mardi 31 octobre 2017

Roman Polanski

Roman Polanski, nouvelle cible de la parole féminine libérée. Encore un homme de gauche. Pourtant le monde du spectacle français l'a longtemps protégé de son corps.

La pensée 68, finalement, serait-elle victime de ses contradictions ? Crise existentielle ? Aura-t-elle le courage de l'affronter et de se transformer ?

USA

Passion de l'Angleterre et des USA pour le petit personnel. Les classes élevées anglaises se sont plaintes, par exemple, que le peuple ait pris goût au travail en usine, durant les deux dernières guerres, et que l'on n'ait plus trouvé ensuite de personnels de service. L'ubérisation est un retour à ce temps : l'homme est de nouveau au service de l'homme. Idem pour la récente baisse des salaires qui fait, en particulier en Angleterre, que l'on utilise de plus en plus d'hommes et de moins en moins de machines.

C'est un monde qui marche au pourboire. Tout y dépend du bon plaisir du riche. Le pauvre vertueux est celui qui connaît sa place : l'office. Mais s'il sait tuer père et mère, et s'enrichir, il sera accueilli à bras ouverts dans la classe de ses semblables. Ascenseur social.

Et, si, contrairement à ce que l'on dit, le principe de la civilisation anglo-saxonne n'était pas l'argent, mais le pouvoir ? C'est-à-dire le plaisir de disposer à sa guise de la liberté des autres hommes ? Car l'argent a le pouvoir de faire se prostituer la liberté ?

(On peut aussi interpréter comme cela l'esprit du protestantisme : en éliminant la liberté de l'autre, on montre que l'on est un élu de Dieu ; l'autre ne l'était pas, puisqu'il n'est pas un homme.

lundi 30 octobre 2017

Indépendance

Il y a eu un temps où il a semblé "démocratique" de laisser une grande autonomie aux régions. On y voyait une façon de combattre les dangers du nationalisme impérialiste. Du coup, la Catalogne s'est "re forgée" une identité. En particulier, en imposant à ses citoyens une langue qui fait barrière à l'influence du reste du pays. Ainsi on a créé ce dont on ne voulait pas : un nationalisme.

Il y a eu un temps, vers 1848, où les nationalismes ont peut-être eu un sens. Une époque où les ethnies opprimaient les ethnies. Mais aujourd'hui qu'aurait à gagner le Catalan à l'indépendance ? Qu'aurait de remarquablement original une Catalogne libre ? Elle se veut membre de l'UE, mais l'UE est, au contraire, raboteuse d'originalités. Que cache cette revendication d'indépendance ? Un malaise que le gouvernement régional ne saurait pas calmer, ou, même, aurait créé par incompétence, et qu'il impute, comme les Anglais, à un épouvantail ? Ou, simplement, une réaction à une vie morne ? Un besoin de rêve ?

("La France s'ennuie" disait Lamartine en 1848. Comme quoi même les révolutions sérieuses peuvent avoir des causes qui ne le paraissent pas.)

Culpabilité

Aux USA, il existe une tradition. Celle de l'exécution d'homme politique. wikipedia en parle beaucoup. Généralement, le tueur avait eu une enfance difficile : ses parent s'étaient vengés sur lui de l'injustice de la vie. Il cherchait à sortir de la fatalité.

Plus je regarde mes contemporains plus je suis frappé par l'influence de la société sur l'homme. D'une part, elle façonne l'individu bien plus que ses parents. D'autre part, ses parents portant eux-mêmes les idées à la mode, l'enfant en est le fruit. Il est donc facile de nous trouver des circonstances atténuantes. Mais est-ce une vie agréable de se lamenter sur son sort ? Même s'il est la faute des autres. Ne serait-il pas mieux de faire le "deuil du deuil", et de chercher un moyen de se transformer pour le mieux ?

Mais se plaindre n'a-t-il pas tout de même une utilité ? Trouver la cause de nos problèmes peut nous aider à en trouver les solutions. Mais aussi, les erreurs de nos pères peuvent être les nôtres. Faire leur procès nous met en face de nos responsabilités.

(Ce qui est probablement une fonction de tout procès.)

dimanche 29 octobre 2017

Radio France

France Musique ressemble de plus en plus à FIP : une voix, de la musique. France Culture reçoit des personnes qui ont des livres à vendre, ou des entreprises à promouvoir, et a de plus en plus de producteurs qui ne sont pas des employés (Jacques Attali, Etienne Klein, Jean-Christophe Ruffin). Comment sont-ils rémunérés ?

Question : est-ce un moyen habile de réduire les coûts du service public ? Publicité marron : ces gens seraient-ils rémunérés indirectement ?

Président philosophe

La connaissance intime par M.Macron de Hegel impressionne Jürgen Habermas. (Article en Anglais du Spiegel)

Il distingue dans le discours de M.Macron des subtilités qui nous échappent. En particulier, l'essence de son projet européen serait de modifier le principe même de l'UE. Aujourd'hui l'UE est l'enfant de quelques pères fondateurs éclairés, elle doit devenir l'affaire des citoyens. Il aurait aussi fait un discours sur la Réforme, qui serait à la fois une façon de réinventer le modèle laïc, et un signal amical aux pays du nord.

Faut-il être un trésor vivant de la philosophie mondiale pour comprendre M.Macron ?

(Message général : M.Macron est quasiment trop beau pour être vrai. C'est une chance à côté de laquelle l'Allemagne ne devrait pas passer. Et pourtant, elle risque fort de la rater, tant elle est enlisée dans ses petits calculs médiocres.
Par ailleurs, J.Habermas ne s'intéresse qu'au projet européen de M.Macron. Il ne semble pas capable de juger l'efficacité des réformes françaises. Au moins nous avons un point en commun.)

samedi 28 octobre 2017

Développement des organisations

Mes travaux se rattachent à Organization development (précédent billet), mais pas mon expérience. Mes divergences majeures :

  • Une organisation saine doit être mue par un "élan vital", ou une "intention stratégique". Elle doit avoir un objectif, une envie, et cet objectif doit être viable. Beaucoup d'entreprises veulent être des "great places to work", selon le nom d'un programme international. Ce n'est pas une fin. Ce qui fait d'une entreprise un endroit où il fait bon travailler, c'est un projet motivant et durable. 
  • Une organisation saine est "résiliente". Ce sont les crises, violentes, rares, qui la font progresser. Pour cela elle construit, en interne et en externe, un "écosystème". C'est "l'élan vital" qui fournit l'inspiration derrière la constitution de cet écosystème. 
  • Le changement, l'apprentissage, ne se fait pas par expérimentation délibérée. L'organisation apprend par confrontation avec son environnement, inconsciemment. Le changement consiste à tirer les leçons, les conséquences, de cet apprentissage et de faire évoluer les processus de l'organisation en fonction. Et cela se fait en travaillant avec des "hommes clés", que toute société spécialise (inconsciemment) pour qu'ils soient les pivots de sa transformation. 
  • Il n'y a pas de processus prédéfinis, qu'il suffirait d'ausculter systématiquement, comme on le fait pour une machine ou une voiture. Les processus à prendre en compte dans un changement sont spécifiques aux circonstances et à l'organisation. Il faut les découvrir au coup par coup. Ce qui est difficile...
  • La culture est effectivement décisive. Mais la respecter n'est pas suffisant. Il faut en savoir les vices. (Par exemple les entreprises de culture africaine du nord privilégient l'expansion à la rentabilité, car elles sont meilleures dans la vente (relation personnelle) que dans la gestion ou le management.) Il faut en tenir compte, pour les corriger. Tout en trouvant une solution compatible avec leur culture. 

Organization development

La mode du "développement personnel" touche la France. Elle vient des USA, "self help". C'est un peu "aide toi le ciel t'aidera". Si la guigne s'acharne, sur toi, c'est ta faute. Il y eut un temps où les USA parlaient d'Organization development. Développement des organisations. Edgar Schein explique de quoi il s'agit dans une introduction à un livre sur le sujet (Organization development, chez Jossey Bass.)
  • Qu'entend-on par "development" ? Bonne santé. Organisation en bonne santé.
  • D'où cela vient-il ? D'un courant de recherche qui remonte à Kurt Lewin, et avant, et au concept de T-Groups (groupes d'apprentissage). On découvre à cette époque que la psychologie ne suffit pas pour traiter des questions de l'entreprise. Il faut prendre en considération le groupe plutôt que l'individu. 
  • Préoccupation majeure : le changement. Il est vu comme un apprentissage. On apprend par l'expérience, l'expérimentation. (Pas par la théorie.)
  • Dimension essentielle : la culture (au sens anthropologique du terme). On ne peut pas la modifier. Il s'agit de la comprendre. Car l'efficacité demande le respect de ses lois et valeurs. 
  • Mode d'intervention : process consultation. L'organisation est un "système" fait de processus. On l'aide à se "développer", à apprendre, en créant des conditions favorables à l'évolution de ses processus, vitaux, par expérimentation.
  • Quels sont ses processus ? "une identité claire", "une diversité suffisante", "la capacité d'apprendre", "une cohérence satisfaisante entre ses processus pour pouvoir fonctionner correctement". 
  • Principe fondamental : si les processus d'une organisation sont sains, l'organisation est à son optimum. Pas de jugement de valeur. Autrement dit, l'OD n'est pas pour les consultants en stratégie, ou les moralistes. 

vendredi 27 octobre 2017

Pouvoir

Une personne, visiblement de sensibilité MLF, disait à France Info que le problème du harcèlement sexuel était une question de pouvoir. Sous-entendu, le jour où les hommes seront au pouvoir des femmes, il n'y aura plus de harcèlement.

Pas sûr. Une de mes jeunes voisines fait un stage dans une grande société. Et elle est soumise, de la part de sa dirigeante, à quelque chose qui ressemble beaucoup à du harcèlement (moral). En particulier, elle respecte fort peu le droit du travail. Le pouvoir n'a pas de sexe ?

Mais sa perversité n'est pas fatale. Une ancienne élève, par exemple, s'est, elle aussi, trouvée en situation de harcèlement. Et elle s'en est sortie fort bien, sans se mettre personne à dos. D'ailleurs, le pouvoir ne conduit pas forcément au harcèlement. Il y a beaucoup de gens de pouvoir, et pas tant de harcelés que cela.

Le harcèlement est peut-être une caractéristique d'un monde individualiste. D'une part parce que l'individualisme tend à s'affirmer aux dépens de l'autre ; d'autre part parce que l'individu, seul, est faible par rapport à une personne de pouvoir. Pour lutter contre le harcèlement, il semble donc qu'il faille briser la solitude. Sans société pas de vraie liberté ?

Palme

Un ancien président et des artistes se seraient émus de la question du harcèlement sexuel. Mais n'est-ce pas dans leur métier qu'il est le plus pratiqué ? (Sans oublier les médias.) N'auraient-ils pas pu se manifester plus tôt ? (Et l'ancien président a-t-il traité son ancienne compagne avec les égards dus à un égal, à l'époque où il s'en est séparé ?)

Et s'il fallait voir là un réflexe pavlovien ? Ils sont, par principe, du côté du bien. Donc, dès qu'il est menacé, ils protestent ? Par habitude. Quant à leurs comportements, ils ont une vie qui leur est propre ?

jeudi 26 octobre 2017

Intelligence artificielle et go

L'ordinateur joue mieux au go que le meilleur joueur mondial. Ce qui prouve que l'ordinateur va remplacer l'homme. Non ? Mais la machine fait déjà beaucoup de choses mieux que l'homme, et elle ne l'a pas remplacé. D'ailleurs, le programme de go a utilisé des algorithmes d'apprentissage, à qui on a fait avaler, pendant des mois, voire des années, des millions de parties de go. Imaginons que l'on veuille appliquer cette technique à des problèmes sérieux, cette fois, le coût serait-il acceptable ?

Ce sont ce genre de "preuves" qui nous font croire que l'intelligence artificielle va bouleverser le monde. Le plus surprenant : de très grands chercheurs s'en émeuvent. Nous n'avons plus aucune capacité critique ! Nous sommes menés par le bout du nez, par des sophistes qui ont un art remarquable de la manipulation.

Humanisme

A l'occasion d'un décès, j'assiste à une messe. Elle est dite par un diacre. Il n'y a plus de prêtres. Occasion d'entrer dans une église rarement ouverte.

On y parle de l'évangile selon Saint Mathieu (Mt 25, 31-46). Il me frappe par sa violence. Il est dit que (le Fils de l'homme) "séparera les hommes les uns des autres comme le berger sépare les brebis des chèvres". La religion chrétienne selon Saint Mathieu est-elle un humanisme, si elle part du principe qu'il y a des bons et des mauvais ? Et, peut-être pire, que les bons sont des brebis ? Faut-il bêler, pour être dans le bien ?

mercredi 25 octobre 2017

Communautarisme

On qualifie maintenant tous nos immigrés d'origine arabe de "Musulmans". Et on s'attend à ce qu'ils aient tous le même comportement. (A nouveau un débat de France Info...) C'est comme-si on appelait les Russes et les Américains, les Allemands et les Français, les Bretons et les Corses, moi et mon voisin... des Chrétiens, et que l'on s'attende à ce que nous ayons un comportement identique. (Les brebis du pape ?)

Les Juifs ont subi le même sort. Maintenant, on les pense identiques et croyants fondamentalistes. Il y a aussi les "homosexuels", qui ne sont plus rien qu'une pratique sexuelle. Et peut-être, de même, les Fachos, les "blancs", ou "rednecks" aux USA, qui s'opposent à "l'élite" ("éclairée" ou "de progrès"), blanche elle-aussi...

Pour une raison qui m'échappe notre temps est celui des étiquettes. Serons-nous capables de comprendre la richesse de la diversité, sans sombrer dans le chaos des indépendantismes ?

ISF

France Info sur les Fintech (il y a quelques jours) : la France et l'Allemagne veulent profiter du Brexit pour voler à Londres ses start up. Pour cela il est impératif de proposer aux entrepreneurs un système fiscal qui leur plaît. L'ISF ne plaide évidemment pas en faveur de notre pays.

Il est curieux que M.Macron n'ait pas formulé la question de l'ISF de cette façon. Pourquoi nous a-t-il affirmé que ceux qui gagnaient beaucoup représentaient le bien ? Simplement pour contredire M.Hollande qui braillait qu'ils incarnaient le Mal ? Au moins, contrairement au riche M.Hollande, cela lui a évité d'être hypocrite ? Mais pourquoi n'a-t-il pas dit comme Mao : "ce qui compte n'est pas la couleur du chat, mais qu'il attrape les souris" ?

Décidément, en politique rien ne change : l'idéologie est tout, le pragmatisme, rien ?

mardi 24 octobre 2017

Dressed to kill

Dressed to kill, dit l'Anglais. Effectivement, j'ai entendu des jeunes filles expliquer que, les instincts du mâle étant "basic", si l'on voulait en attirer un, il fallait s'habiller en conséquence.

Il suffit de comparer le vêtement masculin avec les effets de toilette féminins, pour comprendre que la femme n'est que séduction. Comme me le disait un chauffeur de taxi, il est facile de se tromper sur les intentions d'un décolleté. Au moins, le tchador est peu ambigu.

Est-ce surprenant que DSK et M.Weinstein soient des soixantenaires de gauche ? 68 fut l'amour et la femme libérés. Mais cela a eu, comme souvent, des conséquences imprévues. Renard libre dans un poulailler libre ?

(Quant aux valeurs de droite, ce sont celles du macho, qui respecte les femmes ? Nul n'est parfait ?)

Europe et changement

Politico Europe lirait-il ce blog ? Voici ce que j'y vois :

The euro, the Schengen zone of passport-free travel and the eastward enlargement of the EU and NATO: brilliant ideas that in practice have stumbled into trouble, opening deep rifts in Europe. Paul Taylor reviews William Drozdiak’s new book Fractured Continent, and hits upon Drozdiak’s diagnosis of a deep-seated EU methodological problem: “the habit of setting out to achieve ambitious objectives with half-baked plans forged in late-night compromises, without anticipating what would happen when things go wrong.”

Le changement est une question de mise en oeuvre ! Voilà ce que je répète depuis 15 ans, et, différemment, depuis 30.

"Moïse demande à Dieu : pensez-vous que le conflit entre Israéliens et Palestiniens se terminera un jour ? - Bien sûr, mais pas de mon vivant." En sera-t-il de même de mon combat ?

Donneur d'aide

Le donneur d'aide est le catalyseur du changement, dis-je. Comment reconnaître un donneur d'aide ?

Je suis entouré de gens qui se sont convertis au "coaching" sur le tard, ai-je déjà dit. Je leur parle de moi, comme je le fais dans ce blog : en confidence. Ils en déduisent que je suis malade. Une victime criminelle, en quelque sorte. Ils veulent changer mon comportement. Ils m'exposent des modèles compliqués inventés par des autorités indiscutables et inconnues. Curieusement, ils se placent par rapport à moi en "position haute", selon la terminologie de certains psychologues. Ils partent du principe que je suis un retardé mental qui n'a pas passé les vingt dernières années de sa vie à étudier ce qu'ils viennent de découvrir.

Je leur fais alors remarquer qu'ils ne me font aucun bien, et qu'ils ne me sont pas "utiles". Edgar Schein décrit ainsi le donneur d'aide : c'est celui qui vous est "utile". C'est aussi ma définition.

lundi 23 octobre 2017

Mon nom est personne

Qui suis-je ? question d'existentialiste. Il y a plusieurs techniques pour le savoir. L'une consiste à vous demander ce qui vous enchante alors que cela rend tout le monde fou !

C'est ainsi que j'ai compris que j'étais un donneur d'aide, aux urgences. Tout le monde criait et se plaignait, et moi, je me disais que je pourrais être utile. Pavlovien. Le donneur d'aide est la pièce centrale du changement. Ou plutôt d'une forme de conduite du changement. Celle qui transforme les organisations sans bouleverser les hommes.

Ce n'est pas tout. On me l'a beaucoup reproché : je vois, immédiatement, les bons côtés des gens. Je les vois en héros. En héros modestes mais capitaux. Et je veux qu'ils soient à la hauteur de leur légende. Ce qui demande de changer la société. (D'où le paragraphe précédent.) Mon nom est personne. Comme dans le film de Sergio Leone. Les existentialistes se seraient-ils attendus à cette réponse ?

Valorisation

Ces temps-ci, beaucoup d'entre nous sont au fond du trou. Désespoir ?

Nous valons cher
Un consultant. Je l'appelle "explorateur". Ce qui le motive, depuis qu'il est petit ? Ce qui est interdit. Vous êtes en situation désespérée ? Vous cherchez un client ? Un investisseur ?... pensez à lui.

Un imprimeur. Sa spécialité ? Mettre au point les processus de production de l'emballage de produits de luxe. Il est le seul à pouvoir le faire. Il se croyait en concurrence parfaite, il est en monopole. Cela se paie cher.

On se trompe. La société nous dit le bien et le mal, en particulier en termes d'emploi et de vie. Du coup, nous faisons ce pour quoi nous ne sommes pas doués ! Mais nos talents ne s'atrophient pas forcément. Car, ils nous permettent de compenser le handicap que nous inflige la société !

Changement
Si nous savons bien y regarder, nous verrons peut-être que nous avons de la valeur. Pour autant, cela ne nous sort pas du trou. Il faut pouvoir l'utiliser... En particulier la transformer en valeur - monnaie. Une définition de changement : se sortir du trou, grâce à sa valeur ?

Idée : existe-t-il quelqu'un d'utile pour qui ma valeur a de la valeur ? Méthode écosystème ou co développement. Se faire des amis. Ce type de changement ne rencontre pas de résistance.

dimanche 22 octobre 2017

Ca va mal finir

Nicolas Sarkozy à propos d'Emmanuel Macron : "Ça va très mal finir" (Le Point). M.Sarkozy pense que M.Macron est coupé des réalités, et que son réveil (et le nôtre) va être douloureux.

Il semble que M.Macron partage un point de vue que j'ai souvent rencontré. (Mais que je croyais sur le déclin.) "J'ai travaillé dur, et j'ai réussi. Le monde de l'entreprise est merveilleux. S'il n'y a pas plus de personnes dans mon cas, c'est dû soit à des blocages, soit à de la paresse."

Pour autant, M.Macron est-il condamné à l'échec ? Il n'a toujours pas d'opposition crédible. Pour le moment la roulette de l'économie mondiale est favorable. Et, il faut être insensible à la douleur, pour diriger ce pays.  Surtout, c'est mon opinion depuis le début, le jour où les Français jugeront qu'il n'y a rien à attendre de leur gouvernement, ils diront "impossible n'est pas français". Pour faire des miracles, il faut marcher sur les eaux.

(Je dis, ailleurs, que si les cabinets de stratégie sont utiles, c'est parce qu'ils créent un tel chaos qu'ils forcent les organisations à réagir.)

Président des gagnants

M.Macron ne parvient pas à "être populaire", disent des journalistes de Politico (lien). Et ce en dépit de tous ses efforts. Il fait preuve d'une curieuse maladresse. En effet, il prend des mesures concernant l'éducation, l'économie, l'industrie, voire l'Europe, qui peuvent avoir des conséquences bénéfiques sur des questions qui préoccupent les petites gens, mais il n'en parle pas. Il se plait à nous jeter à la tête les reproches que nous font les étrangers. (Comme le dit son livre, il est convaincu par les vertus de la concurrence, à condition qu'elle se fasse dans des conditions d'égalité. Mais il est protectionniste en ce qui concerne l'Europe.)

Si ses opposants ont si peu de pouvoir de nuisance, c'est parce qu'ils sont jugés pires que lui ?

Ce qui pose un problème de systémique : comme se fait-il qu'un peuple démocratique tende à générer une offre politique qui ne le représente pas ?

(Enantiodromie : c'est en voulant faire le mal que l'on fait le bien ?)

Milieu

La Chine est l'empire du "milieu". C'est représenté par une flèche fichée au centre d'une cible. Mais cela signifie surtout que la Chine est la partie centrale de l'univers. Elle occupe une place critique dans son bon fonctionnement.

Cela, c'était la pensée initiale. Depuis, la Chine s'est convertie à l'opinion occidentale. Et, comme tout nouveau converti, elle a donné dans l'excès. Elle s'est jetée la tête la première dans la destruction de la nature. Le nihilisme n'est-il pas la raison d'être de l'Occident, et la recette de son succès ?

samedi 21 octobre 2017

Dernier de cordée

L'argument du "premier de cordée" de M.Macron a frappé les esprits. Par là il entend qu'il y a des personnes qui entraînent les autres, et qu'elles doivent être encouragées.

L'Angleterre le jette à la figure de la France depuis plusieurs siècles. Si nous ne voulons pas de riches, c'est par jalousie et paresse. Il est inattendu, donc, qu'un Français le reprenne.

Certes, il n'est pas impossible que ce soit en partie vrai. Mais le désir de la réussite financière, énorme, n'est pas répandu chez nous, comme il l'est aux USA. Nous ne nous définissons pas par l'argent que nous gagnons. (C'est particulièrement frappant chez les entrepreneurs que je côtoie : ils cherchent la liberté.) Et c'est bien en termes culturels que se place le débat. Car ce qui caractérise le modèle anglais est que la richesse est, massivement, héritée. C'est cela dont la France ne veut pas, au moins depuis la Révolution. Et c'est pour cela que la question de l'héritage est importante pour nous, au moins depuis ce temps. (Ce qui fait que la noblesse demeure puissante en Angleterre, mais pas chez nous. Aux USA, les Roosevelt, les Kennedy, les du Pont, les Trump, les Bush... sont increvables.)

M.Macron, contrairement à ce qu'il dit, serait-il un agent de l'étranger ?

Sélection

Je me souviens d'avoir lu un écrit de polytechnicien, qui disait que le problème de l'université était le manque de sélection. J'ai constaté qu'à l'université la sélection est permanente. Or, lorsque l'on sélectionne on ne forme pas.

Surtout, la sélection, lorsqu'elle est définitive, présente un danger. Elle fait croire à celui qui est sélectionné qu'il est un surhomme. "On ne naît pas homme, on le devient", dit l'existentialiste. Eh bien le sélectionné croit être un élu. Ce qui fait qu'il ne se développe plus. Ou, peut-être, si les existentialistes ont raison, qu'il "n'est pas".

vendredi 20 octobre 2017

Développement durable

On nous parle de développement durable, et cela ne nous convainc pas. Car, c'est bien l'énergie propre, mais est-ce que ça marche ? Est-ce que cela peut réellement remplacer les énergies fossiles ? Et la voiture électrique ? Cela demande des batteries, comment les recycle-t-on ? Et l'énergie électrique qui recharge la batterie, d'où vient-elle ?...

A mon avis, il faut s'en prendre à la cause du problème, notre modèle de développement. C'est ce qu'a tenté de faire, maladroitement à mon avis, le club de Rome. Il a dit que notre problème était "la croissance". Il me semble plutôt que notre développement se fait par l'agression. Agression de la nature, mais aussi de nous-mêmes. Pour créer, nous détruisons. En nous mettant en danger, nous devenons créatifs. La course vers le néant des nazis n'a rien de nouveau. C'est peut-être bien ainsi que l'humanité se motive depuis des milliers d'années.

Peut-on faire autrement ? Ce processus est anti naturel. Michael Braungart montre que la nature va du berceau au berceau. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de gaspillage, pas de déchets. Ce que produit une espèce est utile à une autre. Surtout les espèces utilisent la nature de manière créative. En quelque sorte, en s'implantant dans un écosystème, elles font preuve d'imagination. Elles cherchent à tirer parti de son talent, de réaliser ce qu'il avait en potentiel, mais qui n'aurait pas pu émerger sans elles.

Et si l'on faisait de même ? Et si l'on passait du nihilisme à la créativité ? De la volonté de puissance à l'élan vital ?

Egoïsme durable

Histoire. Une personne malade. Sa maison ne désemplit pas. A celui qui s'émerveille de tant de gentillesse, elle répond : j'ai beaucoup donné. Sénilité ? Non. Il faut en arriver à la réalité : il y avait bien rapport marchand.

L'égoïsme n'est pas ce que l'on voudrait nous faire croire ? Le mal. Plutôt un principe de vie, en quelque sorte durable ? L'égoïsme comme échange immédiat. Mais qu'achète-t-il ? N'achète-t-il pas de l'affection ? Dans notre cas, c'est peut-être de puissance qu'il est question. C'est faire ce que l'on veut des gens. Ils échangent leur liberté contre de l'argent.

Plus curieux. La malade avait peur des réelles manifestations d'affection.

Morale de l'histoire ? Quand la personne a cru qu'elle n'aurait pas les moyens d'acheter les services dont elle avait besoin, elle a mis fin à sa vie. Le risque de l'amour fut au dessus de ses forces ?

jeudi 19 octobre 2017

Colonel Rondon

Théodore Roosevelt explore le Brésil au côté du colonel Rondon. Qui était ce colonel ? Wikipedia répond qu'il est quasiment l'antithèse de Roosevelt. Alors que ce dernier appartient à une sorte de noblesse américaine, le colonel Rondon est issu d'un ascenseur social à la française. Son père est d'origine portugaise, et sa mère indienne. S'il y a discrimination au Brésil, elle n'est pas aussi systématique qu'aux USA. Il est très tôt orphelin, et élevé par son oncle. Il rejoint l'armée où il devient ingénieur de l'armement, et enseigne les mathématiques. Un polytechnicien brésilien ? On l'expédie installer le télégraphe dans la forêt amazonienne. Dans des conditions effroyables et au péril de sa vie, il va l'explorer. Et il va faire preuve d'un talent surprenant : il parvient à si bien s'entendre avec les Indiens qu'il les enrôle dans l'entretien des lignes télégraphiques. Il poursuit sa carrière après son périple avec Roosevelt. Il sera fait maréchal et un Etat brésilien porte son nom.

Rondon était positiviste. C'était un missionnaire du progrès et de la civilisation, tels qu'on les entendait en ces temps là.

ISF

Grand débat sur l'ISF. M.Macron est-il le président des riches ?

Question pertinente ? Le problème qui préoccupe la population est-il la richesse ou l'accès à une situation décente ? Si c'est le cas, le véritable enjeu politique, au moins en France, c'est l'éducation. Ou plutôt "l'ascenseur social", la possibilité d'avoir accès à certains emplois. C'est elle qui crée les privilèges. C'est elle qui explique le creusement des inégalités. C'est probablement la raison pour laquelle aucun de nos politiques, de gauche ou de droite, ou nouvellement renouvelés, n'ont intérêt à en parler ? Ce sont tous les hommes politiques des riches ? ISF : écran de fumée ?

mercredi 18 octobre 2017

Idées noires

En considérant la loi sur le travail (billets précédents), on peut se demander si M.Macron n'a pas voulu appliquer à la France ce qu'elle refusait : le tout à l'économie et l'économie toute libérale.

Lorsque M.Sarkozy a décidé de réformer l'enseignement supérieur, un professeur (qui avait voté pour lui) m'a dit : "il nous insulte". M.Sarkozy avait cru déceler que la faille du système français était le manque d'évaluation (alors que l'enseignant français est un des plus évalués au monde). Les enseignants étaient des parasites incapables. M.Macron croit il aussi qu'il doit apporter la lumière à des retardés ? Sommes nous condamnés à élire des gens qui nous méprisent ?

Travail

Il vaut mieux un mauvais travail que pas de travail du tout, dit-on. Ce qui justifie une libéralisation à outrance. Ce qui se passe alors, comme en Angleterre, en Allemagne ou aux USA, ce sont des gens qui travaillent, mais qui n'ont pas les moyens de vivre. On a fini par croire que notre valeur est l'argent que nous rapporte notre travail. Or, notre contribution à la société va très au delà de ce travail. D'ailleurs, lui-même peut être nuisible. Ne dit-on pas que notre développement n'est pas durable ? (Pourquoi tant de gens ont-ils gagné tant d'argent à gonfler la bulle des supprimes ?)

La politique, au sens originel, c'est concevoir un projet pour la cité. Et de dire, d'abord, sa perception de l'homme, et de la place que l'on juge digne de lui. Quel est le projet du libéralisme ?

Droit du travail

Que peut changer le nouveau droit du travail pour une PME ? D'un côté une avocate spécialisée, qui travaille pour la PME et suit la question depuis des années. De l'autre des patrons de PME. Résultat ?

On est bien en France, hyper technocratique. Le texte est effroyablement compliqué. L'esprit ? Simplifier ! L'idée est, en dehors d'un corps de principes intangibles, que l'entreprise puisse adapter ses lois aux conditions qui lui sont propres. D'après un participant, il y aurait aussi un souci de se conformer à la société actuelle : le jeune est un indépendant, qui ne se reconnaît plus dans les syndicats. En pratique ? Il en reste la possibilité donnée au dirigeant de court-circuiter ses délégués syndicaux, pour faire voter ses employés sur les mesures qu'il juge nécessaires.

Le patron de PME fait grise mine. Il n'y a rien qui l'enthousiasme. Sa peur : c'est le Comité d'entreprise, il fait émerger deux ou trois individualités qui vont vouloir briller auprès de leurs collègues, en rendant la vie difficile au dirigeant. Or, ce seuil n'a pas disparu. Il y en a même un nouveau, et qu'il découvre : à onze salariés il faut un comité économique et social. Découragement : la PME n'a pas les moyens de se payer un directeur juridique, il est clair qu'il lui en faudrait un. Décidément, les études ont raison : la PME française est très peu rentable, ce qui force le dirigeant à s'occuper, mal, de beaucoup de choses.

La grande innovation, c'est vider le CDI de son sens. Désormais le I ne protège plus de rien. En fait, le véritable esprit de la loi serait-il de faciliter le licenciement ? En espérant que ce qui bloque l'embauche est la difficulté de licencier ? Mais cela ne peut-il pas encourager à se débarrasser du collaborateur récalcitrant ? De même, l'accord collectif s'impose au contrat de travail, antérieur. Plus aucun engagement fait au salarié n'est sûr. Crée-t-on ainsi une saine ambiance ? Toujours est-il que ces mesures ne donnent franchement pas envie de recruter à notre échantillon.

mardi 17 octobre 2017

Roosevelts

La famille des Roosevelt a deux branches qui chacune a donné un président, l'un républicain, l'autre démocrate. Chacun d'ailleurs a marqué l'histoire de son pays.

Ce qui est surprenant est le nombre de pages wikipedia consacrées aux descendants de la famille. Les Roosevelt et alliés demeurent célèbres. Cela indique probablement une particularité culturelle des USA. La classe supérieure tend à le rester. On y entre par l'argent, bien ou mal acquis. Ensuite on s'y distingue généralement pas ses actions culturelles. On est politicien, écrivain, professeur. Le simple fait d'appartenir à cette classe permet de vivre confortablement, parce qu'elle se rémunère bien. En on se marie entre soi.

Justice

Il y a quelques temps France Culture lisait le livre d'un journaliste américain. Il a suivi pendant un an une équipe de policiers. Le peu que j'en ai entendu m'a fait penser qu'il était quasi impossible de trouver des preuves indubitables d'un crime. Cela peut donner raison à Clint Eastwood, dont les héros se font justice. C'est d'ailleurs, ce qui semble arriver avec les "fichés S" et Harvey Weinstein. L'inefficacité de la justice nous fait-elle perdre patience ? Le plus surprenant est que ses défenseurs naturels semblent désormais les plus prompts à adopter des solutions radicales. A la Clint Eastwood.

lundi 16 octobre 2017

The artist

Pourquoi ne pourrait-il pas y avoir d'affaire Weinstein en France ? Demandait France Info à un invité, hier matin. Parce qu'en France tout est permis à "l'artiste", lui fut-il répondu.

Cela explique peut-être pourquoi on admire tant Céline, Heidegger ou Nietzsche, et que M.Mitterrand manifestait son estime pour des écrivains collaborateurs. En France, la morale et la loi, c'est pour les inférieurs ?

Through the Brazilian wilderness

Un roman d'aventure digne de Jules Vernes. 1913, Théodore Roosevelt, qui a quitté quelques temps plus tôt la présidence des USA, s'engage, avec un de ses fils et pour la science, dans la découverte de territoires brésiliens inconnus. Il va notamment mettre sur la carte un affluent (de 1500km) du principal affluent de l'Amazone. L'expédition se fait dans des conditions effroyables, mais avec courage et dignité. Pluies incessantes, attaques de multitudes d'insectes vicieux, noyades dans des rapides, indiens menaçants, mutinerie, malaria... Si j'en crois wikipedia, le président mourra quelques années plus tard des maladies contractées lors de ce voyage.

Théodore Roosevelt est un amoureux fou de la nature et un remarquable écrivain. Rien ne lui échappe. Il décrit la faune et la flore de manière simple et précise. Il fait aussi de discrètes considérations sur la science et la vie. En particulier, il remarque que le comportement des espèces n'est pas génétiquement déterminé. Il semble différer selon les circonstances. Par exemple, dans certains endroits, les pumas sont mangeurs d'homme, mais pas ailleurs. Il montre, encore, que l'animal ne cherche pas toujours à se fondre dans son environnement. Souvent, il fait le contraire. Ce livre est aussi un regard sur la société brésilienne. C'est une société où les races se mélangent. Certes, le colonisateur portugais y a l'avantage, mais ce n'est pas l'Amérique. Surtout Roosevelt y parle du progrès et de la conquête par l'homme de la nature. Finalement, c'est une leçon de vie. Les actes de Roosevelt sont conformes à sa pensée. Pour l'humanité, la science et la gloire ?

dimanche 15 octobre 2017

Harvey Weinstein

 Harvey Weinstein, contre qui tout le monde s'acharne, a longtemps été un citoyen admiré : un démocrate militant, proche de Mme Clinton et de M.Obama. Voici ce qu'en dit wikipedia :
Weinstein has been active on issues such as poverty, AIDS, juvenile diabetes, and multiple sclerosis research. He serves on the Board of the Robin Hood Foundation, a New York City-based non-profit that targets poverty, and co-chaired one of its annual benefits. He is critical of the lack of gun control laws and universal health care in the United States. 
Weinstein is a longtime supporter and contributor to the Democratic Party including the campaigns of President Barack Obama and presidential candidates Hillary Clinton, and John Kerry. He supported Hillary Clinton's 2008 presidential campaign, and in 2012, he hosted an election fundraiser for President Obama at his home in Westport, Connecticut.
Si j'en crois wikipedia, M.Weinstein aurait même un enfant qui aurait changé de sexe.

M.Trump doit bien rire. La gauche bien pensante ne serait-elle pas au dessus de tous soupçons ? Y aurait-il des similarités avec l'affaire DSK ?  A l'époque on avait parlé de Dreyfus. Peut-être n'avait-on pas tort. Car, quelles que soient ses turpitudes, M.Weinstein est condamné sans procès. Même la France veut lui retirer sa légion d'honneur. Viol de la justice ?

Développement

Brésil : corruption et obésité. Est-ce un mal brésilien ? Il semble plutôt que ce soit la caractéristique commune de notre modèle de développement depuis la guerre. Il a peut-être deux caractéristiques :
  • Le moteur de ce développement, ce n'est pas le progrès, mais le consumérisme. C'est ce qui crée l'obésité. C'est ce qui fait que l'iPhone nous fait oublier notre santé. 
  • Le moyen, c'est l'entreprise privée à laquelle l'Etat confie la fabrication des produits que le pays a été conditionné pour désirer. 
Ces deux aspects se retrouvent, me semble-t-il, partout, y compris dans l'Occident des Trente glorieuses. Si leurs conséquences ont été moins graves chez nous, c'est peut-être que, d'une part, le consumérisme de l'époque était moins dangereux que celui d'aujourd'hui, et, d'autre part, que l'Etat contrôlait mieux l'entreprise que ne le fait le Brésil.

samedi 14 octobre 2017

Harcèlement

Pourquoi parle-t-on de harcèlement à Hollywood et dans la Silicon Valley, se demande Le Monde. Et pourquoi de vieilles affaires émergent-elles maintenant ?

C'est une illustration du changement comme phénomène, selon Kurt Lewin. Il ne se fait pas instantanément. Il demande du temps, des circonstances favorables, et la mise en place de structures sociales. Dans ce cas, les harceleurs ont perdu en pouvoir de nuisance, ce qui les a rendus fragiles ; et les journaux ont mis sur pied des équipes et des techniques d'enquête efficaces. Le sujet rapportant beaucoup, elles sont en recherche systématique de nouveaux scandales à révéler.

La question qui se pose est : jusqu'où ira le balancier ?

Brazillionaires

Découvrir le Brésil grâce à ses milliardaires. Le Brésil, exemple même des dérives du capitalisme moderne ? Les Trente glorieuses qui auraient déraillé ? D'un côté, il y a une poignée de milliardaires, qui passent, en hélicoptère, de gigantesques propriétés protégées par des forces paramilitaires au sommet des buildings de leurs sociétés. De l'autre une masse de gens qui vivent sur des tas d'immondices. Et, au milieu, une des sociétés les plus dangereuses au monde.

Le Brésil est une colonie portugaise, puis un empire, longtemps esclavagiste. L'appétit du monde pour les ressources naturelles du pays a provoqué des bulles spéculatives, qui ont transformé son clientélisme constitutif en une hyper corruption. Privé et public vivent main dans la main. L'un et l'autre s'enrichissent mutuellement. Le peuple, à condition, qu'il y gagne un petit quelque-chose, n'y voit rien à redire. Dilma Rousseff et Lula n'ont rien changé. Ils ont simplement demandé à ce que l'on donne un peu d'argent aux pauvres. Argent que ceux-ci ont converti en iPhones et écrans plats, à crédit usuraire. Ainsi, l'on pouvait désormais vivre riche la conscience en paix ?

Quant aux milliardaires, ils n'ont rien de très original. Il y a les anciens, qui se sont enrichis de manière traditionnelle, par le détournement de bien public. Et les nouveaux, qui ressortissent au grand mouvement financier international de ces dernières décennies. L'un d'entre eux est un comparse de Warren Buffett. C'est un spécialiste de l'ingénierie financière et des plans sociaux. L'autre est un maître du powerpoint. Un grand bateleur qui a vendu aux investisseurs des coquilles vides. Il fut un temps la huitième fortune mondiale.

vendredi 13 octobre 2017

Modèle Sarkozy

M.Sarkozy aurait dit de M.Macron que c'était lui "en mieux". C'est aussi ce qui me frappe, depuis son élection. M.Macron me paraissait comme un intellectuel, un énarque de l'ombre. Mais, il me semble maintenant que ce qui lui plaît est d'être dans l'action. Un psychologue me disait "il ne sait pas fabriquer, mais il sait vendre. C'est un bon VRP." (Ce qui était un compliment.)

Le plus étrange est que MM.Sarkozy, Valls et Macron soient du même type. Et d'un type qui n'était pas fréquent jusque-là. Et que l'échec de M.Sarkozy non seulement ne l'ait pas condamné, mais l'ait amené à s'améliorer, façon sélection naturelle. Peut-être répond-il, justement, aux besoins de notre temps ?

Démocratie

J'ai été frappé, dans les années 90, d'entendre les Américains dire qu'ils apportaient la "démocratie" au monde. Or, ce qu'ils entendaient par là n'était pas à la définition que l'on a en France. Il s'agissait, essentiellement, d'une définition commerciale.

Aussi, cette définition ne correspond à rien d'historique. La séduction qu'a opérée l'Occident vient des trente glorieuses. Or, ce fut, partout dans le monde d'ailleurs, une époque technocratique. Mieux : même aux USA, les phases de "déréglementation" correspondent à des moments de chaos. En outre, les sociétés anglo-saxonnes sont notoirement inégalitaires. Les riches appartiennent à une autre race que les pauvres. Peut-on parler de démocratie dans ce cas ?

La particularité de l'Occident semble plutôt être une forme de dirigisme démocratique. C'est peut-être ce que Kurt Lewin a appelé le "changement planifié". La légitimité du "haut" est de mettre en oeuvre ce que veut la collectivité. Certains universitaires des années 60 parlaient de "servant leader". C'est ce qui fait que ce dirigisme ne peut devenir un totalitarisme.

(Le plus étonnant, pour moi, est que personne n'a protesté. C'est curieux comme la société a la capacité de gober des contre vérités.)

jeudi 12 octobre 2017

Barbara Hannigan

France Culture consacrait une journée à Barbara Hannigan, une artiste lyrique. Elle expliquait qu'elle avait refusé l'opéra traditionnel, pour la musique contemporaine. Non aux contraintes surannées, oui à la satisfaction personnelle. En cela, elle est peut-être représentative d'une époque.

Ce qu'il y a de curieux, c'est que cette génération, qui refusait la "tradition", a voulu en imposer une autre. Mais si l'art n'est que l'expression d'un individu, en quoi le groupe peut-il s'y retrouver ? Peut-être, comme beaucoup de révolutionnaires, ne voulait-elle pas changer le système, mais seulement y prendre les meilleures places ?

Reengineering

La fonction publique a besoin d'un reengineering, disait, hier matin, un invité de France Culture. Un reengineering est une re conception des processus collectifs de travail. C'est ce que font les entreprises lorsqu'elles veulent gagner en productivité. (C'est l'essence de mon travail depuis trois décennies.)

C'est juste, et c'est ce que dit ce blog. Seulement, ce qu'oublie cet invité, c'est que l'entreprise a des dirigeants, qui, quoi qu'on en pense, ont été formés pour transformer sans arrêt leurs entreprises. D'ailleurs, ils ont vécu dans ces transformations. Ce n'est pas le cas de l'administration. On y "administre", comme sous l'ancien régime. Et on y ignore la productivité.

On pourrait attendre l'exemple d'en haut. Mais je ne le vois pas venir. Probablement parce qu'il est fait de hauts fonctionnaires qui n'ont qu'un vernis entrepreneurial. Ce qui manque à la fonction publique, c'est un patron ?

mercredi 11 octobre 2017

Olivier Todd

Olivier Todd était invité d'A voix nue, de France Culture. Du peu que j'en ai entendu, j'en ai retenu "relations et provocations". Du fait de son père (Emmanuel) et de son grand père (Nizan), il a eu immédiatement d'énormes relations, on a parlé de lui. Et son oeuvre a la vertu de choquer. Voilà un bon cocktail pour être une vedette des médias.

Quant à la dite oeuvre, elle mériterait certainement d'être étudiée. Elle me semble basée sur le croisement entre des cartes représentant la structure familiale et un phénomène à expliquer. Alors, n'y a-t-il pas le risque de tout expliquer en termes de famille ? Et surtout de confondre cause et corrélation ?

Objectivité

Question posée par une émission de France Culture (il y a quelques temps) : pourquoi ceux qui défendent la mixité scolaire placent-ils leurs enfants dans des établissements qui ne la réalisent pas ? (Réponse évidente : parce qu'en France la réussite scolaire compte énormément, et que mixité et réussite ne sont pas corrélées.)

Changement ? Pendant longtemps ce type de question était taboue. De même qu'il n'était pas possible de parler d'immigration, sans être traité de raciste. Ce terrorisme intellectuel nous a rendus incapables de résoudre les problèmes qui se posaient, parce que nous ne pouvions les nommer. Du coup, il s'est révélé une prédiction auto réalisatrice.

(Une autre émission, qui réunissait des enseignants, expliquait qu'il y avait une sorte de ségrégation dans l'école de la République. Dans certaines zones, l'école est fréquentée à 90% par des enfants "musulmans". Ce qui fait, logiquement, que les lois de leur communauté ont plus de réalités que celles du pays... Je l'ai découvert.)

mardi 10 octobre 2017

Fonctionnaires

Les fonctionnaires sont en grève. Ils se plaignent d'être une "variable d'ajustement". Ils subissent restructuration après restructuration.

Ils ont raison. Je l'observe depuis longtemps. Il se passe dans l'administration quelque-chose de ridicule. Rien n'a changé avec M.Macron. C'est une sorte de caricature du privé. D'une part, on réduit les effectifs, car on ne remplace pas tous ceux qui partent en retraite, mais sans réorganiser les services. D'autre part, on investit dans des logiciels, qui n'ont fait leur preuve nulle part, seulement parce que c'est ce qu'emploie le privé, mais sans procéder à la modification des processus de travail que cela devrait entraîner. Je soupçonne qu'en croyant faire des économies, on perd de l'argent. Surtout, le problème majeur de l'administration est l'incapacité de ses managers à manager, et une structure en pyramide inversée. Cela produit un phénomène qui s'apparente aux supplices que les Romains faisaient subir à certains condamnés à mort : ils les jetaient à l'eau dans un sac, avec un chat et un coq.

Car, ce que savent aussi les fonctionnaires, c'est qu'ils sont dans un sac, dont ils ne peuvent pas sortir. Dans le privé, l'ajustement se fait pas le licenciement. Les salariés du public ont une retraite garantie, une assurance sociale solide, et peuvent donner à leurs enfants une scolarité décente.

Gnangnan

Une commentatrice de Flannery O'Connor disait que, dans ses nouvelles, le drame venait des personnes "gnangnan". Exemple, une dame qui prenait en amitié un tueur, qu'elle introduisait dans sa famille, qu'il massacrait. Idem pour un instituteur et un psychopathe. (Emission de France Culture.)

"Gnangnan" veut dire mou. Une autre forme de "banalité du mal" ? Je me suis demandé si le danger ne venait pas plutôt des bien pensants, qui, par idéologie (cf. les préceptes d'une certaine religion chrétienne), ne voient le mal nulle part. Ou, du moins, ne voient que des âmes à racheter. Du coup, ne faisant rien pour le corriger, ou l'éviter, il se déchaîne sur ceux qu'ils auraient dû protéger.

lundi 9 octobre 2017

Développement personnel

Mon ennemi de classe, c'est le psychologue, lorsqu'il parle de changement. Car, pour lui, changer la société, c'est nous changer, nous individus. Si le changement qu'il désire ne se passe pas, c'est parce que nous pensons mal. Il a créé la mode du "développement personnel" : si vous êtes au chômage, c'est parce que vous êtes un invalide de la volonté. Vous êtes coupable.

Pour moi, si le changement ne se fait pas, c'est qu'il est mal conçu. Il ne donnera rien. Et il sera injuste, parce qu'il sacrifiera certains aux intérêts d'autres.

Victime relative

Notre société tend à penser que la victime n'est pas innocente et que le coupable a des circonstances atténuantes. Les travaux sur les pervers narcissiques montrent que cela peut conduire à des drames. Car, dans ces cas, il faut extraire immédiatement la victime des griffes du pervers. Or, on le fait rarement.

La morale de cette histoire est que notre société est hypocrite. En effet, prenons le cas du terrorisme. Ces mêmes personnes qui trouvent des circonstances atténuantes aux coupables n'en trouvent plus aux terroristes, qui, pourtant, en auraient sûrement. Il est probable que cela s'explique par le fait qu'un raisonnement se fait à l'envers. On part de ce qui est dans son intérêt, et on cherche des arguments qui le justifient. Les beaux principes ne sont là que pour piéger ceux qui les croient (comme disent les hommes politiques) ?

dimanche 8 octobre 2017

Méthode Petraeus

Voilà comment le général Petraeus a changé la doctrine militaire américaine. Du moins voilà l'histoire qu'un Américain m'a raconté, il y a 7 ou 8 ans.

Le général, donc, trouvait que la culture de l'armée américaine n'était plus adaptée aux nouvelles conditions de guerre. Probablement elle avait été forgée par la guerre froide, or, il était maintenant question de se battre contre des groupes terroristes. Voici comment il aurait procédé :
  1. Il a collecté les problèmes qui se posaient. 
  2. Il a cherché, problème par problème, si quelqu'un ne lui avait pas trouvé une solution.
  3. Il a regroupé le tout sous un titre (doctrine) qui lui a donné une cohérence
  4. Puis il a fait le tour des unités de l'armée pour leur dire : voilà les problèmes que vous avez, voici comment certains de vos collègues les ont traités. Et l'armée a changé d'approche de la guerre. 
Je ne sais pas si ma mémoire est fidèle. Mais, ce n'est pas grave, cette technique mériterait qu'on l'utilise plus souvent en France..

Vérité

La vérité existe-t-elle ? Peut-on affirmer, par exemple, que les Américains sont haineux, comme le fait Michael Moore ? Ou que telle ou telle personne est un "pervers narcissique" ?

Tout d'abord, vue notre capacité à changer, nous ne "sommes" pas. Au mieux, nous "fûmes". Ensuite, comment voulez vous démontrer ces affirmations ? Etre absolument sûr d'avoir raison ?
Ce que nous appelons la "vérité" n'est rien de plus qu'une modélisation qui n'a qu'un vague rapport avec ce qui nous entoure. On est incapable, par exemple, de définir précisément ce qu'est un arc en ciel, ou une marée. Plus on pense cerner le phénomène, plus il s'éloigne.

En fait, la vérité n'a pas de vérité, mais c'est un guide à l'action. C'est pourquoi il est intéressant de chercher à caractériser le comportements des Américains, des marées ou des arcs en ciel. A condition de se dire que ce n'est rien de plus qu'une modélisation. Et que ça peut changer. Et, parfois, même que cela doit changer.

samedi 7 octobre 2017

Voisins

Daech est chassé d'Irak, les communautés chrétiennes que Daech a chassées de chez elles, vont-elles y revenir ? Interrogation d'une émission de France Culture. Probablement non. Les chrétiens vivaient en bonne entente avec leurs voisins. Mais, maintenant, ceux-ci les haïssent. Cela m'a rappelé "La fin de l'homme rouge". La disparition de l'empire communiste a, elle aussi, provoqué des affrontements effroyables entre gens qui jusque-là demeuraient paisiblement côte à côte. Comme quoi les liens entre groupes humains tiennent peu. Il n'en faut pas beaucoup pour les casser, et transformer les gens en bêtes sanguinaires.

Alain dit, en 1913 : "la guerre est toujours à craindre et peut toujours être évitée. Toujours à craindre, par l'effervescence qui, si elle s'étend, réalisera la guerre, même pour de très faibles raisons. Toujours évitable, quelles que soient les raisons, si l'effervescence ne s'en mêle point." Grande est la culpabilité de ceux qui créent "l'effervescence" !

Argenteuil

Argenteuil est à deux pas de chez moi, et j'y ai vécu mon enfance. J'y suis revenu l'espace d'un examen médical. Et j'ai eu l'impression d'être dans un autre monde. D'un côté désoeuvrement et fast foods, de l'autre ordre et respect pour les femmes âgées.

Le féminisme nous a fait oublier que, dans les sociétés qu'il combat, la mère de famille a une place à part : c'est un surhomme.

vendredi 6 octobre 2017

Dr Mengele

Un écrivain a publié un livre sur le Dr Mengele. Il en était question chez France Culture dimanche dernier. Esprit du livre : Mengele est en Amérique du sud, et il est heureux ; n'est-il pas libre et riche ?

Je n'en suis pas sûr. Les nazis avaient un rêve de domination. Ils se croyaient des surhommes. Or, ils ont perdu. Ils ont été chassés de la patrie qu'ils plaçaient au dessus de tout. Et ce sont ceux qu'ils méprisaient qui ont dominé la planète. Surtout, eux qui rêvaient d'un destin glorieux, éventuellement d'une mort héroïque, ont pris a perpétuité le destin lâche des fuyards inquiets, de Juifs errants. La mort est-elle la pire des peines ?

Heidegger

Heidegger nous pose une curieuse question. Son oeuvre paraît la légitimation philosophique du nazisme. C'est en affrontant le néant que l'homme renaîtra. Heidegger lui-même a été plus que mouillé dans ce mouvement. Or, il fut, immédiatement après guerre, sans l'ombre d'un doute, un héros de l'intelligentsia française, Sartre en tête. Même Hannah Arendt, dont la vie a été un combat contre le nihilisme, lui a conservé son amour de jeune fille.

Ne pourrait-on pas tenir le même raisonnement au sujet de la finance internationale ? N'y a-t-il pas l'ombre d'un doute qu'elle crée des crises qui bouleversent des millions de vies ? Sans condamner a priori, n'y a-t-il pas matière à jugement ? Sans cela comment peut-on prétendre condamner qui que ce soit ? Ce qui remplit les prisons ou alimente les guillotines, ce ne sont pas les fautes, mais les classes sociales ?

jeudi 5 octobre 2017

Malade

J'ai beaucoup de "coachs" autour de moi. Depuis une quinzaine d'années, le coaching est à la mode. On s'y convertit en masse. En particulier les chômeurs surdiplômés.

Ce qui me frappe est qu'ils me prennent souvent pour un malade. Mais, même si je cherche ma voie (est-ce anormal ?), je suis raisonnablement bien dans ma peau. Surtout, je ne les trouve ni très utiles, ni très resplendissants de santé mentale. C'est un euphémisme.

Je pense qu'il n'y a qu'une sorte de malade : celui qui consulte. Laissons les autres tranquilles.

Mariage pour tous

"il y a toujours à craindre pour un ménage trop isolé et qui se nourrit d'amour seulement. (...) C'est l'institution qui sauve le sentiment." Alain, Propos sur le bonheur, 14 décembre 1912.
Autrement dit, ce sont les contraintes externes qui font la solidité du couple, pas l'attraction mutuelle.

Cette prévision semble avoir été validée par l'expérience. Depuis que l'on a imaginé que le mariage devait être d'amour, les ménages se sont mis à divorcer.

(Il y a de rares exceptions.)

mercredi 4 octobre 2017

IA et Big Data

J'animais la conférence IA et Big Data de Saretec. La formule de la série de conférences "un autre regard" est de faire se rencontrer un scientifique et un artiste.

Le scientifique était Jean-François Marcotorchino. Il a fait un point, d'une érudition bluffante, sur l'état de l'art de l'IA et de Big Data, et a expliqué ce qui se faisait actuellement dans le monde des assurances, en évoquant la question de la réalité de la menace que pourrait faire planer Google sur les sociétés du secteur. Point clé : non seulement, il n'y a rien de neuf (il a sorti de sa besace un livre de 92, où l'on retrouvait toutes les techniques modernes), mais l'Intelligence Artificielle est en train de fusionner avec l'analyse de données (Mathématique). Ce qui est nouveau : c'est la puissance. D'où l'espoir, mesuré, que l'on ne soit pas en face d'une bulle spéculative, comme à l'époque de la folie de la "5ème génération".

Jeanne Bordeau, qui a emporté l'auditoire par sa passion, a analysé l'impact de ces nouvelles technologies sur le langage d'entreprise. J'en retire une triste image. Car le rôle du langage n'a pas changé depuis Aristote. Il est de convaincre. La technologie semble l'avoir fait oublier. Du coup, les entreprises ont un discours singulièrement peu efficace. Comment redresser la barre ? Je retiens que la technologie présente des avantages. Mais que, pour les capter, il faut commencer par concevoir tout un plan (une charte) qui définisse le langage collectif, et qui garantisse son efficacité. Non seulement cela demande du talent, et peut-être beaucoup de temps, mais surtout il faut que le dirigeant comprenne que ce doit être sa première préoccupation. Désespéré ?

Avant de me lancer dans IA et Big Data, un conseil ? Bien poser le problème, et définir où l'on veut aller...

En résumé, il me semble qu'on est en face d'un progrès au sens progression. C'est un progrès qui est plus une question de puissance que d'intelligence. On ne parle plus de grande découvertes. Et, de ce fait, il avance lentement. Un progrès bourrin. En revanche ce qui ne l'est pas c'est le marketing. Il a une puissance de lavage de cerveau qui est confondante.

Valorisation

L'économiste Robert Schiller explique que la valeur d'une entreprise correspond à ce qu'elle doit rapporter. Si la bourse lui donne une valeur supérieure, c'est de la spéculation. Je lui ai écrit en lui demandant si l'on ne pouvait pas appliquer une autre idée : celle d'une valeur sociale. Un consensus se fait comme quoi telle société vaut tant. ce qui expliquerait pourquoi des sur valorisations comme celle d'Amazon se maintiennent. Depuis j'ai découvert que j'avais redécouvert la théorie de Thomas Schelling, un prix Nobel d'économie. (Théorie de l'ancrage.)

Schiller ne m'a pas répondu, et a obtenu le prix Nobel. Depuis j'en suis arrivé à une autre idée. Si la valorisation d'un certain nombre d'entreprises n'a aucun rapport avec ce qu'elles rapportent, c'est parce qu'elles sont porteuses du combat du microcosme financier. Elles plaisent à celui-ci parce qu'il aime le monde qu'elles lui promettent. S'il les finance assez longtemps, elles élimineront leurs concurrents. Et la prédiction aura été auto réalisatrice.

Dans cette histoire Schiller et Schelling ont raison. Les financiers ancrent dans l'esprit du marché qu'Amazon vaut très cher. Et, finalement, Amazon rapportera beaucoup quand il n'aura plus de concurrents.

Médecine

Ayant déménagé, je cherche un médecin référent. Personne ne veut de moi. "Le docteur untel ne prend plus de patients". Cela explique-t-il pourquoi on rencontre tant de médecins étrangers ? Par exemple dans les maisons de retraite ? Mais alors pourquoi les études de médecines sont-elles si sélectives, si l'on manque de médecins ? Pourquoi refuse-t-on à une population dominée par le chômage des emplois bien payés ? (Avec un effet pervers dont me parlait un médecin : 25% des diplômés ne pratiquent pas : ils étaient faits pour les études, pas pour la médecine.)

Le débat sur l'immigration, et peut-être le chômage, semble rater le vrai problème. C'est le combat entre "grand blanc", qui organise la pénurie, et "petit blanc" qui la subit. L'un et l'autre ont probablement la même nature. Comme l'aurait dit Tocqueville, cela nous ramène à la responsabilité du législateur, qui doit comprendre les caractéristiques d'une culture pour aller dans le sens de ses vertus plutôt que de ses vices. Malheureusement le législateur, lui aussi, a probablement était victime d'une sélection exagérée.

mardi 3 octobre 2017

Immigration

Les médecins et les infirmiers des pays européens pauvres (est et sud) ont émigré en masse vers les pays riches (nord et ouest). Impressionnant. D'un côté on peut perdre plus d'une personne par 1000 habitants, de l'autre (Angleterre et Belgique notamment) gagner près d'une personne par 1000 habitants. L'effet est moins marqué en France et en Allemagne : contrôle des entrées ? En tout cas, c'est une question d'argent.

D'où la pertinence de chercher à uniformiser le niveau de vie européen ?

Chanson

J'écoutais les célébrités de la chanson des années 50. Les Brel, Brassens, Barbara... Ce qui me frappe c'est une forme de génie. Chacun écrivait nombre de ses textes. Et ils ont un talent que l'on ne rencontre plus. Leur caractéristique : la simplicité du vocabulaire employé. C'était simple, mais juste. D'ailleurs, même les poèmes de Victor Hugo qu'ils utilisaient parfois ("le vent du nord me rendra fou") étaient eux aussi simples. En particulier si on les compare au langage compliqué de nos normaliens et autres docteurs en sciences humaines. Or, ce monde et ses poètes n'avaient pas le bac.

De quoi je déduis que l'école d'alors, ou l'influence sociale, enseignait la formulation précise de la pensée. Et que cela ne demande pas un grand vocabulaire.


lundi 2 octobre 2017

Discours

Discours de M.Macron à la Sorbonne. Remarques en vrac :

  • Qu'il "passe" bien à la télé ! C'est une bête de scène. Dans les moments importants, il s'adresse à son auditoire les yeux dans les yeux. Il ne lit pas son discours. Pas surprenant qu'il ait manifesté des dons pour le théâtre dans sa jeunesse. Autant je le trouve peu convaincant lorsqu'il parle de la France, autant, là, il a fait passé un souffle d'air frais. (Mais, vu le peu d'écho qu'il a eu, pour le moment, l'air frais doit passer au dessus de la tête des Français...)
  • Même type de discours que son livre. C'est une analyse systémique et exhaustive de la question. C'est pourquoi il est si long. Rien n'y échappe. Il met ainsi ses opposants dans une situation difficile. Les tactiques politiciennes usuelles paraissent mesquines. La seule contre proposition possible est un autre modèle de société. Pour contrer Macron il faut un nouveau Marx. Même M.Mélenchon est encore un peu jeune pour cet exercice. 
  • Comme dans son livre, il met les pieds dans le plat. Oui, nous Français, nous avons nos défauts, nos obsessions, que tout le monde nous reproche. Mais c'est aussi vrai de vous, Allemands. Eh bien, on va s'en débarrasser. Et c'est ainsi que l'on va résoudre nos problèmes. 
  • Point remarquable (compte tenu des obsessions de ce blog), il parle des conséquences des changements qu'il propose. Le changement n'est plus une lutte du bien contre le mal, comme chez les politiciens usuels, mais une évolution pour laquelle on se donne les moyens (de "mise en oeuvre du changement") nécessaires pour qu'elle puisse profiter à tous.
  • On comprend pourquoi il a délégué la France à son premier ministre. Il est évidemment plus heureux dans les hauteurs européennes et mondiales, qu'au niveau du sol français. Effectivement, il a un côté Napoléon. Il joue sur les forces en présence pour obtenir ce qu'il veut. C'est à dire une Europe puissance, débarrassée de ses incohérences. Dans ce combat, il a un avantage sur les nationalistes : il est libre, amusant et heureux alors qu'ils sont enlisés dans leurs médiocres intérêts égoïstes. 

Catalogne

La Catalogne vote. 90% de 2m de votants veulent partir d'Espagne. Qu'est-ce que cela signifie ?

A l'époque ou je faisais des études de marché, on parlait du biais du sondage "auto administré" : ceux qui répondent sont particulièrement motivés par la question. (Ils ne sont donc pas représentatifs de la population globale.) Ici, 1,8m des 5m de votants potentiels ont choisi le départ, soit 38% de la population. Ce n'est probablement pas moins que la proportion des votants pour le Brexit en Angleterre. Cependant, il n'est pas certain qu'ils auraient eu la majorité si les élections s'étaient déroulées normalement.

Chaos ou remise en cause ? Peut-être est-ce ce que nous annonce la Catalogne ?

MM. Macron et Mélenchon

La radio a trouvé une variante de ma "ruse des systèmes" : MM. Macron et Mélenchon seraient-ils les deux faces d'une même pièce ? Les participants à une émission de France Info semblaient dire que chacun ferait le jeu de l'autre. (Ce sont aussi les seuls survivants : les Républicains, les Socialistes et le FN sont la proie du chaos et donc inaudibles, et j'oubliais les écologistes.) Tous les deux représentent des modèles de société incompatibles. Ce qui fait que l'on ne peut être que pour l'un ou pour l'autre. On en est revenu au temps où le Gaullisme était face au Communisme.

Avec une différence. C'étaient des mouvements de masse. Aujourd'hui, on s'adresse à l'individu.

dimanche 1 octobre 2017

Catalogne

La Catalogne veut s'extraire de l'Espagne. Personne en Europe n'y semble très favorable. Et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ? D'ailleurs, la France, pourtant ultra colonialiste selon certains, n'a-t-elle pas appliqué ce principe en Nouvelle Calédonie ? D'ailleurs, les Etats-nations ne se disloquent-ils pas, depuis quelques temps, sans que cela nous émeuve ? (Yougoslavie...)

Le phénomène était acceptable quand il ne nous touchait pas ? Ce n'est plus le cas maintenant. Et si non seulement l'Ecosse, la Bretagne, la Corse ou le pays basque, mais des communautés ethniques localement majoritaires, demandaient leur indépendance ? Peut-être va-t-il falloir s'inquiéter de ses causes ?

Autorité

68 a eu un effet bizarre. Ce fut un rejet total de l'autorité. Et pourtant, il a produit la création de figures d'absolue autorité. Des sortes de saints laïcs. Nelson Mandela en est un exemple. Il ne peut plus avoir aucun défaut. Des défauts, parfois, qu'il aurait peut être considérés comme des qualités. Après tout il était certainement fier des valeurs de sa culture d'origine, qui n'a rien à voir avec la nôtre. Il en est de même de Serge Gainsbourg et de toutes les femmes que l'on peut, de près ou loin, rattacher au combat du féminisme, dont beaucoup sont des reines ou des aristocrates.

68 n'a pas été le rejet de L'autorité, mais d'une autorité, pour en imposer une autre, celle du bon plaisir de tout ou partie de la jeunesse de l'époque.