est universelle, parce qu'elle est un progrès de l'humanité vers la liberté, pas un épiphénomène français. 

"C'est bien au peuple fusionnel de la France qu'il convient de conduire l'humanité vers un avenir nouveau en inventant les formes institutionnelles qui garantiront la liberté dans l'égalité."

Les questions de la liberté et de la raison étaient la grande affaire de tous les penseurs européens à l'époque. Quand la raison dominera-t-elle le monde ? On aura, alors, réalisé la liberté pour tous. 

Il est possible que sortir les travaux de Kant et de Hegel de ce contexte leur fait perdre de leur signification. D'ailleurs, ils doivent peut être beaucoup de la fascination qu'ils ont exercée au fait que, contrairement aux travaux français, ils ont été écrits dans une langue mystérieuse. 

Il n'en reste pas moins qu'ils ont posé des questions essentielles, que l'on a peut être le tort d'avoir oubliées. 

Les étapes de la pensée

Si "je pense donc je suis", qu'est-ce que cela demande, comme effort, d'être ?

Un ami me disait que les gens cherchaient des "gourous". Phénomène "leader" / "follower" des réseaux sociaux ? Peu de choses ont changé depuis ce qu'écrivait Max Weber du désir de "Führer" (leader) des Allemands de son temps ? Première étape de la pensée : l'admiration ? Trouver quelqu'un que l'on a envie de singer. Un "maître à penser".

Ensuite, il y a la critique ? Au sens des Lumières : examen ? Cela demande une enquête. Il s'agit d'aller au delà de ce que les "leaders d'opinion" (les journaux, par exemple) disent. En bon français, nous appelons ce procédé "fact checking". Quelles sources utiliser ? Jusqu'où creuser ? Pas simple. Regardez le nombre de fois où ce blog a changé d'opinion sur la question du coronavirus ou sur MM. Sarkozy, Hollande, Macron, Obama ou Bush, ou encore sur Mme Merkel ! (Quant à M.Trump, c'est un type américain classique, et il fait la une des journaux depuis des décennies.)

La "critique" est l'instruction de dossier que fait un juge. Elle doit produire une conviction, une envie. C'est là où s'arrête la raison, car, comme l'affirment les neuroscientifiques, la raison ne sait pas décider. 

mardi 17 novembre 2020

Dépasser les querelles

France Culture lisait ce qu'écrivait Maurice Genevoix pendant la guerre de 40. Le comportement du gouvernement Pétain fut abjecte. 

Un phénomène semble se répéter dans l'histoire et dans le monde. L'intellectuel s'en prend à une partie de la population, ce qui produit une "réaction" violente, au sens populisme du terme. 

Aurions-nous effectué une division des tâches entre ceux qui savent frapper et ceux qui savent causer ? Nous aurons la paix le jour où notre éducation produira des êtres mixtes ?

L'entrepreneur français, tel qu'en lui-même

On me raconte l'anecdote suivante. Un taxi, qui dirige une petite équipe de taxis, fait développer une application de réservation en ligne. Il passe 4 heures par jour à s'occuper de la logistique de ses 4 taxis... 

Que veut-il faire de son application ? lui demande-t-on. La vendre à des taxis indépendants. Mais y a-t-il un marché ? des concurrents ? Il ne s'était pas posé la question. 

Beaucoup de dirigeants sont comme lui, disciples de Platon. Une idée sans marché. 

lundi 16 novembre 2020

Coronavirus et éthique de la recherche en médecine

L’éthique du chercheur moderne et l'extrême facilité à manipuler génétiquement des virus rendent la fuite d'un virus expérimental d’un laboratoire bien trop facile. Il serait temps de prévenir ce risque. Il a des parades. Article publié par le CNRS.

En ce qui concerne le coronavirus, dit l'article, un laboratoire de Wuhan cherchait justement à comprendre comment un virus animal pouvait se transmettre à l'homme. Il n'est pas écarté qu'il ait fait l'objet de manipulations génétiques. Etudier cette hypothèse, à côté des autres encore possibles (que l'on a beaucoup de difficultés à prouver, par ailleurs), est le travail de la science. 

En voyant le complotisme partout, les journalistes ne rendent pas service à l'humanité ?

Changer en France

Le Français est fâché avec le changement. Quand vous lui demandez d'agir, il ne fait rien. 

Comment résout-on se dilemme ? On repère les gens qui ont une compétence, et on les dénonce à leur chef. Plus exactement, on lui dit : vous avez tel problème, mais aussi la solution : telle personne. Et voilà ce qu'il va falloir lui demander. La personne est très reconnaissante à son chef. Et le chef est très admiratif de la personne. Et c'est comme cela que fonctionne l'organisation de droit divin qui nous est propre. 

Et voilà pourquoi on a besoin de consultants qui prennent votre montre pour vous donner l'heure. 

dimanche 15 novembre 2020

Nous sommes tous écologistes

N'aurais-je pas toujours tort ? Ce que je disais l'an dernier du "green deal" se confirme. Nous sommes désormais tous écologistes. Mais pas parce que nous sommes convaincus que nous chauffons le climat. C'est presque le contraire. Parce que le coronavirus a produit une crise, et, pour sortir d'une crise, l'entreprise, l'économie, les gouvernements ont besoin, désespérément, de la planche de salut de nouveaux marchés. L'écologie nous force à réinventer notre industrie, et cela, c'est bon pour elle.

Pour une fois, l'homme aura produit consciemment une "destruction créatrice".

En conséquence, le monde d'après ne sera certainement pas celui auquel aspirait l'écologiste. Mais, on peut espérer qu'il sera un peu plus respectueux du bien être humain, et, surtout, qu'il ne sera pas celui qui a suivi la crise de 29. 

Management conjoint de la technologie et de la personne


La technologie est omniprésente et veut éliminer l'employé, dit-on. L'employé revendique l'épanouissement personnel et la responsabilité. Avec un tel sujet de société, un Américain aurait vendu des millions de livres ! 

Ecrit par des universitaires pour des universitaires ? On y trouve même des diagrammes dignes d'un ouvrage de physique. Mais ce livre contient quelques révélations : 

  • L'organisation que construit un dirigeant reflète l'image inconsciente qu'il a de l'être humain. Voilà qui devrait en faire réfléchir plus d'un. 
  • C'est le groupe, pas l'individu, qui a du génie. Cela n'a rien d'évident. Ce groupe n'est pas dirigé par des règles, mais par un but à atteindre. Il s'auto organise pour réussir. Si une équipe se met à fonctionner comme une entreprise, elle doit être formée pour cela. (Et elle doit être "dé formée", puisqu'elle avait été conditionnée pour exécuter ?) Il pourrait y avoir un rôle "d'animateur" ou de "leader", peut-être l'équivalent de l'entraîneur de l'équipe sportive ? Il agit sur les conditions qui font réussir l'équipe. 
Et la solution du dilemme ? C'est "l'organisation". Ce sont les principes d'organisation du groupe, ce que l'on appelle une "constitution" pour un Etat ?, qui permettent d'éviter le choc entre personne et technologie. Et cette organisation, comme dit plus haut, résulte de la "vision" du dirigeant. 

Les auteurs penchent pour une organisation qui laisse de l'autonomie au groupe. Qu'a-t-on à y gagner ? On voit que ce type d'organisation fait disparaître les frais de structure, les "improductifs", la fameuse "bureaucratie" qui semble croître à mesure que l'on veut l'éliminer. Dans ce type d'organisation, il n'y a plus d'exécutants, mais des entrepreneurs. Et l'entreprise se débarrasse du carcan de règles et de procédures qui l'handicapent. Mais cela ne semble pas préoccuper les auteurs. "Aime et fais ce que tu veux" pensent-ils peut-être.

samedi 14 novembre 2020

Qu'est-ce que l'intérêt général ?

Je disais que je ne rencontrais aucune motivation pour l'intérêt général. A quoi on me répond qu'il n'y a jamais eu plus de gens recherchant du sens et engagés dans l'écologie. 

L'écologiste s'est mis à défendre la technologie, histoire de ne rien changer dans notre consommation d'énergie (panneaux solaires, éoliennes, batteries), et il est tenté par le nucléaire ! Ces gens pensent-ils ? Ou suivent-ils des modes ? 

Nous sommes désormais tous des intellectuels, et l'intellectuel doit penser. Et si nous n'aspirions pas à une vie qui ait du "sens", mais à brasser de belles idées ?

Aliénation et déraison

Je m'interroge régulièrement sur ce que signifie "aliénation" pour Hegel. Pour lui, la "fin de l'histoire" sera le jour où l'humanité sortira de cette aliénation. 

Hegel est issu de la pensée des Lumières. Une première interprétation en découle : alors règnera la "raison". Je me demande s'il ne faut pas prendre la question à l'envers : l'aliénation, c'est la déraison. Elle est produite par le fait qu'un être humain est l'esclave d'une idée fixe qui l'aveugle. Il ne pense plus. Exemple : l'Europe en 36, le triste spectacle que nous donnent les USA, aujourd'hui, ou ces fanatiques qui ne rêvent que de mourir en martyr en trucidant leur prochain ?  

vendredi 13 novembre 2020

La chute de l'ascenseur social

Thomas Piketty s'intéresse aux inégalités sociales en France. (Une étude de son ouvrage, par la Vie des idées.)

Sa thèse. Effet pervers de la massification de l'enseignement. Elle s'est faite à investissement constant (!). La "méritocratie", le moteur du changement social, est devenue la justification des privilèges. En effet, le diplôme détermine désormais la position sociale. Et, du fait de l'effondrement du système éducatif, il n'est accessible qu'aux enfants de diplômés. Ce qui expliquerait beaucoup de choses :

"Les partis de gauche, traditionnellement porteurs d’une ambition égalitaire, auraient progressivement privilégié les intérêts des gagnants de la compétition scolaire, provoquant le basculement électoral à droite ou l’abstention des « travailleurs ». La place prise, au sein des partis de gauche, par les gagnants de la compétition scolaire, serait au cœur de ce basculement"

Dialectique

Dialectique, drôle de mot. La dialectique est, peut-être, le mécanisme de pensée de l'humanité. C'est une pensée par contradiction. Un concept émerge, qui contredit ce que l'on croyait jusque-là, ce qui conduit à une meilleure idée... 

J'ai remarqué que l'idée qui émerge est généralement juste, mais interprétée de manière fausse. Par exemple, à un moment, on parlait de "pragmatisme". Ce qui était probablement une bonne idée, sauf que la définition de pragmatisme est "utiliser ce qui "marche" sans que l'on sache pourquoi", alors qu'à l'époque, "pragmatisme" signifiait : "utiliser ce qui ne marche pas (ma solution), parce qu'on n'a rien d'autre". 

Je me demande s'il n'y a pas dans ce mécanisme quelque-chose de systématique, un moteur : l'individualisme. L'individu est en lutte contre la société. De ce fait, il trouve ses failles, qu'il exploite dans son intérêt. Mais, cette solution n'est pas viable, cela conduit à une réaction, d'où progression. 

L'exemple de minorité et d'universalisme (un précédent billet). L'universalisme des Lumières a une faille : il ne voit que "l'homme", mais pas la dimension collective de la société (la "culture" des anthropologues). L'individualiste exploite cette faille par la notion de "minorité dominée". Puisque nous avons tous une "identité dominée", cela produit une guerre civile. On en déduit, alors, que ce n'est pas sain. On a peut être bien quelque chose en commun. L'essentiel. Du "multiple", on est revenu au "un". Mais on a progressé : l'universalisme est mieux défini. 

jeudi 12 novembre 2020

Le paradoxe du consultant

Un client, qui avait été récemment embauché par une multinationale, m'avait demandé de l'accompagner chez un consultant. La multinationale avait acheté une étude stratégique et on nous présentait ses résultats. J'ai fait remarquer que notre expérience, celle du client et la mienne, nous amenait à des conclusions diamétralement opposées aux siennes. Un associé, qui assistait à la restitution, nous a répondu qu'effectivement, ce qu'il avait vu à l'étranger nous donnait raison. 

La morale de cette histoire est que ce qui vaut cher dans le savoir d'un consultant, c'est son expérience, et que cette expérience s'exprime en quelques mots et peut avoir un impact énorme sur les affaires de son client. (Il en est de même du médecin, d'ailleurs !) Paradoxalement, ce n'est pas pour ses idées que l'on paie le consultant, mais pour le temps qu'il passe chez vous. Du coup, le cabinet de conseil, se payant en marge, doit faire entrer beaucoup de consultants dans une entreprise ! Ce qui fait que, dans le meilleur des cas, pour rémunérer 1 la bonne idée, on paie 10 ou 20. Peut-être beaucoup plus. 

(Il paraîtrait que les dirigeants allemands ont des consultants personnels qu'il paient chers, parce qu'ils les considèrent comme des égaux. Ils sont fous ces Allemands ?)

Universalisme et minorité

Que signifie "universalisme" ? Apparemment qu'il y a une nature humaine, qui nous est commune à tous. C'est la devise de la France. Le coronavirus nous rappelle que nous sommes bien dans le même bateau. Nous sommes interdépendants par la santé, et (encore plus ?) par l'économie. On est en passe de redécouvrir la notion "d'intérêt général". 

Qu'a-t-on à reprocher à "l'universalisme", alors ? Y aurait-il des surhommes ? On l'a dit à une époque, mais il n'y a plus beaucoup de traces de cette opinion sur Internet. La seule critique que j'ai trouvée, mais j'ai peu cherché, concerne les "minorités", qu'il s'agirait de "protéger". 

Ce terme de "minorité" est une notion anthropologique, sans être anthropologique. Nous ne sommes pas que des individus, nous avons aussi une identité collective. Identité multiple d'ailleurs. Un tel peut se définir comme français, appartenant à sa famille, juif, croyant - mais pas orthodoxe, polytechnicien, membre de son entreprise... Chaque groupe a une "culture" dit l'anthropologie, c'est à dire, approximativement, des règles inconscientes qui guident les comportements de ses membres. La notion de minorité, qu'il faut probablement opposer à majorité, signifie qu'il y a conflit. 

Mais pourquoi doit-il y avoir conflit ? Et pourquoi, d'ailleurs, faudrait-il fatalement protéger une minorité ? Traditionnellement, ce sont les majorités qui ont été opprimées par la minorité ! La première fois que j'ai entendu parler de "dictature de la majorité", c'était chez Tocqueville, qui craignait que la noblesse ne soit submergée par la masse des manants. L'économiste Mancur Olson a même consacré des travaux à cette question et conclut que c'est la minorité qui tend à exploiter la majorité !

Comme le disait un précédent billet, c'est en jouant sur les "minorités" américaines que Barack Obama a obtenu une majorité ! Il n'y a ni majorité, ni minorité, mais une collection de groupes humains, et ces groupes, comme on le voit dans le cas de "un tel" ci-dessus, ont des intersections communes. On se retrouve dans le modèle que Kant a défini pour les nations. Les nations vivront en paix, le jour où elles profiteront de leurs différences. Ces différences qui, hier, produisaient le conflit, aujourd'hui, seront un stimulant à la créativité. C'est parce que l'on respecte la nature universelle de l'homme, que l'on doit parvenir à faire cohabiter ses identités collectives. C'est probablement ce que l'on appelle la "laïcité". 

mercredi 11 novembre 2020

Maurice Genevoix

Pour mes amis, ce blog décerne les prix Nobel. Maintenant, il conduit au Panthéon !

Maurice Genevoix va y entrer. "Ceux de 14" a été un choc. C'est l'absurde. C'est suffocant. D'autant que l'un des mes grands pères a vécu cette guerre et y a perdu un bras. Qu'aurais-je fait à sa place ? me suis-je demandé.

Mon père aimait Maurice Genevoix, pour ses romans. Ils parlaient de braconniers et de pêcheurs et d'animaux sauvages. La nature, qui manquait à mon père. Le paradis après l'enfer ?

Que signifie Maurice Genevoix au Panthéon ? L'horreur de la guerre ? Un précurseur de l'écologie ? Ou la reconnaissance de ces humbles, les personnages de ses livres, dont il a tant admiré le talent ? Un retour aux racines du pays ?

L'homme est la mesure de toutes choses

L'homme est la mesure de toutes choses, disaient certains philosophes grecs. L'intérêt de l'Homme (en général) doit être l'étalon de nos décisions. 

Ces derniers temps, la mesure de toutes choses a été l'économie. Elle était, comme le dit l'économiste John Kenneth Galbraith, dans l'intérêt de certains hommes ?  Ce qui n'est jamais très durable ? 

Ferions-nous bien, de temps à autres, de réfléchir à nos étalons de mesure ?

mardi 10 novembre 2020

Quand impossible n'est-il pas français ?

Il y a quelques temps, je rencontre quelqu'un qui a réindustrialisé des territoires, et qui a travaillé avec des ministres de tous bords. Il va voir notre président. Moi, plein d'espoir : vous allez lui dire comment transformer notre pays ! Lui : je vais lui dire tout ce qui ne va pas ! 

J'ai passé ma vie à interviewer des gens. Ce type de réaction est systématique. Comment l'interpréter ? 

Comme les animaux, nous sommes conditionnés par des "déclencheurs". Quand vous demandez à un Français son avis, il hurle sa haine. Quand on le met en face d'un problème, il le résout. 

C'est une hypothèse. 

L'identité de la France, selon Fernand Braudel

Identité de la France, thème du moment, cher à Fernand Braudel. Dans un article du Monde, il dit ce qui a marqué continûment notre histoire :

"Le premier point important, décisif, c'est l'unité de la France." Son histoire, a été intégration, toujours menacée. "II y a donc dans l'identité de la France ce besoin de concentration, de centralisation, contre lequel il est dangereux d'agir."

"La seconde chose (...) c'est que, dans sa vie économique, de façon curieuse, depuis la première modernité, la France n'a pas su réaliser sa prospérité économique d'ensemble (...) l'inadéquation de la France à la vie économique du monde est un des traits de son identité".

"Dernier trait : la France ne réussit pas au point de vue économique ; elle réussit au point de vue politique de façon limitée parce qu'elle triomphe, précisément, dans ses propres limites. Toutes ses sorties en dehors de l'Hexagone se sont terminées de façon malheureuse, mais il y a un triomphe permanent de la vie française, qui est un triomphe culturel, un rayonnement de civilisation (...) Et ce rayonnement émane toujours de Paris. (...) il existe bien d'autres conditions : triomphe de la langue française, des habitudes françaises, des modes françaises, et, aussi, la présence, dans ce carrefour que la France est en Europe, d'un nombre considérable d'étrangers. Il n'y a pas de civilisation française sans l'accession des étrangers ; c'est comme ça."

Surprenante identité ?

Vive la guerre froide ?

Amérique post Trump. Prospective. Après les changements internes d'un précédent billet, les changements externes.

"Continuité". Ai-je entendu, dans l'émission Affaires étrangères de France Culture. 

Ce ne sont pas les présidents qui dirigent les Etats, mais les intérêts. Et, aux USA, il y a les "swing states", et ils exigent que la politique de M.Trump, revivifier la base industrielle, soit poursuivie. Plus étonnant ? M.Trump n'aurait pas fait d'erreurs en termes de politique étrangère. Et le désengagement international, commencé avec M.Obama, se poursuivra. Certes, on devrait à nouveau parler de droits de l'homme. (Mais pour mieux ennuyer ses concurrents ?)

Un invité russe rappelait que les démocrates sont beaucoup plus belliqueux que les Républicains. On se dirige vers une guerre froide, avec la Chine. Surtout pour des raisons de suprématie technologique, mais, aussi, du fait Taiwan dont la Chine veut s'emparer.  Renaissance d'un front occidental ? L'OTAN reprend du service ? Mais l'UE devra assumer sa part des dépenses. 

Quant à l'avenir de l'UE (bloc souverain ou passoire ?), il dépendra d'où Allemagne verra son intérêt : à l'extérieur ou à l'intérieur. 

lundi 9 novembre 2020

Mystère du coronavirus

D'après les statistiques, la France serait quasiment le champion du monde des nouvelles morts par coronavirus ! En Chine ? On n'en parle plus. Etrange. 

Ce que je constate : 

  • Depuis pas mal de temps, les médecins que je connais disent voir énormément de gens atteints. 
  • Je constate un changement dans le type de personnes "malades", parmi mes proches. Dans la première vague, c'était la jet set. Et il pouvait y avoir des cas, très sérieux, à la Boris Johnson. Cette fois, ce sont des gens "comme vous et moi" qui sont contaminés. Mais, curieusement, ils n'ont quasiment aucun symptôme. Quel que soit leur âge. Et, tout aussi étrangement, à tous les coups, le virus touche une personne, mais pas le groupe (la famille ou l'entreprise) qui l'entoure ! 
Comme me le disait un médecin : on en saura plus dans un an ?

Milliardaire dominé

Flaubert et Baudelaire seraient les ancêtres des Bobos, américains et français. 

Ils étaient très riches, et ont vécu de leurs rentes. Baudelaire, comme beaucoup de ses semblables, était un dandy. Il a dépensé un très gros héritage en un an. 

Serait-ce la caractéristique du Bobo ? Riche, mais "dominé" : on ne lui laisse pas faire ce qu'il veut : rien, ou dépenser de l'argent, magnifiquement ? D'où son combat "identitariste", pour défendre les "identités dominées", comme la sienne ? 

Amérique post Trump

Un billet a fait surgir l'hypothèse, inattendue, d'une Amérique blanche, millénariste, qui livre sa dernière bataille avant d'être submergée par les majorités colorées. Seule possibilité ?

Et si, contrairement à ce que j'ai dit précédemment, la composition de la Cour suprême représentait l'avenir de l'Amérique ? Une Amérique qui renaissait d'un rejet réflexe des excès de l'extrême gauche intellectuelle ? 

Ce serait un retour aux valeurs traditionnelles, notamment religieuses, partagées par tous les composants de la population. La gauche pourrait se fracturer : le libertarisme, autre valeur américaine forte, rejetant le puritanisme ("cancel culture"). Les intellectuels redeviendraient une minorité contestataire, irresponsable. 

Ainsi, tout rentrerait dans l'ordre ? Hybris, Nemesis, Catharsis ?

dimanche 8 novembre 2020

Chaos américain

Les élections américaines sont-elles risibles ? Ou, simplement, américaines ?

Les observateurs avaient annoncé, depuis plusieurs mois, ce qui se passe. 

Surtout : nous sommes abreuvés de films américains. Ce qu'ils racontent c'est Trump contre Biden ! Comment peut-on être surpris ? L'Américain, le vrai, n'abandonne jamais. Il est stimulé par l'adversité. La vérité, la loi, cela ne compte pas. Elles sont faites par les forts. Parce que ceux qui ont le dernier mot sont les justes. 

Ce blog cite une anecdote racontée par un correspondant de la BBC. Tempête de neige à New York, les lignes électriques lâchent. Personne ne s'en émeut. Le correspondant peste : pays de sauvages ! Ses voisins dégagent la neige pour aller prendre un pot en ville.

(Un Russe, qui participait à l'émission Affaires étrangères de France Culture, disait que certains de ses concitoyens trouvaient que c'était beau une démocratie.)

Petit Larousse

Larousse était un instituteur. Et le Petit Larousse était à l'image de l'enseignement de la IIIème République. Un enseignement encyclopédique. Lire, écrire, compter n'étaient qu'un moyen d'acquérir ce savoir (merveilleux ?). Voilà pourquoi l'on n'apprend plus à lire, écrire, compter, dans l'école actuelle, qui ne veut qu'apprendre à lire, écrire, compter. 

Et voilà ce que disait une émission de France Culture sur le Petit Larousse. L'école aurait-elle des choses à apprendre du Petit Larousse ?

Démocrates américains : no future ?

De France, on ne voit que l'affrontement de Biden et de Trump. Mais, s'il gagne les élections, le parti démocrate pourrait bien avoir perdu la guerre. (Article.) 

En Amérique, les Etats et les assemblées sont puissantes. Or, ici, le triomphe annoncé des démocrates n'a pas eu lieu. Biden, comme Obama, risque d'avoir du mal à gouverner ? (Mais, peut-être sera-t-il moins intransigeant que son prédécesseur ?) Toujours est-il que les mesures que les démocrates voulaient prendre pour contrer l'influence de la Cour suprême ne sont plus possibles. Le virage conservateur risque d'être fort et durable. (Mais peut-être pas totalement contre nature, comme je l'ai dit, à tort ?)

Le problème du parti démocrate ? L'emprise des urbains diplômés et riches, paradoxalement l'extrême gauche. Leurs valeurs et intérêts s'opposent à ceux à la fois de la majorité des blancs, mais aussi des latinos, catholiques (et peut-être d'une partie des noirs). Paradoxalement, en gagnant la bataille de la communication, l'intellectuel a créé des "identités dominées", religieuses ou économiques, qui, avec les grandes fortunes de l'économie traditionnelle, fournisseurs d'emplois aux classes moyennes, donnent aux Républicains une majorité. 

Mon billet sur la compagnie aérienne de Trump aurait-il été prescient ? M.Trump a eu une bonne intuition, mais il n'a pas su l'exploiter ? Il aura fait le sale boulot pour d'autres ? 

samedi 7 novembre 2020

Tous souverainistes ?

Il n'est plus question que de souveraineté nationale et de re localisation. J'entendais M.Galois rappeler que c'était le combat de M.Chevènement, et qu'il n'avait pas été toujours bien vu. 

Ce n'est pas la girouette qui change... ?

Relocaliser ou réindustrialiser ?

Conférence de La Fabrique de l'industrie : délocalisation ou réindustrialisation ? Ce que je retiens :

  • L'Europe commence sa désindustrialisation en 75. En 90, l'Allemagne arrête le mouvement, mais la France continue avec entrain (pourquoi ?). A l'époque, il y avait autant d'ETI en France qu'en Allemagne. L'entreprise industrielle s'installant, pour des raisons de foncier et de coûts salariaux, plutôt à la campagne que dans les métropoles, cela pourrait expliquer la désertification rurale. La France aurait, aussi, perdu beaucoup "d'avantages comparatifs" (de savoir faire uniques), notamment dans la filière alimentaire, par délocalisation. 
  • Il s'agit maintenant de reconquérir ces avantages. Donc, sortir de la logique du coût pour adopter celle de l'innovation, pas de relocalisation, donc. Il faut répondre à une nouvelle demande, avec une "industrie de notre temps" (sans nuisances). L'écologie ouvre de nouveaux marchés. D'autant que les chaînes d'approvisionnement actuelles sont "hyper carbonées". (Taxer ce qui consomme du carbone serait-il protectionnisme élégant ?)
  • Il s'agit aussi de souveraineté, et de se préparer à une tension entre blocs. 
  • La renouveau doit partir des "territoires", de leur "envie". Il faut y constituer des écosystèmes plutôt que des filières : la diversité est créative, en outre elle fournit des carrières et des emplois aux conjoints. Cela demande une gouvernance partagée, entre clubs d'entreprises et personnel politique territorial. L'ETI ou la PME sont, par nature, des entreprises citoyennes, qui s'inscrivent dans le long terme. Et il existe déjà quelques territoires fort dynamiques. 
  • Cela demande aussi des conditions favorables : foncier, formation, couverture mobile, infrastructure publique (cf. hôpitaux, écoles, emplois pour conjoints, gardes d'enfants...), et mise à niveau de la concurrence étrangère des prélèvements fiscaux. 
  • L'Etat ne doit plus être instituteur. Il doit soutenir les initiatives, concentrer les forces de la nation en choisissant quelques objectifs, stimuler par la commande publique. 
  • Tout cela ne peut se faire que sur le temps long. En conséquence, il faut une prise de conscience collective, soutenue par des "mots totems". 

(Publicité :
➡ Retrouvez le replay de la conférence sur notre chaîne Youtube : https://youtu.be/mdbJksIwjR8 
 ➡ Pour aller plus loin, La Fabrique vous propose également un nouveau numéro du Cube sur le même thème : https://www.la-fabrique.fr/fr/publication/reindustrialiser-plutot-que-relocaliser/)

vendredi 6 novembre 2020

Statistiques et coronavirus

Coronavirus : statistiques fantaisistes ? L'université de Cambridge et l'institut Pasteur s'attaquent à la question. Ce que je retiens :

  • Les statistiques ne sont pas comparables, car la plupart des décès concernent des personnes âgées, et ils sont enregistrés différemment d'un pays à l'autre. 
  • Les facteurs de décès seraient :
    • Les maisons de retraite, pour les personnes âgées. Une personne âgée a moins de chances de mourir, si elle vit seule que dans un foyer - parce que la maladie se répand dans les lieux clos, et parce que les personnes indépendantes sont plus solides physiquement que les autres. 
    • L'état de la santé (au sens "forme physique"), pour les autres. Ce qui expliquerait un faible taux de décès en Slovaquie et au Danemark.
  • Dans certains pays, le virus se serait répandu partout. Au Pérou, il aurait contaminé plus de 50% de la population, avec un taux de décès (population totale) de 0,01%.

Le sens des mots

"Des nurses à voiles bleus roulaient dans des voitures vernies des bébés en dentelles". Citation de J. Chardonne trouvée dans le Robert. 

Que signifie cette phrase ? Rouler, pour commencer. C'est un sens du verbe que l'on n'utilise plus. Voiture, veut dire landau. Est-ce suffisant de savoir qu'ils sont vernis ? Comment les nurses portent-elles leurs voiles ? Et les bébés leurs dentelles ? 

Comme quoi le sens des mots passe avec leur contexte ?

jeudi 5 novembre 2020

Il ne faut pas croire ce que l'on dit ?

On entend répéter que les "experts" disent "n'importe quoi". 

Mais n'est-ce pas une erreur de s'attendre à ce qu'ils disent quelque-chose d'intelligent ? Le rôle de l'expert est d'affirmer. Il y a même un terme pour cela, selon mes amis experts : "parole d'expert". Idem du général. Son rôle est de décider. Une fois qu'il a décidé, c'est fini. 

En fait, on accorde probablement trop d'importance à la parole. De la politesse au phénomène de rationalisation, elle ne peut que mentir. Ce qui compte, c'est le "méta langage". C'est l'empathie qui permet de comprendre ce que l'autre veut exprimer, souvent sans en être conscient. C'est ce que n'a pas l'autiste, et ce que notre société encourage le moins chez nous. 

1936, année décisive en Europe

Petit recueil de textes, publié en 1969, trouvé au fond d'un placard. Qu'apprend-on sur 1936 ? 

Cela paraîtra évident, mais à tort : l'Europe est prise entre le fascisme et le bolchevisme. 

Hitler veut éradiquer le communisme. Le reste de l'Europe, décadente, va s'effondrer.  La transformation de l'Allemagne qu'il a réussie est en trompe l'oeil. Il n'a comme issue que la guerre. 

L'URSS est, elle aussi, dans une mauvaise passe. Elle a besoin de motivation capitaliste pour produire ! Staline procède à des purges.

La guerre d'Espagne est la répétition de leur lutte future. L'opinion de Churchill, probablement celle des autres européens, est que la victoire de Franco est préférable à celle du camp soviétique. 

Quant à l'Angleterre et à la France, elles ne sont que l'ombre de leur passé. L'Angleterre semble anesthésiée. La France est, un peu comme l'Espagne, affrontement entre fascistes et communistes. En 36, les ouvriers paralysent les usines. Croient-ils à la lutte finale ? Il faut que le parti communiste intervienne pour les remettre au travail. L'armée prétend que, sans mobilisation générale, elle ne peut répondre aux provocations de Hitler. Elle ne fait donc rien. Les partis de gouvernement ne sont probablement guère mieux. 

L'erreur est humaine... 

mercredi 4 novembre 2020

Jacobinisme et virus

Il semblerait que, face au virus, toutes les nations soient égales. Il y a celles qui se préoccupent de leurs hôpitaux, et qui confinent, et les autres. Mais quelle différence en termes de résultats ? Quand la poussière sera retombée, le jugement de l'histoire ne portera probablement pas sur le nombre de morts du virus, sensiblement identiques partout ?, mais sur l'économie, le chômage et les dettes, et la force résultante de la nation et de son modèle.

En tout cas, le virus aura montré les limites du Jacobinisme et d'une démocratie non participative. Notre Jacobinisme est basé sur le mythe du souverain éclairé, de Pasteur et de Parmentier apportant la connaissance au peuple. Or, dans ces temps difficiles, c'est le peuple qui a la connaissance, parce que c'est lui qui est au contact de la réalité de l'économie, et de l'épidémie ! 

La légitimité du souverain, dans ce cas, est de faire "remonter" la connaissance, afin d'en tirer un plan d'action qui guidera la collectivité. Car il est placé pour coordonner le groupe. C'est ce que l'on appelle "le changement planifié". 

L'idée comme virus ?

Le virus est une molécule organique, qui ne peut pas se reproduire par ses propres moyens. Pour cela, elle a besoin du matériel génétique d'une cellule. 

Et s'il en était de même des idées ? Les idées ont besoin des hommes pour se diffuser. Les idées peuvent être nocives. En particulier lorsqu'elles sont inconscientes et qu'elles prennent le contrôle de l'homme, pour lui faire-faire, à son insu, ce qui n'est pas bon pour lui. Et lorsqu'il est malheureux, plutôt que de chercher le problème en lui-même, il en veut au monde, qu'il agresse... Il diffuse son infection ? 

Vains propos ?

(La "raison", au sens des Lumières, a pour mission d'éliminer les idées nocives. S'il y a de "bonnes idées", pourrait-il y avoir de "bon virus" ?)

Vérité de l'information

Les commerces sont-ils barricadés à New York ? Il y a de longue files de votants, avec des orchestres pour les distraire, c'est sympa. Interview d'un musicien qui vit à New York, hier, par France Culture. 

Sommes-nous bien informés ? Un ami qui a vécu aux USA me disait que dès qu'il y a une manifestation en France, elle passe en boucle, et l'Américain est convaincu que la France revit 1789 (en imaginant qu'il ait entendu parler de notre révolution). On a demandé à un autre ami, aux USA, s'il était facile de vivre dans un pays musulman. Idem pour le Liban. Des Libanais m'ont raconté avoir vécu tranquillement alors que le pays était en guerre. 

Les médias sont peut être comme la médecine : seules les maladies les intéressent ? 

mardi 3 novembre 2020

Facteurs de rebond

Et si l'on envisageait de "rebondir" ? On nous annonce une méchante crise économique. Et si on l'a prenait de court ? Qui est mieux placé que l'association 60000 Rebonds (qui aide les entrepreneurs en faillite à se reconstruire), pour nous dire comment faire ? 

Réponse inattendue. Le préliminaire au rebond est la confiance. Et cette confiance a pour condition nécessaire un "cadre" : un sens, des valeurs fortes, une animation intransigeante. Ils permettent de dépasser les différends. 

(Interview.)

Curieux président

Il y a quelques temps, France Culture évoquait le président Giscard d'Estaing. Le sociologue Pierre Birnbaum rappelait qu'on lui devait une avalanche de réformes libérales. Une émission revenait sur la vie de Bocasa, empereur de Centre-Afrique, que V.Giscard d'Estaing appelait "cher parent", mais qu'il a fait renverser. (Une coutume familiale : Bocasa avait lui même renversé un de ses parents.) Ce dont Bocasa s'est vengé par "l'affaire des diamants", qui a fait le bonheur du Canard Enchaîné, et de ses lecteurs, qu'exaspérait M.Giscard d'Estaing. 

Je me souviens aussi que l'on disait que M.Giscard d'Estaing était très fier de descendre de Louis XV (ce qui, apparemment, était faux), et qu'il avait une attitude que la Reine d'Angleterre trouvait déplaisante.

Pour le libéralisme, M.Giscard d'Estaing a été un homme de son temps, pour le reste, aurait-il été victime d'une forme "d'hybris" ? 

L'amour n'est pas aimé

La Floride serait en ballotage. Pourtant elle devrait être favorable aux démocrates. Curieusement, la communauté noire serait tentée par un vote Trump ! Peut-être se reconnaîtrait-elle dans l'aspect macho du personnage ? Plus certainement, ce serait par rejet des bons sentiments à son endroit de la gauche démocrate. D'après Affaires étrangères de France Culture. 

Un des paradoxes dont se nourrit se blog. Et peut-être une explication de ce qu'il y a tant d'amours malheureuses : celui qui en est l'objet trouve méprisante l'image qu'elles donnent de lui ? Personne ne se pense "misérable", M. Hugo ?


lundi 2 novembre 2020

Voter Biden

Les USA, ce n'est pas la démocratie, mais la Cour suprême. Tout s'y termine, tout s'y décide. Or, celle-ci est maintenant dominée par des conservateurs fondamentalistes. Elle ne représente plus la nation. 

La faute de Trump ? Depuis la fin du mandat de M.Clinton, les USA sont aux prises avec l'équivalent de guerres de religions. Les modérés des deux camps ne s'étant pas tendu la main, ce sont les (ultra) extrêmes qui ont gagné. Ce qui arrive à la Cour suprême est l'équivalent du cancer pour l'homme. "Le pronostique vital est engagé" dirait la radio. 

Arrive M.Biden. France Culture rapportait, avec horreur, qu'il avait déclaré avoir travaillé en bonne intelligence avec des sénateurs ségrégationnistes. Eh bien, cela semble exactement la solution "systémique" dont a besoin l'Amérique. 

(Quant aux ségrégationnistes, le meilleur moyen de les faire changer d'avis est peut-être de discuter avec eux ?)

Identité de la France

Il y eut le temps de "l'affiche rouge", où l'on venait en France pour se faire tuer pour ses idées, il y eut un temps où ce fut une "land of opportunity", et maintenant, on y vient pour tuer ses habitants. 

Si l'on nous en veut, c'est peut-être parce que, sans qu'on le sache, nous avons une identité propre. Quelque-chose qui choque. Quelle pourrait-elle être ? Le fameux "universalisme", dont mes amis étrangers me parlent souvent, avec un sourire condescendant ? Mais qui sait encore de quoi il s'agit ? Et si c'était quelque-chose d'enseveli dans notre inconscient collectif, qui nous dirige sans que nous le sachions ?

(Clémenceau et la France : c’est un « grand peuple, celui qui avait allumé pour le monde entier la torche de la liberté. » « La France, autrefois soldat de Dieu, aujourd’hui soldat de la liberté, toujours soldat de l’idéal. »)

Huawei ou le KO du fonctionnaire ?

Huawei chercherait à contourner les sanctions américaines en s'installant aux USA, dit le Financial Times. 

Huawei est, très probablement, le véhicule du PC chinois pour imposer sa loi au monde. Car, semble-t-il, Huawei a un quasi monopole technique. Et celui-ci s'exerce sur Internet, le système sanguin planétaire. 

Bien sûr, Huawei n'est pas seul. Le GAFA a montré qu'il était aux ordres de l'Etat américain. Lui aussi est en monopole. Sauf en Chine. 

Cela pose à l'Europe, une double question. D'abord, celle de sa dépendance. Ensuite celle de sa politique. Alcatel avait tout ce qu'il fallait pour être l'équivalent de Huawei. En outre, il aurait pu aussi être un concurrent d'Apple. Au lieu de l'innovation, il a choisi une stratégie "gestionnaire", qui l'a conduit à se débarrasser de tout son savoir-faire (au profit des Chinois ?), pour devenir une entreprise de service, avant de connaître une fin honteuse. 

Alcatel n'est qu'un exemple d'une caractéristique française : le haut fonctionnaire. Un nombre invraisemblable d'entreprises françaises, dirigées par des fonctionnaires, ont été incapables d'innover. Soit elles sont passées à l'étranger, soit elles sont chargées de dettes. Ce qui est effarant lorsque l'on considère la richesse de savoir-faire accumulé sur des siècles que ces fonctionnaires ont eue entre les mains. 

"la France n'a jamais eu les hommes d'affaires qui auraient pu l'entraîner. Il y a un équipement au sommet, au point de vue capitaliste, qui ne me semble pas parfait. (...) l'inadéquation de la France à la vie économique du monde est un des traits de son identité." dit Fernand Braudel

dimanche 1 novembre 2020

Pravda en Amérique

Discussion avec un journaliste du New York Times. Vous vous opposez à Donald Trump ? Non, je suis neutre. Mon travail, c'est la vérité. J'ai eu l'impression que son interlocutrice, de France Culture, a été surprise. 

Je me suis rappelé que "pravda" signifiait "vérité"...

Top artisan ?

Paradoxe français. Notre artisanat d'art a une exceptionnelle réputation internationale. Depuis des siècles, la France réalise des chefs d'oeuvre ! Pourtant, nos artisans tirent le diable par la queue. Souvent, ils ont honte d'être artisans ! De ce fait, beaucoup de jeunes doués pour l'artisanat s'en détournent et perdent leur vie dans des métiers de gratte-clavier. 

"Top chef" a changé l'image du cuisinier. Et si l'on pouvait faire de même pour l'artisanat d'art, ou l'artisanat, plus généralement ? 

Une des questions que l'on se pose ici

Systémique et lutte contre la Mafia

Il y a plus efficace que la prison, pour lutter contre la Mafia. Aller en prison est un rite pour le mafieux. Saisir ses biens, le fruit de ses efforts, lui fait beaucoup plus de mal. Surtout, en faire un usage public. En particulier, les utiliser pour fournir de l'emploi à ceux que l'indigence aurait pu amener à devenir ses hommes de main. Voilà ce que l'on fait en Italie. Et voilà ce qui semble un moyen efficace de combattre le crime partout : lui retirer son terreau : la pauvreté ? 

En tout cas, c'est une approche systémique de la question. 

(Source : France Culture.)