mercredi 31 octobre 2018

Les ambitions modestes de l'Education nationale

Philosophie en terminale, suite de ma réflexion. (Billet précédent.) Débat de France Culture, entre professeurs, donc. A une époque les normaliens enseignaient en terminale, et, pour autant, n'étaient pas considérés comme des incompétents. J'ai dans ma bibliothèque des ouvrages de vulgarisation anciens dans lesquels leurs contributions figurent aux côtés de celles des plus grands experts de sciences humaines. Voilà qui n'est plus d'actualité.

Cela m'a surtout fait comprendre l'esprit des réformes du gouvernement actuel. Car ce qui m'est venu à l'esprit c'est : médiocrité. Elles consistent à nous faire accepter le monde tel qu'il est. Oubliez vos illusions.

Or, la France, c'est le changement. Elle s'est construite sur des utopies : égalité, ascenseur social, culture (au sens du 17ème), science... La troisième République a mis en oeuvre ces utopies. La 4ème et la 5ème ont réalisé l'utopie du progrès technologique. Et aujourd'hui, c'est la gueule de bois. Vous n'avez pas de pain, pourquoi ne mangez-vous pas de la brioche ? nous dit le bon M.Macron.

Enseignement de la philosophie

De l'enseignement de la philosophie au lycée. Débat de France Culture, entre enseignants. Le point de vue des élèves manquait.

Si j'en crois ce que l'on me dit, un grand nombre d'entre eux s'en moque. C'est étrange, d'ailleurs. En effet, il me semble que le succès de Michel Onfray et de quelques autres démontre une soif générale de philosophie.

Y aurait-il quelque chose qui ne va pas dans la façon dont on enseigne la philosophie, en France ?

mardi 30 octobre 2018

La chute de Mme Merkel

Mme Merkel perd des élections locales et se retire. Mais apparemment ce n'est pas immédiat. C'est pour 2021, quasiment à la fin du mandat de M.Macron. Vue la durée de son règne, il est difficile de parler d'un cuisant revers.

Mais, pourquoi un tel mécontentement, alors que son pays, contrairement au nôtre, est prospère ? Ce n'est pas le présent qui explique un phénomène, mais le passé. Malheureusement, notre mémoire est faible. Surtout lorsque nous sommes riches.

L'histoire récente de l'Allemagne s'explique d'abord par un rachat de l'Allemagne de l'Est par M.Kohl, qui a ruiné l'Allemagne de l'Ouest, et a plombé l'avenir de l'Allemagne de l'Est, définitivement non concurrentielle. Ensuite, M.Schröder survient, qui fait payer l'addition aux classes moyennes. Bref, le pays n'est qu'apparemment prospère. Une partie de sa population, qui n'avait pas démérité, souffre et, de plus, se sent méprisée, alors que la vie est facile pour une étroite élite. C'est mon hypothèse.

(Le changement doit être solidaire, si vous ne voulez pas d'Hitler ?)

Danger : culture ?

La grande dépression. Elle vient des USA. Elle n'y crée pas de grands mouvements sociaux. L'Américain met un point d'honneur à se sortir seul de ses difficultés ? En revanche, elle produit un désastre en Europe. Il en résulte une guerre mondiale. Et les USA tirent les marrons du feu. Une grande partie de l'intelligentsia européenne s'y réfugie. Mieux que la fuite des Huguenots. Et, aujourd'hui, la culture américaine a gagné le monde. Il n'y a (avait ?) pas grand chose qui différencie les (ex?) Socialistes des Démocrates et les Républicains des Républicains.

On dit que l'Amérique a été conquise par les maladies des colons. En est-il de même avec les cultures: ce sont leurs maux qui font leur force ?

lundi 29 octobre 2018

La grand peur de l'Intelligence artificielle

Le philosophe Eric Sadin retrouve des accents millénaristes pour parler de l'Intelligence artificielle. Elle nous surpasse. Elle va nous asservir. Pire, elle va le faire au nom de l'économie.

Pauvre homme. Comme tous ceux qui parlent d'IA, MM. Macron et Villani entre autres, il ne semble pas avoir essayé d'appliquer l'IA à une question concrète. Une victime de plus d'un marketing sur puissant. Il n'a probablement pas lu, non plus, Bergson et quelques autres, qui argumentent de manière convaincante l'impossibilité de tout déterminisme.

Mais il a peut être raison sur certains points. L'IA pourrait bien être l'aboutissement du rêve de la technostructure qui nous gouverne depuis la guerre : une société-machine. Quant à la démission du politique, elle est évidente. MM.Villani et Macron, président-philosophe, ont abdiqué tout sens critique. Comme les marxistes d'hier, ils croient à "l'histoire".

Il est grand temps que la société se réveille, et se remette à penser. Alors, la technologie deviendra un moyen, et non une fin.

La fin de l'ascenseur français

La France a une tradition, qui ne se retrouve pas dans les pays anglo-saxons. C'est l'ascenseur intellectuel. Jadis les prêtres, plus récemment les instituteurs, détectaient les intellects talentueux, et leur donnaient les moyens de changer de catégorie sociale. C'était, curieusement, une forme de reproduction sociale. En effet, les prêtres et les instituteurs étaient souvent des intellects d'exception.

Aujourd'hui, qui veut entrer dans l'enseignement ? Sûrement pas les meilleurs élèves.

Le paradoxe de la situation est que cela produit une forme de stratification sociale qui n'était pas présente même sous l'ancien régime, mais surtout que le cerveau des riches et des pauvres reste en friche.

(Si l'Education nationale est incapable, riches et et pauvres seront incultes.)

dimanche 28 octobre 2018

Dernière heure

On nous annonce que c'est la dernière fois que nous subissons un décalage horaire.

Je me souviens du temps où la mesure a été décidée. C'était à l'heure du pontifiant président Giscard d'Estaing. On était au début de la crise de 74, et l'on ne parlait que d'économie de pétrole. La mesure était supposée nous en faire gagner "cent mille tonnes". C'était l'époque de la technocratie glorieuse. Se riant de la complexité de la nature, elle était assurée que les règles simplistes que produisait son esprit étaient la manifestation de son génie. Un génie qu'un peuple d'enfants ne pouvait comprendre. Il fallait faire son bien contre sa volonté, en bon père de famille française.

Curieusement nous n'avons pas été les seuls à prendre cette mesure. Technocratie mondiale ? Effet de mode ?...

(En tout cas, rien n'a changé en ce qui concerne l'attitude de nos gouvernements à notre endroit.)

Loi normale

La loi normale, ou de Gauss, ou de Laplace-Gauss, ou en cloche, est enseignée en cours de probabilité. Elle a une forme peu intuitive, et je me suis demandé d'où elle venait. D'autant qu'immédiatement ensuite survient le théorème central limite, qui semble encore plus abstrait et tiré par les cheveux. A savoir que la somme de variables aléatoires indépendantes tend à ressembler à la dite loi. Ce qui donne lieu à une démonstration impeccable, accessible aux esprits d'exception.

En y regardant de près, j'ai cru comprendre que le cours est à l'envers de l'histoire. Tout à commencé par le théorème central limite. Et, alors que l'on vous fait avaler cela en 5 minutes chrono, il a fallu des siècles à nos plus illustres hommes pour mettre au point une théorie un peu solide. "de nombreux phénomènes sont dus à l'addition d'un grand nombre de petites perturbations aléatoires" dit wikipedia. La loi normale résulte d'une observation que n'importe qui peut faire. C'est l'addition de mesures d'une grandeur qui varie au hasard (ou de mesures susceptibles d'erreur). C'est de là que tout est parti.

Que serait l'éducation si l'on suivait l'histoire ? Pourquoi ne le fait-on pas ? Par idéologie, parce que l'on croit que ces lois sont "naturelles" ? Parce que notre enseignement ne forme pas, mais sélectionne, et que l'on pense que l'aptitude à l'abstraction est une qualité du décideur ?...

Wikipedia sur la question.

samedi 27 octobre 2018

Le Japon et la crise

Le Japon, bonheur discret ? On a connu le Japon d'après guerre, conquérant, puis la crise. Et ensuite. "Entendez-vous l'éco" de France Culture en parlait, il y a quelques temps. Eh bien, le Japon se tire très bien d'affaire. Il croit doucement, mais sûrement, il a une dette élevée, mais qui est entre les mains de sa population. Et il n'a pas connu les crises (de folie) du reste du monde, notamment financières.

Ce qui met en cause bien des certitudes qui nous sont assénées, me suis-je dit. Le Japon avait beaucoup de handicaps : c'est un pays extrêmement vieux, et au très haut niveau de vie. Mais il n'a pas suivi les leçons qu'on lui donnait. Il a pensé, probablement, que ce qui comptait le plus était la cohésion sociale. C'est au coeur de son modèle culturel. Il a accepté ses contraintes et a fait avec.

L'intelligence artificielle de Linkedin

Voilà une explication que vous donne Linkedin:
Auparavant, le partage d’une publication à Public sur LinkedIn s’agit que n’importe qui s’est connectée à son compte LinkedIn est en mesure de voir. A partir de 2017 juillet, vous pouvez désormais choisir de rendre sincèrement publique, à tous les utilisateurs sur et en dehors de LinkedIn. Cela signifie que même les personnes qui ne sont pas connectés à LinkedIn peuvent voir votre message. Partage publiquement de cette façon permet à votre publication à communiquer avec plus de personnes. Cette préférence Public pour les publications sur et en dehors de Linkedin est uniquement disponible pour créées sur ordinateurs de bureau de LinkedIn et iOS et Android applications mobiles. Pour profiter de cette préférence, veuillez vous assurer que votre application mobile est mise à jour à la version 9.7.6490 sur iOS et la version 0.140.89 sur Android. Créées sur d’autres plateformes de développeurs, tels que les dispose et élévation, qui utilisent la préférence Public de partage de LinkedIn seront toujours accessibles qu’aux personnes sur LinkedIn. Remarque : vous ne pourrez plus modifier la visibilité d’une publication a été partagée avant que cette fonctionnalité a été présenté (e), y compris la partager de nouveau les de ce une publication.
Comprenez-vous ?
Voici ce que donne l'Intelligence artificielle. Elle mérite son nom. Et voilà comment se parlera le français une fois que l'IA aura éliminé l'homme. (Ce qu'elle a déjà réussi chez Linkedin. Et c'est le manager qui a été liquidé le premier.)

vendredi 26 octobre 2018

La mode du baroque

La musique baroque a connu une mode ces derniers temps. Mon esprit méchant m'a fait croire que cela venait d'un excès de l'offre sur la demande. Nous formons trop de musiciens. Pour éviter le chômage, ils doivent se trouver de nouveaux répertoires.

En écoutant Couperin, je me suis demandé si je n'avais pas tort. On trouve, selon moi, dans Couperin, la vie qui est absente de Bach. Et si le renouveau du baroque était une réaction contre le protestantisme austère de l'école musicale allemande qui était, jusqu'ici, le bon goût officiel ?

Et si l'on faisait de même avec le romantisme ?

Les hypothèses de l'IA

Un des intérêts de l'IA est qu'il nous a rappelé que les outils "scientifiques" que nous utilisons reposent sur des hypothèses implicites. Or, ces hypothèses, très souvent, ont un impact déterminant sur le résultat obtenu.

Une hypothèse centrale en statistiques est : la "variable aléatoire". L'origine du nom vient du dé. Une variable aléatoire se comporte comme ce que l'on obtient en jouant aux dés. Surtout, si l'on répète souvent l'expérience, le comportement des variables aléatoires tendent à ressembler à une même "loi normale". Ce qui est pratique.

Malheureusement, ressembler ne veut pas dire être. Par exemple, on tend à représenter la répartition des tailles humaines par une loi normale, alors que la dite loi peut avoir des valeurs négatives ou "infinies", ce qui n'est pas le cas de la taille humaine. En gros, l'approximation peut être utile en ce qui concerne la majorité de la population, mais pas ses extrêmes. Or, ce sont eux qui, très souvent, nous intéressent.

Il est probable que cela est connu. Mais, ceux qui le savent pensent que c'est le résultat qui justifie l'hypothèse. On entre là dans un second niveau d'erreur : la prédiction auto réalisatrice. Si votre algorithme jette une personne en prison, elle aura beaucoup de mal à prouver son innocence. Et s'il vous pousse à déclarer une guerre, la vérification sera impossible.

L'IA, fruit de notre paresse intellectuelle ?

jeudi 25 octobre 2018

Second humanisme

L'Institut Sapiens en appelle à un "second humanisme". Il cherche un chemin médian, si je comprends bien. Le progrès, l'intelligence artificielle en particulier, nous menace d'asservissement. Il ne s'agit pas de les refuser, mais de les maîtriser, et de les mettre au service de la réalisation des potentiels humains. "Faire droit au progrès tout en le préservant."

Que signifie ce second humanisme ? me suis-je demandé. Par quel bout attaquer le changement ? J'ai bien peur que ce soit un exercice douloureux. Il s'agit d'être plus fort que le progrès, l'intelligence artificielle en particulier. Ce qui signifie être plus intelligent que ceux que nous prenons pour les plus intelligents. Et montrer qu'ils sont les marionettes d'idées, fausses, qu'ils ne comprennent pas. Il faut appliquer à la science les principes qui ont été appliqués à la nature, à l'époque où l'homme ne comptait que sur son cerveau, et pas sur les machines.

(Cela c'est la partie technique. L'humanisme me semble avoir été, surtout, une explosion culturelle. On a appelé cela la "renaissance". Dans ce domaine, le changement me semble bien plus difficile...)

Homophobie

On parle d'actes "homophobes". Pourtant, cela fait des décennies que l'on nous enseigne que cela n'est pas bien. Comment expliquer ce paradoxe ?

Et si cette communication avait fini par faire croire à la majorité hétérosexuelle que ceux qui la gouvernaient ne voulaient pas d'elle ? Et s'il y avait d'autres façons, efficaces, elles, de faire aimer la différence que le lavage de cerveau ?

mercredi 24 octobre 2018

Start up : Manuel du nouvel employé

Paul Allen. Un inconnu qui est devenu un des hommes les plus riches du monde, en fondant Microsoft. Hervé Kabla remarquait que chaque grand succès compte souvent une personne qui lui ressemble.

Une partie de ma vie professionnelle est consacrée aux start up. La start up conduit à une transformation accélérée du tissu humain. Les compétences exigées changent avec le temps, mais très vite. Si bien que tout le monde ne peut, ou, probablement plus souvent, ne veut, suivre. Ceux qui le font doivent se "réinventer". Et il n'y a rien de plus douloureux dans la vie. Et cela commence par le fondateur. Pauvre homme.

Bill Gates était un tyranneau totalitaire, qui allait jusqu'à réécrire la nuit ce qu'avaient programmé ses employés le jour. Mais, fait rare, d'autant qu'il était extrêmement jeune et n'avait aucune expérience de management, il a compris qu'il était le goulot d'étranglement de son entreprise. Alors, il s'est déchargé de la direction de Microsoft et s'est consacré à ce pour quoi il se pensait le meilleur.

L'étape la plus critique de ce changement ne concerne pas les hommes, cependant. C'est le moment où les joueurs deviennent une équipe. Tant que le lien social n'est pas construit, l'entreprise est inefficace et fragile. Elle est le terrain de la lutte de l'homme contre l'homme. Peut-être parce que l'individu ne peut vivre en état d'anomie, rapidement viennent des tentatives de socialisation partielles. Des alliances se nouent. Danger paradoxal. En effet, des individus qui s'affrontent s'annihilent. Mais un groupe organisé est fort. Il défend ses intérêts contre ceux du "tout". Parfois, façon Révoltés du Bounty.

Voilà à quoi a échappé Paul Allen.


Il vaut mieux guérir que prévenir ?

J'entendais dire que l'on détectait les maladies de plus en plus tôt, mais que la durée de survie après détection demeurait constante. Ce qui semble signifier que la détection réduit l'espérance de vie...

En fait, notre politique de la détection précoce et systématique repose sur une hypothèse extraordinairement forte. A savoir que le corps a besoin d'aide pour se défendre. Il ne peut pas changer, seul.

Cette hypothèse mériterait d'être testée.

mardi 23 octobre 2018

Les dangers du progrès

Manger bio, c'est à dire traditionnel, diminuerait les risques de cancer, ai-je entendu. Il se trouve que cela vient à un moment où je constate que beaucoup de gens autour de moi ont des difficultés de digestion. La cause en serait une évolution des aliments, du blé, notamment (la question du gluten).

C'est notre inconscient qui est en cause. Depuis les Lumières, nous pensions que la raison voyait plus juste que la nature. Dans ma jeunesse, les OGM n'auraient inquiété personne, au contraire. On nous disait d'ailleurs que l'avenir serait à la nourriture synthétique. Il faut ajouter que l'argument arrangeait l'industriel : il remplaçait un produit par un autre, moins cher à produire. C'était sa définition du progrès. Notre époque a fini par comprendre que la raison se trompait.

Comment allons nous réagir ? Il semble que, par le passé, l'homme se soit adapté à ce type de changement par des mutations génétiques. Qui va changer : le progrès, ou nous ?


Scott Ross

Scott Ross était un claveciniste. A force de l'écouter, je me suis demandé s'il n'illustrait pas une particularité de la culture américaine.

En effet, il me semble qu'il a une technique particulière, et que celle-ci consiste "à faire beaucoup de bruit". Je crois que c'est ce que l'Américain appelle "être un professionnel", ce que Kim et Mauborgne nomment "blue ocean". Le "professionnel" trouve une technique qui lui donne un avantage, et, à force de travail, il devient excellent.

Au "professionnel", les autres cultures doivent opposer le "génie". Le "génie" ne se spécialise pas. Il a, en quelque-sorte, une approche systémique. Il voit le tout et non le composant. Il réalise des "chefs d'oeuvre".

L'un et l'autre ressemblent au virus et à l'être complexe. Ils ont tour à tour l'avantage. Peut-être, aussi, sont-ils stimulés l'un par l'autre.

lundi 22 octobre 2018

Que se passe-t-il au Brésil ?

On s'inquiète de l'élection d'un Hitler au Brésil. Mais il ne vient pas de nulle part. La responsabilité de la gauche de gouvernement est sacrément engagée. Non seulement elle a sombré dans la corruption massive qui affecte la politique locale, mais encore elle s'est désintéressée de la violence qui sévit dans le pays. Lula a lâché ses partisans initiaux, qui défendaient le petit peuple, et a cédé aux attraits du capitalisme, cherchant à créer une société de consommateurs, plutôt que de former des esprits éduqués. Voilà ce qu'il m'a semblé comprendre d'un débat, dimanche soir, chez France Culture.

Mais, n'y a-t-il pas là un schéma que bien des gauches ont adopté, que ce soit aux USA, en Angleterre ou en France ? Ne serait-il pas bon, parfois, elle qui n'est que bonne conscience, que la gauche s'interroge sur les conséquences de ses actes ?

Le Brexit n'aura pas lieu

Les Anglais défilaient, hier. Ils ne veulent pas du Brexit. ("Brexshit", le néologisme de génie est au coeur de la culture anglaise.)

Le Brexit illustre les mystères du changement. Les sondages semblent montrer qu'une majorité des Britanniques s'oppose désormais au Brexit. Mais est-ce suffisant pour l'empêcher ? Pour cela, il faudrait que soit le premier ministre décide d'un référendum, soit le parlement suspende la loi. (L'Angleterre est une démocratie parlementaire.) A moins d'une révolution, le peuple n'a aucun pouvoir physique sur ses gouvernants. Il dépend de sa seule force de persuasion.

Mais le plus étrange n'est pas là. C'est : comment se déclenche un mouvement de foule ? Une des hypothèses proposées est que la société "spécialise" certaines personnes pour être des leaders du changement. A cela s'ajoute le fait que la dite société est organisée en réseaux. Le leader les met en branle et leurs membres le suivent. C'est alors peut-être que survient la masse désorganisée, la fameuse "majorité silencieuse". Elle reconnaît dans le mouvement un moyen de faire entendre son angoisse.

dimanche 21 octobre 2018

La spirale de la guerre ?

M.Trump se retire du traité de non prolifération nucléaire. Décidément, ce mec est fou ?

La difficulté qu'il nous pose est qu'il nous force à réfléchir. Or c'est ce que nous savons le moins bien faire. En effet, il est évident que les Russes et les Chinois s'arment massivement. Contre qui ? Si l'Amérique veut arrêter le mouvement, il peut être judicieux de faire connaître sa force, tant qu'elle est supérieure à celle du reste du monde...

Affaire compliquée.

Manque de confiance du Français ?

C'est étrange. Il ne fait pas bon être un penseur français en France. Avant guerre et jusqu'aux années 60, nos intellectuels ont admiré les penseurs allemands, puis cela a été le tour des anglo-saxons. La pensée française a été enterrée. Il en est de même en musique : Bach, Mozart, Beethoven, voire Wagner, ont écrasé notre production locale. Maintenant, c'est M.Macron qui veut importer chez nous un "libéralisme" conçu ailleurs, où il n'est plus persona grata.

En 40, on a appelé les Américains au secours, en 18, idem. Et ce sont les troupes du Tsar qui sont venues "libérer" la France de Napoléon. Sachant, qu'auparavant, une partie de la noblesse avait pactisé avec l'étranger (et que Louis XVI l'avait appelée au secours).

Y a-t-il quelque chose de culturel là dedans ? Notre éducation nous prive de créativité et nous rend impuissants ? Une tactique de gouvernement de notre élite, héritée du temps ou la religion était l'opium du peuple ?...

(J'entendais Hubert Védrine s'inquiéter de l'acte de repentance que M.Macron avait fait à l'endroit de l'Algérie. Il observait que la France "rasait les murs", alors que la Chine explose de contentement de soi.)

samedi 20 octobre 2018

Vive l'immigration

Un syndicaliste heureux. Et chez Air France ! C'est à n'en pas croire ses oreilles. Pourtant, il me semble que c'est ce que j'ai entendu ce matin.

Or, Air France a maintenant un dirigeant qui n'est pas français ! Des bienfaits de l'immigration ? Ouvrons nos comités de direction et nos gouvernements à la compétence étrangère, comme nous l'avons fait avec nos usines ?

Machiavélique Palantir ?

Palantir, logiciel d'IA, qui send le soufre. La question n'est pas traitée de la même façon en France et aux USA. En France on s'indigne qu'Airbus ait pu investir 100M€ dans un tel logiciel, alors que l'on aurait pu apporter cette somme à la recherche française, par ailleurs excellente. On s'inquiète aussi et parfois surtout des liens de Palantir avec le gouvernement américain. Où vont nos données ?

Aux USA, on s'interroge plutôt sur l'efficacité du logiciel. Son principe est de faire des rapprochements que l'on n'avait pas vu. Malheureusement, ces rapprochements, même s'ils sont judicieux, ne conduisent pas fatalement à des décisions pertinentes. Imaginons que vous jugiez un président de la République, un juge d'instruction, un policier, ou un espion, par leurs relations, qu'en déduiriez-vous ? Vous mettriez les trois premiers au bagne, et décoreriez le dernier de la légion d'honneur.

On n'a jamais eu plus besoin d'intelligence humaine ?

vendredi 19 octobre 2018

Croissance endogène

Paul Romer a reçu le prix Nobel d'économie pour ses travaux sur la croissance endogène. Cette théorie dit que les facteurs de croissance sont "internes". "Les travaux de Romer dans les années 1980 et 1990 ont consisté à construire des représentations mathématiques des économies dans lesquelles le progrès technique est le résultat d'actions intentionnelles de la population" (wikipedia).

Ces derniers temps les dirigeants d'entreprise ne partageaient pas ce point de vue. A moins qu'ils aient estimé qu'ils étaient, eux, le seul capital de l'entreprise ?

Le monde selon Trump

Le correspondant de la BBC aux USA était surpris, il y a quelques années, que les tempêtes de neige puissent priver les habitations d'électricité pendant plusieurs jours. (D'autant qu'il vivait dans un quartier huppé de New York, ou autre lieu hautement civilisé.)

La France ressemble de plus en plus aux USA. Dans ma jeunesse, le téléphone marchait. Ce n'est plus le cas. Que ce soit avec un téléphone portable, ou avec les plates-formes de communication professionnelles, la qualité de service est exécrable. Par exemple.

C'est peut-être la loi du marché. Le choc des intérêts particuliers ? Un monde pour hommes forts, à la Clint Eastwood, et à la Donald Trump ?

jeudi 18 octobre 2018

La machine et le mathématicien

Un changement a eu lieu ces derniers temps. Alors que l'on disait que l'Intelligence Artificielle allait remplacer l'homme ordinaire, on entend maintenant qu'elle ne peut réussir sans lui.

En observant les mathématiques, on peut constater qu'il s'agit d'un formalisme très compliqué pour la plupart des hommes. D'où la place de choix que donne la société à ceux qui le comprennent. Mais c'est un formalisme mécanique. C'est à dire qu'il se prête à un traitement automatisable. Plus on avance et plus les calculs que faisaient hier des savants deviennent un jeu d'enfant pour la machine. Si bien que le savant doit attaquer des questions de plus en plus difficiles, ce qu'il fait avec de plus en plus de difficultés, ou que la nature du savant doit changer, pour s'adapter.

On parle depuis quelques décennies "d'intelligence augmentée". C'est comme cela que je lisais Jules Vernes. La science n'était pas une fin en soi. Elle "augmentait" les capacités de ses héros. Idem pour l'école "polytechnique". Ce qui est important est "poly". L'avenir n'est pas au technicien.


Google out

Un des marronniers de ce blog est l'histoire des abandons de Google. Maintenant, c'est Google + qui a été dézingué. Pourtant, c'était un concurrent de Facebook, c'était donc supposé être du sérieux.

Un temps on a dit craindre que le pont de l'Ile de Ré soit coupé par des pub, puisqu'il avait été construit par Bouygues. Mais, que dirait-on d'un pont construit par Google ?

mercredi 17 octobre 2018

Mon vieil Emmanuel

Anne Fulda, la biographe de M.Macron, écrit que M.Macron était un séducteur de vieux. Il leur doit sa carrière.

S'il s'est cassé les dents sur M.Trump, c'est que celui-ci ne se sent pas vieux ? La vieillesse est un concept français ?

Toujours est-il que M.Macron a quelque chose de vieillot, de désuet. Il manque de fantaisie me semble-t-il. Or, si vieillesse n'est pas américain, morale n'est pas français ? Une faille qui pourrait lui être fatale ?

Qu'est-ce qu'un entrepreneur ?

Les théories du changement disent que c'est une période de bouleversement, qui demande, pour être bien vécue, une "diversification émotionnelle".

Je me demande si la définition de l'entrepreneur n'est pas là. En effet, dans la vie du véritable entrepreneur, il n'y a pas d'évasion possible. Tout va mal : son entreprise, sa famille, sa santé. Et pourtant, il continue à avancer.

mardi 16 octobre 2018

Start up nation

Hervé Kabla observe, finement à mon avis, que M.Macron gère son gouvernement comme une entreprise, une start up. Et comme dans beaucoup de start up, il a des difficultés avec son personnel.

A la différence d'une start up, il me semble qu'il a assez peu choix de personnel. Quand on est le patron d'un parti, on ne peut pas être haï, et on est entouré d'ambitieux, qui se damneraient pour un ministère. Mais M.Macron n'est pas un chef de parti. Que ferait-il si M.Philippe le quittait ?

Intelligence émotionnelle : question de principes ?

Erreur statistique ? J'ai l'impression que, dans une foule, dans le métro par exemple, il n'y a que les noirs qui viennent au secours de la personne en difficulté (le sac bloqué dans la porte).

En approfondissant cette réflexion, j'ai pensé qu'elle était fausse. Ma mère avait ce type de comportement. Ainsi, elle a mis en déroute, dans le métro, un sinistre individu qui tentait de détrousser des touristes. Ce qui était inattendu d'une petite femme, un peu âgée, et très bien mise. Mais le plus surprenant est qu'elle ne prenait jamais de mauvais coups. D'ailleurs, en fin de carrière, elle avait dirigé un service constitué d'ouvriers, décrits, jusqu'à ce qu'elle arrive, comme violents. Ils étaient devenus les élèves d'une maîtresse d'école. (D'ailleurs à nouveau, elle faisait ce qu'elle voulait des chiens méchants.)

La morale de cette histoire est qu'elle devait être mue par des principes. Mais, c'est aussi vrai pour nous tous. Y compris, surtout ?, les grosses brutes. Alors, elle utilisait ces principes pour faire des autres ce qui lui semblait bon.

Intelligence émotionnelle diraient peut-être les gens à gros QI.

lundi 15 octobre 2018

Toulon, victoire anglaise

On pense souvent que le siège de Toulon de 1793 a été le début de l'ascension de Napoléon. Une lecture attentive de Wikipedia montre plutôt que ce fut une immense victoire anglaise. Et que cela a peut-être été, aussi, la fin de Napoléon.

Les royalistes s'emparent de la ville, et appellent les Anglais au secours. Mais, Toulon, c'est le port de la flotte de guerre. Certes les Anglais sont repoussés, mais, au passage, ils détruisent la flotte française. Et c'est probablement la seule chose qui comptait pour eux. Et cela explique peut-être Trafalgar. Mais aussi que l'Angleterre ait été, en grande partie grace au financement qu'elle a apporté à la coalition qui s'est opposée à Napoléon, le vainqueur des guerres napoléoniennes.

A Trafalgar, du Manoir (l'ancêtre du rugbyman), qui commandait une partie de la flotte française, a refusé de livrer bataille. La France de l'époque n'était pas aussi unie qu'on le dit aujourd'hui. Mais l'a-t-elle jamais été ?

L'IA du GAFA

Le problème avec l'Intelligence Artificielle est que nous ne sommes pas le GAFA, disais-je. L'IA que l'on nous vend est faite pour le GAFA mais pas pour nous. Mais est-ce le cas ?

Car l'IA n'explique pas le succès du GAFA. Google, c'est un moteur de recherche qui rapporte des milliards de publicité. Facebook, c'est un quasi monopole des réseaux sociaux, qui doit aussi fonctionner à la pub. De même, Amazon est un pionnier, mais fort peu rentable. Il a amélioré son compte de résultat en louant les capacités libres de ses ordinateurs. Quant à Apple, c'est l'iPhone qui fait son succès. Tout cela n'est rien que du classique.

Quant aux autres fournisseurs du monde de l'IA, on a beaucoup de mal à comprendre ce que contient leur offre, et même s'ils arrivent à la vendre. Le concept de Watson, l'offre d'IBM, semble être un jeu. Watson est incollable, parce qu'il contient tout le savoir de l'humanité, ou à peu près. Quant à Palantir, il aurait pour origine les systèmes de surveillance américains. Penser que ce type de logiciel peut apporter quelque chose à une entreprise est un acte de foi ?

dimanche 14 octobre 2018

Le pouvoir du dirigeant

Une idée répandue est que le dirigeant décide, son entreprise exécute. Beaucoup de gens, fournisseurs, quémandeurs, responsables de telle ou telle transformation..., pensent donc qu'une fois qu'ils ont son accord, ils doivent être obéis. Or, pour obtenir quoi que ce soit d'une organisation, celle-ci doit fournir un effort. Et elle n'a aucune raison de le faire. Et toutes les raisons de ne pas le faire.

Comme le disait Montesquieu : « cet honneur nous dicte que le prince ne doit jamais nous prescrire une action qui nous déshonore, parce qu’elle nous rendrait incapable de le servir  ». 

Data driven change

Il y a quelques temps, j'ai découvert le terme "data driven". C'est peut-être une innovation majeure. Jusqu'ici l'analyse de données partait d'hypothèses, de modèles. Les hommes des Lumières semblent avoir cru que le monde obéissait à des lois que l'esprit humain pouvait saisir. Ensuite, c'était à l'expérience de mettre au point le modèle. "Hypothesis driven" semble partager cette idée.

Avec le "data driven", pas d'hypothèse. Le "data driven" repère des anomalies sans que vous n'ayez rien à lui dire. Et cela a un bénéfice colossal : c'est le changement. Hypothesis driven ne voit pas apparaître la nouveauté. Or, c'est elle qui a, de loin, le plus de valeur. Car c'est le changement qui nous fait et nous défait. Comme disait Maurice Lévy, de Publicis: les modes viennent des marges. (Ainsi que les Macron ou les de Gaulle !)

Malheureusement, peu de logiciels sont data driven. Déjà, selon les "datas" que vous mettez dans l'algorithme, il vous "drivera" d'un côté ou d'un autre. Ensuite, les dits datas ne représentent pas la réalité, mais un échantillonnage de celle-ci. (Par exemple l'atmosphère d'un jour d'été ne se ramène pas à la mesure de la température et de l'hygrométrie en un point donné.) Enfin, j'ai de plus en plus l'impression que les algorithmes font des hypothèses plus ou moins bien cachées. (La structure de l'algorithme, elle-même, tend à biaiser le résultat.)

J'en suis arrivé à penser qu'une forme de data driven est possible. A condition de renoncer à l'algorithme "boîte noire" (ou "non interprétable"). En effet, la collaboration entre l'homme et la machine permet de naviguer dans un monde de données incomplètes. L'algorithme cherche les anomalies, l'homme leur cherche une interprétation, qu'il teste ensuite. Curieusement, il est encore question d'hypothèse. Peut-être est-ce la façon de penser de l'homme ? Mais l'hypothèse n'est pas première, elle résulte de l'analyse.

samedi 13 octobre 2018

Avoir raison avec Raymond Aron

"Je préfère avoir tort avec Sartre que raison avec Aron", disait-on. Curieux quand on y réfléchit bien.

Dans un certain sens, ils se ressemblaient. Deux normaliens ascendant philosophie, de la même promotion (autrement dit l'Olympe de l'esprit). Puis deux majors de l'agrégation. (Sartre est recalé à son premier passage.) Mais ça s'arrête là.
Si l'on en croit Michel Onfray, Sartre n'a pas eu une conduite irréprochable pendant la guerre. Et, ensuite, il a défendu l'Union soviétique. Raymond Aron, lui, est parti en Angleterre, avec le Général de Gaulle, puis il a pourfendu, toujours seul contre tous, l'URSS.

Grande leçon d'humilité ? La politesse du héros, c'est d'être agréable ?

Ce qui ne va pas avec l'IA

Pourquoi l'intelligence artificielle déçoit-elle ? Je me demande si ce que disait un mathématicien, il y a un ou deux ans, ne s'applique pas : l'offre qui est poussée est dérivée, plus ou moins, de ce qui sert aux besoins du GAFA. Or, ces entreprises évoluent dans des environnements très particuliers. Ils ne correspondent pas à ceux des autres entreprises.

Je constate qu'il y a un autre type d'IA, plus exactement d'algorithmique, qui, elle, pourrait leur être utile. Mais elle ne fait pas l'objet de publicité.

vendredi 12 octobre 2018

Neurosciences et développement durable

Un spécialiste des neurosciences me disait, en substance, que la question du développement non durable était liée à la folie de l'homme. Ses travaux cherchaient à trouver le moyen de le rendre raisonnable.

Je me souviens, il y a très longtemps, d'un débat entre Chinois et Occidentaux. Les seconds disaient aux premiers : avec votre pollution, vous allez détruire la planète. Les premiers répondaient : nous ne faisons que ce que vous avez fait, et nous aspirons à vivre comme vous. (D'ailleurs, c'est vous qui avez exporté vos usines polluantes chez nous.)

Depuis que la pollution est devenue insupportable pour le Chinois, il s'est mis à concevoir des équipements propres. Ce que, d'ailleurs, les Occidentaux auraient pu faire. Et si partir du présupposé que l'homme est idiot était une mauvaise façon de traiter la question du développement durable ?

Intelligence artificielle et progrès

Un peu contre mon gré, je me trouve au coeur du monde de l'Intelligence Artificielle. Petit à petit, je rassemble les éléments d'une enquête. Voici quelques, très surprenants pour moi, résultats provisoires.
  • L'IA serait vue comme une obligation ! Il faut y passer pensent les dirigeants. Mais, ils marchent à reculons. Ils attendent le dernier moment pour cela. "Cela les stresse" me dit-on. 
  • Il y a beaucoup de tests. Mais, seule une petite minorité d'entreprises a appliqué des solutions d'Intelligence artificielle à des problèmes critiques (mon échantillon n'est pas significatif). Elle est déçue. Les résultats obtenus n'ont pas été exploitables, semble-t-il. (Raisons à creuser.)
  • Par ailleurs les dirigeants ont des préoccupations. Elles sont "classiques" (exemple : perte d'avantage concurrentiel, ou de performance). Il y a, presque toujours ?, un type d'IA qui pourrait les aider. Mais ils ne pensent pas à l'IA pour ces cas. 
Cela m'a fait voir d'une autre façon des études que j'ai menées il y a longtemps. Notamment une qui concernait les nouvelles technologies des années 96 / 97 (Internet et téléphonie mobile). Ce qui motivait les early adopters était la peur.

Cela mériterait un travail scientifique. Mais il semble que l'IA soit un exemple de fumée sans feu. La puissance du marketing et peut-être les dérives de notre imagination nous ont convaincus que l'Intelligence artificielle avait une puissance dévastatrice. Cependant il semble nous avoir transmis une image fausse de l'IA. L'IA ferait des miracles. En conséquence, les problèmes de l'entreprise sont trop modestes pour elle !

(Et nos dirigeants ? Plutôt éviter le retard que chercher l'avance ?)

jeudi 11 octobre 2018

Le Louvre

En me promenant le long des quais de la Seine, je regardais le Louvre, et me disais qu'il n'avait rien de particulièrement remarquable. Ce qui faisait la beauté des palais d'antan devait être leur équipement intérieur.

L'éphémère serait-il une condition du beau ?
Ô vrayment marastre Nature, 
Puis qu'une telle fleur ne dure 
Que du matin jusques au soir !

Changement et intellectuels

Depuis l'affaire Dreyfus, si l'on en croit Michel Winock, les intellectuels dominent notre société. Mais, en écoutant France Culture, je me demande si ce qu'ils disent a encore un effet sur elle. N'avance-t-elle pas sans eux ?

De même que la société a évolué sans se préoccuper de la science, elle se transforme sans plus s'intéresser aux intellectuels ? Serait-il temps de relire les traités portant sur le changement ?

mercredi 10 octobre 2018

Manichéisme et populisme

Ce qui a été fatal aux démocrates américains, et peut-être à la gauche française, c'est le manichéisme. A force de jouer le bien contre le mal, on ne parle plus qu'à une élite.

M.Trump, peut-être parce qu'il est un entrepreneur et qu'il sait ce qu'est un marché, est allé chercher la masse. Populisme, dira-t-on. Peut-être, mais la démocratie est une question de majorité.

Le jour où la gauche nous considérera comme une élite, elle reviendra au pouvoir, et il ne sera plus question de populisme ?

Profession : visionnaire

Il y a peu, j'entendais qu'un prospectiviste connu avait publié un nouveau livre. C'était déjà une célébrité dans ma jeunesse. Et j'avais été très surpris de le rencontrer durant la bulle Internet. Je le croyais à la retraite, déjà. Surtout, je ne m'attendais pas à l'entendre parler d'informatique. Et, effectivement, ce qu'il disait était risible. Et, il n'y avait même pas besoin d'attendre l'explosion de la bulle pour le comprendre.

Il y a beaucoup de gens comme lui, mais moins connus. Ils sont, tour à tour, spécialistes des réseaux sociaux, du big data, de l'intelligence artificielle, des block chains, etc.

Je pense qu'il serait faux de penser que ce sont des escrocs. Ce sont, simplement, les caisses de résonance de la société. Ils ont une fonction. Si j'arrivais avec une idée séduisante, ils résonneraient pour moi.

mardi 9 octobre 2018

Elections au Brésil

Le candidat de "droite" brésilien a failli être élu au premier tour. France Culture le présentait, dans des informations qui précédaient l'élection, comme un être effroyable. Et disait qu'elle serait indécise...

Cela pose un problème d'exactitude de l'information que nous transmettent les "médias". Comme aux USA, ne tendent-ils pas à ignorer, voire à refuser, la réalité ?

Le prince des artistes

M.Mitterrand était "le prince des artistes". C'est ce que quelqu'un disait dans une émission que France Culture consacrait aux célébrations de la Révolution, en 1989.

Ce qui m'a frappé dans cette émission, c'était ce qu'elle signifiait du Parti Socialiste. Effectivement, M.Mitterrand se comportait comme un monarque, entouré de l'obséquiosité des courtisans. Mais, surtout, il s'adresse, pour organiser son défilé, à un publicitaire. C'est à dire à l'épitomé du capitalisme ! Et cela produit, si j'entends bien le reportage, une mascarade, un pied de nez à ce qui compte pour beaucoup de gens, en particulier les joueurs de musique traditionnelle que l'on fait défiler.

"L'univers est né d'un éclat de rire de l'infini" disait Proudhon. La gauche socialiste (ou démocrate) serait-elle à l'image de Dieu ?

lundi 8 octobre 2018

Trump : seul face à tous

Ce qu'il y a de surprenant chez M.Trump est qu'il ne fait preuve d'aucune prudence. Il s'en prend même à ses services secrets, à l'appareil d'Etat qui devrait le servir. N'a-t-il pas assez de ses ennemis ? (Certains journaux emploient des bataillons de personnels pour creuser dans son passé et dans celui des gens qui travaillent avec lui, dans l'espoir de leur nuire.)

Cela tient-il à M.Trump ? Ou est-ce une caractéristique de la culture américaine ? Une culture d'individus qui croient en eux ne peut que déboucher sur de tels affrontements ? L'homme y est fatalement seul contre tous ?

M.Macron ou la méprise ?

L'élection de M.Macron a été un rejet de l'homme politique traditionnel. Et l'opposition demeure la meilleure alliée de notre président. Lorsqu'elle le dénonce, elle rappelle à l'opinion qu'il n'y a, toujours, aucun choix.

Pourtant, il y a peut-être eu un, très faible, espoir déçu. Nous découvrons que M.Macron est un libéral jurassique. Quelque chose qui semblait avoir disparu avec MM. Blair et Clinton. Or, il aurait pu être autre chose. Une relecture du radicalisme, ou de la "troisième gauche". Un élève de Paul Ricoeur.

Cette pensée, qui a forgé le pays, est très proche du libéralisme, mais ce n'est pas du libéralisme. C'est un individualisme farouche, mais un libertarisme solidaire. On y aime l'entreprise, au sens projet noble et aventureux ("venture" en anglais), mais pas le salariat (perte de liberté). L'Etat y est vu comme un danger totalitaire. Il est donc maigre, et contrôlé. La différence avec le libéralisme moderne, c'est que l'on n'y célèbre par les "premiers de cordée" à la Ayn Rand. L'être d'exception n'est pas un démiurge, ultra riche, il est dévouement à la cause public, à la Pasteur. En effet, les hommes y naissent et y demeurent éternellement égaux. Et, donc, les réformes n'y sont pas imposées, elles font partie d'un projet national, désiré par tous.

Hybris présidentiel

Je m'interrogeais sur les réformes gouvernementales. Si je comprends bien, elles n'ont rien de systémique, mais seraient plutôt un sarkozysme décomplexé : travailler plus pour gagner plus.

Toujours apparemment, M.Macron aurait parié sur une longue phase de croissance, pour faire passer ses mesures. Sans croissance, il serait forcé de prendre aux pauvres pour donner aux riches. Malheureusement, il se pourrait que l'économie nationale ait plus besoin de la consommation des pauvres que de l'esprit d'entreprise des riches... Tout cela pourrait donc mal finir.

(Article dont je tire ces réflexions.)

Ce qui semble confirmer que, comme ses prédécesseurs, M.Macron a cru que les maux de la France étaient dus à leur incompétence, et qu'il suffirait qu'il paraisse pour que le pays change.

Va-t-il, comme ses prédécesseurs, encore, être incapable de toute remise en cause ?

dimanche 7 octobre 2018

L'indigne Gérard Mourou

Je découvre, en même temps, qu'un français a obtenu le prix Nobel de physique et qu'il est coupable d'une vidéo dégradante pour la femme, qui aurait dû lui faire partager la guillotine d'Harvey Weinstein.

Je dois être moi aussi un bien mauvais esprit, car je ne vois rien de choquant à cette vidéo. Au mieux cela semble une blague de potache. Si l'on devait s'étonner de quelque-chose, c'est que la vidéo donne l'image d'un monde féminin. Or, peu de femmes se consacrent à la recherche. Mais, il se trouve, justement, qu'une femme partage son prix Nobel : une de ses étudiantes. Et ce à un moment où je lis un autre article qui se lamente du petit nombre de femmes Nobel... Gérard Mourou ne devrait-il pas, au contraire, recevoir le prix Nobel du féminisme ?

A moins que ce ne soit ceux qui le condamnent ? Car il est certain que leurs efforts et leurs talents d'inquisiteurs méritent plus de reconnaissance que cinquante ans passés à mettre au point des techniques qui ont des applications dans le traitement du cancer et la chirurgie de l'oeil.

USA : le chômage d'il y a 50 ans !

Je lisais (FT) que le taux de chômage des USA était au plus bas depuis 1969. Les trente glorieuses ? Qui l'eut cru?

Est-ce tenable ? Il semblerait aussi, disait un de mes billets, que les USA soient en train de battre des records de durée entre deux crises.

Effet de la politique de M.Trump ? Toujours est-il qu'à moins d'un scandale, il risque d'être difficile à déloger de son poste.

samedi 6 octobre 2018

Des bénéfices de la concurrence

Il y a quelques temps France Culture faisait s'affronter un défenseur du service public et un défenseur de la concurrence libre.

Bizarrement, depuis que je suis en banlieue, mon opinion a changé. Jadis j'aurais défendu la SNCF, en arguant du ridicule du chemin de fer anglais. Mais aujourd'hui ? Il est possible que le rail britannique soit bien meilleur que le nôtre. Quand à son coût, il n'est pas sûr qu'il soit plus élevé. Car c'est le citoyen qui paie les dettes de la SNCF.

Mais la SNCF n'a pas toujours été un désastre. En fait, ce qui rend un système efficace, c'est le contrôle social. Sans cela, il tend à parasiter la société.

Travail et idéologie

En m'intéressant à la vie de la banlieue, j'ai découvert l'importance des vacances et des loisirs dans la vie de nos concitoyens. Au même moment, j'ai constaté une tendance totalement opposée. Certaines personnes sont en agitation permanente. Dormir est un mal pour elles. Je croyais que l'idée était circonscrite aux USA, mais j'ai trouvé certains de ses tenants en France.

Faut-il y voir un phénomène systémique ? La question du travail, fait social ? L'idéologie de gauche a déclaré qu'il ne fallait plus travailler, mais se cultiver. (Je ne sais pas d'où cela vient, mais il semble que cela corresponde à ce que Marx voit comme la phase ultime du changement.) Et si, par réaction, la droite avait décrété qu'il fallait faire exactement le contraire ? Etrange.

vendredi 5 octobre 2018

Représentativité des affiches

Un éminent statisticien me faisait remarquer que les affiches ne sont pas représentatives de la composition ethnique du pays.

Je lui ai répondu que l'affiche ne représente pas la société telle qu'elle est, mais telle qu'elle devrait être selon le publicitaire. C'est à dire mélangée. Selon moi, la tendance vient des USA. Depuis très longtemps, les feuilletons de télévision montrent une société qui n'a rien à voir avec la réalité.

Certes. Mais a-t-on réfléchi à ce qu'en pense le Français moyen ? Et s'il se disait qu'il ne compte pas pour les gens qui comptent ? Et si cela le rendait mécontent ?

Penser

Penser est un exercice difficile, du moins pour moi. La semaine, je ne pense pas. C'est le repos, et surtout la disparition de la pression sociale, qui permet aux problèmes qui se sont accumulés et que je ne voulais pas regarder en face de remonter à la surface.

Ce blog aussi est un moyen de penser. Les problèmes du monde sont encore mieux bloqués que ceux que suscitent mon travail. C'est en écrivant des billets qu'ils ressurgissent, les uns amenés par les autres.

jeudi 4 octobre 2018

Les Papous et le changement

L'émission de France Culture, "Des papous dans la tête" s'est arrêtée en août dernier. Je l'ai écoutée par intermittence, quasiment depuis ses débuts, il y a 33 ans, puis presque systématiquement ces dernières années. Je n'en étais pas un inconditionnel, mais, elle avait le mérite de la légèreté. Ce qui n'est pas la caractéristique principale des émissions que France Culture place aux moments de grande écoute. (J'ai de plus en plus recours au podcast.)

Si j'en crois ce qui s'écrit, les Papous ont été victimes de l'acte d'autorité d'un petit chef. Décidément, la démocratie n'est pas une valeur de gauche ?

Le règne des mathématiques, c'est fini ?

Un ami s'étonnait que la philosophie soit devenue une des seules matières obligatoires de la nouvelle réforme de l'Education nationale. Les mathématiques en sont le parent pauvre. Nulle en maths et start up nation ?

Comme le monde a changé depuis mon enfance ! L'ex filière B, maintenant ES, est devenue une voie royale pour atteindre les écoles du pouvoir : HEC et l'ENA. De même, les préparations littéraires ont désormais des débouchés de ce type. Normale sup, ou rien, c'est fini. Nous sommes peut-être sur la voie de l'Angleterre. Demain, quand vous direz que vous êtes ingénieur, on pensera que vous êtes un artisan ? Comme les Américains nous allons devoir faire venir nos scientifiques de l'étranger ?

On entend dire à des universitaires importants que la sélection par les mathématiques est inégalitaire. Il me semble que c'est un sophisme. Elle est inégalitaire, mais infiniment moins que la sélection par la culture. Et c'est ce qui lui a été fatal ?

(Un normalien philosophe parachuté par les aléas d'une carrière, un rien bohème, en lycée de banlieue, a constaté qu'on n'y avait rien à cirer de sa discipline. La philo : moyen de sélection sociale terriblement efficace ?)

Les guerres de M.Trump

M.Trump se lancerait dans des dépenses militaires. Il entraînerait à sa suite la Chine et la Russie. Idiot ?

Il a peut-être un point de vue diamétralement opposé à celui de M.Macron. M.Macron semble penser que l'échange fait le bonheur du monde. M.Trump paraît croire que la Chine est un ennemi. Si son diagnostic est correct, sa stratégie l'est peut-être aussi. Car, si la Chine s'engage, comme hier la Russie, dans une course aux armements, il peut se faire qu'elle n'ait pas assez de moyens pour son économie, et qu'elle demeure une nation de seconde division, à moins qu'elle ne devienne amicale...

mercredi 3 octobre 2018

Pauvreté en France

La pauvreté ferait de grands pas en France. La tendance actuelle aurait démarré en 2005 - 2009.

Ce qui est surprenant est que la gauche se définit comme le défenseur des "perdants", et que le thème de la pauvreté n'a pas été à son programme ces dernières décennies. Plus curieux, c'est dès l'après guerre, en pleine période de prospérité, qu'elle s'est jetée dans la lutte contre l'injustice, dénonçant les forces du mal qui étaient à l'oeuvre. Parti d'aussi haut et avec un tel élan, on devrait avoir atteint le communisme des théories de Marx, aujourd'hui.

Le secret des mathématiques

Qu'il est difficile, quand on est vieux, de se remettre aux mathématiques. D'autant plus qu'on les a étudiées. Car à la fois, elles semblent familières et inaccessibles. Après une retraite de plus de trois décennies, j'ai dû me re pencher sur la question. Je n'y ai toujours rien compris, mais j'ai peut-être compris pourquoi on n'y comprenait rien.

J'étais paumé par un vocabulaire abscons et des formules complexes, jusqu'à ce que je prenne mon courage à deux mains, et jette un coup d'oeil dans quelques livres. Qu'ai-je vu ? Des fondements de simple bon sens. Ce qui complique les choses est de passer de l'idée à un problème que l'on puisse résoudre et, de plus en plus, confier à la machine. Pour cela on empile des dizaines de concepts qui égarent rapidement l'homme ordinaire. On ne peut les absorber qu'en renonçant à son esprit critique.

Mais, ai-je découvert, le mathématicien patenté, lui, est heureux dans la formule. Du coup, il nous écrabouille sous elle. Mais, aussi, il perd de vue l'idée originelle. C'est ainsi que l'on peut le surprendre. Car, si l'on parvient à se ramener à cette idée sous jacente, tout son édifice complexe devient évident, voire s'écroule, parce qu'il n'avait pas perçu qu'il était bâti sur une impossibilité.

En fait, le vrai mathématicien est celui qui est capable de passer de la réalité à l'abstraction, et de revenir de celle-ci sur terre, avec des idées neuves. C'est un art de la créativité ?

Ministre déphasé

Soft power, de France Culture, disait que notre ministre de la culture, Mme Nyssen, était déphasé. Mais que M.Macron la conservait par charité.

Le ministère de la culture n'est peut-être pas très important, et il n'a pas besoin de ministre pour rouler, cependant, cela ressemble à du détournement de bien public...

mardi 2 octobre 2018

Egalité et intelligence artificielle

Les responsabilités de l'enseignant sont terribles, lorsque l'on y réfléchit. Il décide du sort d'un homme. Comme Saint Pierre, il choisit comment notre esprit sera développé. S'il sera entraîné à la pensée, ou laissé en friche, à la merci de la manipulation.

La spécialisation est faite par la société, en partie pour des raisons raisonnables : il faut que l'offre corresponde à la demande. Du coup, la fonction est corrélée avec l'éducation.

Jusqu'ici, on a cherché à combattre ce type "d'injustice", par la politique. Pourquoi, plutôt que de faire la révolution, ne se mettrait-on pas à utiliser des moyens physiques, tels que les formations en ligne ? Il y aurait, d'un côté, la fonction que l'on occupe dans la société, à la mesure de nos dons et de nos envies, ou de la nécessité, et, de l'autre, nos capacités intellectuelles qui s'accroitraient au gré de notre motivation. Tous des autodidactes.

Dans ce modèle, le rôle de l'enseignant, ne serait plus de couper les ailes de ses élèves, mais, au contraire, de leur donner l'impulsion qui les pousse à s'envoler.

Nostalgie du phare

Emission sur un phare. Ils sont tristes ces phares automatiques. On a envie de les protéger.

Curieux temps. Car les phares furent innovation révolutionnaire, il n'y a pas encore bien longtemps. Le principe de notre société, c'est le progrès. Et pourtant, jamais peut-être, aucune société avant elle n'a été aussi conservatrice. Les nobles de jadis, par exemple, n'arrêtaient pas de modifier leurs châteaux. Ils ne voyaient, comme nous avec nos maisons, que la nouveauté et le confort. Nous en avons fait des musées.

Le progrès a besoin de repères pour mesurer sa marche ? Pour se rassurer sur le fait qu'il est bien en marche ? Ou encore, le progrès, c'est trop de mouvement, on a besoin du repos du passé ? Le progrès, un changement contre nature ?...

Brexit ou rien ne va plus

A l'époque où j'enseignais la stratégie, j'aurais choisi le Brexit comme cas. Stratégie en environnement incertain. C'est le type même de la situation dans laquelle on ne sait faire aucune prévision. La bonne solution est celle de "l'option". Si j'étais industriel, et si j'avais des implantations en Angleterre, je les fermerais, pour réduire mes risques. Mais je conserverais une cellule de veille, qui me permette d'exploiter une évolution favorable.

Sinon, la stratégie en environnement incertain demande de faire des scénarios. Difficile d'en distinguer, ici. Il y a celui des Brexiters : l'Angleterre va retrouver sa gloire. Ils ont oublié que cette gloire a plus de 150 ans. Le déclin de l'Angleterre a démarré dès la fin du 19ème siècle. Après guerre, le pays allait déjà très mal. D'autres me rétorqueraient le miracle de la City. Elle s'est réinventée à plusieurs reprises. Mais c'est un miracle qui n'a rien d'anglais. Il est venu de l'étranger, leur répondrais-je.

Ce que la négociation actuelle a de surprenant, c'est qu'elle va à l'encontre des idées reçues. La perfide Albion, depuis qu'elle existe, sème la zizanie dans le monde. Or, aujourd'hui, c'est elle qui est divisée, et l'Union Européenne unie. Pire, elle a quelque-chose de dysfonctionnel. Elle ne semble faite que de médiocres.

Finalement, le Brexit illustre la devise de ce blog : "j'ai toujours tort". C'est la devise du changement. Dans les plans les plus évidents, il y a toujours quelque-chose d'énorme, et d'imprévu. L'éléphant dans la salle, disent les Anglais. Ici, c'est l'Irlande. Il semble que la seule façon de sortir proprement de l'UE est d'établir une frontière avec l'Irlande. Or la partie irlandaise de l'Angleterre n'acceptera pas une telle fracture. Et si l'Irlande faisait sécession ? Et si elle entraînait avec elle l'Ecosse et le pays de Galle ?

Et nous ? Le chaos pourrait avoir du bon, s'il forçait l'Europe à oublier ses animosités. L'union fait la force, comme on dit en Belgique.

lundi 1 octobre 2018

Aquarius

Le sort de l'Aquarius va-t-il être celui d'Alep ? Il y aura un jour où on n'en parlera plus, et, curieusement, il ne sera plus question d'immigration ? Et pourtant c'était un problème que l'on nous présentait comme un drame que seule la charité occidentale pourrait prévenir ? Fake news ?

J'entendais dire que nos gouvernements payaient les pays d'origine des immigrés potentiels pour qu'ils les retiennent sur leur territoire. Avait-on cherché à les attirer auparavant ?

Et si M.Trump avait raison ?

J'entendais les chiffres de l'économie des USA, qui sont bons, et ceux de l'Europe, qui sont mauvais. On me disait aussi que les "populistes" italiens voulaient attirer les riches chez eux, pour qu'ils y déversent leur argent. Et si les affreux, sales et méchants obtenaient de meilleurs résultats que les bons ? On a oublié aujourd'hui que Mussolini et Hitler, un moment, ont mieux fait que les démocraties. Et qu'ils ont peut-être inspiré à Roosevelt son New deal.

En fait, les théories économiques qui montrent l'intérêt de l'échange ont probablement raison. Mais l'échange n'est bien que s'il profite à tous. Serait-ce ce qui a manqué ces derniers temps ? L'injustice est la cause du populisme ?

Quand M.Macron paraît

Le livre de M.Macron a suscité chez moi une frustration professionnelle. Il ne disait pas comment il allait conduire le changement. Quand vous voulez transformer une entreprise, vous changez son organisation. Et vous mettez en équation le changement, ce qui vous permet d'être à peu près sûr de ce que vous allez obtenir. Mais, avec M.Macron : rien. Peut-être avait-il une idée, mais il nous la cachait ? me suis je demandé.

Eh bien, aujourd'hui, il semble qu'il n'avait aucune idée. Certes il a fait des réformes, mais c'était beaucoup de bruit pour rien. La seule hypothèse que je trouve pour expliquer son comportement est celui de ses deux prédécesseurs : il a pensé qu'ils étaient idiots et qu'il suffisait qu'il paraisse pour que la France change. "Le changement c'est maintenant."

(En revanche, je reste accroché à une autre hypothèse : lorsque le Français comprendra qu'il ne peut rien attendre d'en haut, il sauvera son pays. La France est par nature une "entreprise libérée".)