lundi 30 septembre 2019

Le bilan du président Chirac

La personne qui m'a annoncé le décès du président Chirac pensait qu'il n'avait rien fait. C'est aussi le sentiment que j'ai eu en lisant le billet nécrologique que lui consacre Hervé Kabla.

Peut-être peut on penser qu'il avait dissous le parlement pour avoir les moyens de réformer la France, mais que son échec aux élections l'a convaincu que la France ne voulait pas de réformes. Si c'était le cas, était-ce condamnable ? J'en suis arrivé à me demander si le mal du pays n'était pas les réformes qu'on lui a fait subir et qui, toutes ou presque toutes, ont donné le contraire de ce que l'on en attendait. Et un élu n'est-il pas là pour faire ce que désire le peuple ?

Mais ce n'est pas tout. J'ai découvert, par le plus grand des hasards, qu'il n'avait pas été loin de remettre en ordre la SNCF. Ce qu'il avait fait avait été renversé ensuite, pour des raisons tactiques. Il n'était donc pas impuissant comme on l'a dit. Mais, aussi, peut-être que l'esprit du temps se prêtait à de tels changements.

Qu'en conclure ? L'homme est bien peu de choses, la société, et son humeur du moment, presque tout ?

Behind the scenes, like a political machine

Ce qu'on lisait dans Politico : "Rym Momtaz takes us behind the scenes of Emmanuel Macron’s push to defuse tensions between the U.S. and Iran."

Donc, M.Macron essaierait de raccommoder Iran et USA. Ce qui est sans nul doute méritoire. Mais pourquoi n'en sait-on rien ? Et quel est le degré de latitude que peut s'octroyer un président ?

dimanche 29 septembre 2019

Brexit : on touche l'absurde ?

La cour suprême anglaise a jugé qu'empêcher le parlement de faire son travail dans une démocratie parlementaire était anticonstitutionnel. Ce à quoi un ministre de M.Johnson a répondu que la cour avait fait un coup de force anticonstitutionnel.

D'autres accusent M.Johnson de bien pire. Abus de faiblesse. Il a induit en erreur la Reine.

L'Angleterre a été en pointe dans le changement de notre temps. Il était naturel qu'elle soit la première à le pousser à l'absurde. Elle détruit son modèle en disant lui rendre sa grandeur. A tel point que Boris Johnson est allé jusqu'à se faire passer pour une réincarnation de Churchill.

Le crash de la licorne

Les start up du numérique ont des problèmes. La bourse américaine n'en veut plus.


Les investisseurs privés ont énormément d'argent. Grâce à eux, les start up acquièrent rapidement des valeurs colossales, et ce sans devoir se soumettre aux lois du marché (être rentables). Une nouveauté est que l'enthousiasme de l'investisseur privé ne parvient plus à convaincre la bourse. Faute de pigeons, l'investisseur privé risque d'y laisser une (petite) partie de sa garde-robe.

Le phénomène ne toucherait encore que le "BtoC" (Uber, etc.). Mais il peut poser un problème gênant : des masses d'argent risquent de ne plus savoir où aller. Et que dire des "start up nations" ? Quelqu'un aurait-il une idée ?

(Article du FT.)

samedi 28 septembre 2019

M.Trump, société et égoïsme

M.Trump a avoué avoir demandé au président ukrainien d'enquêter sur les affaires du fils d'un de ses possibles concurrents à l'élection présidentielle.

Cela ressemble fort à du détournement de bien social, à l'échelle de la nation la plus puissante au monde. Et cela illustre une des failles d'une des théories les plus en vogue. Celle de l'égoïsme ou du libertarisme. Cette théorie dit que chaque homme doit pouvoir faire ce qu'il veut, suivre ses intérêts. Cela ignore le fait que nous ne vivons pas dans le vide. Nous sommes une société. Certains d'entre nous dirigent des multinationales ou des nations, d'autres sont aux commandes d'armées, ou de centrales nucléaires...

Entreprise sous influence

L'entreprise française a quelque-chose d'irrationnel. L'entrepreneur a de très bonnes idées. Puis il déraille. Pourquoi ? Une question qui me frustre depuis longtemps. J'en suis arrivé à l'hypothèse suivante :

Les Américains, quand ils louent un entrepreneur, disent qu'il est "focalisé". Il a une idée fixe, et il l'exécute parfaitement. Le Français est susceptible à l'influence. Il y a au moins deux types d'influences, nocives :
  • Les idées "de gauche". Elles n'ont rien de toxique en elles-mêmes, mais elles sont incompatibles avec l'entreprise. L'Américain commence par faire fortune, puis, ensuite, s'il en a envie, il donne un emploi charitable à ses milliards. Ces idées sont d'ailleurs perverses. L'entrepreneur ne pouvant gagner sa vie, de leur fait, il se croit forcé à des manoeuvres peu éthiques, y compris avec ceux qui dépendent de lui. 
  • Les "modes". Big data, intelligence artificielle, objet connecté, ordinateur quantique, etc. Ces modes sont des manoeuvres spéculatives. Celui qui les prend pour argent content s'appelle un pigeon. 

vendredi 27 septembre 2019

Laboratoire en grève

Je me casse le nez sur la porte du laboratoire d'analyse. En grève ! Décidément, la grève est le mal de ce pays.

C'est peut être le mal de l'individualisme. Quand le lien social est inexistant, et que l'autre ne compte pas, le seul langage est la violence ?

(Paradoxalement, quand une société est parasitée par l'égoïsme, c'est l'individu isolé qui est écrasé. Il est en grève permanente.)

Jacques Chirac

Décès de Jacques Chirac.

De ce que j'en ai entendu dire, c'était un séducteur, au sens premier du terme, qui se serait mis en quatre pour rendre service, et un homme incapable de décider, qui changeait d'idée avec le dernier qui avait parlé. C'était surtout un "animal politique". D'une énergie extraordinaire, son mobile était le pouvoir, au sens où il voulait être président. Et, une fois là, y rester. Parce que, pour certains, cette vie de palais, de voyages, de réceptions, d'intrigues... est une drogue.

Comme on le dit souvent, dans de tels cas, c'était peut-être le dernier de son espèce.

L'annonce du Financial Times :
"Jacques Chirac, former French president, has died aged 86. A former mayor of Paris, he was head of state for 12 years from 1995 to 2007, veering between bombastic nationalism, crypto-socialism and wary liberalism."

jeudi 26 septembre 2019

Passions tristes, le mal de notre temps ?

"Passions tristes", on entends cela de plus en plus souvent. L'expression viendrait de Spinoza. Elle serait associée à notre époque. La première page de Google donne au moins deux références l'ayant pour titre.
l'explosion de la demande de soins est en fait le symptôme d’un profond malaise culturel, d’une époque submergée par la tristesse, une tristesse qui traverse toutes les couches sociales. (Les passions tristes, Miguel BENASAYAG, Gérard SCHMIT)
Pour Spinoza : "Il y a des passions qui augmentent ma puissance d’agir. Ce sont les passions de joie. Il y a des passions qui diminuent ma puissance d’agir. Ce sont les passions de tristesse." (Ici.)

Cette expression m'est venue en tête en écoutant France Culture. C'est un repère de gens pétris de bonnes intentions, et pourtant ils me donnent envie de me flinguer.

Mieux vaut avoir tort avec M.Trump que raison avec le GIEC ? Ce sont les intellectuels et leurs passions tristes qui nous jettent dans les bras du "populisme" ?

Qu'est-ce que le libéralisme ?

Etes-vous libéral ?

Mot mystérieux.

Le Robert dit, en substance, pour libéralisme : 1) liberté politique, de conscience, individuelle (vieilli) ; 2) le libre jeu de l'entreprise ne doit pas être entravé (moderne) ; 3) respect à l'égard d'autrui.

Aux USA, les "libéraux" sont les démocrates, donc la gauche ("bobo" - riche).

En France, les libéraux, lors des dernières élections, votaient F.Fillon. On les dépeint ordinairement comme des habitants de Neuilly. Autrement dit des rentiers âgés, qui défendent leurs avantages acquis, et ne reconnaissent pas leur dû à la collectivité.

Etrangement, si l'on en reste à la définition 2) du Robert, autour de laquelle les acceptions modernes de libéralisme semblent tourner, il y a un sens de "libéral" qui n'est pas exploité. Dans le domaine de l'entreprise, la France fait preuve d'une extraordinaire hypocrisie. Officiellement, il est honteux d'être entrepreneur. Malheureusement une nation sans entreprise, ce n'est rien, même pas l'Union soviétique. Elle a donc transformé l'entrepreneur en un criminel en sursis, sur le dos duquel elle vit, sans le dire.

Et si le libéralisme consistait à réconcilier la nation avec l'entreprise ? Et à faire de l'entreprise un membre de la société dont elle est fière ? Le "champion national" au sens propre ?

mercredi 25 septembre 2019

La marina de Cormeilles-en-Parisis

J'ai appris que ma ville avait laissé sa marque dans l'histoire. Construite en 29, sa cimenterie a fourni la ligne Maginot et le mur de l'Atlantique. Aujourd'hui, cette dernière est remplacée par une "marina". Car ce site donne sur la Seine. Le 21 dernier, une séance d'information était organisée, sur les lieux.

Cela m'a fait penser qu'un maire avait les prérogatives d'un roi, de Louis XIV, en particulier. Il décide de grands projets, avec ce que cela signifie de choix esthétiques et de risques financiers. Cette Marina, c'est notre Versailles.

Je ne connais pas le volet financier de l'affaire, sinon que Bouygues est sur le coup, qui n'a pas la réputation d'être un philanthrope (dois-je trembler pour mes impôts ?). Quant à la question de l'esthétique, l'architecte choisi est un spécialiste de la marina. Ce qu'il expliquait de ses idées me semble correspondre à ce que l'on pourrait appeler "majorité silencieuse". Ce n'est pas Jean Nouvel. Même rapport à Venise que celui de Challenger, le siège de Bouygues, à Versailles ?

Son ambition est de faire une ville où l'on sera en vacances. Avec des bateaux de plaisance et des péniches-restaurants.

Curieusement, on n'a pas parlé des transports. La marina est à côté d'une route étroite, prise entre une colline et la Seine. Elle se coince facilement, d'autant, qu'un peu plus loin, elle est régulièrement inondée. La marina est loin des gares. Comment ses habitants vont-ils faire pour aller travailler ? On a parlé de vélo. La marina est sur la voie cycliste qui reliera Paris à Deauville. Alors, vingt kilomètres à vélo, chaque matin et chaque soir, pour aller à Paris ? Mais la piste est-elle assez large pour cela ? A moins que l'on ne fasse comme Lafarge, que l'on emprunte la Seine ?

Des difficultés de l'initiative privée en termes d'aménagement du territoire ? Sauf si l'on est l'Etat, comme Louis XIV ?

(PS. Article sur le sujet. Le projet ne coûterait rien à la ville - mais ce doit être un manque à gagner, puisqu'on supprime une entreprise, et ses impôts. On envisagerait un téléphérique au dessus de la Seine, et des collines.)

Care

"Care". J'ai commencé à entendre ce mot il y a quelques années. Une façon de le définir est de parler d'empathie. Nous devons aider celui qui souffre. Une autre façon de le définir est de l'opposer au "développement personnel", qui affirme que l'individu peut se tirer de tout. Et qu'il ne sera homme, libre, que s'il n'attend rien de personne. (Message des films de Clint Eastwood.) L'un est de gauche, l'autre de droite.

J'ai repensé à cette doctrine en regardant des photos de famille. Je ne suis pas loin de voir la vie de mes parents comme une illustration de la misère des classes moyennes. Je suis triste pour eux.

Et pourtant, en y réfléchissant, j'ai compris que j'avais tort. Ils ont eu un rêve, et ils l'on réalisé. C'est, au fond, ce que voulait me dire ma mère, juste avant sa mort, lorsqu'elle m'a donné un livre de photos (ce qui m'avait dévasté). Regarde, j'ai réussi ma vie. Et la tienne.

Il n'y a rien de plus dangereux que l'idéologie. Surtout quand elle est bien pensante.


mardi 24 septembre 2019

La France et l'entreprise : le changement maudit ?

La France n'aime pas l'entreprise. L'entreprise, c'est le capitalisme, et le capitalisme est antinomique avec la culture française. Or, la règle du jeu mondial, c'est l'entreprise. Donc la France a choisi de vivre de l'entreprise, mais sans se l'avouer. Ce qui n'est pas pratique. Cela constitue un casse-tête pour nos gouvernements, et fait de nous des criminels. Fonctionnaires et intellectuels inclus : ils sont nos souteneurs.

Mais l'on n'est plus à l'époque de Dickens. L'entreprise n'a plus besoin d'esclaves. Ce qu'il lui faut c'est un marché prospère, un "hub" d'entreprises qui la stimulent, et des personnels compétents. Elle a besoin d'un écosystème "attractif" : des écoles, des transports, un excellent système médical, de la verdure, de la paix... Cet écosystème est nécessaire à l'épanouissement de l'homme.

Pourrait-on réconcilier la France et l'entreprise ?

Altruistes de tous les pays unissez-vous ?

Un dirigeant d'agence de développement local me disait avoir dû affronter politiques, et services de l'Etat. Paradoxal. Ne sont-ils pas au service de l'économie ?

Mais logique. Exemple : une chambre de commerce dépendant pour son financement de l'implantation d'entreprises, va chercher à les faire venir sur son territoire, quitte à aller contre des intérêts supérieurs.

Qu'a-t-il fait ? Il est parti d'en bas. Petit à petit il a tissé un réseau d'entreprises qui se sont mises à s'entraider. Ce réseau s'est étendu au delà de son territoire, et même à l'étranger. Puis il a trouvé des alliés dans les services de l'Etat, et chez les politiques. Si bien, qu'à la fin, l'ensemble du territoire s'est mis à parler d'une même voix. Certes, la contribution de chacun n'est pas identique, et les coups de Jarnac surviennent encore, mais l'édifice est résilient.

Cette histoire m'a rappelé une théorie de Chester Barnard. Pour lui l'entreprise est construite sur une colonne vertébrale "d'executives" (en anglais), dont la caractéristique est d'être mus par l'intérêt général. Les autres membres de l'entreprise sont des égoïstes.

Et si, ce dernier demi siècle, les égoïstes avaient pris la place des altruistes ? Et si le changement en cours était un retour des altruistes à leur poste de combat ? Altruistes qui se cherchent à tâtons ?

lundi 23 septembre 2019

Les mille jours qui font un homme

M.Macron a créé une commission qui va proposer des mesures pour améliorer les conditions des mille premiers jours de la vie (démarrant à la conception). Ils sont critiques pour l'avenir de l'homme. C'est un enjeu de santé publique. (La Croix.)

Elle est dirigée par B.Cyrulnik, et semble s'inspirer de ses travaux.

Voilà qui aurait dû susciter bien des débats.

Est-ce très "libéral", pour un gouvernement libéral, de dire aux gens ce qu'ils doivent faire ? Comment se fait-il que les humains aient besoin de conseils pour élever leurs enfants, ce qui semble aussi naturel que se nourrir ? Un acte anti-féministe : ce sont les femmes qui sont en première ligne, lorsqu'il s'agit des mille premiers jours de l'enfant ? Les travaux de B.Cyrulnik montrent que la résilience est un phénomène mystérieux, éminemment lié au hasard (par exemple des jumeaux peuvent être traités différemment l'un de l'autre) : l'enfer ne risque-t-il pas d'être pavé de bonnes intentions par une commission d'apprentis sorciers déterministes ? (Par exemple : et si c'était plus les riches que les pauvres qui souffraient dans leur enfance, alors qu'il est plus facile de changer la vie des pauvres que des riches ?)...

A moins que la commission soit là pour se poser ces questions, et d'autres. Et qu'elle soit suffisamment diverse pour ne pas leur trouver une même réponse.

Eros et Thanatos

La notion d'éros et de thanatos, qui apparait en psychologie, m'a toujours semblé abstraite.

Edgar Morin parle, lui aussi, d'éros. En réfléchissant à ce qu'il en dit, il me semble trouver dans mon expérience du changement une interprétation de ces deux termes.

J'ai fini par comprendre que ce qui était essentiel dans un changement, son déclencheur, c'était "l'envie d'y croire", ma traduction de "a bias for hope", d'Albert Hirschman. Autrement dit une envie irrépressible d'aller de l'avant. Bergson aurait peut être parlé "d'élan vital". Pulsion de vie.

A l'opposé, je ne parlerai pas de "pulsion de mort", mais j'ai l'impression que les groupes humains peuvent être la proie d'une forme "d'aliénation". Comme dans les travaux de Christophe André sur la phobie, une idée nocive s'empare d'eux, qui leur coupe les ailes et les fait entrer dans un cercle vicieux qui peut être mortel. Pour prendre l'exemple de l'homme, cette idée nocive peut avoir pour origine une maladie. Cette maladie peut être grave, mais il n'y a pas de raison qu'elle s'empare de toutes ses pensées, de sa vie. L'homme poussé par "l'éros" voit la maladie comme le conducteur qui rencontre une déviation : elle fait partie des aléas du métier et ne remet pas en cause sa destination.

Le paradoxe de l'affaire est que la vie signifie incertitude et combat, alors que le repli sur soi, au contraire, a quelque-chose de rassurant et de confortable. Thanatos, par certains côtés, est plus séduisant qu'éros.

(La théorie de Martin Seligman sur la dépression et l'optimisme dit la même chose, je crois.)

dimanche 22 septembre 2019

Sauf vot'respect M.Mélenchon

M.Mélenchon a-t-il manqué de respect à ceux qui venaient perquisitionner chez lui ? Le tribun du peuple ne respecte-t-il pas le peuple ?

Il ne serait pas le seul dans ce cas. Le champion de la veuve et de l'orphelin, ou plutôt du "marginal", est un intellectuel, qui n'a aucune idée de la réalité. Lorsqu'il rencontre celui qu'il dit défendre, il ne le reconnaît pas. Comme ces écologistes qui se battent pour les animaux sauvages, sans comprendre qu'ils sont dangereux.

La grande peur des antibiotiques

Et si le réchauffement climatique était moins à craindre que la résistance aux antibiotiques ? Ramanan Laxminarayan, un des spécialistes de la question, l'analyse pour la Vie des idées.

Le plus important est, peut-être, de comprendre les fondamentaux du problème. Les usages des antibiotiques vont très au delà de ce que nous croyons.
  • Bien des maladies ont été éradiquées, par les pays développés, grâce à des mesures que l'on pourrait qualifier "d'hygiène". Ailleurs, les antibiotiques sont utilisés comme substitut. 
  • On a découvert que, à faible dose, l'usage d'antibiotiques permettait d'augmenter énormément la production de viande. 
  • Sans les antibiotiques, beaucoup d'opérations, comme les greffes, seraient impossibles. 
Leur perte d'efficacité vient, principalement, d'un usage excessif, qui résulte en une sélection naturelle (ou artificielle ?) de germes résistants. Par exemple : "Les stations d’épuration des usines de fabrication d’antibiotiques sont en partie responsables du transfert de gènes de résistance dans le microbiote humain ; elles constituent une menace sérieuse pour l’efficacité des antibiotiques étant donnée l’importance du secteur pharmaceutique en Inde. Dans de nombreux pays, dont l’Inde et la Chine, il n’existe pas de réglementation pour le rejet de déchets antimicrobiens dans l’environnement, or une telle réglementation est indispensable." Notre environnement est "pollué par les antibiotiques".

Que faire ? Nous nous trouvons dans un "dilemme du prisonnier". Le gain individuel prime l'intérêt de humanité. Le médecin, par exemple, satisfait son client en lui prescrivant des antibiotiques, même lorsque ceux-ci sont inutiles. Or, il suffit que quelqu'un se comporte mal pour que la population mondiale soit affectée. Sans prise de conscience collective, il est interdit d'espérer.

samedi 21 septembre 2019

Kafkaïenne administration française ?

Un ancien fonctionnaire des impôts me disait que son ancienne administration était le cauchemar de l'entrepreneur. Il fallait l'éradiquer, simplifier et réduire massivement les impôts des entreprises. Le lendemain, une avocate me parlait d'un licenciement économique fait par un berger corse, qui avait un seul employé, tunisien. Dix pages de texte à lire, quatre pages à remplir, et gare à la faute. Jadis les comptables auraient réglé la question, mais plus maintenant, car, comme ils ne comprennent rien à la loi, ils sont susceptibles d'erreurs, d'être attaqués, et condamnés... Kafkaïen ?

Au sujet de procès, ce même jour, on me parlait d'un entrepreneur français en Amérique. Il avait fuit notre pays, avec l'administration duquel il était en délicatesse. Il s'est fait déposséder de son entreprise par un actionnaire, qui l'a accusé de vendre de la technologie américaine (le programme qu'il avait écrit en France) à la Chine. Les poursuites seraient arrêtées s'il vendait ses actions pour un dollar. (Un temps elles étaient évaluées à plusieurs dizaines de millions.) Peut-il gagner, sans revenus, face des avocats qui coûtent 10.000$ la journée ? se demandait mon interlocuteur. Que risque-t-il s'il est condamné, ou si la bataille juridique s'éternise ?

Et Carlos Ghosn, aurait-il eu le même traitement s'il était resté en France ? Et la Chine, si dynamique, où les accusations de corruption remplissent les prisons d'entrepreneurs ? Et la Russie, où il faut négocier avec la Mafia locale, sous peine de finir prématurément ?...

Cessons de geindre et cultivons notre jardin ?

Comment j'ai appris à aimer la bombe atomique

"Le succès de la bombe atomique porte témoignage de la puissance toujours accrue de notre physique moderne dans l'élucidation et l'application des forces naturelles." (Histoire de la physique, Charles-Albert Reichen, Editions Rencontre, 1964. Un livre de vulgarisation scientifique.)

Il y a quelques temps M.Trump parlait de lancer des bombes atomiques sur les ouragans. Dans les années 60, il aurait fait parti de la majorité éclairée.

Les écologistes qui accusent l'opinion de tous les maux ne feraient-ils pas bien de se souvenir que, hier, ils auraient été de chauds partisans de ce qu'ils condamnent aujourd'hui ? En prendre conscience les aiderait-il à réussir le changement qu'ils appellent de leurs voeux ?

vendredi 20 septembre 2019

Cantique du quantique ?

Quand j'entends "ordinateur quantique" je soupçonne le marketing d'une bulle spéculative. En fait, comme souvent, il semble que la question quantique soit décisive, mais qu'elle ait été prise à l'envers :

Une recherche quantique explore plusieurs chemins à la fois. Voilà son intérêt. Eh bien on a découvert que la nature, d'une manière générale, tendait à se comporter de cette façon. Cela expliquerait, par exemple, le fait que l'ADN soit fait de 4 bases et de 20 nucléotides.
Vouloir construire des ordinateurs quantiques serait-il idiot ? La nature est, elle même, un ordinateur quantique. Exploitons le ?

Qu'est-ce que l'argot ?

Il n'y a pas un argot, mais des argots. Et l'argot évolue très vite. Ses mots disparaissent ou passent dans le langage courant ("se planter", "aller au charbon" furent des mots d'argot).

La fonction de l'argot est d'être une marque d'appartenance à une communauté fière d'elle-même (par exemple, un temps, celle des bouchers, ou, de tous temps, celle des polytechniciens).

De ce fait, il y a ceux qui veulent faire croire qu'ils appartiennent à la communauté, en utilisant ses mots d'argot, mais improprement, comme Sartre et autres normaliens, et ceux qui, sans lui appartenir, la respectent suffisamment pour vouloir la comprendre, comme les policiers qui semblent avoir été les premiers à écrire des dictionnaires d'argot.

Voilà ce que je retiens d'une émission un peu ancienne.

jeudi 19 septembre 2019

Surdosage d'intelligence

Ma machine à laver ne veut pas démarrer. Surdosage de lessive me dit-elle. Or, je n'ai pas mis de lessive...

L'intelligence artificielle serait-ce...
  • l'homme qui donne le pouvoir à la machine sur l'homme, 
  • le bug, l'erreur, le propre de l'homme, aux commandes ?

Les charmes du territoire

Discussion avec le directeur d'une agence de développement. Il attire mon attention sur un fait curieux. Un "territoire" doit donner de lui une bonne image, pour attirer entreprises, employés, investissements. Et pour connaître l'image d'un territoire, il suffit de taper son nom sur Internet.

Il fait l'exercice avec Sevran, ville où est installé un de mes clients. Voici ce qui sort, en dehors des informations pratiques, en page 1 de Google, puis en page 2 : "Sevran une ville toujours minée par la pauvreté et le communautarisme - Le Figaro ; La ville de Sevran en a «rat-le-bol» - Le Parisien ;  Sevran : abandonné dans un quartier pavillonnaire avec une balle dans la tête - Le Parisien".

Dans les "recherches associées", en troisième position, on trouve "Sevran crime".

Imaginez, me dit-il, qu'on propose un emploi à quelqu'un à Sevran. Ses enfants vont se renseigner. Voudront-ils s'y installer ?

En l'écoutant, je me suis demandé si le pouvoir politique n'était pas, trop longtemps, passé à côté de ce type de constatations. Et s'il ne s'était pas trompé de priorités.

mercredi 18 septembre 2019

Europe : intégration par la crise ?

Du Brexit à M.Trump, en passant par la Chine et la Russie, l'Europe est attaquée de toutes parts. Et maintenant on nous annonce la crise.
Mais, jusque-là, elle a tenu bon. Et les forces de division ne semblent pas, ou plus, ou moins qu'on aurait pu le craindre, avoir le vent en poupe.

L'Union fait la force ? Le salut dans l'intégration ?

Evaluer les politiques médicales

Et si la médecine tuait ? Cet été j'ai rencontré la médecine assistée par ordinateur. Un remplaçant et un interne, qui prescrivaient, les yeux vissés sur leur ordinateur. Et ça s'est mal terminé, pour moi. Explication d'un médecin expérimenté : l'ordinateur prescrit l'efficacité, or, celle-ci s'accompagne généralement d'effets secondaires. Il n'y a que l'expérience qui finisse par les connaître. En outre, ces médicaments sont utilisés en hôpital où l'on peut immédiatement changer de traitement quand il ne va pas.

Plus généralement, qui juge l'efficacité de notre système de santé ? Et s'il s'était enfermé dans un cercle vicieux nocif à la Knock ? Et si, par exemple, la santé était essentiellement une question de relation sociale saine, comme le pensaient les anciens chinois, plutôt que de chimie ?...

mardi 17 septembre 2019

Plutôt Martien qu'éteint ?

Sujet du moment. La terre va nécessairement devenir inhabitable. Où aller, pour se sauver ?
Les dinosaures n'ont pas disparu. Ils se sont transformés en oiseaux.

Et si "homme" ne voulait rien dire ? Et si nous n'étions qu'une espèce comme les autres, qui évolue en fonction des modifications de son environnement ?

(Aller sur Mars ne sauverait pas l'homme, il le changerait ?)

Les dangers du bien et du mal

Depuis toujours ou presque, j'entends : telle personne se comporte mal. C'est aussi vrai de nations : "les Américains sont...", "les Anglais sont...", et surtout, pour les étrangers, The Economist en particulier, "les Français sont des paresseux".

J'en suis arrivé à penser que ce présupposé "bien / mal" était toxique. L'autre obéit à une logique, c'est tout. Il est cohérent avec lui-même. Et si l'on comprend cette logique, autrement dit si l'on se comporte avec lui comme il se comporte avec nous, par miracle les rapports avec lui se transforment. Soyez égoïste avec les égoïstes, par exemple. L'empathie, mal comprise, tue.

Pour être concret. Si vous pensez que telle personne se comporte mal, et si vous vous comportiez mal, comme lui ? J'ai rencontré la situation suivante : les dirigeants d'une entreprise encourageaient la concurrence de leurs employés ; ce qui est détestable. Seulement, ceux qui jouaient le jeu, y compris, et même surtout, en "arnaquant" (c'est le meilleur mot) les dirigeants, réussissaient très bien. M.Trump est un exemple du même type. Il paraît haïssable. Mais il adore les gens qui se comportent comme lui. Sa logique est celle du rapport de force, et du mauvais coup. Les milieux les plus louches, les mafieux par exemple, ont les codes d'honneur les plus strictes...

lundi 16 septembre 2019

Misère masculine

L'historien Alain Corbin a étudié la condition masculine au 19ème siècle. (France Culture.) Contrairement à l'idée commune, elle était bien plus terrible que celle de la femme.

Ce n'était pas qu'une question de guerres, ou de la nécessité de faire vivre leur famille, qui obligeait parfois les hommes à s'exiler et à vivre dans la misère. C'était, étrangement, du fait des contraintes associées en ces temps à la notion de "virilité". Elle forçait au duel pour un oui ou pour un non et à tout endurer, sans rien dire. L'homme bat la femme, mais la société détruit l'homme ? (Ce qui explique leur différence d'espérance de vie ?)

Glorieuse révolution anglaise ?

Angleterre atteinte du mal français ? Il semble que lorsque les Anglais vont mal, c'est parce qu'ils ont adopté des idées françaises...

Le débat qui fait rage actuellement au Royaume Uni fait s'affronter les partisans du peuple et ceux du parlementarisme. La démocratie directe contre la démocratie représentative.
  • La France, en paroles au moins, dit le peuple souverain. L'Angleterre nous a toujours répondu en nous invitant à nous garder des idéologies inapplicables.
  • John Stuart Mill, quelque part dans ce blog (ici), explique les principes de la démocratie représentative. Elle choisit dans la population ceux qui sont le plus à même de résoudre les problèmes de la cité, par le débat. Ce n'est pas une question d'idéologie ou de classe. C'est avant tout une question d'intérêt commun, comme valeur fondamentale de l'élu. Conscients de la nécessité de satisfaire le peuple, dans l'intérêt général, ses représentants vont servir les intérêts de celui-ci.
L'Angleterre contemporaine aurait-elle quelque chose de français ? Une biographie de Mme Thatcher (ici) constate qu'elle a appliqué des méthodes dirigistes, étatiques, voire léninistes, pour mener ses réformes. Ses successeurs ont continué sur sa lancée. Comme un dirigeant français, ils ont considéré qu'ils savaient ce qui était bon pour le peuple, et qu'ils n'avaient pas à l'écouter. Un jour le peuple s'est rendu compte que sa situation s'était dégradée, et ce fut la révolution ?

dimanche 15 septembre 2019

L'homme politique contre le peuple

Le Brexit oppose les parlementaires au peuple. C'est le principe de la démocratie anglaise qui tremble.

"Si on nomme des représentants et des porte-parole (...) on aura vite fait de reproduire le système et fonctionner de haut en bas comme les crapules qui nous dirigent" disent aussi des Gilets jaunes, cités par un article de la Vie des idées. Il se conclut ainsi : "Loin de glisser vers des thématiques xénophobes, l’agenda des Gilets jaunes a évolué, selon une certaine cohérence, de la justice sociale vers la question démocratique (...) Comme si, désormais, la question de la démocratisation des institutions était le préalable à la résolution de la crise sociale..."

Les Grecs pensaient que la politique était un travail à plein temps. Seul un homme riche pouvait s'y livrer. Effectivement, les questions politiques sont d'une telle complexité que notre vie professionnelle ne nous laisse pas le temps de nous faire une opinion solide. En conséquence, il ne semble pas qu'il y ait d'autres voies que la représentation. Alors, comment faire pour qu'elle ne suive pas ses intérêts propres ?

Les économistes parleraient, sans doute, de la "théorie de l'agence". Il faut trouver un moyen pour que le représentant ait les mêmes intérêts que les représentés.

Caisse de résonance française

Quand une nouvelle rencontre la caisse de résonance des préjugés ?

La France, un droit social stupide, conçu pour protèger des tire-au-flanc lubriques, autrement dit le Français ?

samedi 14 septembre 2019

Edgar Morin et le changement

L'autre jour Edgar Morin présentait son dernier livre à France Culture. Il parlait aussi de sa vision noire de la société, de "La voie", le changement qu'il préconise, et du peu d'espoir qu'il a que ce changement se fasse.

Je ne suis pas sûr d'être d'accord avec lui. Je crois que les problèmes du monde ressemblent à ceux de l'entreprise. Quand on rencontre une entreprise qui va mal, on constate des dizaines de problèmes. De la gestion des ressources humaines au contrôle de gestion en passant par la vente, rien ne va. C'est désespérant. Edgar Morin fait ce genre de diagnostic pour le monde. Et c'est, aussi, déprimant.

Mais l'entreprise se transforme. Comment ? Ce qui est premier est ce qu'Edgar Morin appelle "l'éros". Pour une raison difficile à comprendre, l'entreprise croit soudainement au changement. Elle démarre et, petit à petit, mais étonnamment vite, tout se met à marcher. En fait, il me semble que la phase de désordre qui précède le changement a été une phase de créativité inconsciente. Et l'inconscient, contrairement à la raison, est systémique. Ce que l'on appelle changement serait, donc, l'accouchement par la raison de l'inconscient.

Grève à la RATP

Comment trouver des solutions de contournement à la grève de la RATP ? se demandait un article. Restez chez vous...

Eh bien, j'avais rendez-vous à Paris. Heureusement, la ligne 14 est automatique. Contrairement à ce que j'avais lu, elle était presque vide. Et c'était la ligne de mes rendez-vous. Seule surprise : je devais passer par la maison de la RATP ; j'y ai vu un grand nombre de CRS. Les employés de la RATP seraient-ils des voyous ?

N'y a-t-il pas quelque-chose d'anormal dans la capacité de certaines personnes à arrêter tout un pays ? C'est un artefact culturel, selon moi. La RATP, comme tout service public, n'est pas dirigée. Elle est une émanation de l'Ancien régime. Il y a des nobles, d'un côté, et la plèbe de l'autre. Elle est en grande partie laissée à elle-même.

Ne serait-il pas temps de changer ?

vendredi 13 septembre 2019

Nature du changement et structure

Troisième billet sur la nature du changement. Les deux autres ont dit qu'il semblait pouvoir être incrémental ou discontinu. Ils passent à côté d'une de ses caractéristiques les plus contre-intuitives : le changement, du moins tel qu'il nous concerne, est essentiellement une question "d'organisation", de structures.

La théorie de la complexité parle "d'émergence" : ensemble des "individus" produisent des "méta comportements". Par exemple un banc de poissons, une nuée de passereaux. Le groupe a un comportement collectif. De même, on parle d'une "foule", d'une "nation", ou d'une "équipe". Mettez ensemble des automobilistes, et vous obtenez le code de la route.

Cette dimension structurelle du changement est sa caractéristique la plus importante. Elle explique à la fois la résistance au changement, mais aussi le fait qu'une organisation, si l'on en connaît les règles, peut changer comme un seul homme.

Optimisme

Discussion des théories sur l'optimisme de Martin Seligman avec un éminent universitaire.

Il m'a dit avoir été quitté par une de ses étudiantes qu'il préparait à l'agrégation au motif que les notes qu'il lui donnait la décourageaient. Ce qu'il ne comprenait pas. Les mauvaises notes étaient le signal inverse pour lui. Elles lui disaient qu'il avait des choses à apprendre.

Et voila un exemple d'optimisme.

jeudi 12 septembre 2019

Changement et big bang

Les livres de stratégie disent qu'il y a deux types de changements : le changement incrémental, et le changement de rupture.

Le changement incrémental fait l'objet d'un précédent billet. C'est un changement continu.

Mais, il y a un autre type de changement. C'est la naissance ou la mort. Il y a une coupure nette entre l'avant et l'après. C'est le "big bang". C'est aussi l'illumination, et le miracle. C'est peut être le changement le plus important, puisqu'il rend impossible le déterminisme auquel croit tant le scientifique. C'est à cause de ce changement que l'avenir est fondamentalement imprévisible, que nous sommes libres, et que le prospectiviste est un charlatan.

Education, démocratie et populisme

Un des grands changements modernes aura été que, partout dans le monde, le programme de la gauche est passé de la promotion de l'éducation à celle du confort matériel. Faut-il chercher plus loin les causes de la montée du "populisme" ?

L'éducation pose un problème compliqué. Pour au moins deux raisons. D'abord c'est un invraisemblable mélange de genres. L'éducation prétend faire épanouir nos talents, nous former à un travail, nous apprendre à penser, nous insérer dans la société, nous préparer à notre rôle de citoyen... D'autre part, elle n'oriente pas, mais elle sélectionne. C'est à dire que, faisant l'hypothèse fausse du déterminisme, l'enseignant joue un rôle actif dans notre conditionnement.

En termes de politique, au sens grec du terme (rôle du citoyen dans la société dont il est membre associé), il ne peut pas y avoir de sélection. L'enseignant ne peut pas décider, implicitement, que certaines personnes n'ont pas les capacités d'être des citoyens.

Il faudrait donc réfléchir à ce qui est nécessaire à la formation du citoyen, et à lui réserver un cursus séparé. Probablement, ce cursus ne partagerait pas l'esprit de l'Education nationale. On n'y dispenserait pas des certitudes, mais des interrogations. Il stimulerait l'esprit critique, et auto critique, constructif, au sens de Kant. Il n'y aurait pas de maître et élèves, mais des égaux, plus ou moins expérimentés, ou un entraîneur, et des champions.

mercredi 11 septembre 2019

Proust et la nature du changement

"La vie, selon son habitude qui est, par des travaux incessants d’infiniment petits, de changer la face du monde" (Marcel Proust, Albertine disparue). 

Cette phrase de Marcel Proust correspond à une des constatations de ce blog. Sans que l'on sache comme cela est arrivé, notre vision du monde a changé totalement en quelques décennies. Ce que nous croyons comme des lois de la nature est diamétralement opposé aux certitudes de la société de mon enfance. 

Mais, j'ai aussi observé que les forces à l'oeuvre ne sont pas qu'inconscientes. Ce blog parle souvent des techniques dites "d'influence". Ces techniques permettent, justement, de faire basculer l'opinion sans qu'elle s'en rende compte. 

Exemples ? Vous avez dû entendre que l'on vous disait que vous n'étiez pas des citoyens, mais des contribuables, que l'école n'est pas un moyen de se libérer, mais un esclavage, que la sécurité sociale est un montage de Ponzi, qu'il ne faut pas parler d'usagers de la SNCF, mais de clients, etc. Au début, cela peut vous paraître ridicule. Mais, un jour, vous découvrez que c'est l'opinion commune. 

Ce qui est surprenant, c'est que ces techniques semblent avoir quelque-chose d'officiel dans le monde anglo-saxon. On les retrouve évoquées sans honte dans des articles écrits par des gens de bien. Peut-être faut-il en revenir aux Grecs et aux Romains, dont l'élite était formée à l'art du discours, qui avait pour objet d'emporter l'adhésion du peuple ? Dans ce type de culture la fin justifie les moyens ? Et celui qui réussit le doit à son talent, quelle que soit la façon dont il a procédé ? 

Mais peut-être que ce n'était pas ce genre de changement que Proust avait en tête...

Boulot à la con au Triangle des Bermudes

Débat sur EuropaCity, un gigantesque centre commercial qui s'installe dans le "Triangle de Gonesse". (France Culture.)

Apparemment, c'est un autre Triangle des Bermudes. Le centre commercial est là pour lui redonner vie. Un de ses promoteurs, d'ailleurs, opposait les "vieux blancs" qui refusent le projet, aux jeunes immigrés qui vont y trouver un travail.

Le débat réunissait, justement, de vieux blancs, architectes par ailleurs. Leurs arguments étaient que ce projet consommait des terres agricoles exceptionnellement riches, que les centres commerciaux sont une mode à bout de souffle et contraire au développement durable, et que les emplois créés à un endroit par un centre commercial sont pris à un autre.

Mais, ce type de projet ne serait-il pas une forme d'exploitation de l'homme par l'homme ? Au motif qu'il y a du chômage, on croit que l'individu, le jeune immigré en particulier, doit accepter n'importe quoi. Ce sont les fameux "bullshit jobs", traduits, semble-t-il, en "boulots à la con" (emplois dégradants ?).

Et si l'on se demandait si l'on ne peut pas construire, en urgence, notre économie sur des "emplois qui ont du sens", et si une telle économie ne rapporterait pas plus à tous, y compris aux oligarques, que l'exploitation de l'homme par l'homme ?

mardi 10 septembre 2019

Wework : fin de bulle ?

Wework, c'est la génération Uber. Cette génération semble avoir beaucoup de soucis. Elon Musk perdrait pas mal d'argent, Uber aussi. Netflix n'est pas brillant. Et Wework doit renoncer à entrer en bourse. Fin d'une bulle spéculative ?

En tout cas, je soupçonne que ce n'est pas la der des der. Car, dans la spéculation, il y a des gens qui gagnent à tous les coups. Ce sont ceux qui investissent en départ de bulle, et qui vendent à la génération suivante d'investisseurs. (Il arrive aussi que ceux qui ont investi initialement parient ensuite contre l'entreprise qu'ils viennent de quitter.) Surtout, à chaque éclatement de bulle, les banques centrales réinjectent de l'argent dans le système. Ce qui signifie qu'il y aura toujours beaucoup d'argent voulant s'investir. L'industrie financière a-t-elle commencé sa recherche d'idées nouvelles susceptibles d'emballer le marché ?

L'ingénieur reconsidéré

En Angleterre, l'ingénieur est déconsidéré. Pourtant, l'ingénieur anglais est très compétent. Sujet de discussion avec un ami.

Il me semble qu'il a une attitude différente de celle du Français. Le Français pense que les mathématiques sont premières ; le monde est mathématique. Pour l'Anglais, c'est la pratique, et l'intuition de la pratique. Il emploie des mathématiques, mais comme un physicien. Comme un outil qui marche, mais dont on change lorsqu'il ne va plus. Ce qui compte, c'est le résultat.

A y bien réfléchir, je doute que nos ingénieurs français soient bien des ingénieurs...

lundi 9 septembre 2019

Les hasards de Twitter

Ce blog parle de changement et est un exemple de changement. Il existe depuis 11 ans. Sa forme et son fond ont beaucoup changé. Puis, l'un et l'autre se sont stabilisés. La forme d'abord. Quant au fond, il a été soumis à des "restructurations" radicales, à des "changements de rupture" diraient peut-être les universitaires, à mesure que ma vie se compliquait et que je devais réduire le temps que je lui consacre, et, surtout, que je consacre aux sources qui l'alimentent.

Récemment, il a connu un petit changement de forme. J'intègre dans mes billets des représentations de tweets. Cela ne me demande pas beaucoup d'efforts, leur donne un peu couleur, et, du même coup, intègre le lien de l'article que je cite.

Cette idée est le fruit du hasard. J'ai toujours cherché à avoir une revue de presse d'articles de fond. C'est l'usage que je fais des réseaux sociaux. Et ça marche plutôt mal. Donc, j'avais programmé Twitter pour cela. Mais je ne le regardais pas. Jusqu'à ce que je ferme les commentaires de ce blog (parce que l'intelligence artificielle me reconnaît comme un robot, et m'empêche d'enregistrer mes réponses à commentaire), et qu'Hervé Kabla se mette à commenter mes billets sur twitter. J'y suis donc venu, et ai constaté que je pouvais y trouver des idées et des illustrations...

Gyroscope

Je ne savais pas ce qu'était un gyroscope. Et pourtant, je suis vieux et j'ai une formation scientifique.

Le principe du gyroscope est que lorsqu'une roue tourne, en l'absence de forces extérieures, son axe reste fixe. (C'est aussi vrai pour tout solide en rotation.) Application pratique : la toupie.

Ce qui a bien d'autres applications surprenantes. Ne serait-ce que le fait que, si votre axe indique le nord, il l'indiquera toujours, tant que la roue tournera.

Voilà qui en dit long sur notre enseignement. Il nous fait croire que lorsque l'on connaît les équations de la physique, on connaît tout. Or, ces équations nous font rater l'essentiel. Les mystères du monde.

dimanche 8 septembre 2019

L'énigme de Gaulle

Le général de Gaulle est un marronnier de ce blog : comment juger son action ?

Une première idée que j'ai eue en lisant sa biographie est que cette action a produit l'effet inverse de celui qu'il en attendait. Fâché de l'instabilité du régime politique français, il a pensé qu'un retour à une forme de pouvoir monarchique était ce qu'il fallait au pays. L'alliance du peuple et du gouvernant tiendrait les "intérêts spéciaux" en respect, comme sous l'ancien régime. C'est le contraire qui s'est passé. Le pays est devenu une forme de démocratie anglo-saxonne dirigée par deux partis, frères ennemis, représentant les "intérêts spéciaux". (René Rémond, sur le sujet.)

Une seconde idée m'est venue récemment. Pour nous, l'après guerre est un temps de calme et de bonheur. Or, il n'en fut rien. Jamais la France n'a été aussi inflammable. Côte à côte on trouvait des déportés et leurs dénonciateurs, des résistants et des collaborateurs, une armée revancharde qui a fini par tenter un coup d'état, un parti communiste, cinquième colonne de Staline, qui récoltait pas loin d'un tiers des votes, des intellectuels hier pacifistes, maintenant "engagés", qui rêvaient de terrorisme, des Américains qui voulaient liquider la France, pour lui ôter l'envie de repartir en guerre... Et on ne compte plus les attentats contre de Gaulle.

De Gaulle et les politiciens de son temps ont réussi à créer quelque-chose d'invraisemblable, de miraculeux : un élan qui a embarqué le panier de crabes français dans une grande course vers le "progrès".

Peut-être que, si de Gaulle avait analysé les raisons de ce "miracle", il n'y aurait pas eu de cinquième république ?

La France que l'on aime ?

Emission sur les services secrets français. Apparemment, ils seraient passés par des très bas, puis se seraient reconstruits.

J'ai retrouvé le sentiment que j'avais eu en écoutant Michel Costantini, l'entraîneur qui a transformé l'équipe de France de Handball dans les années 80. Il y a une France dont on ne parle pas, une France qui n'est pas dans les livres d'histoire. Elle est faite de gens modestes, qui ont un grand sens des responsabilités, et qui agissent, et qui transforment la société, et qui ne demandent rien en échange.

La France a une image ridicule. Et pourtant, elle ne l'est pas, du moins pas totalement. Le serait-ce grâce à ces gens là ?

(Curieusement, ce que dit Philip Kotter du leader du changement qu'il a observé ressemble à ce portrait.)

samedi 7 septembre 2019

L'ère de l'argent facile

Dès qu'il y a une crise, les banques centrales impriment de l'argent. Qu'est-ce que cela signifie ?

On peut vivre d'emprunts. Vous empruntez pour faire marcher vos affaires, et quand vous devez rembourser, vous empruntez de nouveau. Sachant qu'il y aura toujours plus d'argent, on vous prêtera. C'est ainsi que l'on devient milliardaire.


Toujours plus d'argent pour le même volume de biens, cela veut dire inflation. Pourquoi n'est-ce pas le cas ? Par ce que les biens de consommation courante sont encadrés. L'inflation ne touche que les biens de luxe, en particulier l'immobilier.

Il est donc possible que l'on s'achemine vers une humanité à deux étages. D'un côté les oligarques qui contrôlent les ressorts de l'économie, et qui vivent dans une société à part, où la pomme (cultivée comme au Moyen-âge) vaut dix euros, et les enfants sont élevés par des précepteurs. De l'autre, le reste de la société, encadré par un Etat providence, dispose de services plus ou moins réduits, calculés pour éviter son mécontentement.

Juste ?

Croissance de la beauté

Et si la logique de la croissance était la création de beauté ?

Qu'est-ce que la beauté ? Quelque-chose qui plaît, sans que l'on sache pourquoi. On lui accorde du prix. Mais ce prix n'est pas une mesure de la beauté. Elle est inquantifiable.

La création de beauté est le propre de l'homme ; de la communauté, même si, parfois, un seul exprime  l'âme de son temps. C'est ce que ne sait pas faire la machine, ni la raison. (Peut-être, plus généralement, le propre de la vie.)

Une idée, comme cela.

vendredi 6 septembre 2019

Les sources de l'admiration

"Personne admirable". Dans les romans anciens, et même dans les rediffusions d'émissions de radio des années 50, il est question de "personnes admirables".

Pourtant, beaucoup de ces personnes admirables ont disparu de nos mémoires. Et, même en ce qui concerne les grands noms qui ont survécu, ils ne nous semblent plus que simplement humains.

Et si "admirable" n'avait été qu'une figure de style ? Ce qu'une société admire, c'est elle-même ? Et, en conséquence, elle ne peut que trouver ceux qui jouent son jeu "admirables" ?

Les enjeux du libre échange

Il est beaucoup question d'accord de libre échange. Une émission de France Culture expliquait que les gains que l'on pouvait en tirer étaient au mieux très faibles. C'est pourquoi ils sont difficiles à comprendre par les opinions publiques.

En fait, l'enjeu ne serait peut être pas économique. Les invités de l'émission parlaient "d'idéologie". Ceux qui les promeuvent sont des "croyants" ? Car, ce qui se joue ce sont, surtout, des rapports de force culturels. La pollution, les droits de l'homme, les OGM et le boeuf aux hormones font partie de l'accord, et seraient peut être son véritable intérêt. D'ailleurs, cela peut basculer d'un côté ou de l'autre : le Canada peut renoncer au boeuf aux hormones, ou l'Europe peut y être contrainte...

Même sur le plan économique, les choses ne sont pas évidentes, d'ailleurs. Car, disent les cours d'économie, c'est "l'avantage comparatif" qui compte dans l'échange. Un accord avec l'Amérique du sud, par exemple, pourrait être bon pour son agriculture, et mauvais pour son industrie (et inversement en Europe). Or, le problème endémique de l'Amérique latine, c'est justement d'être incapable de sortir son économie de l'exploitation de ses ressources naturelles...

Voilà qui est ennuyeux. Les accords de libre échange en cours de négociation ou récemment conclus seraient-ils un nouveau déni de démocratie ? Ne serait-il pas bien, de temps à autres, que l'on s'interroge sur les idées que nous suivons aveuglément ?

jeudi 5 septembre 2019

Le Brexit ou le réveil de l'Angleterre ?

Et si le Brexit réussissait ? Son intention est de sortir l'Angleterre de sa torpeur.

Les scénarios les plus inattendus sont possibles. Certains pensent rappeler Victoria à la vie, mais ils pourraient réveiller Marx (son contemporain !)...

Surtout. Le parlementarisme renaît, semble-t-il. L'âme de la démocratie anglaise. Assistons-nous à ce dont parlaient les existentialistes ? L'absurde révèle les valeurs de l'homme les plus fondamentales, son identité même ?

Contes et légendes des grands chemins d'Alexandre Dumas

Publicité mensongère ? Dumas n'a jamais voulu écrire ce livre. Ses histoires sont extraites de divers ouvrages.

Légendes entendues lors de ses voyages, ou aventures plus ou moins véridiques et fantastiques dont on lui a parlé. Sorties de leur contexte, généralement des "impressions de voyage", elles n'ont aucun intérêt.

Il en demeure qu'Alexandre Dumas était un extraordinaire conteur, et qu'il avait beaucoup d'humour. Et cela, on ne le perçoit pas dans les Trois mousquetaires, ou dans le comte de Monte Cristo.

S'il avait choisi des histoires un peu plus mémorables, ce livre aurait été l'égal des contes de mon moulin d'Alphonse Daudet.

mercredi 4 septembre 2019

Angleterre : de Thatcher à Lénine ?

"Soit vous êtes un léniniste, soit rien ne change" dit un conseiller de M.Corbyn. M.Corbyn veut "faire ce qu'a fait Thatcher, à l'envers" : "déplacer le pouvoir du capital au travail".  "Redistribution" maître mot. Il veut surtout que ses réformes ne puissent plus être modifiées : elles doivent faire beaucoup trop de gagnants pour cela.
Une conséquence du Brexit peut être l'élection de M.Corbyn. Avec le Brexit, les Conservateurs ne peuvent plus se dire le parti de la prudence. Au pari conservateur répond le pari travailliste.

Nationalisation, taxation, gratuité... Originalité : "transfert de 10% des actions de toutes les entreprises aux employés".  On se croirait aux temps, chez nous, de l'union de la gauche. Décidément, rien ne va plus...

(Mes informations et citations viennent d'un article du Financial Times.)

Reproduction des élites

Je disais à un étudiant de grande école de commerce que la meilleure façon de trouver un stage était l'annuaire des anciens élèves de son école, et les parents de ses camarades.

J'ai alors pensé que, de mon temps, ce n'était pas le cas. Les parents de mes camarades étaient, généralement, de petits fonctionnaires ou employés, leurs grands parents étaient des immigrés ou des paysans. S'il y avait des sortes de dynasties, c'était des dynasties d'intellectuels. Et elles étaient rares. En fait, la reproduction des élites se trouve dès la terminale : j'ai été surpris d'entendre qui étaient les parents des camarades de la fille d'un ami. Il y avait des associés d'Ernst et Young, des descendants d'une des plus riches familles roumaines, etc. (J'avais aussi un "camarade" roumain, mais, lui, avait fuit la Roumanie soviétique, par ses propres moyens...)

Tchernobyl sur Seine

Le laboratoire de Marie Curie est encore radioactif...

Au temps de Marie Curie, le physicien était un apprenti sorcier - un alchimiste devenu dangereux, parce qu'il avait du pouvoir sur la nature. Y compris le pouvoir de transmutation. La découverte des rayons X a, par exemple, amené les scientifiques à expérimenter, sur eux-mêmes, la "radiographie".

Ils étaient émerveillés par ce qu'ils trouvaient. Le progrès ne pouvait qu'être bien. Et voilà pourquoi on vient de retrouver dans notre corps des "Bisphénols, parabènes, phtalates, éthers de glycol..." (Info RFI).

Le "progrès" est-il dangereux par nature, ou en avons-nous choisi une variété qui l'est particulièrement ?

mardi 3 septembre 2019

La fin d'Apple ?

J'ai été un fan d'Apple. J'assimilais Apple à une marque de luxe. Mais, progressivement, j'ai compris que ce n'était pas le cas.

Apple a d'abord remplacé une application de géolocalisation qui marchait, par une autre, qui ne marche pas. Plus tard, la météo s'est arrêtée de faire des prévisions. Une à une les applications n'ont plus fonctionné. Maintenant, le calendrier du téléphone ne se coordonne plus avec celui de mon MacBook... J'ai débranché tout ce que j'ai pu de fonctions sophistiquées, pour conserver de la performance.

Des pratiques de mafieux ? Est-ce durable ?
(En regardant l'offre de téléphones, j'ai constaté que celle d'Apple avait un aspect ringard, par ailleurs. Or, selon moi, c'est l'esthétique qui a fait Apple.)

Voyage au Caucase d'Alexandre Dumas

"Nous commencions à rentrer en pays civilisé ; les voleurs, chassés des grandes routes, s'étaient faits aubergistes."

Phrase courte, humour fou, joie de vivre. Ce livre, c'est "aventures au Caucase". Venu de Russie, Alexandre Dumas visite le pays. Comme aujourd'hui, les Russes y affrontent les peuples locaux. On y coupe des têtes et des mains, par dizaines, et l'enlèvement est usage culturel. Précédé par la réputation, extraordinaire, de son oeuvre, Alexandre Dumas est reçu comme une énorme célébrité. Sans compter que la haute société, au moins les femmes, parle français. Mais, entre deux séjours princiers, il doit affronter le froid, la neige, la boue, les loups, les auberges crasseuses, et se garder des brigands qui infestent le pays. On le découvre en ogre, aventurier, grand chasseur, grand cuisinier, excessivement généreux, gros travailleur (il écrit son livre au cours du voyage en plus d'au moins un roman), curieux de tout et extraordinaire conteur d'histoires. Il s'adapte partout où il passe, et semble même avoir les talents du polyglotte. Chose unique pour un Français, il a le don de se faire aimer.

(L'introduction du livre précise, ce qu'il ne dit pas, qu'il a laissé une descendance cosaque.)

Faut-il bombarder les ouragans ?

M.Trump veut bombarder les ouragans, pour les neutraliser.

Cela me semble une erreur de raisonnement grossière. Pourquoi, au contraire, ne pas utiliser l'énergie colossale des ouragans ? Après tout, toute l'économie de l'Egypte ancienne ne tenait-elle pas à une catastrophe naturelle : les crues du Nil ?

Par exemple, pourquoi ne pas utiliser la capacité de l'ouragan à déplacer des charges, pour récupérer l'énergie qu'elles relâchent en tombant ? Votre maison est expédiée à mille mètres, et, lorsqu'elle retombe elle a, dans ses batteries, assez d'énergie pour fonctionner quelques semaines... M.Trump ou le degré zéro de la créativité ?

lundi 2 septembre 2019

Le fond rance de la France

Je lisais ici : "Marc Weitzmann : « Pour qui s’intéresse au fond rance de ce pays, l’affaire Moix est passionnante »".

Le problème ne serait-il pas mieux posé si l'on se demandait pourquoi désormais le "fond rance" a autant de poids pour l'opinion que la parole de l'intellectuel admirable ? Pourquoi cela n'était il pas le cas, il y a encore peu ?

Mais aussi pourquoi, dans certaines circonstances, ce n'est toujours pas le fond rance qui a le dernier mot ?

Modeste sud ?

Traditionnellement, le sud est dit ridicule. Et pourtant, l'Italie, confrontée à ce qui semblait un dangereux aventurier, a su trouver une solution raisonnable, mais inattendue, qui a frustré les manoeuvres du dit aventurier. Si le montage tient (sans quoi, le sus-dit aventurier n'aura que plus de chances de s'emparer du pouvoir), cela aura été une sacrée leçon : un pays structurellement instable tenu en équilibre par une coalition contre-nature...

On parle peu de l'Espagne. Mais, me semble-t-il, dans une moindre mesure, c'est aussi son cas.

Sens des responsabilités de certains peuples ? Un sens des responsabilités qui, paradoxalement, aurait fuit les grandes nations anglo-saxonnes, grandes donneuses de leçons de moralité ?

dimanche 1 septembre 2019

Boris Johnson : l'électrochoc de la démocratie anglaise ?

Le Brexit va faire retrouver à l'Angleterre son génie. Ce qui ne tue pas renforce, disait Nietzsche. Voilà comment j'entends les arguments des promoteurs du Brexit.

Et si c'était maintenant qu'il fallait qu'elle le retrouve ? En suspendant son parlement, M.Johnson s'en prend à son âme. Le choc va-t-il être assez violent pour remettre le cerveau du patient en fonctionnement ?

Sinon, le cas sera désespéré ?

PS. Je viens de lire la présentation d'une enquête concernant les partisans du Brexit. Cela semble confirmer ce que je disais. “In Brexit Party leader Nigel Farage’s cult, facts and logic are dirty words, and fish are quite literally the holy cow. True believers view October 31 as a mythical day of judgement: an all-solving panacea that will raise Great Britain from the dead.” (Lien vers article.)

Crise : rien ne va plus ?

Quels sont les signes indicateurs d'une prochaine crise ?

Ce que je retiens d'une émission récente, c'est : une envolée des prix de l'immobilier aux USA, et un endettement massif des entreprises, et des particuliers. Cet endettement a pour cause les banques centrales. A chaque crise, elles impriment de la monnaie. Si bien que la tentation de s'endetter est irrésistible. Seulement, cet endettement a-t-il un usage productif ?

Logiquement, les taux d'intérêts à long terme sont négatifs : l'argent d'aujourd'hui vaut plus que celui de demain ?

Le pragmatisme règne. L'argent n'est plus ce que l'on croyait. C'est un moyen de régulation sociale. Quand ça ne va pas, on en injecte, et ça semble marcher. Par un tour de passe-passe inattendu, les monétaristes sont devenus keynésiens. Pragmatisme anglo-saxon.